Aujourd'hui, c'est le dimanche des Rameaux. J'ai voulu, comme la proximité des lieux de culte me le permet depuis quelques mois, participer à la messe puis au culte, ce qui me donne l'occasion de partager des moments forts avec les deux communautés dans lesquelles je souhaite m'impliquer.

J'ai d'abord eu une surprise en allant à la messe, surprise de trouver dans la rue nombre de vendeurs à la sauvette qui fournissaient aux fidèles les rameaux à aller faire bénir à l'église... Je ne connaissais pas du tout ce genre de pratiques, venant d'un milieu rural où les gens qui venaient avec des rameaux de buis les prenaient dans leur jardin ou chez leur voisin... Ca m'a rappelé les vendeurs se trouvant autour du sanctuaire, à Lourdes ; curieuse cohabitation du sacré et du mercantilisme.

L'autre surprise, c'est que pour les catholiques, le dimanche des Rameaux est aussi celui de la Passion. Pourquoi ? Pourquoi passer en l'espace d'une célébration, de la joie de Jésus entrant dans Jérusalem à la souffrance de sa mise à mort ? Et surtout, pourquoi vouloir rapprocher ces deux événements, alors que la Semaine Sainte est là pour ça, pour nous faire méditer chaque jour en suivant Jésus dans Jérusalem, de la fête de son entrée triomphale, à la Sainte Cène le jeudi, et à sa Passion le vendredi ? Faisant quelques recherches, j'ai eu quelques éléments de réponse sur le site du Cybercuré.

Pour les protestants, les Rameaux sont avant tout une fête, celle de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, acclamé par la foule qui le salue avec des palmes, et porté par... un ânon. Et bien souvent, dans les cultes des Rameaux, la prédication et les diverses animations (les enfants du caté font ça très bien !) tournent autour de cet âne...

Ces différences donnent aux deux célébrations des ambiances singulièrement opposées : le ton est au recueillement et à la pénitence, la méditation chez les catholiques, tandis que chez les protestants, c'est plutôt la fête et la joie qui sont à l'honneur.