mardi 04 mai 2010

Donner

Dimanche, en route pour l'église puis le temple... Je regarde le contenu de mon porte-monnaie et réprime une grimace de dépit : un peu de petite monnaie puis un billet, rien de "moyen", pas de petite coupure. Je pense "Grmph, je devrai donner plus que prévu"... Et aussitôt, j'ai honte !

Réfléchissons un peu : combien sommes-nous prêts à mettre pour une heure qui améliorerait notre bien-être ? Entre 50 et 80 euros pour une heure de massage, 80 euros pour une manucure après sauna ou hammam, 110 euros pour deux heures de cérémonie du thé japonaise ? Ou plus modestement, environ 4 euros pour une entrée de piscine, ou 10 euros pour une séance de cinéma...

Ou alors : quelle somme acceptons-nous de verser pour un service à domicile ? 50 à 70 euros pour un cours particulier ou une réparation informatique, 15 à 30 euros pour un service de ménage ou repassage, 30 euros pour une soirée de baby-sitting...

Et pour Dieu ? Combien vaut une heure pour un sacrement qui nous donne la vie ? Combien vaut une heure pour entendre la parole qui guide notre existence ? Sûrement davantage que la pièce ou le petit billet que je glisse habituellement dans la corbeille de l'offrande...

Alors, dimanche, ma grimace s'est transformée en sourire. Et le billet est parti dans la corbeille. J'espère que je me souviendrai plus souvent de ce que je dois à Dieu...

lundi 30 novembre 2009

Temps prié, temps perdu ?

Dans cette vie où chaque minute est comptée, où chaque jour semble parfois passer plus vite que le précédent, il m'arrive de me demander si je ne perds pas mon temps lorsque je prie... Alors que je me demande comment passer davantage de temps avec ma fille, mieux ranger mon bureau pour gagner quelques minutes à ne pas chercher tel papier ou tel dossier, quel moyen de transport me ferait économiser quelques minutes pour arriver plus tôt le matin, partir plus tard le soir, tout en étant à l'heure chez la nounou ; la prière, quel temps perdu ! Dans le bus, je ferais mieux de travailler mon vocabulaire de grec ou de me remémorer quel est l'ordre du jour de ma prochaine réunion...

Oui, mais...

Si je focalise ma vie sur un boulot qui me rapportera ma paie du mois, sans forcément beaucoup de considération, que me restera-t-il lorsque j'aurai réglé tous mes frais ?
Si je veux avancer dans mes études de théologie, la théorie ne sera-t-elle pas qu'une coquille vide sans une prière régulière ?
Si le temps me manque déjà dans ma vie de tous les jours, quand prendrai-je le temps pour Dieu ?
Si je pense perdre mon temps lorsque je prie, même si parfois c'est pas facile, que peut penser Dieu lorsqu'il prend le temps de m'écouter ?
Si prier est une perte de temps, pourquoi cela me manque lorsque je ne prends pas quelques minutes de silence dans ma journée pour le faire ?

Alors, le temps pour dire quelques mots à Dieu, parfois rien, juste un "bonjour" ; parfois une grosse colère ou un chagrin terrible ; parfois une solitude difficile à définir ; parfois une grande joie, des louanges ; ou encore des interrogations... Non, je crois que ce n'est jamais du temps perdu.

mercredi 18 novembre 2009

La croix ne sert à rien sans la résurrection

C'est une idée qui s'est imposée à moi ce matin, en priant le chapelet dans les transports en commun... L'intérêt du chapelet, c'est que la méditation des différents mystères peut donner lieu à toutes sortes de surprises, selon le contexte, l'environnement, les pensées, la réceptivité...

Lors du dernier week-end régional des jeunes protestants, plusieurs participants ont été choqués de l'insistance sur le sacrifice complet de Jésus, le fait qu'il a donné sa vie pour nous sauver. C'est vrai que voir cet aspect des choses peut mettre mal à l'aise, et s'il est relativement naturel pour un catholique qui y trouve volontiers un chemin d'humilité, il l'est nettement moins pour un protestant... Le point de vue sacrificiel n'est guère apprécié chez les réformés, qui préfèreront mettre l'accent sur le salut par la foi, par exemple. Et le malaise évoqué par les jeunes, à leur retour chez eux, est assez révélateur de la culture réformée à cet égard !

La mise à mort de Jésus est un scandale, et ne doit pas nous laisser indifférents. Mort sur une croix, qui plus est, c'est à dire une mort sous la torture. Le fait que ce sacrifice d'un innocent faisait partie des plans de Dieu, est un des grands mystères de la foi chrétienne. Nous croyons que le libre choix de cette épreuve fait la force de l'Amour de Dieu pour nous : "Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique..." (Jean 3, 16).

Mais cette mort ne serait rien, elle ne pourrait constituer à elle seule un élément de foi, s'il n'y avait pas la résurrection. Le verset précédemment cité se termine ainsi : "... afin que quiconque croit en lui ne meurt pas, mais qu'il ait la vie éternelle". Le don total, l'abandon à Dieu aboutit à la résurrection. C'est cette vie éternelle qui, pour moi, donne aux chrétiens un espoir inextinguible.

La mort, le deuil, la tristesse font partie de la vie. Mais nous croyons que l'Amour de Dieu est plus fort que la mort. Et qu'il nous relèvera, par dessus les doutes, les colères, les larmes, le découragement, les épreuves. Toujours.

vendredi 06 novembre 2009

L'oecuménisme au paradis

Un juif, un orthodoxe, un musulman, un protestant se retrouvent, après leur mort, sur le chemin qui mène au paradis. Ils se chamaillent sur le nom qu'il faut donner (ou pas) à Dieu, sur la façon de le prier, les signes qu'il convient de faire en sa présence, etc. Mais tous se taisent lorsqu'ils arrivent finalement devant un grand portail entrebâillé.

