lundi 30 janvier 2012

Unité et unions

C'était une nouvelle semaine de prière pour l'Unité. Il y a eu des temps de célébration ensemble. Des prières, bien sûr, des textes, des réflexions. C'était beau, d'avoir préparé ensemble, d'alterner les interventions, d'écouter la façon de croire de nos voisins. C'est toujours une grande joie de pouvoir louer, chanter ensemble, prier avec les mêmes mots. Nous avons réellement des raisons de louer Dieu pour tout ce que nous avons vécu dans cette semaine. Et quoi de plus important pour des chrétiens que d'unir leurs voix vers le Seigneur ?

Pourtant... C'était chouette d'être ensemble dans cette petite église, un peu froide mais simple et propice au recueillement ; mais les larmes me sont montées aux yeux quand même. Pendant que chacun prenait la parole pour louer ces prières pendant la semaine, pour confier aux uns, aux autres et à Dieu tel ou telle amie, collègue, enfant, ma gorge s'est serrée. Il paraît qu'il est temps de passer d'un oecuménisme de courtoisie à un oecuménisme de dialogue... Mais on en est tellement loin !! Il est où, le dialogue, quand on va écouter les autres une fois par an pour se donner bonne conscience ? Où se cache-t-il, le dialogue, quand les familles qui souhaitent garder vivantes leurs traditions, plutôt que d'en laisser une prendre le pas sur l'autre, ne peuvent toujours le faire que dans la douleur d'une séparation ? Où est l'Unité lorsqu'on ne leur permet pas l'union dans ce que le christianisme a fondé de plus beau[1] ? J'ai réalisé que l'oecuménisme qui se passe dans les paroisses n'est pas celui auquel je peux participer. On ne nourrit pas de la même façon un affamé et quelqu'un qui mange plus qu'à satiété.

Et aussi... ces pépites d'espoir. Deux Eglises, déjà en communion sur certains points, et qui préparent pour 2013 une véritable Eglise Unie. Le processus est long, difficile. Il doit ménager les sensibilités de chacun. Il met à nu les souffrances, les craintes, les rancoeurs, les réactions vives jusque là enfouies, les incompréhensions. Face à tout cela il y a des gens qui y croient, et qui déploient des trésors de patience, de dialogue, d'explication, de débats... Pour que finalement chaque personne trouve sa place, avec sa foi, son parcours, son envie de prier, de faire le chemin vers Dieu, dans cette nouvelle Eglise, qui ne sera pas forcément meilleure, mais davantage une, sainte, catholique[2] et apostolique !

Notes

[1] Oui, je parle bien de la communion

[2] mais, hélas, pas encore romaine

mercredi 21 décembre 2011

Unité

Ambiance de Noël... Imaginez... Durant quelques heures, voire quelques jours, le pays tourne au ralenti. Les hommes, comme la nature, freinent leur rythme. Soirées au coin du feu, entre amis ou en famille, rassemblements associatifs ou paroissiaux, et un air de fête qui s'étend jusqu'aux hôpitaux, aux prisons, à la rue. Pour quelques heures, oublier tous les différends, faire le bonheur de ceux que l'on aime, voici ce qui anime le coeur de chacun.

Peu importe la pratique religieuse, les coutumes familiales, la météo. L'Esprit est là, qu'il se nomme esprit de Noël, Esprit Saint, Hanoukkah... Est-ce ce que Dieu voulait pour sa Création ? J'ai la faiblesse de le croire... De vouloir croire qu'il y a davantage dans tout ça que du commerce, des hasards de calendrier, une bonne humeur forcée. Il y a un plus, le petit plus qui fait de nous des humains, des créatures faites à l'image de Dieu... Pas des animaux ou des êtres créés par le hasard : les animaux ne fêtent pas Noël !

dimanche 23 janvier 2011

Unité, diversité, prière et tensions

Une semaine... Une petite semaine dans l'année pour éveiller les consciences, huit jours pour prier ensemble, pour se découvrir mutuellement. Pour moi, c'est aussi un temps d'exposition, de vulnérabilité. Parce que ces jours-ci peut-être davantage que les autres, je donne tout ce que j'ai... Parce que je me trouve en présence de deux communautés qui se retrouvent, discutent ensemble, se heurtent... Et veulent forcément me classer quelque part.

