Mot-clé - Oecuménisme

Fil des billets - Fil des commentaires

mercredi 20 janvier 2010

Tigreek sur Radio Notre Dame...

Pendant cette semaine de l'unité des chrétiens, je préparais un billet, car j'espère que les diverses initiatives, plus ou moins maladroites, qui s'organisent entre les paroisses lors de ce rendez-vous annuel, permettront un jour de véritablement avoir besoin les uns des autres ! Et voici que la surprise tombe dans ma boîte mail... Rien moins qu'une proposition de témoignage sur Radio Notre Dame !

Ca se passe demain matin, dans Le Bistrot de la Vie. Le thème : "Couples mixtes protestants catholiques : quelles valeurs transmettre aux enfants ?". Je peux doublement témoigner, d'une part en tant qu'enfant de couple mixte, ayant reçu les deux catéchismes ; d'autre part à présent en tant que parent, évoluant en foyer mixte à mon tour, avec ce qui est pour l'instant un projet d'éducation davantage qu'un catéchisme...

Rendez-vous demain matin ! Et si vous ne pouvez pas profiter du direct, vous pourrez réécouter l'émission sur le site dédié ou en la téléchargeant via le podcast.

J'accueillerai ici avec joie, tout commentaire, toute question sur le sujet, et y répondrai dans la mesure de mes possibilités.

NB : pour réécouter l'enregistrement :

vendredi 06 novembre 2009

L'oecuménisme au paradis

Un juif, un orthodoxe, un musulman, un protestant se retrouvent, après leur mort, sur le chemin qui mène au paradis. Ils se chamaillent sur le nom qu'il faut donner (ou pas) à Dieu, sur la façon de le prier, les signes qu'il convient de faire en sa présence, etc. Mais tous se taisent lorsqu'ils arrivent finalement devant un grand portail entrebâillé.

Saint Pierre les accueille : "Soyez les bienvenus au paradis !"
Tous sont surpris : "Je croyais que nous serions séparés... Comment se fait-il que nous nous retrouvions tous ici ? Certains d'entre nous ne devraient-ils pas être damnés ?"
Saint Pierre répond, avec un sourire : "Oh, querelles terrestres que tout ceci... Ici nous accueillons tout le monde, peu importe le nom qui est donné à Dieu... Nous offrons même le séjour aux athées, s'ils veulent nous rejoindre !"

Nos amis sont agréablement surpris. Saint Pierre leur présente l'endroit, avec les salles où se regroupent les différentes communautés, les dortoirs, les passerelles... Un seul de ses conseils paraît étrange : "Surtout ne faites pas de bruit à proximité de cette salle, au bout du couloir !" ; aussi le musulman demande "Mais pourquoi ?". Saint Pierre répond alors : "Ici, ce sont les catholiques, ils se croient tout seuls !!"

(Petite histoire que je trouve particulièrement savoureuse et d'actualité, en particulier autour des réactions sur l'accueil d'une branche anglicane au sein de l'Eglise catholique)

jeudi 06 août 2009

La joie du baptême

La préparation fut houleuse, en particulier la préparation liturgique... Nous avons dû nous y reprendre à deux fois, la première fois ayant résulté en un quiproquo auprès de la paroisse catholique : nous ne rentrions pas dans la procédure habituelle, quelle idée ! De plus, les contraintes des différents membres de la famille nous donnaient une "fenêtre de tir" calendaire plutôt restreinte... Alors, cette fois-ci, j'ai pris les devants. Dès le mois de janvier, j'ai lancé mes hameçons, rencontré les prêtres, bien compris que si certains avaient l'âge et la culture "Vatican II", d'autres ne l'avaient pas !

Après les discussions passionnées, voire douloureuses, sur les divers points liturgiques, le refus d'accueil eucharistique avec le sentiment d'avoir joué la balle de ping-pong entre les différents intervenants du clergé, ce fut un véritable soulagement lorsque nous avons pu organiser la rencontre avec les célébrants du baptême : le prêtre, et la vice-présidente du conseil presbytéral, représentant la pasteur, qui serait absente à la date de la cérémonie.