Saint Pierre les accueille : "Soyez les bienvenus au paradis !"
Tous sont surpris : "Je croyais que nous serions séparés... Comment se fait-il que nous nous retrouvions tous ici ? Certains d'entre nous ne devraient-ils pas être damnés ?"
Saint Pierre répond, avec un sourire : "Oh, querelles terrestres que tout ceci... Ici nous accueillons tout le monde, peu importe le nom qui est donné à Dieu... Nous offrons même le séjour aux athées, s'ils veulent nous rejoindre !"

Nos amis sont agréablement surpris. Saint Pierre leur présente l'endroit, avec les salles où se regroupent les différentes communautés, les dortoirs, les passerelles... Un seul de ses conseils paraît étrange : "Surtout ne faites pas de bruit à proximité de cette salle, au bout du couloir !" ; aussi le musulman demande "Mais pourquoi ?". Saint Pierre répond alors : "Ici, ce sont les catholiques, ils se croient tout seuls !!"

(Petite histoire que je trouve particulièrement savoureuse et d'actualité, en particulier autour des réactions sur l'accueil d'une branche anglicane au sein de l'Eglise catholique)

lundi 21 septembre 2009

Le Grand Kiff à la télé !

Ce dimanche 20 septembre, l'émission Présence protestante, sur France 2, a présenté un reportage sur le Grand Kiff.

Le Grand Kiff ? 1200 jeunes protestants, de tous horizons, réunis pendant cinq jours à Lyon, au mois de juillet, pour fêter l'Amour de Dieu pour le monde ! Ce fut cinq jours de fête, de chant, de louange, de réflexion, de jeu... autour de trois thèmes : Il te cherche, vis ta vie, le monde est à nous.

Le reportage est visible en ligne sur le site de France 2 (27 minutes), et il sera également possible de commander le DVD de l'émission.

samedi 12 septembre 2009

Voilà qui est rassurant...

Il y a deux jours, je lisais :

Dieu ne te demandera pas combien de livres tu as lus, combien de miracles tu as accomplis. Il te demandera si tu as fait de ton mieux, par l'amour de lui. Peux-tu dire en toute sincérité : « J'ai fait de mon mieux » ? Même si le mieux doit se révéler un échec, il doit être notre mieux. Si tu es réellement amoureux du Christ, aussi modeste que soit ton travail, il en sera mieux accompli, de tout coeur. Ton travail attestera ton amour. Tu peux t'épuiser au travail, tu peux même t'y tuer, mais tant qu'il n'est pas mêlé d'amour, il est inutile.
Soeur Teresa de Calcutta, No Greater Love (trad. Il n'y a pas de plus grand amour, Lattès 1997)

Et aujourd'hui :

Tout homme qui vient à moi, qui écoute mes paroles et qui les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble. Il ressemble à un homme qui bâtit une maison. Il a creusé très profond, et il a posé les fondations sur le roc. Quand est venue l'inondation, le torrent s'est précipité sur cette maison, mais il n'a pas pu l'ébranler parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui qui a écouté sans mettre en pratique ressemble à l'homme qui a bâti sa maison à même le sol, sans fondations. Le torrent s'est précipité sur elle, et aussitôt elle s'est effondrée ; la destruction de cette maison a été complète.
Luc 6, 47-49

Alors, en ces temps où les médias nous parlent sans arrêt de crise financière, sociale, de pandémie, de réchauffement climatique, je trouve ces deux textes plutôt rassurants... L'évangile peut paraitre aussi dur que le roc dont il parle : ne pas mettre en pratique les enseignements de Jésus, c'est se condamner, se promettre soi-même à une destruction certaine. Et qui peut affirmer avec certitude avoir toujours suivi les paroles de Jésus ? Nous sommes tous pécheurs, indignes de défaire la courroie de ses sandales...

Oui, mais croire au Christ ressuscité nous donne une espérance formidable : tout pécheurs que nous soyons, Dieu nous a tellement aimé qu'il nous a envoyé son Fils, pour que nous soyons sauvés (voir Jean 3, 16) ! Alors, effectivement, la vie devient tout de suite plus simple : il suffit d'aimer Dieu, de lui faire confiance, et tout ce que nous ferons ne pourra que donner le meilleur de nous-mêmes...

Ne pas écouter nos craintes, faire de notre mieux en se confiant de tout notre coeur à l'Amour tout-puissant... C'est pas un beau programme, ça ?

jeudi 10 septembre 2009

Apaisement

Il y a des jours qui sont plus sereins que d'autres. Des jours où, la routine aidant, je me laisse porter sur le chemin du bureau que mes pieds connaissent par coeur, et où je me plonge de toute mon âme dans un moment de méditation devenu quotidien. Le trajet passe vite, je suis déjà devant mon ordinateur, et pourtant... c'est un peu comme si le temps avait ralenti, me donnant le loisir de continuer à méditer sur cette journée.

Puis, à plusieurs reprises, je ressens comme une présence, une petite voix apaisante... Je me surprends à dire quelques prières entre deux lignes de code, à griffonner les lettres d'hébreu que j'ai apprises dimanche. J'écoute Glorious, en sus de ma liste de morceaux de Taizé habituels... La journée se termine comme un clin d'oeil, j'ai plutôt bien avancé mon travail, et dans un climat de paix que je trouve rarement.

Un petit pas de plus sur un chemin qui m'ouvre les bras ? Et ce soir dans mes flux RSS, une surprise, merci Eric !

jeudi 03 septembre 2009

Rentrer, c'est...

