Pour la Paix
Par Tigreek le mercredi 14 novembre 2012, 00:44 - Oecuménisme au quotidien - Lien permanent
"Pourquoi on fait une prière comme ça ?
- Tu as vu les drapeaux ?
- Oui. C'étaient tous des drapeaux de la France, mais il y avait des écritures en doré dessus...
- Ce sont les drapeaux des régiments de soldats. Ceux qui sont morts pendant la guerre.
- C'est quoi la guerre ?
- C'est quelque chose que tu ne connais pas. Moi non plus d'ailleurs, Papi et Mamé non plus... PAr contre, Fati a fait la guerre, tu sais, le papa de Mamé ? ..."
Difficile de parler de ce qu'on ne connaît pas. Travail de mémoire, d'éducation... Mes filles sont la troisième génération familiale à ne pas connaître la guerre sur le sol français. Du coup, la prière pour la paix organisée samedi dernier dans ma ville en devient vraiment une, peut-être, elle change de visage : plus seulement prière pour les morts tombés au combat, mais prière pour l'avenir, pour tout ce qu'il y a à construire.
Nous n'avons pas connu la guerre. Nous voyons des hommes en parler. Porte-drapeaux, ils sont fiers, graves, solennels. Emus, aussi. Omniprésents dans le choeur et pourtant un peu... incongrus, si l'on peut dire ça. Je crois qu'ils ne viennent pas souvent dans un lieu religieux. Cette distance, autant que celle entre générations, place cette cérémonie un peu hors du temps. Ce n'est plus le temps ordinaire, ce n'est plus un temps de guerre. C'est une parenthèse où tout devient possible !
Nous nous retrouvons entre familles multiconfessionnelles. Avec la même impression : celle d'être chez nous, à l'aise, nous qui avons habituellement un pied de chaque côté. Là aussi, une petit bulle hors du temps, hors de l'espace ordinaire. Pour la Paix.
Commentaires
La Paix, un "bien" si fragile, et si important pourtant! Je suis moi-même bien reconnaissante de ne pas avoir vécu la guerre. J'en ai eu un infime aperçu quand on vivait en Israël. A la plage d'Ashqelon, quand les qassam tombaient - et une semaine plus tard tombaient exactement là où j'avais été avec les enfants... les bruits de l'IDF qui ripostait... Les roquettes tirées par le Hezbollah alors qu'on était à Safed... Les échanges de feu que j'entendais depuis mon salon, pendant 30 minutes des pam-pam-pam d'une fusil ou d'un pistolet, puis ra-ta-ta-ta-ta-ta d'une machine gun en retour... une explosion qui a fait trembler toute la maison... l'arrêt de bus à Tel Aviv, explosé par un suicidaire, arrêt de bus où mon mari passait tous les jours en allant au travail...
la Paix, ben plus que l'absence de guerre, bien plus qu'être en paix, bien plus qu'être laissé en paix - si indispensable pour nos, nos enfants, la planèete entière - merci pour les prières, et continuons de prier!
de passage à travers les blogs chrétiens
fraternellement
daniel
Tu as raison, c'est important d'en parler et de réaliser la chance qu'on a de vivre en paix aujourd'hui dans notre pays