Superstition ? Souci de faire les choses "dans l'ordre" ? J'ai attendu le dernier moment pour parfaire les détails pratiques du baptême... Pas de faire-part : quand j'ai eu le temps nécessaire pour les préparer, le délai pour les envoyer était un peu court... Et tout le reste a été fait à l'avenant aussi... Il faut dire que revenant directement du Grand Kiff et enchaînant avec la semaine de boulot / préparation du baptême, c'était difficile de faire autrement.

Mais il devait y avoir un ange gardien pour Nathalie, ou qui veillait spécialement sur cette fête, car je n'ai rencontré aucun obstacle ! Robe blanche arrivée pile dans les temps, traiteur qui ne part pas en vacances, mon frère appelé à la rescousse pour donner un coup de main qui trouve un billet de train dans le chassé-croisé du plus grand déplacement de départ en vacances... Et jusqu'aux intervenantes du baptême, à qui j'ai demandé une participation, qui ne se sont pas donné le mot mais sont finalement arrivées sur le même verset : "qu'ils soient un, comme nous sommes Un" (Jean 17,21) ! Si ça n'est pas un clin-Dieu, ça...

La fête a été belle, Nathalie a été très sage et concentrée pendant la cérémonie, puis joyeuse et très heureuse de tous les cadeaux dont toute la famille l'a couverte ! Merci pour cette fête, pour cet accueil, pour la joie et la paix de cette journée. Une très bonne entrée en matière pour des vacances en famille, une pause profitable à tous les trois...

lundi 29 juin 2009

Préparation de baptême

C'est en couple, en ayant laissé notre fille aux bons soins de sa grand-mère, que nous avons participé à une réunion de parents, préparatoire au baptême prévu au mois d'août. Cette réunion était organisée par la paroisse catholique : le nombre de baptêmes qui y est célébré (plus de 300 par an) demande une organisation rigoureuse, sans faille, dans laquelle on est sensés se mouler, sous peine de ne pas pouvoir célébrer le baptême (ce qui s'est passé l'an dernier pour nous).

Notre ressenti de cette séance est mitigé. Moins négatif que l'an dernier toutefois, où mon désarroi était total : malgré mes demandes, le baptême de notre fille était pris comme un "classique" baptême catholique. Les laïques qui forment l'équipe de préparation au baptême ne sont manifestement pas formés à accueillir des foyers mixtes. Or pour nous, conscients de représenter une union particulière, il est vraiment important de transmettre l'ensemble de la culture chrétienne que nous avons reçue. Cela signifie que nous ne pouvons accepter que seul un prêtre officie lors du baptême de notre enfant.

Bien sûr, nous dérangeons. Nous avons conscience de déranger. Mais nos interrogations, nos désirs d'unité, d'ouverture, ne peuvent pas rester muets. Et pour tous ces parents catholiques, nous nous devons de reprendre certaines assertions : non, baptiser un enfant ne veut pas dire "choisir la religion catholique" pour son enfant. Suite au concile et aux discussions oecuméniques, le baptême est le SEUL sacrement actuellement partagé par l'ensemble des Eglises chrétiennes. Un baptême n'est pas catholique, orthodoxe, protestant, anglican : il est chrétien. Certes, il sera célébré dans une des Eglises, si ce n'est par tradition parentale, ce sera par contingence pratique. Mais il est universel : un catholique ne sera pas rebaptisé s'il choisit de partager la confession protestante, ou inversement.

De notre côté, ce qui nous gêne, c'est (en apparence) l'imposition de dogmes, sans beaucoup de possibilité de débat. L'animateur nous invite à nous exprimer, mais il a toujours le dernier mot. Et le prêtre qui termine la réunion répond à des interrogations remontées par les animateurs, sans retour. Lors de notre rencontre avec la pasteur, nous avons expliqué pourquoi nous voulions faire baptiser notre fille, comment nous voyions le sacrement. Elle nous a donné la position communément admise dans l'Eglise réformée, a pris des textes de la Bible pour nous donner l'origine et la justification du baptême. Nous avons discuté de nos doutes, de notre foi, de ce que nous voulons transmettre, de l'engagement que nous avons pris à notre mariage...

