mardi 12 décembre 2017

Fraternité

Malachie 2, 8-10

Moi, le SEIGNEUR de l'univers, je le dis : Vous, les prêtres, au contraire, vous vous êtes éloignés du chemin. Par votre enseignement, vous avez trompé beaucoup de monde, vous avez brisé mon alliance avec les lévites. Eh bien, à mon tour, je vais pousser tout le peuple à vous mépriser et à vous abaisser. En effet, vous ne m'obéissez pas et vous faites des différences entre les gens quand vous appliquez la loi. »
Est-ce que nous n'avons pas tous un seul père ? Est-ce que ce n'est pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourtant, nous ne sommes pas fidèles les uns aux autres, et ainsi, nous ne respectons pas l'alliance entre Dieu et nos ancêtres. Pourquoi donc ?

Et si la vraie fraternité, c'était de reconnaître Dieu comme notre Père à tous ? Est-ce que cela nous aiderait à accepter les autres comme nos frères, nos soeurs ?

Il me semble que la difficulté, dans la fraternité, n'est pas d'intégrer ce principe, mais d'accepter réellement les autres tels qu'ils sont. Ce sont mes frères, mes soeurs, et ils ne sont pas moi. Je n'ai pas à chercher à les rendre semblables à moi. Ils sont tous différents... Et c'est ce qui fait la richesse de notre monde ! La diversité permet à toutes les personnes de trouver leur place, sans tenter de se comparer à leurs voisins, leurs amis, leurs familles... Car tout le monde porte sa propre identité. Et pourtant nous faisons partie de la même fraternité ! Car nous n'avons qu'un seul Père.

Ces propos sont valables y compris, voire surtout, pour nos propres enfants. Ils ont été créés à partir de nous, mais ils ne sont pas nous. Il est illusoire de chercher à les rendre similaires à ce que nous sommes, car ils ne pourront pas satisfaire à cette recherche, et vouloir les conformer ou se conformer à cet espoir fausse toute relation possible. Avoir une relation vraie, aimante, sincère, passe par la capacité à reconnaître l'autre comme il est, et ne pas chercher à le plier à nos désirs.

samedi 09 décembre 2017

Préparez les chemins du Seigneur !

Si l'on relit ce premier chapitre du livre de Malachie, il me semble que l'on peut retrouver une situation similaire à la nôtre, dans celle du public auquel s'adresse le prophète. Le peuple d'Israël est revenu d'exil, a reconstruit le Temple de Jérusalem, mais les temps glorieux espérés ne sont pas advenus. Le peuple a alors tendance à s'enfoncer dans une situation de crise et s'éloigner de ses autels, en délaissant la prière au Seigneur.

Nous sommes aussi dans une crise permanente. Nous pouvons entendre tous les problèmes de notre monde, entre la haine d'un président américain élu par la peur, les massacres de Daesh qui mettent à feu et à sang des régions entières, la détresse des réfugiés de tous bords qui viennent chercher un illusoire bonheur en Europe plutôt que de mourir de faim dans leur patrie, l'inégalité de droits d'un certain nombre de personnes qui "ne rentrent pas dans les cases", et je pourrais continuer la liste, vous savez qu'elle est sans fin. Nous pouvons, nous aussi, nous éloigner de Dieu, être en colère contre lui, délaisser la prière, nous révolter, déprimer.

Je fais partie d'une génération, née après 1980, qui a grandi dans la crise et ne connaît que cela. J'ai souvent eu envie de me battre contre cette forme de fatalité. Ce n'est pas la situation dans laquelle nous nous trouvons qui est dramatique. C'est si nous ne faisons rien pour changer ce monde, qu'il va devenir invivable.