Retrouver son environnement. Pour avoir la joie de revenir, rien de tel que de partir, s'évader, voir autre chose ! Changer d'univers pour changer de regard, puis se retourner et observer la vue nouvelle... Du coup, je vois le chemin parcouru, le travail qui reste à faire. Les bonnes résolutions se formulent toutes seules, sans que j'aie besoin d'y réfléchir. Bien mieux que les festivités du nouvel an, les vacances permettent de faire le ménage, mettre son esprit à neuf, faire le point sur ses priorités, les réordonner si besoin. Vous connaissez l'histoire des cailloux mis avant le sable pour remplir le seau ? C'est le moment rêvé pour vider le seau et le réorganiser, songer aux gros cailloux à loger au fond, en profiter pour vider des gravillons ou du sable pour faire un peu de place à la jolie pierre, là sur le côté, qui me tenait à coeur mais pour lequel il ne restait plus d'espace...

Réfréner l'angoisse, le stress... Les parisiens me comprendront sans doute ; depuis dix jours, on sent approcher la rentrée, par tous ses effets négatifs : moins de tongs, de shorts et de chemisettes dans les transports en commun, place aux costumes-cravattes, aux tailleurs... La mallette a remplacé le sac à dos et les places assises deviennent chères ; les sourires des touristes ont disparu pour les grises mines peu réveillées des travailleurs du matin. Et surtout, tout le monde s'est remis au travail, les délais se font plus pressants et les supérieurs exigeants.

Reprendre des habitudes. La routine a quelque chose de rassurant, elle permet d'avoir des repères, d'acquérir des automatismes qui nous rendent plus efficaces sur certains domaines. C'est un cadre sur lequel je peux improviser selon mon humeur ; c'est apaisant, même si je me rends compte que parfois cette routine me piège, ces gestes répétés me trahissent. Les habitudes, c'est bien, et changer de temps en temps, ça permet de garder l'esprit alerte. Je parle autant en termes de vie quotidienne au bureau, à la maison, qu'en approche spirituelle : les prières répétées, les chants aident à entrer en méditation. Mais la répétition peut me faire oublier ce pour quoi je prie : de temps en temps, j'aime changer de prière, de textes, pour me recentrer sur mon coeur à coeur avec Dieu, ne pas me laisser aller à la bonne conscience de la prière vide.

Rejoindre ses amis. J'aime partir, découvrir de nouvelles têtes, revoir des anciens, appréhender des caractères dans un contexte inhabituel. La rentrée, c'est aussi la reprise des activités, les retrouvailles. Redécouvrir ceux que l'on croyait connaître, discuter sur de nouveaux sujets, se raconter ses souvenirs, ses émotions... Voir aussi la transformation apportée par une expérience particulière, un visage qui s'éclaire rien qu'au souvenir de son séjour et aux idées qu'il / elle en a rapporté !

Risquer quelque chose de nouveau. C'est le moment ou jamais de commencer une nouvelle activité, une nouvelle méthode, une autre organisation familiale ; de proposer un autre style de vie, pour voir ; de se et Lui faire confiance ! Le mois de septembre me paraît ainsi charnière, un temps où je dois prendre garde de ne pas laisser retomber l'enthousiasme des nouvelles idées : porter un projet, le réfléchir, le mûrir, écouter...

Bonne rentrée à tous, et merci à Anne-Claire pour son entrée qui ne manque pas d'air !

lundi 24 août 2009

Retour de vacances

Les bagages sont presque rangés, les photos pas encore triées, le linge sale s'empile de nouveau dans la corbeille... Le réveil a repris son activité aussi matinale que bruyante, les gestes routiniers reviennent, comme par réflexe. C'est le retour du pincement au coeur du matin, quand il faut laisser le petit bout à d'autres bras que les siens ; mais aussi de la joie de voir ses progrès, chaque jour ou presque : ce matin c'était la première tartine, "'ga'de, j'ai mis plein 'fitu'e !"...

L'esprit a tout de même eu le temps de se reposer, à défaut du corps, piégé dans les bulles de chaleur aoûtienne. Le plaisir de vivre au rythme de la nature, pouvoir méditer plus paisiblement que d'habitude... Prendre le temps de dire son chapelet quotidien, de se recueillir plus intensément sur chaque mystère ! J'ai eu la chance de faire ainsi quelques nouvelles découvertes, des rapprochements, des points de vue qui ne m'avaient pas interpellé jusqu'à présent...

Et puis, j'ai trouvé une joie particulière dans un livre, que je n'ai pas terminé mais qui m'a permis d'entrer dans un nouveau monde, une nouvelle façon de dire le Christ ressuscité : la liturgie. Ce n'est qu'un essai, un ouvrage succinct, qui m'a été conseillé pour mieux comprendre l'organisation d'un culte réformé : Le culte à choeur ouvert, de Laurent Gagnebin. Autant que la méditation du chapelet, il m'a permis d'entrer en prière, d'ouvrir mon coeur à Dieu, en percevant la richesse spirituelle des différents moments du culte, et à quel point un culte ne peut être dissocié du reste de ma vie, de mes actions.

Ainsi, j'ai pu poser mon coeur et mon esprit, pendant ces congés, tourner et retourner en tous sens les questions que j'avais en tête, et qui prenaient soudain un tout autre éclairage ! La rentrée est là, j'ai repris le circuit de la course, après un arrêt aux stands ; avec la tête plus sereine et la certitude que décidément, Il m'accompagne, chaque jour.

Merci à Isabelle pour le bouquin et Bonhoeffer, pour les prolongations du Grand Kiff et les quelques mots d'hébreu ! Merci à Michèle et Marie-Noëlle, toujours présentes et bienveillantes... Merci à Luc pour son soutien et sa compréhension, et un grand merci spécial à mes deux "petits" frères pour le dorlottage spécial dont j'ai été l'objet pendant une semaine...

