Je viens de passer quatre jours particulièrement remplis, à suivre une session intensive d'hébreu qui a bien porté son nom...

Je portais jusqu'ici comme une tristesse un peu sourde, un sentiment étrange de ne pas percevoir cette attente dite par les quatre dimanches de l'Avent... Cette année, je ne sais pourquoi, le chemin était difficile, ardu, voire un peu effacé, comme un sentier qui se perd dans de hautes herbes ; du coup, impossible de voir où l'on va, et se réjouir à l'avance de ce tout-petit, et pourtant si grand, qui vient.

Et puis l'hébreu est fini, pour cette fois, en attendant le prochain devoir à remettre. Chacun est rentré chez soi, avec peut-être un petit pincement au cœur de laisser les copains et les lieux prestigieux de la fac de théo pour retourner à notre quotidien pas toujours fantasmagorique. Avec une amie, on a prolongé la rencontre en échangeant dans le train du retour. Partage sur les prochaines étapes de notre formation théologique, sur nos vies multiples, boulot, famille, théologie, à caser dans une seule existence...

Planification du travail pour mieux se motiver et réussir, découverte de la grâce que Dieu nous fait en permettant de nous connaître davantage. Échange sur nos doutes aussi, nos peurs, nos souffrances, et nos espoirs, nos joies, nos fois de mélanges chrétiens...

Un peu de place à la prière avec un chapelet... Et déguster la joie de l'attente, cette attente qui ne venait pas, accaparée par tous les soucis de ma routine chronophage... Enfin j'ai un peu de temps pour prêter l'oreille à ce murmure, à ce chant léger qui deviendra bientôt fête : demain, c'est Noël ! Et quelle grâce merveilleuse, pour les chrétiens, de réaliser que Dieu est venu parmi nous, Dieu nous a tellement aimé qu'il s'est fait homme, il a donné son fils unique pour notre salut...

Alors ce soir, malgré l'épuisement, j'ai envie de chanter, de louer... Merci mon Dieu pour cette immense grâce de l'Incarnation que tu nous donnes !