Il y a un an
Par Tigreek le mardi 26 juin 2012, 22:55 - Tranches de vie - Lien permanent
Ce matin[1], j'entendais sur mon habituelle station de radio matutinale, l'annonce des ordinations de futurs prêtres, pour les jours à venir. Et aujourd'hui, surtout, je pensais à un prêtre en particulier.
Il y a un an, il faisait beau et chaud, j'arrivais à Versailles et passais près de vingt minutes à tourner dans les différents parkings souterrains bondés, avant de finir sur le parking du château. En suivant la pointe du clocher dans les rues de la vieille ville, avec deux petites filles surexcitées tant par la chaleur que par l'étrangeté de la sortie que je leur avais proposée, j'ai rallié la cathédrale. Je ne vous cache pas que même si j'avais conscience du caractère particulier du moment, pour cet ami que je tenais à accompagner, je ne me sentais guère en état de percevoir la grâce de l'instant. Une demi-heure de retard, un lieu inconnu, une fille de quatre ans qui ne pense qu'à jouer avec les petits copains sur les escaliers, et une de dix-huit mois qui se tortille entre les jambes des adultes de l'assistance...
Et pourtant, lorsque la cathédrale bondée a entonné la litanie des saints, alors que cinq hommes étaient face contre terre dans la nef, je n'ai pu m'empêcher de frissonner. Et j'ai chanté, prié, avec cette assemblée, pour ce merveilleux cadeau qui nous était donné : cet engagement d'une vie, d'une famille, d'une communauté, au service de Dieu, des autres, du Tout Autre. "Jubilez, criez de joie !", oui, c'est le chant qui a éclaté ensuite, dans l'édifice mais aussi dans ma tête et mon coeur...
Ce matin, je revivais cela, et je revoyais aussi nos partages, URL et IRL[2], sa vie de paroisse, son évolution dans le ministère. Et au moment où Mgr Vingt-Trois parlait des prêtres entourant ceux qui allaient les rejoindre, je me disais "Ca va lui faire drôle, cette année, de prendre sa place dans le presbyterium, un an après !"...
Un an après. En louange et en prière.
Commentaires
J'ai honte, tout de même... et me rends compte, au moment où je le quitte presque (chaque matin jusqu'au lendemain), que FB m'a bouffé affreusement, tellement que je ne suis plus venu visiter depuis bien longtemps des blogs qui faisaient avant mon quotidien.
Merci pour ta prière, tellement silencieuse que je la découvre seulement aujourd'hui. Et merci d'avoir été là il y a 15 mois environ, à ce moment si important qui porte chaque jour de ma vie depuis ce jour.
Et je puis répondre à la question que tu n'as pas posée : oui, ça m'a fait drôle, d'être dans le presbyterium à la messe chrismale et d'y renouveler les promesses de mon ordination encore toute récente. Oui, ça m'a fait drôle, d'être dans le presbyterium aux ordinations de juin dernier et d'imposer les mains à mes nouveaux frères prêtres... Ça m'a surtout plongé dans une grande paix et un vrai bonheur. Pas très sensibles, ni l'une ni l'autre, mais profonds et bien réels tous les deux.
Que Dieu te bénisse, Tigreek !
@Vianney + : Mille excuses, ton commentaire était perdu dans les indésirables...
Oui, Facebook est un gouffre. De mon côté je n'y passe que rarement à présent, car j'ai constaté qu'à chaque fois j'y perds pied. J'ai gardé mes fils de blog en revanche, car je trouve les propos, les échanges, plus profonds et durables. En doublé avec Twitter pour avoir quelques infos, rapides, dans le RER, entre deux réunions... Plus adapté à mes contraintes de vie Peut-être ferai-je, un jour, un billet sur l'utilisation, la gestion des réseaux sociaux...
Merci pour ton passage et ton témoignage ! Une ordination, je pense que c'est un moment tellement particulier, pour le prêtre tout neuf, mais aussi pour toute la communauté. C'est peut-être dans ces instants que, pour moi, la communion des saints prend corps de manière tellement forte, tangible.