Bon retour et bonne rentrée à tous et toutes !

dimanche 02 août 2009

Journal Kiff (8) - l'après kiff' - dimanche 26 juillet

J'ai profité de mon jour complémentaire de congé, vendredi, pour faire mon "rapport" à Françoise, ma pasteur. J'ai aussi abordé la question d'une possible vocation de pasteur, avec le principal frein qui se présente à moi : l'aspect financier, perdre ma situation d'ingénieur et le salaire qui va avec, pour reprendre des cours puis, si je suis pasteur, gagner une indemnité qui ne compensera pas mon train de vie actuel... Le chemin reste à explorer. J'ai peur, très peur. Mais plus j'avance et plus je me dis que c'est ce que je souhaite.

Ma tête et mon coeur sont encore au Grand Kiff... Ma tête s'obstine à répéter "donne-moi l'amour et la folie", "il attend que je réponde 'en toi je choisis la vie !'"... Mon coeur cherche l'apaisement de la prière, et comment trouver les paroles pour présenter cette certitude qui naît en moi : c'est servir que je veux, et pas comme bénévole pendant quelques jours, mais servir Dieu et les autres, à plein temps !

Ces quelques jours de week-end m'ont permis de reprendre, peu à peu, pied dans la réalité. Cependant je sais que la reprise du boulot, même pour une semaine, va être difficile. Comme lors de mon voyage au Cameroun il y a quelques années, j'ai l'impression d'avoir touché du doigt des valeurs essentielles. La sensation d'avoir ouvert une porte sur des mystères devenus indispensables à ma vie spirituelle, et un sentiment d'urgence à réorganiser les priorités de ma vie...

La priorité immédiate, c'est le baptême de ma fille, le 2 août. J'espère pouvoir lui transmettre l'importance de Dieu dans ma vie, et lui dire l'Amour incomparable qu'il nous porte... Même si elle ne le comprend pas tout de suite, elle sera accueillie parmi les Enfants de Dieu, et ça, ça compte beaucoup pour moi.

samedi 01 août 2009

Journal Kiff (7) - jeudi 23 juillet

"Toutes les bonnes choses ont une fin" : ce sera mon impression pour aujourd'hui. Dernier petit déjeuner en équipe ce matin, derniers retours de clés, derniers essais de retrouvailles des clés perdues, derniers paquetages incluant les restes de nourriture répartis entre les derniers membres de l'équipe... Derniers échanges de coordonnées, derniers bilans, dernier repas en décompressant au parc de la Tête d'Or de toute la course accumulée ces jours-ci...

C'est l'heure du retour. La salle est vide, toutes les tables sont sagement rangées dans un coin, la salle du staff a elle aussi été vidée de son contenu "kiffesque", la cuisine a repris son air sage. C'est acté : le Grand Kiff a disparu, il reste en nous, juste en nous. Des images plein la tête, des émotions plein les tripes, de Dieu en plein coeur... Anne-Laure nous a dit hier soir que ce rassemblement n'était pas un objectif en soi, mais bien une étape dans un cheminement plus long. A nous de faire vivre les fruits de ces quelques jours ! A nous de perpétuer, réinventer, encourager le "voyage au pays de la foi" initié au Kiff Spirit... A nous de susciter et entretenir les talents musicaux, théâtraux, scéniques, de nos jeunes !

Bien sûr, nous sommes envoyés chacun en mission. C'est juste un peu dur de faire atterrir la fusée du Grand Kiff... Les moteurs sont coupés, l'envolée kiffesque est terminée, il est temps de revenir dans la vraie vie... Si on m'avait dit que je serais aussi triste de rentrer, alors que j'ai passé le plus clair de mon temps au service, je ne l'aurais pas cru...

Le TGV entre en gare à Paris, cette fois c'est vraiment le retour à la vraie vie. On quitte les compagnons de voyage, avec qui on a partagé nos impressions de kiff, nos joies, nos attentes déçues, nos bonnes surprises... On retrouve les visages fermés des Parisiens qui rentrent du boulot, fatigués. Chacun prend le RER, le métro, le train, rentre chez lui.

Ce qui atténue la peine de perdre de vue tous ces nouveaux visages amis, c'est de se dire "à bientôt, à Strabourg !". Protestants en fête, à la Toussaint, promet d'être aussi une très belle rencontre... Oui, retrouvons-nous plus nombreux que jamais à Strasbourg ! A bientôt... dans les paroisses !

vendredi 31 juillet 2009

Journal Kiff (6) - mercredi 22 juillet

Le thème de la demi-journée qui restait, a résumé l'ensemble du Grand Kiff : "Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle." (Jean 3, 16)

Ce verset a été repris par Samuel, le pasteur, pour sa prédication au culte magistral de ce matin. Certains diront que c'était plus un spectacle qu'un culte, d'autres que c'est une forme de célébration qui convient mieux à des jeunes, bref. Après nous avoir signifié que le monde souffrait de plusieurs grands maux, il nous a dit que pour autant, ce monde que Dieu nous laissait n'était pas pourri. Ne pas céder à la peur, ne pas se replier dans son Eglise mais s'ouvrir vers le monde. "Il te cherche" : Dieu n'est pas qu'au temple ou à l'église, mais présent à nos côtés, il veut notre coopération. "Vis ta vie" : sois toi-même, avec tes défauts, tes qualités, tes talents, tes compétences, et vis pleinement ta vie, n'essaie pas de rêver celle du voisin... "Le monde est à nous" : ce monde, Dieu l'a créé pour nous, pour que nous puissions y évoluer, nous y épanouir, à nous de savoir le gérer.

J'ai beaucoup apprécié ce culte, même si l'aspect spectacle était un peu trop présent à mon goût (mais je ne fais plus tout à fait partie de la cible...). J'ai particulièrement aimé que l'équipe d'organisation nous demande, à nous bénévoles, de distribuer la Sainte Cène. Pour moi, c'était un moment très fort, où chacun pouvait participer concrètement à l'Amour du Christ donné pour nous. Cela représentait vraiment la digne conclusion de ce rassemblement.