Bref. Pour ma fille je ne voulais pas céder à la facilité, mais si un jour elle a un petit frère ou une petite soeur, il a des chances que cet enfant soit baptisé au temple... Ce sera plus facile d'inviter un prêtre au temple, que d'essayer d'imposer une ouverture dont l'Eglise catholique ne semble plus vouloir.

jeudi 11 juin 2009

Les protestants ne sont pas (non plus) les seuls chrétiens...

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai visité, au hasard de mes pérégrinations sur la toile, un site que je ne connaissais pas, qui se dit "chrétien" sans davantage de précisions, mais qui est manifestement protestant, à tendance évangélique ! Ce site, c'est TopChrétien.

Alors, de la même façon que cela ne me plaisait guère que des sites catholiques se disent "chrétiens" sans davantage de précisions, ici cela ne me convient pas davantage. Certes, comme le dit si bien le Chafouin, si tous les chrétiens ne sont pas catholiques, tous les catholiques sont chrétiens.

Je crois que ce n'est pas tant l'inclusion (catholiques ou protestants dans les chrétiens) qui me dérange, mais plutôt la confusion que cela implique. Vous me direz que c'est en contradiction avec mon désir d'oecuménisme... Je ne le crois pas. Ce qui me gêne, c'est que je trouve dans les sites dont je parle, une orientation très marquée pour une confession ou une autre, une culture très présente, particulière à une confession. Ce n'est pas l'oecuménisme, de dire "nous sommes tous chrétiens" en parlant comme si tout le monde était catholique, ou à l'inverse, comme si tous étaient protestants ! Non, je regrette, tous les chrétiens ne parlent pas de la même façon de la prière à ou avec Marie ; tous les chrétiens n'ont pas l'habitude de faire l'exégèse d'un passage de la Bible...

Je trouve que d'autres sites, ne cherchant pas à tout prix à plaire (car c'est bien l'impression que j'ai), sont de fait bien plus oecuméniques : la communauté du Chemin Neuf, par exemple, ou plus emblématique, Taizé.

L'oecuménisme, c'est le respect de l'autre, de sa foi, de sa prière, de ses croyances, de ses choix. C'est croire par dessus tout que Christ est mort et ressuscité pour nous sauver. Quel plus bel espoir pouvons-nous donner à notre vie ?

samedi 23 mai 2009

Fragile équilibre

Depuis plusieurs mois, j'ai pris l'habitude de participer, autant que faire se peut, à la messe puis au culte le dimanche. Il faut dire que tout s'y prête : les horaires (messe à 9h30 et culte à 10h30), la proximité des lieux de culte près de chez moi (l'église et le temple sont dans la même rue), et mon désir de m'impliquer dans les deux communautés.

Et je dois dire que si, pour quelque raison que ce soit, je ne peux assister à l'une des célébrations, je ressens un vide. Si je ne peux aller à la messe, la présence eucharistique me manque. Si je ne peux participer au culte, la prédication, les chants, la prière spontanée me manquent.

Comment expliquer cela à la plupart des croyants, qui ne sont pas en situation multiconfessionnelle ? Cela n'est qu'un ressenti. Ce serait comme parler couramment deux langues (l'anglais et le français par exemple), et ne pas pouvoir retrouver à un moment donné, d'autres personnes parlant l'un des langages. Une langue n'est pas qu'une façon de parler, de la même façon qu'une célébration n'est pas qu'un rite : c'est un environnement, une culture, un partage, des sous-entendus, une expression différente de la foi...

Une double culture est une richesse, un trésor à cultiver. Parfois, cela peut aussi être source de tension et de regrets. J'apprécie beaucoup les célébrations, les prières de chaque confession ; mais aussi l'esprit, l'ambiance, la connivence, tout ce qui se décrit difficilement et qui fait qu'on se sent chez soi dans une communauté...

Dans d'autres foyers mixtes, d'autres couples et parents trouvent d'autres méthodes : aller une semaine d'un côté, une semaine de l'autre ; ou bien un parent d'un côté, l'autre de l'autre, avec éventuellement les enfants selon la célébration pour laquelle chacun a le plus d'affinité.

dimanche 10 mai 2009

Colère

J'ai préparé une lettre à l'évêque. C'est la procédure : c'est lui qui peut décider d'ouvrir l'Eucharistie à des non-catholiques, de façon exceptionnelle, selon le droit canon. Pour le baptême de ma fille, je souhaite pouvoir participer à l'Eucharistie, et que les protestants de ma famille puissent le faire également. Alors j'ai préparé ma lettre.

