Si l'on relit ce premier chapitre du livre de Malachie, il me semble que l'on peut retrouver une situation similaire à la nôtre, dans celle du public auquel s'adresse le prophète. Le peuple d'Israël est revenu d'exil, a reconstruit le Temple de Jérusalem, mais les temps glorieux espérés ne sont pas advenus. Le peuple a alors tendance à s'enfoncer dans une situation de crise et s'éloigner de ses autels, en délaissant la prière au Seigneur.

Nous sommes aussi dans une crise permanente. Nous pouvons entendre tous les problèmes de notre monde, entre la haine d'un président américain élu par la peur, les massacres de Daesh qui mettent à feu et à sang des régions entières, la détresse des réfugiés de tous bords qui viennent chercher un illusoire bonheur en Europe plutôt que de mourir de faim dans leur patrie, l'inégalité de droits d'un certain nombre de personnes qui "ne rentrent pas dans les cases", et je pourrais continuer la liste, vous savez qu'elle est sans fin. Nous pouvons, nous aussi, nous éloigner de Dieu, être en colère contre lui, délaisser la prière, nous révolter, déprimer.

Je fais partie d'une génération, née après 1980, qui a grandi dans la crise et ne connaît que cela. J'ai souvent eu envie de me battre contre cette forme de fatalité. Ce n'est pas la situation dans laquelle nous nous trouvons qui est dramatique. C'est si nous ne faisons rien pour changer ce monde, qu'il va devenir invivable.

Alors préparons les chemins du Seigneur ! Quelle meilleure période que l'Avent pour essayer de rendre le monde un peu meilleur que la veille ? Envoyer un mot à l'ami-e dont on n'a pas pris de nouvelle depuis trop longtemps... Sourire au SDF qu'on a honte de regarder, assis au pied de la porte du magasin où nous allons faire nos courses... Ecrire un mot d'espoir sur un blog, sur Twitter, Facebook, Instagram ou n'importe quel autre média... Embrasser son-sa voisin-e âgé-e qui n'a plus de contact avec personne...

Continuons notre chemin d'Avent !