Conférence donnée par la pasteur, jeudi soir, avec pour thème "les protestants dans la société actuelle". J'y suis, autant dans le public que pour témoigner. Et les gens de se poser des questions : "C'est pas vous qu'on voit à la messe avec un bébé en écharpe ?". Et moi d'acquiescer en souriant, car ils se rendent compte à ce moment que je participe autant à la vie des paroisses catholique que protestante... Un autre couple "mixte" est là également. Expériences différentes, choix différents, vie de foi différente aussi... Idem pour l'éducation des enfants, l'équilibre à trouver, sans saturation.

Vendredi, adoration, ou comment vivre intensément un cœur à cœur avec Dieu... Un irrésistible besoin de me mettre à genoux devant mon Seigneur. Se laisser accompagner, ouvrir son cœur, son esprit à l'Esprit, partager ces moments, ces chants avec les enfants, les animatrices de l'aumônerie. Et les larmes, impossibles à retenir, roulent. Pourquoi ? Difficile à dire, seulement un mélange de tristesse, de fatigue, d'incompréhension...

Communion des saints, quelle que soit la confession ; une amie m'écrit :

Tu es en cet instant en prière et mon cœur loue le Seigneur à l'unisson.
Moment, comme à chaque fois que ma pensée se tourne vers Lui, où mon cœur en un instant se retourne, comme touché profondément par la profondeur de cette pensée, par la grâce. Ce retournement quasi physique et quasi systématique serait comme se jeter à ses genoux (ce geste si décrié chez nous et si plein de reconnaissance de sa majesté) pour l'adorer.
Ce geste que je ne fais pas, mon cœur lui l'ose et se prosterne.
Le cœur à cœur peut alors commencer. Nous sommes alors sur le même créneau de communication quelque soit le lieu, quelque soit le moment.
Maintenant !
Mon Seigneur et mon Dieu ! Alleluia !

mardi 18 janvier 2011

Toi qui nous unis...

Aujourd'hui débute la semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

Qu'est-ce que c'est ?

Une semaine, du 18 au 25 janvier dans l'hémisphère nord, pendant laquelle les différentes confessions chrétiennes sont amenées à partager ensemble sur un thème précis. C'est l'occasion de (re)découvrir les autres, de prier ensemble, d'œuvrer de concert, de se rapprocher pour ne former "qu'un, comme nous sommes un" (Jean 17, 21).

Jérusalem

Cette année, le thème est l'origine des Eglises chrétiennes : Jérusalem, et les coutumes des premiers chrétiens. Nous sommes invités à partager autour du livre des Actes des Apôtres :

Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte gagnait tout le monde : beaucoup de prodiges et de signes s’accomplissaient par les apôtres. Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en communion. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun. Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au Temple ; ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture dans l’allégresse et la simplicité de coeur. Ils louaient Dieu et trouvaient un accueil favorable auprès du peuple tout entier. Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut.
Ac 2, 42-47, Traduction oecuménique de la Bible (TOB)

Quoi faire ?

Renseignez-vous : dans vos paroisses, il y a forcément quelque chose organisé pour cette semaine de prière. Échange de chaires, conférences œcuméniques, célébrations spécifiques, veillées de prière, concert de chorales chrétiennes... Vous pouvez également trouver les textes, des pistes de réflexion, des éléments liturgiques, sur le site Unité Chrétienne, en charge de l'organisation de cette semaine à retentissement mondial.

A l'heure où les chrétiens sont de nouveau persécutés pour leur foi, sous diverses formes, il me semble primordial de montrer que nous pouvons être unis dans la prière, pour que le règne de Dieu passe par nos mains... si nous le voulons.

mardi 05 octobre 2010

Une bonne raison

Suite à ce billet, une amie m'a écrit :

Je n'ai pas les mots pour répondre à ton désarroi, et sans lire tout ça, je n'aurais jamais imaginé que ça puisse être si difficile de vouloir avancer sur les deux chemins, que je pensais plus proches... Juste une question, le sacrement de la réconciliation n'existe pas chez les protestants ?[1]

C'est étrange pour moi, même si c'est habituel, de constater la méconnaissance d'une confession par rapport à l'autre... Loin de moi l'idée de stigmatiser quoi que ce soit, il s'agit d'une constatation, de quelque chose qui pour moi coule de source, mais n'est pas du tout évident pour d'autres.