"Ca mérite réflexion. On peut se voir ?", m'a répondu un des prêtres à qui j'ai demandé conseil avant d'envoyer ce courrier. Ainsi donc, un soir, je vais le rencontrer au presbytère. Je lui ai déjà parlé de ma situation d'hybride d'Eglises, en lui disant que je souffrais de ne pas pouvoir participer à l'Eucharistie. Il m'a déjà donné sa position : pour lui, être un mélange, c'est n'être rien, parce qu'on ne peut pas se réclamer de deux identités à la fois.

Effectivement, d'entrée de jeu, il me confirme son point de vue : l'accueil eucharistique n'a aucun lieu d'être, dans le sens où chacun a son Eglise, ses positions, et que l'Eucharistie n'a, selon lui, aucun sens chez les protestants, surtout pas le même que pour les catholiques. S'il était à la place de l'évêque, il refuserait ma demande. Hein, quoi ? Ai-je bien entendu ? Oui. Nous sommes bien en 2009, le concile Vatican II n'a jamais que 45 ans d'existence, et un (jeune) prêtre revient sur l'ouverture entre Eglises...

Je comprends bien que nous sommes dans une époque et une région où les religions, quelles qu'elles soient, sont attaquées. Je comprends que les croyants, en particulier les convertis adultes, aient un besoin d'identité religieuse forte. Je comprends leur crainte : celle que l'Eucharistie soit dévoyée, et que le plus grand mystère de l'Eglise catholique soit mal interprété, perde son sens dans l'ouverture.

Mais qu'à leur tour, ils comprennent mon dilemme ! Qu'ils essaient de prendre la mesure de la conciliation que je propose : non, je ne demande pas à ce qu'on gomme les différences entre les confessions ; non, je ne souhaite pas minimiser l'importance de l'Eucharistie, l'édulcorer en la rendant accessible à des non-catholiques ; mais comment peut-on imaginer faire progresser le dialogue oecuménique, si on n'ouvre pas ses portes aux autres ?

jeudi 30 avril 2009

Simple joie

Hier j'ai reçu ma nouvelle Bible, qui m'attendait sagement au bureau de poste. Ca peut paraître bête, mais cela me remplit de joie.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Novice présente la Bible à la fin de son billet sur les "fils aînés" : c'est un manuel d'ichtyothérapie de 1200 pages, mais aussi un véritable trésor, un cadeau de grande valeur.

Aujourd'hui, cette Bible marque ma re-naissance. C'est moi qui l'ai choisie, elle témoigne de ma volonté de vivre en Christ, de poursuivre le chemin que j'ai commencé il y a quelques mois, en redécouvrant ma foi.

J'ai choisi sa présentation pratique : de petite taille, elle se glisse facilement dans un sac ou une sacoche. Avec une couverture suffisamment robuste, elle résistera aux différents traitements que je ne manquerai pas de lui faire subir.

J'ai choisi sa traduction : il s'agit de la version "Parole de Vie", en français fondamental. Elle est accessible, et réalisée à partir des textes originaux (hébreu, araméen, grec), en restant au plus près de ces mots.

J'ai choisi le canon : j'ai pris une version avec les livres deutéro-canoniques, pour pouvoir partager la Parole de Dieu avec tous les chrétiens. Certains me diront : "Tu aurais pu prendre la TOB". Oui, mais la TOB est plus imposante en taille, car plus fournie. Elle a davantage de notes sur chaque livre, c'est plus une Bible d'étude qu'une Bible d'usage "courant".

C'est la cinquième Bible de la maison. Les autres sont des cadeaux, témoins de l'accompagnement dont nous avons bénéficié avant de former notre propre famille. Celle-ci témoigne de mon engagement d'oecuménisme au quotidien. Pour m'en souvenir, j'y ai inscrit cette prière de Saint François d'Assise : "Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.".