Après avoir fait partir tous les jeunes ou presque, et avoir appris que des clés de chambre se trouvaient maintenant à Montpellier, en Normandie ou ailleurs encore, nous avons vidé la salle de l'ensemble des installations du Grand Kiff... Rideaux, bureaux, tables, étagères, projecteurs, scènes ; tout avait disparu ce soir. Les fournitures de papeterie supplémentaires ont été réparties entre les paroisses des bénévoles (j'ai fait un paquet qui devrait être apprécié par les louveteaux et/ou les enfants de l'école biblique).

L'équipe de bénévoles a fini sa journée autour d'un bon repas préparé par nos soins, rassemblant toutes les provisions restantes dans les locaux du staff. Ce repas a fait office de bilan, où chacun a dit d'où il/elle venait, et a partagé sa vision du rassemblement, ses attentes pour le futur... Cela m'a permis de mieux comprendre les tenants et aboutissants de ces quelques jours, le rôle de chacun, les enjeux...

A la joie d'avoir vu l'heureuse conclusion d'un bel événement, se mêle la tristesse de quitter déjà les personnes que je commençais à connaître et apprécier. Cinq jours au service de plus d'un milliers de jeunes, ça laisse des traces...

jeudi 30 juillet 2009

Journal Kiff (5) - mardi 21 juillet

Aujourd'hui encore, de belles rencontres, même si je n'ai pas vraiment eu le temps de profiter des activités du rassemblement. En venant ici, je ne m'attendais pas à vivre la fête à plein temps, mais je ne pensais pas non plus que je n'aurais même pas le loisir de participer au culte de la journée... Heureusement que d'autres ont pu y assister, et me raconter la prédication sur le texte du jour : avoir les armes pour proclamer la Bonne Nouvelle (Ephésiens 6, 10-18). J'ai hérité, sur les petites cartes illustrées qui nous étaient distribuées, du casque du salut...

Le thème du jour était "le monde est à nous", avec le point d'orgue sur les deux thèmes de la solidarité et de l'écologie. Deux villages étaient organisés : le village des solidarités, qui regroupait beaucoup d'associations confessionnelles ; et le village de la Terre, où étaient invités un certain nombre de professionnels de l'écologie et du développement durable.

Le village des solidarités permettait de se sensibiliser à différents types de vulnérabilités, de publics en souffrance : handicapés, prisonniers d'opinion (religieuse), personnes âgées, malades du SIDA ou séropositifs, milieux pauvres, personnes exilées et/ou demandant asile... Toutes les associations présentes ont mis l'accent sur la valeur des relations humaines, l'importance de considérer l'autre comme son égal. "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".

Le village de la Terre, organisé par les scouts unionistes, mettait l'accent sur l'écologie et la nécessité d'adapter nos activités pour éviter de mettre en péril la création que Dieu nous a donnée... Camps écolos, maison durable, promotion du tramway suspendu, recyclage des déchets, autant de preuves d'imagination de ce qu'il est possible de développer pour maintenir notre habitat, notre maison, le don qui nous a été fait.

La vie d'organisateur n'est pas chose facile... En début d'après-midi, après avoir passé la matinée à gérer des soucis d'hébergement et de clés (retrouver les portes de trois clés orphelines, par exemple), la toubib m'a trouvé un air fatigué, et m'a ordonné de faire une sieste... Puis c'était reparti sur les chapeaux de roues : organiser le retour des clés pour le départ de demain, trouver des renforts, afficher les consignes, s'assurer que tout le monde sera à l'heure à son poste...

Lorsqu'enfin j'ai pu souffler, c'est pour sentir les questions revenir en force dans ma tête... Je fais des lapsus révélateurs : "Pasteur, pourquoi pas ?" devient "Pourquoi pas moi ?" et le sous-titre des clips diffusés dans le rassemblement, "Pasteur, un métier qui a du sens" est devenu dans mes pensées "donner du sens à ma vie"...

Cet après-midi, avant de m'endormir, j'ai voulu entrer en prière. J'ai demandé à Dieu "Montre-moi le chemin... C'est vraiment ce que tu attends de moi ?" puis j'ai pensé "A quoi ça sert que tu me montres le chemin, si je persiste à ne pas ouvrir les yeux ?". Comment savoir si je suis dans une impasse ou si j'ai juste mis mes mains devant mes yeux pour éviter de voir quelque chose qui m'effraie ?

Demain, c'est déjà la fin du rassemblement. C'est passé très vite, c'était très fort, très vivant... Je crois que j'aurai quelques regrets. Mais ils passeront sûrement vite : il faudra tout ranger avant de partir nous-mêmes !

mercredi 29 juillet 2009

Journal Kiff (4) - lundi 20 juillet

Comme recommandé par le toubib, qui a vu que je veillais au service jusqu'à plus d'une heure du matin, j'ai dormi plus tard ce matin, et je n'ai déjeuné que vers 9h. Cela m'a permis de voir une autre phase du petit déjeuner, et de constater l'état comateux d'une certain nombre de jeunes... La boîte de nuit ne sera pas reconduite ce soir, pour éviter d'aggraver l'état de fatigue des participants.

Après avoir passé une bonne heure à l'accueil, à résoudre les différents problèmes survenus pendant la nuit ou au petit matin, j'ai (enfin !) eu l'occasion d'embarquer pour le "voyage au pays de la foi". C'est une très belle possibilité de cheminer aux côtés de Dieu, d'explorer différentes facettes de sa foi. Le parcours propose douze étapes, et autant d'occasions de prier, réfléchir, ouvrir son esprit. Un ou plusieurs gestes symboliques sont associés à chaque étape, et cela m'a vraiment permis d'entrer dans la démarche décrite à chaque pas... Cette plongée dans la prière est vraiment très réussie. D'ailleurs, j'ai entendu plusieurs pasteurs ou "apprentis" parler de copier ou faire venir cet atelier dans leur paroisse...

