Donner, recevoir
Par Tigreek le lundi 01 novembre 2010, 07:25 - Oecuménisme au quotidien - Lien permanent
Préparer un culte, c'est une drôle d'affaire... C'est lire les textes, d'abord, demander à l'Esprit de nous donner son message, méditer. Laisser le texte agir en nous, le quotidien lui donner chair.
Puis se plonger dans la liturgie. Vivre, à l'avance, tous ces temps qui forment la préparation de notre coeur à l'accueil de Dieu. Choisir les prières, les styles, le contenu pour donner à chacun l'opportunité de trouver Dieu dans la célébration. Prier pour choisir ce qui parlera au coeur.
Jeter quelques mots, un chemin, ce qui sera une prédication. Aller chercher au plus profond ce que le texte dit en moi, mettre à profit les outils du théologien pour creuser encore. Et puis ressortir du trou, les mains pleines de terre, et expliquer qu'il y a de l'or, là en bas ! Etoffer, donner des exemples, interpeler, montrer Dieu... Tenter de le dire de la façon la plus universelle possible.
Mes mots me semblent creux. Ils ont besoin d'être affinés, sans doute, mâtinés d'expérience, passés au tamis de la sagesse des ans, gonflés au levain de la théologie... Mais je crois. Et je mets tout mon être d'enfant de Dieu dans cette célébration. Parce que je voudrais qu'il soit impossible de rencontrer Dieu et ne pas croire.
Célébrer. Avec tout ce que j'ai. Et finalement accueillir, humblement, les remerciements, les regards, les sourires, les questions, les critiques... Partager, voir l'émerveillement ; penser que Dieu est là, aujourd'hui... et toujours.
Commentaires
"Mes mots me semblent creux"... tant mieux ! C'est quand ils sont creux qu'ils peuvent se faire capacité pour transmettre la seule eau vive que nous voulons transmettre : la Parole de Dieu.
Bon, ça peut paraître encore des mots creux pour se rassurer, mais ma toute petite expérience me montre que ce ne sont pas toujours les prédications dont nous sommes les plus fiers qui sont les mieux reçues... et après, c'est dans le cœur de Dieu et de chacun !
"Célébrer. Avec tout ce que j'ai." C'est bien cela : nous n'avons pas une obligation de résultat, mais de moyens. Si nous avons tout mis en œuvre, si nous y avons mis tout notre cœur, le reste ne nous appartient pas.
Alegria !
@ Vianney : il y a des textes qui parlent davantage que d'autres, des prédications qui s'écrivent et s'énoncent mieux que d'autres... Quand tu parles de sécheresse dans la prière, je crois qu'il y a un équivalent dans la préparation d'une célébration. Alors, peut-être qu'il faut savoir garder ces mots-là, même s'ils paraissent mal ajustés, et faire confiance à Dieu pour y mettre Son message !
Et puis, cette expérience d'animation m'apprend tellement de choses... Cela me donne un tout autre regard sur la liturgie, que ce soit celle de la messe ou du culte ! Préparer, et se rendre compte de la finalité : dire la puissance, l'amour, l'universalité de Dieu au coeur du monde... du mieux que l'on peut.
Et encore une fois, expérimenter la diversité de témoignages pour rendre grâce ( ), dans l'unité de foi. J'en ai fait d'ailleurs un des items de la prière d'intercession (= prière universelle) de dimanche.