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samedi 21 mars 2009

Choisis ton camp, camarade !

Le sujet n'en finit plus de faire cliqueter les claviers (oui, mille excuses, je trouve l'expression "faire couler de l'encre" quelque peu dépassée dans ce cadre)... Le Pape, et avec lui ses évêques, et par généralisation toute l'Eglise catholique, se trouve prise dans une tourmente médiatique. La cause ? Trois événements qui ont défrayé la chronique à peu de temps d'intervalle, chacun ayant suffisamment de retentissement pour soulever "l'opinion publique"...

Je ne vais pas reprendre ces événements, d'autres que moi l'ont bien mieux fait, le moindre n'étant pas Maître Eolas, avec son style inimitable et sa rigueur toute juridique... Citons également Koz (suite et fin), Autheuil (suite), Matthieu, Eric George, le Chafouin, Patrice de Plunkett, j'en passe et des meilleurs... J'ai eu l'occasion d'exprimer mon opinion en commentaire sur ces différents blogs.

J'ajouterai que le rôle d'un chrétien, dans ce genre de remous, n'est pas seulement de soutenir son Eglise, mais aussi, à mon sens, de prier pour les différents acteurs de ces situations... et pour obtenir le discernement ! Il est important de garder calme et pédagogie, expliquer, toujours expliquer les valeurs partagées par l'Eglise...

Et pour ceux qui n'adhèrent pas au discours de l'Eglise catholique, qui crient au scandale quand on ose dire que la préservatif n'est pas la solution idéale contre le SIDA, ou juste pour ceux qui souhaitent participer financièrement à la lutte contre cet ennemi insidieux, allez voir du côté du Sidaction !

vendredi 13 mars 2009

Le point commun

Ou comment la diversité des religions mène au même chemin...

Etait-ce un intérêt général pour la théologie, au sens large ? Une recherche de sens ? Un besoin de découverte d'autres cultures ? Ou tout simplement une sensibilité aux autres religions exacerbée par ma double éducation ? Toujours est-il qu'à l'adolescence, j'ai effectué des recherches sur les différentes religions existant de par le monde.

J'ai assez vite établi une conviction personnelle : les religions ont été créées par les hommes, pour différentes raisons. La première est constituée par des besoins d'expliquer des éléments qui les dépassent (événements naturels incontrôlables ou inexplicables, par exemple), et de répondre à des questions insolubles sans la supposition d'éléments surnaturels.

La seconde est d'établir un cadre éthique, un ensemble de règles permettant de vivre en société, sans que celle-ci devienne à court terme un immense champ de bataille. Chaque religion dispose ainsi de dogmes allant contre la nature animale de l'être humain. Elle impose des interdits, permettant aux hommes de dépasser leurs instincts et former une collectivité.

Mes observations m'ont permis de constater que sous des formes très diverses, les religions amènent toutes à un objectif commun : fonder une éthique, distinguer le bien du mal, assagir le côté nuisible et développer l'aspect altruiste de chacun pour son voisin. Chaque religion peut alors être perçue comme bénéfique, et chaque fidèle digne de respect. Cela peut paraître évident, simplement écrit ainsi. Mais lorsque nous entendons s'exprimer - quotidiennement - toutes les peurs, tous les préjugés que nous sommes capables de projeter sur nos semblables, est-ce toujours aussi évident ?

Récemment, j'ai découvert que la conclusion de mon étude d'il y a quelques années, porte un nom : l'éthique de réciprocité. Il s'agit d'un principe fondateur de nombre de religions, sur lequel est également basée la déclaration des droits de l'homme, résumé par la phrase "Traite les autres comme tu aimerais être traité" ou par son pendant "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse".

Pour en savoir plus : résumé Wikipédia

mercredi 25 février 2009

Préparer Pâques

Aujourd'hui, nous sommes le mercredi des Cendres, et pour les catholiques, c'est le début du Carême. Par curiosité, des catholiques m'ont demandé ce que faisaient les protestants pour le Carême. Réponse bien embarrassée de ma part, cherchant dans mes souvenirs : impossible de trouver quelque rite particulier, chez les réformés, pour l'entrée en Carême ou pendant la période pré-pascale... Et pour cause : historiquement, les protestants se sont élevés contre le Carême. Je me propose de faire ici un résumé comparatif de la période de préparation pascale pour les différentes confessions.

Chez les catholiques

Le Carême, autrefois aussi appelé "sainte quarantaine", est une période de 40 jours précédant Pâques. Il commence le mercredi des Cendres et se termine le samedi saint (veille de Pâques), mais ne comprend pas les dimanches. Historiquement, le Carême est un jeûne : un seul repas par jour. Le jeûne a disparu, mais le principe de privations est resté, pour aider une réflexion spirituelle qui doit amener le fidèle à se rapprocher du Christ.

Pour en savoir plus : portail de la liturgie catholique

Le Carême débute avec la cérémonie des Cendres, qui a donné son nom au premier jour du Carême, le mercredi des Cendres. C’est le début du Carême ; un jour particulièrement pénitentiel, dans lequel on manifeste notre désir personnel de conversion à Dieu. En recevant l’imposition des Cendres dans les églises, on exprime avec humilité et sincérité de coeur que nous voulons nous convertir et croire vraiment à l’Evangile. L’origine de l’imposition des cendres appartient à la structure de la pénitence canonique. Elle commence à être obligatoire pour toute la communauté chrétienne à partir du Xème siècle. La liturgie actuelle conserve les éléments traditionnels : imposition des cendres et jeûne rigoureux. Les cendres viennent des rameaux bénis pendant le Dimanche des rameaux de l’année précédente, suivant une tradition qui remonte au XIIème siècle. La formule de bénédiction rappelle la condition de pécheur de qui la reçoit.