Alors préparons les chemins du Seigneur ! Quelle meilleure période que l'Avent pour essayer de rendre le monde un peu meilleur que la veille ? Envoyer un mot à l'ami-e dont on n'a pas pris de nouvelle depuis trop longtemps... Sourire au SDF qu'on a honte de regarder, assis au pied de la porte du magasin où nous allons faire nos courses... Ecrire un mot d'espoir sur un blog, sur Twitter, Facebook, Instagram ou n'importe quel autre média... Embrasser son-sa voisin-e âgé-e qui n'a plus de contact avec personne...

Continuons notre chemin d'Avent !

mardi 05 décembre 2017

Présence réelle ?

Pendant une séance d'éveil à la Foi, nous parlons de Sara, et ce bébé, Isaac, donné comme un cadeau de Dieu.

A la fin de la séance, comme c'est l'entrée en Avent, je précise : "on va bientôt être dans le temps de l'Avent, et vous pouvez déjà voir la crèche au fond de l'église"...

Alors j'entends Marion, bientôt 8 ans, me répondre sur un ton scandalisé : "Mais y'a même pas encore Dieu !!"...

dimanche 03 décembre 2017

Amour, doute et désert

Malachie 1, 1-3

Voici le message que le SEIGNEUR a envoyé aux Israélites, par l'intermédiaire de Malachie.
Le SEIGNEUR déclare à son peuple : « Moi, le SEIGNEUR, je vous aime, mais vous, vous me demandez : “Où est la preuve de ton amour ?” »
Je vous réponds : « Est-ce qu'Ésaü n'était pas le frère de Jacob ? Pourtant j'ai préféré Jacob à Ésaü. Les gens de la famille d'Ésaü occupaient une région montagneuse. J'en ai fait un désert et j'ai livré leur pays aux chacals. »

Ce texte n'est pas sans rappeler un texte du jour, premier dimanche de l'Avent, dans le livre d'Esaïe[1], nous évoquant le désert, l'aridité parfois de notre existence. Nous avons eu, dans le passé peut-être, la joie, comme une eau fraîche, d'un lien très fort avec Dieu. Mais aujourd'hui, ou à certains moments de notre vie, nous avons l'impression que le Seigneur est singulièrement absent. La seule chose qui nous permet de ne pas jeter l'éponge, c'est ce souvenir qu'il a été là quand on a eu besoin de lui.

Oui, Dieu nous le rappelle, il nous aime, même quand on doute. Dans le livre de Malachie, livre prophétique, il est important d'apporter les preuves de ce que l'on avance : Dieu aime Israël, et Israël est prospère. Tandis qu'il déteste Edom, et Edom est désertique.

Douter, mais veiller[2] : le désert est aride, inhospitalier. Rien ne peut y attirer l'attention, c'est un lieu qui favorise l'introspection. C'est aussi un endroit où l'on va remarquer très vite la présence d'un autre être humain ! Ainsi, ressentir un manque de Dieu, c'est aussi se tenir disponible, à l'écoute, à l'affût du moindre signe de Sa présence, de Son retour.

Dieu nous aime, il nous le rappelle. N'ayons pas peur du désert, il saura nous retrouver.

Notes

[1] Esaïe 63,16–64,7

[2] Marc 13, 33-37

samedi 02 décembre 2017

Calendrier de l'Avent

Ami.e.s lecteur.rice.s,

Je vais retenter sur cet espace un parcours que j'ai mené il y a quelques années... À l'époque, j'avais pris une lettre par jour pour trouver un mot en lien avec la période de l'Avent.

Cette année, je vous propose de parcourir un chemin biblique... De lire ensemble le livre du prophète Malachie.

Je donnerai ici, chaque jour, quelques versets du texte, accompagnés de quelques mots de ma part. Cet espace est aussi le vôtre : n'hésitez pas à réagir en commentaires, donner vos prières, vos propres interprétations...

A demain, premier dimanche de l'Avent, pour commencer notre lecture !

dimanche 30 novembre 2014

En union, en marche, en Avent !