Que la Parole du Seigneur me conduise à Lui...

jeudi 23 avril 2009

Syncrétisme

Syncrétisme : nom masculin - Fusion de différents cultes ou de doctrines religieuses ; en particulier, tentative de conciliation des différentes croyances en une nouvelle qui en ferait la synthèse. Source : le TLFi

Ces derniers temps, certaines expériences et questions me font prendre conscience de la fusion - ou devrais-je dire confusion ? - que mon esprit a faite concernant les deux confessions qui m'ont été enseignées...

On dit que le cerveau des enfants est une véritable éponge... Ce devait être le cas pour moi. J'ai toujours été sensible aux différents enseignements religieux que j'ai reçus. J'avais soif d'apprendre, et j'assimilais vite et plutôt bien. Mes parents m'envoyaient au caté ? Pas de problème, caté le mercredi matin. A l'école biblique ? Pas de problème, école biblique un dimanche par mois. Ca n'était pas les mêmes groupes, pas les mêmes animateurs, pas la même façon de faire. Mais c'était toujours de Dieu qu'on parlait, et ça, j'aimais beaucoup.

A la maison, on riait bien des provocations faciles, basées sur les idées préconçues et les caricatures de chacune des confessions. Mes parents se chamaillaient parfois, pour rire, se lançaient des piques, et ainsi on apprenait à ne pas prendre trop au sérieux les comportements poussés à l'extrême de l'une ou l'autre Eglise...

A Noël, on allait à la messe de minuit, ou au culte de Noël, ça dépendait du temps dont disposaient mes parents... et des vaches qui vêlaient à ce moment-là ! A Pâques, parfois on participait à la veillée pascale, d'autres fois on allait à la messe du matin de Pâques...

Et j'ai grandi ainsi, sans que cela ne me pose de problème, assimilant les deux cultures, comme d'autres apprendraient à parler deux langues.

Jusqu'au jour où quelqu'un m'a demandé "Alors, les protestants, ils font comment le Carême ?". J'ai réfléchi, et j'ai réalisé que je ne savais pas répondre. Que le Carême, on en parlait dans la communauté catholique, et que pour moi ça allait de soi de réfléchir sur sa relation à Dieu, de faire preuve d'un peu d'humilité pour recevoir la grâce de Dieu dans le sacrifice de son fils... Grand blanc. Je n'ai pas répondu.

J'ai compris que j'étais vraiment un mélange, une personne particulière qui ne pouvait pas se définir comme étant d'un côté ou de l'autre. C'est important pour moi de pouvoir pratiquer les rites, les célébrations, de pouvoir participer à la prière de chaque Eglise. Si je n'ai pas accès à une des deux communautés, il me manque quelque chose. Cela fait partie de moi, c'est ma culture. Et j'ai rencontré cette attitude chez d'autres "enfants de Vatican II" : nous avons reçu une éducation plurielle, et nous ne voulons pas faire de choix. Les Eglises ne sont pas d'accord entre elles, soit. Mais nous avons notre identité. On ne peut pas interdire à quelqu'un de parler une langue... On ne peut pas nous obliger à faire un choix qui nous couperait d'une partie de nous-mêmes.

Je suis un mélange. Comme une voiture hybride, je peux fonctionner au protestantisme ou au catholicisme, et passer de l'un à l'autre en quelques instants. Je ne "pioche" pas ce qui m'arrange d'un côté ou de l'autre pour faire ma propre religion, mais au contraire, j'enrichis ma relation à Dieu en profitant de deux points de vue différents. Et ça, malgré tous les désaccords qui peuvent exister, ça n'a pas de prix.

dimanche 19 avril 2009

Joyeuses Pâques ! Et Divine Miséricorde...

J'en connais qui, en lisant le titre de ce billet, vont crier au scandale : "Mais n'importe quoi, Pâques c'était la semaine dernière..." Eh non ! Pas pour tout le monde... Chez les orthodoxes, et les chrétiens dits "de rite oriental" (1), Pâques était fêté aujourd'hui. Ainsi donc, tous les chrétiens sont aujourd'hui entrés dans le temps de Pâques, temps de fête de l'Eglise par excellence ! Soyons dans la joie du Seigneur !

