Montagnes... suisses et théologiques
Par Tigreek le dimanche 25 septembre 2011, 21:56 - Fac de théo - Lien permanent
Cela fait deux ans maintenant. Deux ans que ce blog, en plus de se faire le témoin d'un oecuménisme vécu au quotidien, me sert aussi à vous exposer[1] mes états d'âme tout au long de mes études de théologie.
Au lendemain d'un de ces examens, à l'orée d'une nouvelle année de cours, est-ce le moment de faire un bilan ? Ou, sinon un bilan, du moins donner quelques ressentis...
La première constatation, c'est qu'il vaut mieux être sévèrement allumé pour faire ces études[2]. Dans une société athée, Dieu n'est pas à la mode. Etre croyant, pratiquer une religion tient déjà du défi, du grain de folie... On s'expose au mieux aux questions, au pire aux moqueries et au ridicule[3]... Alors pousser jusqu'à étudier la théologie...
En découle la folie de reprendre un cursus universitaire après plusieurs années en activité, ce qui sous-entend de reprendre une activité intellectuelle, mais aussi de le faire en gardant son activité professionnelle, une harmonie familiale, un peu d'équilibre personnel... Et je ne parle même pas du retour de la pression des examens !
Dans ce cadre, tenir plusieurs mois, voire plusieurs années, tient, je pense, autant du signe que de la ténacité. Affronter les emplois du temps surchargés, les piles de livres à exploiter, les devoirs à rendre, l'équilibre familial à préserver, les contraintes professionnelles à gérer ; et malgré tout, continuer à aimer, désirer, anticiper ces études... Et, question que l'on me pose souvent, pour quel but ? Tout est ouvert. Différents ministères peuvent se trouver au bout de la formation. Le ministère pastoral bien sûr, mais aussi sans doute des postes auxquels on ne pense pas lorsqu'on commence la théo... Aumônerie ? Animation ? Mission ? ... Dieu le dira !
Pour l'instant, j'entame ma troisième année d'études. L'objectif ? Licence de théo[4] en juin 2015...
Notes
[1] à vous mes lectrices et lecteurs que j'ai appris à connaître, aussi, un peu
[2] à distance, reprendre la fac, après une période sans réflexes d'étudiant...
[3] je parle bien de la France, ici au moins nous avons la chance de ne plus avoir de persécutions !
[4] ou bachelor, pour les suisses
Commentaires
Tous mes voeux !
AU passage... "Etre croyant, pratiquer une religion tient déjà du défi, du grain de folie... On s'expose au mieux aux questions, au pire aux moqueries et au ridicule... Alors pousser jusqu'à étudier la théologie" ...Tu devrais en discuter avec Ahouva
Merci !
Ce que je dis là, c'est parce que je l'ai expérimenté... Au boulot, les quelques-uns qui ne cachons pas notre pratique religieuse, nous faisons régulièrement "chambrer"... Et pourquoi avec Ahouva ?
"La première constatation, c'est qu'il vaut mieux être sévèrement allumé pour faire ces études" - ah oui! et ce pour plusieurs raisons...! Je supposes que tu habites loin de moi, sinon je t'aurais invité à passer un week-end ici dans notre petit coin du paradis au bout du lac, à prendre l'air, discuter théo et études (à distance vu qu'on était/est à la même fac) et juste relaaaax!
Combien de fois j'aurais voulu tout laisser tomber pendant ces années de fac, à me tirer des balles avec certains sujets tels que les cannibales et l'anthropologie religieuse... et le plus fou est que maintenant je commence à avoir envie d'aller plus loin... genre Master... mais, je me vois mal le faire en théologie. sauf si je pouvais faire en sciences bibliques uniquement, eh! mais la systématique, l'histoire... rien que d'y penser... je ferais bien en études juives, mais c'est pas possible en suisse romande. je songe sérieusement au cursus proposé par le http://sjs.mjti.org/ mais comme ce master n'est pas reconnu ici...
tu auras quoi comme cours ce semestre/cette année?
Bon courage!!!!
Il n'est pas exclu qu'un jour ou l'autre je fasse davantage qu'un passage express à Genève... Chaque fois que j'y vais je me dis qu'il faudrait que je prenne quelques jours pour profiter de ces montagnes... Elles me manquent !
En quoi c'est gênant pour toi que le master ne soit pas reconnu ? Si ensuite tu peux avoir un poste / ministère ou je ne sais pas comment ça s'appelle, peu importe que ce ne soit pas officiellement reconnu, si ? En France les diplômes de théo ne sont pas (encore) reconnus par l'Etat, ça n'empêche pas de l'être par l'Eglise... et finalement c'est ce qui compte, non ?
Cette année, le "gros" morceau c'est les B2 et B3 d'AT avec l'exam final au mois de juin... Et avec psycho des religions ce semestre
J'adore les gens sévèrement allumés...Qui ne mettent pas leur lampe sous le boisseau!
Je pense que Ren' faisait allusion à mon intention de suivre un master en théologie. Finalement, après un master en sciences des religions, j'ai opté pour un master en études bibliques car l'exégèse et les langues m'intéressent bien plus que la théologie. Tous mes vœux pour l'obtention future de ta licence en tout cas !
@Firenze : merci !
@Ahouva : ah, je vois... Deux masters, tu cumules Quand on aime, on ne compte pas, n'est-ce pas ?
Allumée oui!! Tu l'as la petite lumière: continue de la suivre!
"Et j’aime la nuit écouter les étoiles. C’est comme cinq cent millions de grelots…"
Oui, Ahouva aime le cumul ^^
...Encore bonne rentrée à toutes les deux !
Merci
Elle a oublié de vous dire qu'elle va faire aussi dès le printemps de l'histoire des religions et de l'histoire... Deux gros morceaux aussi !
Ti greek oublie de vous parler des yeux pochés (de fatigue), des coups (de blues les soirs où l'Esprit est parti faire un tour on ne sait où mais pas dans un cerveau embrumé après une journée de dur labeur sur l'ordi du bureau).
Elle oublie aussi de dire l'émerveillement d'un verset dont la lecture dans le texte vous nourrit pour une semaine (ou presque), les rencontres étonnantes (des personnes qui sans ces études ne pouvaient se rencontrer que de façon tout à fait improbable), le bonheur de la préparation d'une prédication, de la recherche d'une prière pour un culte...
Il ne me semble pas qu'il est vraiment écrit que ce serait facile mais plutôt que le chemin pourrait être long et dur. Elle le parsème de petits bonheurs, de fragments de royaume, prémices...d'une vie renouvelée.
Est-ce-que je me trompe Ti greek ?
Tu ne te trompes pas et tu le sais
"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin"... Mais qu'est ce que c'est chouette ! Pour toutes ces perles, toutes ces joies, ces liens, ces amitiés, ça vaut le coup d'endurer un peu de difficultés !