Ce matin, j'avais un peu la tête dans le pâté... Une fête d'enfants, des amis avec lesquels refaire le monde, ça vous occupe plutôt densément un samedi, de manière telle que le dimanche commence un peu difficilement... Amis repartis, Tendre Moitié au kendo, Grande Puce à la sortie louveteaux, Minipuce à peine réveillée... Et moi qui ai promis au pasteur une confession de foi pour le culte du jour !

Douche rapide, habillage encore plus rapide, pour Minipuce et pour moi, le bouquin de prières attrapé vite fait sur l'étagère, en quelques minutes j'avais trouvé un texte sympathique et ajouté une strophe de mon cru correspondant à l'évangile du jour... Hop, hop, c'est parti, vite vite, ouf, ça va, quelques minutes de retard seulement, le culte commence à peine. Minipuce connaît bien les lieux, je n'ai pas à m'inquiéter pour elle, elle rejoint vite les autres enfants avec des tas d'activités : des dessins, des jeux, une Bible pour enfants, ...

Je remonte l'allée centrale, direct vers le premier rang, comme d'habitude... C'est pas que je cherche à me mettre en valeur ou que je sois de petite taille, c'est juste qu'on voit tout, qu'on peut donner un coup de main au cas où, qu'on est pas loin de la salle des enfants... Et que même quand on arrive en retard, il y a toujours de la place ! Et là mon oeil droit repère une aube... Gniiii ? Une aube ? Au temple ? Kécépasse ? Mon regard surpris s'attarde un peu sur le banc, à côté de l'aube je vois deux robes pastorales noires... A ce moment là mon cerveau embrumé reconnecte ses neurones : aujourd'hui c'est le culte d'installation du pasteur, avec invitation aux communautés voisines ! Oh bon sang, avec mes baskets et mon sweat Taizé, alors que tout le monde est sur son trente-et-un, j'en loupe pas une !

Le culte se déroule tranquillement, sortant de la routine, puisque ce sont des laïcs de la paroisse qui célèbrent la liturgie, tandis que la prédication est assurée par le président du Consistoire Nord Ouest de l'Eglise Protestante Unie de Région Parisienne[1]. Après quoi il préside également la liturgie spécifique pour l'installation du pasteur : louange, accueil, engagement mutuel du pasteur et de la paroisse, imposition des mains, discours d'accueil des différents intervenants.

Et c'est là que tout prend son sens. Au départ, je me disais que c'était un simple formalisme, une procédure à suivre pour être "dans les clous", demandée par un pasteur d'origine allemande, donc peut-être un peu carré, un peu à cheval sur les règles... Et c'est au moment de l'imposition des mains que tout s'est illuminé. Tous les acteurs de ce moment ont pris conscience de l'importance du geste. Représentants du CP[2], de la famille, de l'Entraide[3], du groupe de prière, du groupe Rencontre, des musiciens, de tous âges, de toutes origines, de tous horizons, tous ont symboliquement entouré et imposé les mains au pasteur, pour la paroisse. Alors, dans ces mains entourant notre nouveau ministre, c'est tout le lien qui peut exister entre les hommes, entre Dieu et les hommes, qui a pris chair ! Là, oui, je peux dire que l'union, l'Esprit Saint était présent, palpable, sensible. Et, comment dire ? Ca secoue... Vraiment...

Si avant je me disais "à quoi bon ?", aujourd'hui j'ai compris une chose : non, l'installation d'un pasteur, d'un nouveau CP, ce n'est pas juste "pour faire officiel" ou "pour se faire mousser". Non. C'est vraiment Dieu qui est au coeur, qui se rend présent dans nos actions humaines...

Et si tout ça se déroule le premier dimanche d'une nouvelle année liturgique, ce n'est sans doute pas pour rien. Vous, je ne sais pas. Mais moi, j'ai bien aimé mon entrée en Avent ! Très beau chemin à tous...