Quand j'étais enfant, je me disais que si les copains ne connaissaient pas l'autre confession et me posaient des questions, c'est que j'étais un peu en avance sur eux, à cause de ma situation particulière, mais qu'ils finiraient par apprendre tout ce que je savais. Pour moi, tous les grands connaissaient ce que j'apprenais "en double". Et en fait... non.

Alors, même si c'est difficile parfois, je crois que ça vaut le coup de suivre Dieu là où Il m'emmène, rien que pour pouvoir répondre aux questions de mes prochains[2]...

Notes

[1] Pour répondre brièvement (j'y reviendrai) : non, il n'existe que deux sacrements chez les protestants, le baptême et la Sainte Cène.

[2] et ce blog est aussi fait pour les poser ! ;)

dimanche 26 septembre 2010

Le chemin est semé d'embûches

Il a une gueule d'ange, un sourire malicieux, des yeux qui transpercent autant qu'ils brillent, et des mains d'icône, aux longs doigts très fins... Son physique tranche étrangement avec la sévérité de sa mise, toujours du noir le plus profond, excepté le petit carré blanc du col romain, qui le fait identifier immédiatement comme un prêtre. Il m'effraie, un peu, et sa rigueur ne s'atténue que faiblement lorsqu'il revêt l'aube, pour se draper de son amour envers le Seigneur.

Lorsque, vendredi, je viens quérir auprès de lui le sacrement de Réconciliation, il me demande mon parcours, si j'ai reçu le baptême. Il a bien remarqué que si je suis au premier rang lors de la messe, je ne communie jamais. Je lui explique mon mélange, mon enfance passée dans une éducation multiple, l'obligation de choisir une confession, mon refus devant ce choix, et ma résignation. Inflexible, il me refuse l'accès au sacrement.

Détresse : qu'ai-je fait de mal ?
Colère : il n'a rien compris au sens du message de Jésus, qui accueillait les pécheurs !
Tristesse : le chemin de l'unité est fort long, et semé de tellement d'embûches...

S'ensuit une très longue nuit, une très longue journée, ressassées, remplies de prières, une surtout : ne pas céder à la colère, si facile. Beaucoup de doutes : suis-je donc un monstre, pour que l'on n'accepte pas ce que je représente ? Suis-je un élément si dangereux pour la bonne marche de l'Eglise, qu'il faille me réduire à néant, me ranger dans les ennemis, me refuser la moindre parcelle de la vie en Eglise ? Suis-je vraiment si hérétique que cela, d'oser imaginer une Eglise universelle, une qui respecte la prière sacerdotale de Jésus : "qu'ils soient un comme nous sommes un[1]" ? J'ai mal, très mal...


***

Lui a les cheveux blancs, des manières un peu bourrues, un bon sens paysan et est vêtu comme n'importe quel grand-père heureux. Seuls signes particuliers, son sourire pour chacun, et ses yeux pétillants au fond desquels on pourrait sans doute se représenter la joie pure du Christ ressuscité.

Ce matin, lors de la messe, il a cité :

Dieu m'a créé pour une tâche précise à son service ; il m'a confié un travail que moi seul peux accomplir et nul autre. J'ai une mission ; je peux ne pas la connaître tout au long de cette vie, mais elle me sera révélée dans l'autre. Je suis un maillon d'une chaîne, un lien entre des êtres. Il ne m'a pas créé pour rien.
John Henry Newman[2]
Méditations on Christian Doctrine

L'eucharistie a pansé en partie ma blessure. Mais plus que le sacrement, ces mots ont été pour moi signe d'espoir. S'il m'a confié un travail, que nul autre ne peut accomplir, je le ferai.

J'ai mal. Je ne comprends pas toujours ce que Dieu attend de moi. Mais j'essaierai de répondre à Son appel.