On appelle Carême la période de quarante jours réservée à la préparation de Pâques, et marquée par l’ultime préparation des catéchumènes (grands enfants ou adultes demandant le baptême) qui doivent être baptisés le jour de Pâques. C’est comme une retraite collective de quarante jours pendant lesquels l’Eglise propose à ses fidèles l’exemple du Christ pendant sa période au désert, se prépare à la célébration des solennités pascales, dans la purification du coeur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence.

La pénitence, traduction latine du mot grec metanoia qui signifie « conversion » (littéralement « changement d’esprit ») du pécheur, désigne tout un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs en vue de la réparation du péché commis, et l’état de fait qui en résulte pour le pécheur. Littéralement « changement de vie » se dit de l’acte du pécheur qui revient vers Dieu après s’être éloigné de lui, ou de l’incroyant qui reçoit la foi...

La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. « L’Ecriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière et l’aumône, qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres. A côté de la purification radicale opérée par le Baptême ou par le martyr, ils citent comme moyen d’obtenir le pardon des péchés, les efforts accomplis pour se réconcilier avec son prochain, les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain, l’intercession des saints et la pratique de la charité "qui couvre une multitude de péchés" (1 P 4, 8) » (Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 1434)

L’Eglise nous invite à faire du Carême un temps de retraite spirituelle dans lequel l’effort de méditation et de prière doit être soutenu d’un effort de mortification personnelle, laissée à la libre générosité de chacun. Si on vit bien le Carême, on doit obtenir une authentique et profonde conversion personnelle, et nous préparer de cette manière à la plus grande fête de l’année : le dimanche de la Résurrection du Seigneur. Se convertir veut dire se réconcilier avec Dieu, s’éloigner du mal, pour établir une relation d’amitié avec le Créateur. Cela suppose de se laisser aller au repentir et à la Confession de tous et chacun de nos péchés. Une fois rétablis dans la grâce (sans conscience de péché mortel), nous devons prendre la résolution de changer de l’intérieur (dans les attitudes) tout ce qui ne plaît pas à Dieu.

Source : La Bonne Nouvelle

Chez les orthodoxes

Le Carême pascal est appelé "Grand carême" ou "sainte quarantaine", par opposition aux jeûnes précédant Noël, l'Assomption, la fête des saints Pierre et Paul. Il dure six semaines, du Lundi Pur au Samedi de Lazare, précédant le dimanche des Rameaux, lui-même précédant la semaine sainte. Comme chez les catholiques, le jeûne est un prétexte et/ou une aide à une réflexion spirituelle pour préparer son esprit à la fête de Pâques.

Pour en savoir plus : Wikipedia

Chez les protestants

Historiquement, le Carême a été contesté par les protestants, du fait de l'absence de fondement biblique, et parce qu'il n'est pas besoin de période particulière pour se préparer à la grâce que Dieu nous fait. Plus précisément, l'importance du Carême pour la spiritualité n'a pas été remise en cause, mais bien la pratique de la pénitence.

Actuellement, chaque fidèle se prépare à Pâques comme il le souhaite. Des prédications spécifiques sont proposées les 6 dimanches précédant Pâques, diffusées à la radio pour ceux qui le souhaitent.

Pour en savoir plus : Wiki-protestants

lundi 23 février 2009

L'oecuménisme, une histoire de famille

Quatre générations. Quatre étapes mêlant histoire des Eglises et histoire familiale. Ou le témoignage des progrès dans l'unité chrétienne au cours des 60 dernières années...

1948, première génération. Un catholique épouse une protestante. La cérémonie se passe au temple, la future épouse ayant refusé de se marier à l'église, car elle savait qu'on lui demanderait d'élever ses enfants dans la foi catholique. L'époux, n'ayant pas le droit de se marier au temple, est excommunié. De fait, il devient protestant, accueilli dans la communauté de son épouse.

1980, deuxième génération. Bis repetita : une fille du premier couple épouse un catholique. La cérémonie se passe de nouveau au temple, mais le fiancé a demandé à l'évêque de son diocèse l'autorisation de se marier avec une conjointe non catholique. Les époux conservent chacun leur confession et peuvent la pratiquer librement.

Ce jeune couple se pose alors la question de tous les couples interconfessionnels : quelle éducation religieuse donner à leurs enfants ? Dans certaines familles, c'est la confession maternelle qui prime, dans d'autres, celle du père, pour des raisons diverses, ou en suivant des coutumes régionales... Dans le cas qui nous intéresse, les parents décident de faire suivre, autant que possible, les deux catéchismes à leurs enfants.

2004, troisième génération. Ter repetita : vous l'aurez compris, bien qu'ayant reçu les deux catéchismes, je suis officiellement de confession réformée, et ma tendre moitié est catholique. De nouveau, un mariage au temple ; les mariages interconfessionnels sont devenus monnaie courante, et la préparation de la cérémonie ne présente pas de difficulté particulière.

2009, quatrième génération. Elle se prépare à recevoir le baptême... Baptême oecuménique, la question ne se pose pas ! Mais notre interrogation n'a pas changé : dans quelle Eglise grandira-t-elle ?

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