Notes

[1] Le consistoire pour les protestants de l'Eglise Protestante Unie, c'est comme un secteur pour les catholiques : un regroupement de plusieurs paroisses, un échelon intermédiaire entre la paroisse et la région, géré par le synode régional

[2] Conseil Presbytéral

[3] L'association d'action sociale, d'entraide rattachée à la paroisse, comme son nom l'indique

lundi 17 décembre 2012

Deo gratias !

Parce que je ne passe plus beaucoup (pas assez ?) de temps sur cet espace public qu'est mon blog... Mais que je pense souvent à vous, oui, toi qui me lis derrière ton écran, et que je prie pour toi...
Parce que le week end, les dernières semaines, furent riches en rencontres, en discussions, en chamboulements de mes certitudes, en découvertes...
Parce que j'aurais bien chanté encore une fois l'Alleluia de cette messe de gaudete, mais que c'était pas prévu, et que j'ai fait sourire l'assemblée en reprenant à pleine voix les premières syllabes !
Parce que j'ai du Matt Maher dans les oreilles...
Parce que j'ai encore réussi à boucler mes devoirs de théo, alors qu'il y a quatre heures, c'était pas gagné...
Parce que c'est l'Avent et que je regrette de ne pas avoir pris le temps de le faire "comme il faut"... Mais que ma fille me rappelle à l'ordre et me pousse à l'humilité et à (m')expliquer...
Parce que deux enfants ont été baptisés aujourd'hui, alleluia !
Parce que c'est le dimanche de la joie !
Parce que ça fait du bien de partager des chants de Taizé et d'écouter de l'orgue...
Parce que les enfants, ça bouge, ça secoue, ça fait plein de bêtises et ça s'illumine d'un seul sourire...
Parce qu'au coeur de la nuit, ça fait juste du bien...

Béni sois-tu, Seigneur !
Gloire te soit rendue !
Alleluia !

dimanche 25 décembre 2011

Zoo

Dans les histoires de la Bible, les animaux sont très présents : du serpent du jardin d'Eden aux animaux fantastiques et composites de l'apocalypse, que de choix ! Chacun d'entre nous a probablement son histoire favorite, sa figure fétiche, sa mascotte... Il en a même été attribué aux évangélistes.

Ces bêtes sont utilisées pour mettre en valeurs certains caractères, certains types d'action. Mais nous pouvons parfois nous laisser tromper par la réputation de tel ou tel animal dans la société actuelle, qui n'aura pas grand chose à voir avec le contexte d'écriture du texte biblique...

Si l'on prend les animaux de la crèche, cela peut nous sembler bizarre : un âne, un boeuf... Le boeuf était, a priori, utilisé par paire pour les travaux des champs. Quant à l'âne, même s'il était un animal de bât, ne symbolise-t-il pas le voyage ? C'est ainsi que se déplaçaient ceux qui ne pouvaient s'offrir un cheval... Pourtant, à la nuit de Noël, ils sont là, tous les deux. Bien présents et sans doute utiles à ce nouveau-né qui arrive et à sa famille !

Saint et joyeux Noël à tous ! Que la joie de l'Incarnation illumine durablement votre quotidien...

samedi 24 décembre 2011

YHWH - יהוה

Sh'ma Israel YHWH elohenou YHWH erhad.
Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est Un.
Deutéronome 6, 4

Voilà, plusieurs siècles avant l'un ou l'autre Symbole (des Apôtres ou de Nicée-Constantinople, par exemple), une confession de foi du peuple juif. Autour de la Méditerranée, les peuples et les dieux sont légions ; la terre d'Israël, lieu de passage, point stratégique, est un verrou permettant de contrôler certains flux migratoires, et en devient un territoire convoité. Les Israélites se font envahir, une fois, deux fois... puis déporter. En exil, la foi du peuple juif va être mise à rude épreuve, sommée de s'intégrer au système de pensée babylonien. Ils ont tenu bon. Et ils s'affirment, ils affirment leur différence d'un Dieu unique, face aux panthéons de dieux.