Notes

[1] Jean 17, 21

[2] JH Newman est un théologien anglican converti au catholicisme au XIXe siècle et devenu cardinal, béatifié par Benoît XVI lors de son récent voyage au Royaume-Uni. (NDLR : le fait que ce personnage, juste béatifié, soit lui aussi un "mélange" n'est pas pour me déplaire...)

samedi 05 juin 2010

Comment vivre l'oecuménisme ?

Quand on parle d'oecuménisme, il y a plusieurs aspects (et autant de définitions que de personnes qui en parlent, mais c'est une autre histoire). La théologie d'abord, qui considère les tenants et les aboutissants de la situation actuelle, qui analyse les défis, les enjeux de notre temps, les progrès déjà faits, pour essayer d'aller de l'avant, de faire un pas de plus sur un chemin vers l'unité. C'est ce qui s'enseigne en fac de théo, mais qui est sans doute aussi ardu à enseigner qu'à apprendre...

Et puis il y a la pratique. La "vraie vie"... Hier soir, dans ma paroisse, se rassemblait un groupe oecuménique, au sein duquel se trouvaient des catholiques, des anglicans, des réformés. Un chant pour se mettre en condition (physique et spirituelle), la lecture d'un texte de la Bible (en l'occurrence le psaume 42), une discussion (souvent animée, parfois contradictoire mais toujours intéressante), puis un moment de partage autour d'un repas. J'apprécie beaucoup ce groupe et l'esprit qui y règne. C'est ouvert, chaleureux, on s'y sent un peu comme chez soi, d'où qu'on vienne, car les sourires et l'écoute sont présents en permanence. La parole y est libre, loin d'une morale qui pourrait paraître surannée ou des contraintes du quotidien, très loin des querelles de chapelle et encore plus loin des points d'achoppement théologiques.

Mais... il y a un "mais". Ce groupe existe depuis plus de trente ans. Les mêmes habitués s'y retrouvent et se sont vus vieillir ensemble. La technique de partage autour d'un texte biblique a été éprouvée et approuvée. C'est sans doute ce qui en fait l'esprit "famille". Le seul bémol, c'est que les membres ont aujourd'hui pour la plupart plus de soixante ans. Ils ont vu, vécu Vatican II en direct, profité du vent d'oecuménisme et de fraternité qui a soufflé à ce moment. Ils se sont rendus compte que partager la Bible, discuter autour de ces textes fondateurs, c'était fonder les bases pour commencer un chemin côte à côte. Mais ce groupe est resté figé dans cette réalité. Aujourd'hui, il existe une autre situation : la mienne et celle de milliers d'autres couples mixtes ou d'enfants "mélanges". Les questions ne sont plus vraiment celle de partager un texte fondateur ; c'est désormais acquis. Les questions aujourd'hui dans les familles mixtes sont celles du mariage, du baptême, de l'éducation des enfants, et d'un accueil à la même communion, qu'on l'appelle eucharistie, sainte cène ou qu'on imagine un sacrement nouveau...

Les Eglises ne sont pas très "chaudes" pour répondre à ce genre de questionnement. Dixit le curé de ma paroisse : "on veut bien participer, pas proposer". Partager sur la Bible ensemble, c'est très bien. Pour le reste, à chacun de galérer, trouver ses réponses tout seul en fonction des discours des uns et des autres (pas forcément les mêmes d'un pasteur à l'autre, d'un prêtre à l'autre, d'un évêque à l'autre...). Oui, j'aime l'esprit de grande famille de ce groupe d'anciens très chaleureux. Mais parfois, j'aimerais bien qu'on débatte un peu sur d'autres questions, dont je sais qu'elles se posent aussi à d'autres familles de nos paroisses...

lundi 17 mai 2010

Unité... et solidarité

In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas.
(Dans les choses nécessaires, unité ; dans le doute, liberté ; en tout, charité.)