Et puis, il y a cette question qui revient, toujours. Elle est inscrite en gros sur le panneau, sous la télé qui passe en boucle des témoignages de pasteurs et étudiants en théologie : "Pasteur, pourquoi pas ?". Ce n'est sûrement pas un hasard si je veux écouter ces témoignages chaque fois que je passe devant. Ce n'est sûrement pas une coïncidence si j'ai accueilli à l'hébergement une des représentantes de l'Institut Protestant de Théologie (IPT)... Et ce ne doit pas être par hasard si j'ai pu suivre l'intégralité du culte ce matin, avec les interventions d'une chanteuse et d'un pasteur qui témoignaient de leur parcours, dans le thème "Vis ta vie !". Alors ? Je n'ai pas encore de réponse à donner. Sans doute faudrait-il que je prenne un temps, une pause, pour discerner, prier, réfléchir. J'aimerais rencontrer d'autres pasteurs, qui auraient eu une vocation "sur le tard".

Cet après-midi, les jeunes ont travaillé à la création d'oeuvres, autour du thème du Grand Kiff ("Dieu aime le monde") et de "Vis ta vie". Ces oeuvres pouvaient être plastiques : fresques, sculptures, modelages, affiches ; ou bien audiovisuelles : chants, danses, comédies musicales, mimes... Et ce soir, ils ont exposé, de façon "musée" ou sur scène, l'ensemble de leurs talents.

Pendant ce temps, je réglais des problèmes de... papier toilette, de chambres pour les nouveaux arrivants... Et en fin de soirée, nous avons dû intervenir en urgence sur un groupe de jeunes qui avaient décidé de faire la fête dans leurs chambres plutôt que dans la salle, avec des boissons alcoolisées plutôt qu'avec de la musique et des chants... J'en profite pour remercier mes compagnons des équipes de service, qui font vraiment tout pour que ce rassemblement se passe bien, que les soucis qui se posent soient réglés au plus vite, et que les débordements pénalisent le rassemblement le moins possible.

Sur ce, demain, "le monde est à nous" ! Oui, mais d'ici là, il faut dormir pour être en forme. Je termine ma journée comme je l'ai commencée, en me mettant en communion avec le Seigneur par le biais du chapelet. Oui, je sais, ça paraît peut-être contradictoire, mais pour moi c'est juste une complémentarité... Bonne nuit !

mardi 28 juillet 2009

Journal Kiff (3) - dimanche 19 juillet

"Il te cherche", premier thème d'approfondissement du rassemblement... Cette thématique sera exploitée toute la journée, depuis les ateliers bibliques du matin au rallye dans Lyon de l'après midi, en passant par le culte en séance plénière. C'est un thème qui me rend perplexe : pour moi, la phrase est "inversée"... Je suppose que c'est volontairement dérangeant : pourquoi Dieu nous chercherait-il, alors qu'il est infiniment plus puissant, plus grand, fort, miséricordieux que nous ? Aurait-il besoin de nous ? Quel intérêt pourrait-il avoir à nous chercher ?

En fait, le but est atteint, lorsqu'on se rend compte (et j'espère que cela aura été le cas de nombreux jeunes) que c'est là un des mystères de l'immense Amour de Dieu : Dieu n'a pas besoin de nous. S'il nous cherche, c'est pour notre bien à nous ! C'est parce qu'il nous aime tellement qu'il ne veut que notre bien... Alors, oui. Dieu me cherche, chaque fois que je m'éloigne de lui. Et c'est ça qui peut me donner une force incroyable ; c'est cet amour inconditionnel qui fait la force des chrétiens !!

Ce matin, je n'ai pas pu profiter des ateliers ZeBible, reliant textes bibliques et oeuvres d'art... J'ai complété l'équipe de l'accueil, pour continuer à donner des hébergements pour des arrivants retardataires... Frustration passagère ; mais après tout, je suis là pour servir ! J'ai quand même pris un moment pour moi, pour assister au culte. J'ai besoin de moments de calme, de méditation, de prière...

Cet après-midi, j'ai rejoint une équipe pour le grand jeu à la découverte de Lyon. J'ai bien aimé visiter un peu la ville, même de manière un peu atypique, ça donne envie de revenir y passer quelques jours...

Et ce soir, pendant que deux films sont diffusés (c'est la soirée "Nuit du cinéma"), je suis de service au centre d'accueil (le "central kiff"), de nouveau. Le nombre d'interventions du médecin me surprend : après une crise de spasmophilie pendant le dîner, c'est deux jeunes qui sont ramenés à l'infirmerie, inconscients... Ils repartent bien vite se coucher, après ce qui n'était qu'un malaise vagal... Mais l'état de fatigue physique est là : soleil, émotions, hypoglycémie, fatigue accumulée se conjuguent, et les corps craquent. Le programme organisé n'aide pas à se reposer : après les films, deux scènes restent ouvertes pour chanter, jouer de la musique, danser, jusqu'à plus d'une heure du matin. Même à bout, la plupart des jeunes souhaitent rester... On est un peu éloignés de la paix du Seigneur à ce moment-là...

lundi 27 juillet 2009

Journal Kiff (2) - samedi 18 juillet

Beaucoup de course, de soucis logistiques, et un peu de prière et de chant aujourd'hui. La matinée a été dédiée au "briefing" dans les équipes de service, ainsi qu'à la dernière préparation des détails de la salle et de l'accueil qui aura lieu dès l'après-midi.

