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vendredi 25 février 2011

Ecrire une icône

Si de plus en plus de chrétiens ont chez eux des reproductions d'icônes[1], j'ai déjà constaté que peu connaissent réellement la tradition de ces images sacrées. Aussi, si vous le souhaitez, je vous invite à me suivre dans la création d'une nouvelle icône : je tenterai de donner, pas à pas, la symbolique présente à chaque étape.

Vous avez bien lu le titre de ce billet... Une icône ne se peint ou ne se dessine pas, elle s'écrit. Comme on écrit une prière, comme un dialogue avec Dieu, elle se façonne peu à peu, allant à l'encontre des techniques de dessin ou peinture classiques. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'être artiste pour réaliser une icône.

Une icône n'est que prière. Prière de l'iconographe[2], prière pour et de celui qui la reçoit, prière de celui qui la regarde, prière de la famille, la communauté ou le groupe qui se réunit autour... Lorsque je prépare une icône, elle est pour quelqu'un, pour un destinataire précis, que je vais unir dans ma prière tout au long de la réalisation.

Écrire une icône demande du temps. Comme un enfant ne devient pas adulte instantanément, comme un bourgeon prend le temps de pousser et devenir plante, comme Dieu prend le temps de nous apprivoiser, l'icône se construit. Chaque étape prend de quelques heures à plusieurs jours, selon la taille de l'icône et les techniques utilisées ; vouloir écourter ce temps induit le risque de la perdre.

« Moi, se dit le petit prince, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine... »
Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince

Notes

[1] du grec eikona, image (voir aussi la page "Mini-dico")

[2] le créateur de l'icône, qui tient les pinceaux