Sh'ma Israel YHWH elohenou YHWH erhad.
Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est Un.
Deutéronome 6, 4

Voilà, plusieurs siècles avant l'un ou l'autre Symbole (des Apôtres ou de Nicée-Constantinople, par exemple), une confession de foi du peuple juif. Autour de la Méditerranée, les peuples et les dieux sont légions ; la terre d'Israël, lieu de passage, point stratégique, est un verrou permettant de contrôler certains flux migratoires, et en devient un territoire convoité. Les Israélites se font envahir, une fois, deux fois... puis déporter. En exil, la foi du peuple juif va être mise à rude épreuve, sommée de s'intégrer au système de pensée babylonien. Ils ont tenu bon. Et ils s'affirment, ils affirment leur différence d'un Dieu unique, face aux panthéons de dieux.

Aujourd'hui, le peuple juif, peuple élu, continue d'affirmer sa foi en YHWH. Tétragramme sacré, nom imprononçable[1], il est à part, intouchable, plus grand que tout et tous. Ainsi va son peuple. Une collègue juive m'a dit un jour : "on a plusieurs fois tenté de nous éliminer, et même après plusieurs siècles, on est toujours là".

Les chrétiens[2] croient que Dieu, si intouchable soit-il, a décidé de se rendre proche des hommes. De s'incarner. Improbable, impossible ? Et si c'était le salut offert à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de naître au sein du peuple juif ? La possibilité de rejoindre cette formidable foi en Dieu, unique, tout-puissant...

Notes

[1] même dans notre groupe d'étudiants en théologie, je fais partie de ceux qui font la grimace lorsque notre prof prononce le tétragramme... Je dis toujours "Adonaï".

[2] les juifs messianiques, aussi, si je ne me trompe pas