Aujourd'hui, le peuple juif, peuple élu, continue d'affirmer sa foi en YHWH. Tétragramme sacré, nom imprononçable[1], il est à part, intouchable, plus grand que tout et tous. Ainsi va son peuple. Une collègue juive m'a dit un jour : "on a plusieurs fois tenté de nous éliminer, et même après plusieurs siècles, on est toujours là".

Les chrétiens[2] croient que Dieu, si intouchable soit-il, a décidé de se rendre proche des hommes. De s'incarner. Improbable, impossible ? Et si c'était le salut offert à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de naître au sein du peuple juif ? La possibilité de rejoindre cette formidable foi en Dieu, unique, tout-puissant...

Notes

[1] même dans notre groupe d'étudiants en théologie, je fais partie de ceux qui font la grimace lorsque notre prof prononce le tétragramme... Je dis toujours "Adonaï".

[2] les juifs messianiques, aussi, si je ne me trompe pas

vendredi 23 décembre 2011

Xénophilie

"Aimez-vous les uns les autres". S'il y a un commandement à retenir, s'il y a une instruction que nous nous devons de suivre plus que les autres, c'est celle-ci. De cela découle tout le reste : comment aimer son prochain et lui mentir ? Si l'on aime, comment imaginer quelque chose qui ne soit pas bénéfique pour chacun ?

Ce mot compliqué et que j'ai eu de la chance de trouver dans ces dernières lettres[1], vient du grec : xénos, l'étranger, et philia, l'amour... Aimer l'étranger. Qui est étranger ? Ce n'est pas seulement celui qui n'a pas ma couleur de peau, qui ne pratique pas ma religion, qui ne parle pas ma langue... Tout le monde est étranger à chacun, car nous avons été créés uniques. Chacun à l'image de Dieu, et chacun différent. Aimer l'autre, n'est ce pas d'abord accepter qu'il soit différent de soi ? Qu'il n'ait pas les mêmes goûts, pas le même mode de pensée...

Aimons-nous. Par choix. Nous n'avons pas le coup de foudre avec tout le monde, et c'est heureux ! Mais nous pouvons choisir d'aimer, ne pas laisser nos sentiments juger, ne pas rester impuissants. Refuser la peur de l'autre, juste parce qu'il ne correspond pas à l'image qu'on s'en fait. Garder le sourire... C'est plus facile qu'il n'y paraît ! Et c'est un début.

Dieu vient. Il vient pour tous, et pour chacun. Unique et universel... dans l'Amour.

Note

[1] Oui, je sais, j'ai un peu triché... En 'W' je n'avais que Walhalla ou Wapiti, et comme je ne me sentais pas d'humeur guerrière ou sauteuse...

jeudi 22 décembre 2011

Vie

J'ai eu l'occasion, un jour, de me rendre dans un petit village près de Strasbourg. Là, j'ai fait connaissance avec une jeune théologienne, fille de pasteur... Il se trouve qu'elle était également maman de jumelles, qui avaient un an à ce moment, et se prénomment Eva et Zoé... "La vie", en hébreu et en grec...

En apprenant cela, j'avais trouvé le symbole merveilleux. Comme une démonstration éclatante, une confession de foi extraordinaire de cette théologienne, qui concrétisait ainsi d'une manière simple, mais tellement parlante, sa foi en Dieu créateur de vie !

Aujourd'hui la vie vient parmi nous. Et les mamans qui sont enceintes le savent bien, cela fait un drôle d'effet de célébrer cette naissance, tout en préparant une autre arrivée... Comme un niveau de réflexion différent...

mercredi 21 décembre 2011

Unité

Ambiance de Noël... Imaginez... Durant quelques heures, voire quelques jours, le pays tourne au ralenti. Les hommes, comme la nature, freinent leur rythme. Soirées au coin du feu, entre amis ou en famille, rassemblements associatifs ou paroissiaux, et un air de fête qui s'étend jusqu'aux hôpitaux, aux prisons, à la rue. Pour quelques heures, oublier tous les différends, faire le bonheur de ceux que l'on aime, voici ce qui anime le coeur de chacun.