Première déception vers midi : tous les bénévoles devaient se retrouver pour un temps de pause, un temps de réflexion, de prière en commun... En 24h, c'était le premier temps de prière prévu ! Comment accompagner et faire entrer des jeunes dans la réflexion, la foi, la prière, si on n'est pas capable de prendre soi-même un temps pour se mettre dans les mains de Dieu ? Le moment de silence en commun a été annulé, trop de travail en retard : nous avons été invités à nous restaurer, et nous retrouver ensuite, juste avant d'accueillir les premiers groupes, pour un petit temps d'apaisement et de prière (enfin !).

Puis nous avons enchaîné sur les chapeaux de roues... Enfin, nous aurions dû. Etant dans l'équipe gérant l'hébergement, je devais distribuer les clés des chambres arrivant dans le bâtiment dont j'étais responsable. Les premiers groupes devaient être à nos côtés vers 14h ; avec ma collègue du bâtiment d'en face, nous avons attendu plus de trois heures pour voir les premiers arrivants...

La cérémonie d'ouverture du rassemblement commençait à 21h. Après avoir dîné rapidement, nous avons rejoint les équipes d'accueil, récupéré les clés destinées aux retardataires (certains rejoindront le lieu à plus de minuit !), et avons pu rejoindre l'ensemble des participants pour les derniers instants de la célébration. Avec soulagement : personne ne devra dormir dehors ce soir...

Les pieds en feu d'avoir marché, piétiné, tenu debout pendant des heures, la gorge sèche d'avoir répété les consignes, le coeur un peu déçu de ne pas avoir trouvé l'apaisement dans la prière, je retrouve ma chambre. Avec une note de joie : c'est quand même chouette et je découvre des gens bien ! Sans oublier le bonheur de chaque appel, de chaque message reçu sur mon téléphone, de la part de toute ma famille et mes amis qui m'ont souhaité un joyeux anniversaire !

dimanche 26 juillet 2009

Journal Kiff (1) - vendredi 17 juillet 2009

8h - Je retrouve une de mes compagnes de voyage. RER, direction gare de Lyon la bien nommée, pour rejoindre la seconde personne et embarquer dans le TGV pour Lyon, et ce fameux rassemblement dont nous savons finalement si peu. Nous sommes bénévoles, volontaires, mais comme nous ne faisons pas partie de l'équipe "resserrée" de l'organisation, nous ne sommes pas vraiment au courant de ce qui se trame. Cela nous préoccupe un peu, voire inquiète mes voisines qui sont plutôt de nature angoissée.

11h - Arrivée à Lyon sous la pluie alors que nous avons pris le départ de Paris avec un grand soleil... Léger coup de blues, avant de nous prendre en main et de rejoindre le lieu du rassemblement : le Double Mixte, sorte de point central de vie du campus, regroupant diverses salles, une cafétéria, une auto-école, un distributeur...

12h30 - Après un quiproquo nous rendant perplexes quelques instants, nous avons mis nos talents au service de la préparation des lieux. Chaque "petite main" compte, qui pour arranger des meubles, préparer des tracts ou des objets d'animation, préparer le décor... Chacun est important, découvre et s'approprie le lieu, le thème, le contenu du rassemblement.

Les heures passent sans que je m'en aperçoive. Je mets la main à la préparation du "parcours spi", qui me plaît beaucoup. L'idée ? Faire un voyage à la rencontre de Dieu, avec différentes escales proposant autant de points de réflexion. Cette réflexion, cette plongée dans la foi, au plus profond de ses convictions, me parle. Ici, pas de dogmes, un peu de théologie, d'explications bibliques, mais surtout un travail sur soi : qu'est ce que je suis ? Qu'est ce que je crois ? Où j'en suis ? Où je vais ? Cela rejoint particulièrement les questions que j'ai en tête... J'ai beaucoup apprécié participer à l'élaboration de ce parcours, et je pense que j'entreprendrai le "voyage", si j'en trouve le temps entre deux services.

Un collègue bénévole me sort de ma tâche en me signalant une réunion qui se tient à l'autre bout de la salle. Il est 18h, les bénévoles qui sont là sont réunis, et les organisateurs nous donnent le fonctionnement du rassemblement. Une forte impression de flou subsiste : tout n'est pas encore prêt pour nous, même si c'est presque le cas pour les jeunes. Bref. On est répartis en équipes de service (matériel, sécurité, restauration, accueil, hébergement) et on reçoit les clés de nos chambres, que l'on va visiter rapidement avant de dîner. Les chambres du CROUS se sont modernisées, mais pas agrandies depuis l'époque de mes études... ;)

Après le repas, certains donnent un dernier coup de main ou de pinceau pour la mise en place de la salle, pendant que d'autres rejoignent leur lit. Mes compagnes et moi rebondissons sur les différents jeux de mots consistant à placer "kiff" le plus grand nombre de fois possible. On parle de "boules kiff" (boules Quiès), on se souhaite une "kiff nuit" et de se retrouver en forme pour le "kiff 'tit déj'"... Il faut dire qu'entre "l'apérikiff" et le "kiffenpasbon", les organisateurs ont fait preuve d'une belle imagination !!

jeudi 16 juillet 2009

Des vacances... pour servir !

Je vais laisser ce blog une petite semaine, non que je manque d'idées (j'ai quelques billets en préparation, que j'espère intéressants), mais parce que je risque de manquer de connexion Internet... Eh oui, aussi grande que soit ma dimension geek, je laisse volontiers de côté mon matériel de haute technologie, pour faire un peu don de moi : je pars servir dans les équipes d'encadrement du Grand Kiff, à Lyon.

