Tigreek - Mot-clé - HybrideComment vivre l'oecuménisme au quotidien, entre les communautés catholiques et protestantes, entendre la haine et vouloir propager l'Amour...2024-03-28T00:29:10+01:00Tigreekurn:md5:10ed236338921aed948b558012f8c77fDotclearEnergie, M. Spock !urn:md5:f0fabd705a3add987679b3e2a9b91f1c2009-05-31T01:28:00+02:002009-05-31T01:28:00+02:00TigreekNombrilismeComparatifHybrideStar Trek<p>J'ai vu le film <a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=114887.html">Star Trek</a> au cinéma (attention, billet à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Spoiler">spoilers</a>).</p> <p>Pour les amateurs du genre, ça se passe au tout début de l'épopée de Star Trek, et on voit l'enfance parallèle de Kirk, futur capitaine de l'Enterprise et de Spock, futur diplomate de la Fédération. C'est à ce dernier que je vais m'intéresser ici.</p>
<p>Spock est le fils d'un ambassadeur vulcain ayant épousé une humaine. Les vulcains sont à l'univers de Star Trek ce que les elfes sont à l'univers du Seigneur des Anneaux : d'apparence hautaine, ils ont privilégié la logique par rapport aux sentiments. Ils ne mentent pas, mais ont développé en conséquence un langage subtil leur permettant de ne pas révéler certaines informations. Leur contrôle des émotions est extrême : aucun choix est illogique... en apparence.</p>
<p>Pendant tout le film, on observe le tiraillement de Spock entre les deux mondes d'où il vient. Etant enfant, sa fureur est provoquée par ses camarades de classe vulcains qui raillent sa mère humaine. Suite à cet épisode, il demande des explications à son père sur les raisons de son mariage...</p>
<p>Puis il choisit de passer une épreuve spécifiquement vulcaine, et s'inquiète à cette occasion des sentiments de sa mère. Il sait qu'il perdra une attache humaine. Il sait que chaque pas pour progresser d'un côté risque de lui bloquer la route de l'autre.</p>
<p>A la fin de son parcours sur Vulcain, suite à l'allusion à son "handicap" que consiste pour le jury son ascendance humaine, Spock refuse d'entrer à l'académie des sciences. Il opte plutôt pour l'entrée à l'académie militaire de la Fédération, Starfleet.</p>
<p>Et pendant son service sur le vaisseau, Spock ne cesse d'osciller entre ses émotions et sa logique, entre l'amour et le commandement, entre le chagrin et la stratégie... Avant d'accepter que ces deux aspects de sa personnalité puissent être complémentaires, sans que l'un prenne en permanence le pas sur l'autre.</p>
<p>Le personnage de Spock m'est particulièrement familier. J'apprécie ma double culture. Oui, parfois c'est source de tension. Et oui, j'aime ces deux communautés et la diversité des personnalités qui les composent.</p>http://tigreek.org/index.php?post/2009/05/Energie%2C-M.-Spock-%21#comment-formhttp://tigreek.org/index.php?feed/atom/comments/36Colèreurn:md5:44cac2727677a9d2b5e24526d34c86682009-05-10T23:29:00+02:002009-05-10T23:29:00+02:00TigreekTémoignageAccueilBaptêmeEucharistieHybrideOecuménismeReconnaissance <p>J'ai préparé une lettre à l'évêque. C'est la procédure : c'est lui qui peut décider d'ouvrir l'Eucharistie à des non-catholiques, de façon exceptionnelle, selon le droit canon. Pour le baptême de ma fille, je souhaite pouvoir participer à l'Eucharistie, et que les protestants de ma famille puissent le faire également. Alors j'ai préparé ma lettre.</p>
<p>"Ca mérite réflexion. On peut se voir ?", m'a répondu un des prêtres à qui j'ai demandé conseil avant d'envoyer ce courrier. Ainsi donc, un soir, je vais le rencontrer au presbytère. Je lui ai déjà parlé de ma situation d'hybride d'Eglises, en lui disant que je souffrais de ne pas pouvoir participer à l'Eucharistie. Il m'a déjà donné sa position : pour lui, être un mélange, c'est n'être rien, parce qu'on ne peut pas se réclamer de deux identités à la fois.</p>
<p>Effectivement, d'entrée de jeu, il me confirme son point de vue : l'accueil eucharistique n'a aucun lieu d'être, dans le sens où chacun a son Eglise, ses positions, et que l'Eucharistie n'a, selon lui, aucun sens chez les protestants, surtout pas le même que pour les catholiques. S'il était à la place de l'évêque, il refuserait ma demande. Hein, quoi ? Ai-je bien entendu ? Oui. Nous sommes bien en 2009, le concile Vatican II n'a jamais que 45 ans d'existence, et un (jeune) prêtre revient sur l'ouverture entre Eglises...</p>