Peu importe la pratique religieuse, les coutumes familiales, la météo. L'Esprit est là, qu'il se nomme esprit de Noël, Esprit Saint, Hanoukkah... Est-ce ce que Dieu voulait pour sa Création ? J'ai la faiblesse de le croire... De vouloir croire qu'il y a davantage dans tout ça que du commerce, des hasards de calendrier, une bonne humeur forcée. Il y a un plus, le petit plus qui fait de nous des humains, des créatures faites à l'image de Dieu... Pas des animaux ou des êtres créés par le hasard : les animaux ne fêtent pas Noël !

mardi 20 décembre 2011

Trouver

Trouver... une raison de vivre. Parmi un monde qui devient fou, qui nous fait parfois rire mais souvent peur, que nous voyons s'emballer sans savoir comment l'arrêter... Voir au coeur des ténèbres l'étincelle de lumière, la flamme de l'espérance qui rallumera toutes les autres.

Trouver... un chemin. Lorsqu'on se sent perdu, entouré de présences hostiles, qu'on a l'impression d'être attaqué, sentir une présence réconfortante, la chaleur d'un sourire, la douceur d'une main. Retrouver la route que l'on croyait avoir quittée.

Trouver... un cadeau. Celui qui va faire plaisir, qui surprendra, qui conviendra. Celui que l'on abhorre mais qui ravira l'être aimé, ce proche qui n'a pas les mêmes goûts que nous. Préparer, chercher, concocter, agencer les objets, les gestes, les mots qui feront, ensemble, le présent, le souvenir.

Trouver... un enfant. Pendant la nuit la plus longue, la plus froide, quitter le foyer chaud, aller chercher le petit, transi, qui attend là, à la porte, parce qu'il n'a personne. Devenir, un peu, sa famille. Suivre l'étoile. La laisser nous étonner, oublier les habitudes pour observer ce qu'on ne voit pas. Le coin un peu caché, à l'abri, qui protège du vent... L'arrière du pilier...

Trouver... le temps. Celui de la prière, celui du calme, celui du repos. Apprécier le repos de la terre et se l'approprier. Lever le nez et déguster les décorations de lumière. Voir le monde et louer Dieu. Adorer Dieu et aimer le monde.

lundi 19 décembre 2011

Shalom

Shalom ! La paix soit sur toi ! La salutation juive[1] est d'abord un souhait de paix pour l'autre.

Et il a sans doute fallu beaucoup d'apaisement dans la voix de l'ange lorsqu'il est apparu à Marie... Shalom, paix, ne crains rien ! Elle avait pourtant de quoi. Porter un enfant sans être mariée, sans l'institution du couple, hier comme aujourd'hui, ce n'est pas évident.

Et la crainte de Marie n'était rien à côté de celle de Zacharie... Lui n'a pas cru l'ange, et est resté muet (de stupeur ?) jusqu'à la naissance de son fils. Shalom... La paix du coeur, la paix du corps.

Shalom ! Elisabeth et Marie, se saluant mutuellement, se souhaitent la paix... À quoi s'ajoute une grande allégresse, si bien que le petit Jean, encore dans le sein de sa mère, en bondit ! Paix de l'âme, joie des coeurs, louange au Seigneur... Magnificat !

Shalom... Que la paix du Seigneur soit avec chacun...

Note

[1] et sa comparse arabe, à la sonorité proche, salaam

dimanche 18 décembre 2011

Roi

Jésus, nous dit la Bible[1], descendrait en droite ligne du roi David. Descendant de roi, promis à le devenir... Comme David, Jésus est né dans une famille modeste. Comme lui, il a été reconnu petit par de grandes figures de son temps : Samuel pour David, Syméon et Anne pour Jésus. Comme lui, il a été poursuivi et a dû fuir devant son propre roi...