"Dieu aime le monde" : vaste programme que le thème de ce rassemblement ! Départ demain matin, arrivée à Lyon pour le déjeuner, 24h pour préparer les lieux des festivités, 4 jours "d'amour et de folie", puis de nouveau 24h pour tout ranger avant de repartir... C'est la joie du service, savoir que ce ne sera pas de tout repos, mais que le travail des équipiers d'encadrement permettra à de nombreux jeunes de participer à un rassemblement d'envergure, de (re)trouver une joie, une foi, une espérance, un partage, des copains, faire le plein de souvenirs !

Je souhaite à tous une belle semaine, ensoleillée (mais avec la crème et la casquette qui vont bien pour éviter les coups de soleil), priante, joyeuse, reposante... A bientôt !

mercredi 15 juillet 2009

Et ça marche même hors forfait...

Les vacances sont là, et ce blog voit s'espacer, par la force des choses (connexion Internet indisponible), la fréquence des billets... Aliocha disait que cela paraissait insupportable, de n'avoir pas de nouveau billet à se mettre sous la dent, mais le fait est... Les mois chauds sont là, et la chaleur, ça ralentit ! Alors, pour la plage ou la montagne, voici un numéro indispensable pour votre été...

Savez vous que vous pouvez vous adresser facilement à Dieu ? Il suffit de composer son numéro de téléphone portable : 06 66 24 33 03

06, c'est l'indicatif
66, c'est le nombre de livres dans la Bible
24, correspond au livre de Jérémie
33, correspond au numéro du chapitre
03, correspond au numéro du verset

Ce qui donne Jérémie 33, 3 : "Invoque-moi, et je te répondrai ; Je t'annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas."

Trouvé sur Lis ta Bible

lundi 06 juillet 2009

Discernement ?

"Nul n'est prophète en son pays" et "Où en es-tu ? Où vas-tu ?". Voici le résumé des deux prédications que j'ai entendues hier.

A l'église d'abord : l'évangile (Marc 6, 1-6) évoque le voyage de Jésus dans sa région natale, et les moqueries qui s'ensuivent. Le prêtre commence son homélie en nous rappelant que nous sommes tous prophètes. Et même me dis-je, "prêtres, prophètes et rois", selon l'onction reçue au baptême... Nous sommes tous prophètes, tous appelés à évangéliser, à agir en chrétiens mais aussi à parler de Dieu, annoncer qu'il nous a donné son Fils unique pour nous sauver ! Mais, comme Jésus, nous pouvons avoir des difficultés à le faire dans les milieux où nous nous trouvons : famille, travail... Parfois il est bien plus facile d'évangéliser des inconnus que ses proches... Lorsqu'on porte une certaine étiquette, il est difficile d'aborder certains sujets, ou au contraire, les personnes connaissant notre opinion sur ces sujets décident délibérément de ne pas nous écouter...

Non, dit le prêtre. Ca n'est pas une excuse, nous n'avons aucune excuse pour ne pas évangéliser. Dieu nous donne d'évangéliser selon nos capacités, selon nos talents. Je pense au billet d'Edmond "C'est pas ma faute !" : Jonas a fui Dieu, Jacob était un menteur, Jérémie était profondément dépressif, Jean Baptiste était pauvre, Lazare était... mort, Pierre a perdu son sang-froid... Prenons nous aussi notre bâton de pèlerin pour entrer dans la "marche des incompétents" ! Nous aussi, tels que nous sommes, à notre place, nous pouvons, nous devons être prophètes.

Au temple ensuite : une partie du message d'adieu de Jésus à ses disciples (Jean 16, 5-15). La pasteur cite les propos de Jésus : "demandez-moi où je vais", puis elle fait référence à la Genèse, où l'Esprit de Dieu demande à l'homme "Où es-tu ?", et nous dit que c'est finalement ce que Dieu nous demande, lorsqu'il nous appelle : "Où en es-tu ? Où vas-tu ?". Réfléchir sur sa relation à Dieu, aux autres, sur sa foi...

C'était aussi le culte de reconnaissance du conseil presbytéral : ces deux questions, "où es-tu ?", "où vas-tu ?" permettent à chacun de se positionner dans la paroisse, selon son ministère, du plus grand au plus petit, du ministère pastoral à l'accueil au culte, de la musique à la participation à un groupe de prière... Le conseil presbytéral entoure tout ce monde, tous ces ministères, les fait fonctionner ensemble, sous le souffle de l'Esprit. Ca n'est pas qu'une instance juridique, puisque nous nous plaçons sous le regard de Dieu : c'est une oeuvre différente, un appel, un cheminement particulier, dans l'Eglise et au coeur du monde.

Dans le même temps, ces prédications me parlent plus intensément. Des questions germent en moi, des signes m'arrivent mais je ne me sens pas capable de les interpréter d'une quelconque façon. Oui, cela me parle de devoir être prophète... y compris dans ma propre famille, même si c'est plus difficile qu'ailleurs. Parce que les paroles blessantes font toujours plus mal quand elles viennent d'êtres aimés... Parce qu'ils ne comprendront peut-être pas ma démarche.

Et ces deux questions : "où es-tu ? Où vas-tu ?"... Elles m'interpellent, m'appellent à me poser, à réfléchir, à prier. Se reposer quelque temps, sur le bord du chemin, avant de reprendre la route et de choisir l'embranchement qui me conviendra. Chez les séminaristes, la première année n'est pas une année de théologie, mais de discernement. Discernement ? Qu'est ce que cela veut dire ? Vivre une expérience, qui permet d'acquérir des certitudes, d'entendre un appel ? Réfléchir, prier, attendre un signe ?

La seule certitude que j'ai en ce moment, c'est que Dieu (au sens trinitaire) a pris place dans ma vie : je lui ai laissé le bout du petit doigt, et comme j'avais décidé de me laisser faire, il a pris une part de plus en plus grande en moi...

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