<p>Je comprends bien que nous sommes dans une époque et une région où les religions, quelles qu'elles soient, sont attaquées. Je comprends que les croyants, en particulier les convertis adultes, aient un besoin d'identité religieuse forte. Je comprends leur crainte : celle que l'Eucharistie soit dévoyée, et que le plus grand mystère de l'Eglise catholique soit mal interprété, perde son sens dans l'ouverture.</p>
<p>Mais qu'à leur tour, ils comprennent mon dilemme ! Qu'ils essaient de prendre la mesure de la conciliation que je propose : non, je ne demande pas à ce qu'on gomme les différences entre les confessions ; non, je ne souhaite pas minimiser l'importance de l'Eucharistie, l'édulcorer en la rendant accessible à des non-catholiques ; mais comment peut-on imaginer faire progresser le dialogue oecuménique, si on n'ouvre pas ses portes aux autres ?</p>http://tigreek.org/index.php?post/2009/05/Col%C3%A8re#comment-formhttp://tigreek.org/index.php?feed/atom/comments/31Syncrétismeurn:md5:4751abcd52dfeff6ff98d0a0be992fb32009-04-23T00:22:00+02:002009-04-23T00:22:00+02:00TigreekTémoignagebiographieEglisesHybrideOecuménisme <p><em>Syncrétisme</em> : nom masculin - Fusion de différents cultes ou de doctrines religieuses ; en particulier, tentative de conciliation des différentes croyances en une nouvelle qui en ferait la synthèse. Source : le <a href="http://atilf.atilf.fr/">TLFi</a></p>
<p>Ces derniers temps, certaines expériences et questions me font prendre conscience de la fusion - ou devrais-je dire confusion ? - que mon esprit a faite concernant les deux confessions qui m'ont été enseignées...</p>
<p>On dit que le cerveau des enfants est une véritable éponge... Ce devait être le cas pour moi. J'ai toujours été sensible aux différents enseignements religieux que j'ai reçus. J'avais soif d'apprendre, et j'assimilais vite et plutôt bien. Mes parents m'envoyaient au caté ? Pas de problème, caté le mercredi matin. A l'école biblique ? Pas de problème, école biblique un dimanche par mois. Ca n'était pas les mêmes groupes, pas les mêmes animateurs, pas la même façon de faire. Mais c'était toujours de Dieu qu'on parlait, et ça, j'aimais beaucoup.</p>
<p>A la maison, on riait bien des provocations faciles, basées sur les idées préconçues et les caricatures de chacune des confessions. Mes parents se chamaillaient parfois, pour rire, se lançaient des piques, et ainsi on apprenait à ne pas prendre trop au sérieux les comportements poussés à l'extrême de l'une ou l'autre Eglise...</p>
<p>A Noël, on allait à la messe de minuit, ou au culte de Noël, ça dépendait du temps dont disposaient mes parents... et des vaches qui vêlaient à ce moment-là ! A Pâques, parfois on participait à la veillée pascale, d'autres fois on allait à la messe du matin de Pâques...</p>
<p>Et j'ai grandi ainsi, sans que cela ne me pose de problème, assimilant les deux cultures, comme d'autres apprendraient à parler deux langues.</p>
<p>Jusqu'au jour où quelqu'un m'a demandé "Alors, les protestants, ils font comment le Carême ?". J'ai réfléchi, et j'ai réalisé que je ne savais pas répondre. Que le Carême, on en parlait dans la communauté catholique, et que pour moi ça allait de soi de réfléchir sur sa relation à Dieu, de faire preuve d'un peu d'humilité pour recevoir la grâce de Dieu dans le sacrifice de son fils... Grand blanc. Je n'ai pas répondu.</p>
<p>J'ai compris que j'étais vraiment un mélange, une personne particulière qui ne pouvait pas se définir comme étant d'un côté ou de l'autre. C'est important pour moi de pouvoir pratiquer les rites, les célébrations, de pouvoir participer à la prière de chaque Eglise. Si je n'ai pas accès à une des deux communautés, il me manque quelque chose. Cela fait partie de moi, c'est ma culture. Et j'ai rencontré cette attitude chez d'autres "enfants de Vatican II" : nous avons reçu une éducation plurielle, et nous ne voulons pas faire de choix. Les Eglises ne sont pas d'accord entre elles, soit. Mais nous avons notre identité. On ne peut pas interdire à quelqu'un de parler une langue... On ne peut pas nous obliger à faire un choix qui nous couperait d'une partie de nous-mêmes.</p>
<p>Je suis un mélange. Comme une voiture hybride, je peux fonctionner au protestantisme ou au catholicisme, et passer de l'un à l'autre en quelques instants. Je ne "pioche" pas ce qui m'arrange d'un côté ou de l'autre pour faire ma propre religion, mais au contraire, j'enrichis ma relation à Dieu en profitant de deux points de vue différents. Et ça, malgré tous les désaccords qui peuvent exister, ça n'a pas de prix.</p>http://tigreek.org/index.php?post/2009/04/Syncr%C3%A9tisme#comment-formhttp://tigreek.org/index.php?feed/atom/comments/24