Les rois, ce sont aussi ces savants riches, venant d'ailleurs. La légende dit qu'ils étaient rois de pays lointains... Jésus comme un suzerain suprême, universel ? Voilà qui confirmerait, dès son début de vie, sa filiation divine : dans l'Ancien Testament, Dieu n'est-il pas présenté comme le suzerain suprême d'Israël ? Celui qui se bat contre les autres dieux, qui fait plier les autres rois pour tenir la promesse envers son peuple ?

Oui, Jésus est roi. Et il a endossé ses responsabilités jusqu'au sacrifice de sa vie sur la croix, pour ses sujets...

Note

[1] Matthieu 1, 1-6 et Luc 3, 32-34

samedi 17 décembre 2011

Question

Il y a les questions de Marie... Celles à l'ange de l'Annonciation : "mais comment cela se pourrait-il ?" et, sous-jacente "que va-t-il m'arriver ?"... Celle à Jésus au Temple : "que faisais-tu ?"... Et le oui, la réflexion qui en découle : "Elle gardait tout ceci dans son coeur".

Il y a les questions que "l'on" pose à Jean : "qui es-tu ? Es-tu celui qui doit venir ? Ou doit-on en attendre un autre ?".

Et nos questions à nous, aujourd'hui : est-ce une bonne chose de croire ? Quel incident cela a-t-il sur ma vie ? Jésus était-il celui que l'on dit ? Les chrétiens sont-ils révolutionnaires ? Faut-il se défendre, se battre parfois pour notre foi et les valeurs qu'elle implique ? Faut-il encore croire à un Jésus ressuscité, se demandent les plus libéraux ? Quelle part de mystère est-on encore prêt à accepter dans notre vie, comment cela pourrait-il la changer ? Et à quelques jours de Noël, est-on prêts à accueillir un tout petit parmi nous ? A lui laisser la parole ?

jeudi 15 décembre 2011

Prophète(s)

Il y en a eu plusieurs. De maître à élève, de génération en génération, auprès du peuple d'Israël... Avertissant, appelant, convertissant, conduisant, guidant le peuple à Dieu. Cherchant eux-mêmes à se rapprocher du Seigneur avec toute la conviction que donne la foi...

Jean-Baptiste fut, pour nous chrétiens, le dernier, celui qui annonça Jésus. A la suite d'une longue succession de messagers, voix criant dans le désert, seul ou à la tête du peuple, établi ou en route, il s'est mis au service de celui qui viendrait, plus grand que lui.

Aujourd'hui, le mot de prophète n'est plus approprié... Des messagers, oui, des porteurs de Bonne Nouvelle. Prophètes, oui, malgré tout. Car notre foi n'est pas celle d'un événement passé, mais bien celle d'une rencontre actuelle, d'une dimension différente, d'un lien indéfectible, personnel. Soyons prophètes de notre temps !

mercredi 14 décembre 2011

Or

Il était une fois, des savants habitant un lointain pays. Ils étudiaient l'astronomie, entre autres disciplines, et virent une nuit, une étoile inconnue, particulière. Que fut leur pressentiment, l'histoire ne le dit pas, mais il fut assez pressant pour qu'ils se mettent en route, rassemblant les richesses qu'ils avaient à leur disposition, pour un long voyage. Qu'avaient-ils donc en tête, ces gens-là, pour faire autant de trajet ? Un bébé ?! A leur place, aurions-nous été assez fous pour entreprendre pareil périple ?