Par ailleurs, aujourd'hui, c'est le dimanche de la Divine Miséricorde chez les catholiques. Je l'ai découvert très récemment... Il s'agit d'une fête instituée par Jean-Paul II en 2000, lors du temps de Pâques, à l'occasion de la canonisation de Soeur Faustine (2). J'apprécie beaucoup le fait de rappeler que Dieu est infiniment miséricordieux... Evidemment, cela ne fait pas des chrétiens de meilleurs hommes que les autres ; cela ne doit pas non plus nous autoriser à pécher volontairement, sous prétexte que "de toutes façons nous serons pardonnés" ! Mais cela représente un tel espoir dans notre vie de tous les jours ! Nous n'avons plus à nous soucier de nos mauvaises actions passées, nous n'avons pas à craindre de punition ou de quelconque châtiment, puisque Dieu est tellement bon qu'Il nous suffira de nous repentir sincèrement, et nous placer sous son autorité, pour être pardonnés...

Si je puis me permettre, en célébrant cette Divine Miséricorde, je trouve que les catholiques se rapprochent du "Sola Gratia" protestant... Un pas de plus vers l'oecuménisme ?

(1) J'ai entendu cette dénomination mais je ne sais pas réellement ce que cela signifie, si certains veulent éclairer ma lanterne et m'éviter des recherches, je leur vaudrai une reconnaissance sans bornes !

(2) Religieuse polonaise de la Congrégation de Notre-Dame de la Miséricorde, béatifiée en 1993 puis dernière sainte canonisée au XXe siècle

vendredi 03 avril 2009

Digestion

Après à peine un mois d'existence, je constate que j'ai du mal à tenir un rythme régulier sur ce blog... Non que ma volonté de témoigner se soit émoussée, non que je n'aie rien à dire, mais mon emploi du temps est en ce moment chargé, tant au niveau familial et personnel que professionnel... De plus, d'autres tribunes me sont offertes sur le web, me permettant de prendre la parole sur les sujets qui me tiennent à coeur.

Je reviens sur le week end passé, qui fut pour moi très riche en enseignements, témoignages, rencontres extraordinaires. J'avais parlé, souvenez-vous, de mon enthousiasme à l'idée de rencontrer un couple unique au monde : un rabbin marié à une pasteur... Mes espoirs ont été comblés au delà de toute attente !

L'accueil de ce couple, dont l'invitation fut à l'initiative d'un prêtre de la paroisse catholique, s'est fait dans les deux communautés catholique et protestante. Leur visite a constitué une occasion de partage exceptionnel sur trois jours, me causant une grande joie !

Vendredi soir, comme précisé dans mon précédent billet, j'ai eu l'honneur de dîner avec tous ces théologiens de haut vol... Les discussions furent animées, ouvertes, fraternelles, un vrai régal ! J'ai pleinement pris conscience de ma chance d'avoir une double culture, me permettant de comprendre les uns et les autres, et tout en les laissant débattre, me rendre compte qu'ils exprimaient parfois la même chose avec une vision différente... Nous avons entendu l'histoire de ce couple unique au monde, histoire d'amour, de foi, de doutes et de progression à deux... J'ai aussi découvert la saveur et la subtilité des blagues juives !

Samedi soir, c'était au tour des jeunes confirmants, catholiques et protestants, d'écouter témoigner nos invités et de partager un repas avec eux. Le rabbin a expliqué le parcours des jeunes juifs, mis en parallèle de celui des chrétiens... Que d'amour, de découverte, de joie dans ces rencontres...

Je n'ai malheureusement pas pu assister à la journée du dimanche, qui débutait par un culte spécial au Temple : notre pasteur accueillait le rabbin, la pasteur, le prêtre avec une prédication du rabbin sur la manne du désert (Exode 16). Ou comment prêcher la distinction entre le besoin et les envies et que le temps de crise actuel se transforme en temps d'espérance... La journée continuait à la paroisse catholique, où les paroissiens (adultes) accueillaient nos invités pour un repas, avant une conférence sur le judaïsme ouverte à tous... J'ai juste eu le temps de saluer nos invités avant qu'ils ne repartent prendre le train qui les ramenait chez eux...

Ce fut un week end porteur de beaucoup d'espérance, d'ouverture, de dialogue, autant entre personnes qu'entre communautés... Merci !

page 2 de 2 -