De l'or, de la myrrhe, de l'encens. Cadeaux finalement assez peu utiles dans la vie courante. Mais cadeaux de prix, cadeaux de roi. Le cadeau le plus apprécié sera peut-être le plus inutile, qui aura été préparé avec beaucoup de coeur, offert avec une grande tendresse ou une vraie complicité... Pourquoi faire des cadeaux ? Pour rendre hommage à son seigneur ? A l'époque, c'était la coutume, en effet, pour reconnaître un maitre, le remercier de sa protection, d'offrir un tribut chaque année. Peut-être parce qu'on aime un proche, qu'on se sent bien lorsqu'il est heureux, qu'on peut lui montrer son attachement ?

En Asie, dans les pays à majorité bouddhiste, il est de tradition de faire offrande de quelques feuilles d'or pour recouvrir la statue de Bouddha dans un temple. L'or étant un métal précieux, le métal réservé aux dieux, l'offrande a pour but d'appuyer la prière que l'on fait en rendant à la divinité ce qui lui appartient. Préparer et offrir à Dieu ce que l'on a de meilleur... J'aime cette image. Même si "le meilleur" n'est pas forcément ce que l'on pense au premier abord...Offrir ses choix, son libre arbitre, sa conscience...

mardi 13 décembre 2011

Nouvelle

Nouveau ! Vu à la télé... Nouvel Iphone 4GS... Avec de nouveaux services ! Nouvelle version de Facebook... Et davantage d'informations partagées et paradoxalement verrouillées. Nouvelle recette ! Nouveau modèle... Plus spacieux, plus sécurisé, plus confortable. La nouveauté est partout, chaque jour : dans toutes les publicités, à chaque journal télévisé, à la radio, dans les journaux, au travail, à l'école.

Alors, quand l'évangile débute par Commencement de la bonne nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu[1], qu'en penser ? Que c'est une pub' de plus ? Une promesse dont on sera déçu le lendemain, car elle sera supplantée par quelque chose de mieux, moins cher, plus beau, plus fort, plus rapide ?

Ou pas... Cette bonne nouvelle, cela fait deux millénaires que des gens de tous bords, de toutes provenances, de toutes sensibilités la répètent, la transmettent, inlassablement. Cela fait deux millénaires qu'elle fait vivre, progresser, méditer, qu'elle libère, qu'elle donne espoir ! Ce n'est pas nouveau : c'est une bonne nouvelle éternelle ! ;)

Et c'est chaque jour qu'elle agit. Elle arrive. Bientôt. Jésus, Fils de Dieu, vient parmi nous. Encore quelques jours... Patience.

Note

[1] Marc 1, 1

lundi 12 décembre 2011

Magnificat

Voici un mot que, je crois, nous pouvons tous dire, à la suite de Marie... Il y a maintenant deux semaines que nous sommes entrés en Avent, et cette joie qui se prépare doucement commence à apparaître sur les visages !

Bien sûr, le côté matériel y contribue : les enfants et leurs professeurs fêtent leurs derniers jours de cours de l'année ; les restaurants d'entreprise fourbissent leurs plus beaux plats pour servir un repas plus étudié qu'à l'habitude...

Mais cela ne fait pas tout. Il y a aussi cette joie qui prend sa place dans nos esprits, nos coeurs, nos corps. Celle dont parle Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens : "soyez toujours dans la joie", une joie choisie, une volonté de donner autour de soi, même avec rien, car un sourire, c'est toujours gratuit ! Prendre les choses avec le sourire ne les change pas, mais peut changer la façon dont on les gère.

Il y a la joie qui surprend, aussi. Celle qui donne un frisson dans le dos lorsqu'au détour d'un couloir de métro on entend quelques mesures de reggae, de violon ou d'accordéon qui sonnent bien... Celle qui va faire venir les larmes aux yeux lors du baptême d'un petit enfant de la paroisse... Celle qui va nous laisser le sourire aux lèvres pour un moment, après de simples échanges un matin !

Chez Marie, cette joie s'exprime dans les mots d'une autre maman, bien des siècles plus tôt... Puissions-nous aussi rendre grâce, toujours !

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