C'est sur cette maxime, attribuée à divers auteurs (Saint Augustin, Vincent de Lérins, Peter Meiderlin, Richard Baxter...), que le prêtre a construit hier matin son homélie. Un discours sur l'unité que, je dois bien l'avouer, j'ai trouvé sujet à questions et interprétations. Si je suppose que je me trouvais en public catholique, le prêtre parlait probablement de l'unité de l'Eglise catholique... mais ses propos pouvaient laisser à penser qu'il parlait de l'ensemble des chrétiens ! Et dans toute son homélie, jamais il n'a clairement dit s'il parlait d'unité catholique ou d'unité chrétienne... Un peu comme si dans son esprit, c'était la même chose...

Ce qui m'amène à poser deux questions :

  • Malgré toute la bonne volonté que l'on peut mettre par ailleurs (pour prier ensemble, œuvrer ensemble dans la solidarité ou la lutte contre la torture par exemple), comment faire l'unité si chacun considère que les autres sont inférieurs à lui et doivent adhérer à son parti ? L'unité, pour les catholiques, signifie-t-elle ramener tous les chrétiens dans le giron de Rome ? Pour les orthodoxes, faire adhérer toute la chrétienté au rite oriental ? Dès lors, comment répondre au vœu de Jésus exprimé en Jean 17, 21, "qu'ils soient un comme nous sommes un" ?
  • Qu'est ce qui prévaut pour distinguer le nécessaire du reste ? Le prêtre parlait hier du nécessaire en citant le credo. Je l'ai apprécié, car c'est effectivement un élément commun à tous les chrétiens (si ce n'est que le terme "catholique" du symbole des Apôtres ou de Nicée-Constantinople est à prendre dans son sens grec !). Le credo est la base de notre foi que nous partageons tous. Mais ensuite, comment décider de ce qui est nécessaire ou non ? Les sacrements ? Le culte des saints ? Le(s) ministère(s) ? La façon de commémorer la Sainte Cène ? La liturgie ? Qui doit décider, sur quels critères ?

Puis, au temple, le culte avait pour thème l'entraide. Entre paroissiens, envers les autres, chrétiens ou non. Chercher l'aide de l'Esprit Saint pour mieux se mettre au service : des autres, de son prochain, du plus petit. S'il y a quelque chose qu'on sait faire en commun, nous les chrétiens, c'est bien cela : aider son prochain, se mettre au service des autres, parfois au détriment de son propre équilibre.

Alors, l'unité, si on la commençait par là ? Échanger un sourire, apprendre à se connaître, aller à la rencontre de l'autre, partager sa détresse et peut-être s'aider mutuellement à se relever...

mardi 26 janvier 2010

Prier pour l'Unité ?

Hier se terminait la semaine de prière pour l'Unité des Chrétiens. Rendez-vous devenu annuel, mis en place progressivement depuis 1908, et avec de plus en plus de réflexions menées autour de textes communs, cette semaine est devenue un moment particulièrement propice à l'organisation de célébrations rapprochant les différentes confessions chrétiennes.

Cette semaine me laisse un sentiment un peu mitigé.

Dans chaque communauté, chaque paroisse, on en parle, chacun essaie de rencontrer les autres... Bien sûr, des célébrations spécifiques sont organisées, pendant la semaine, de part et d'autre, des rencontres, des débats, des conférences ! J'ai aussi la joie de voir que les foyers "mixtes", inter-confessionnels, peuvent à cette occasion témoigner de leur vie, de leur expérience, de la richesse que peut créer l'apprivoisement mutuel de deux personnes d'univers différents. Certains réalisent la foi des autres, ouvrent les yeux sur une manière de prier qui ne leur est pas familière...

Mais... tout cela reste anecdotique à mon sens. Ce sont des célébrations faites "au plus arrangeant", des manifestations qui ne heurtent personne, une séance de prière ensemble, un débat... Tout ça en semaine, avec un public d'initiés, de gens déjà acquis à la cause, ou un minimum sensibilisés à l'oecuménisme. Pourquoi ne pas intégrer notre prière commune dans nos "sentiers battus" liturgiques ? Pourquoi passer sous silence, à la messe ou au culte du dimanche, ce désir d'unité ? Si nous le voulions vraiment, ce pourrait être possible ! Cela obligerait à vraiment nous concentrer sur le fond de notre foi, pas sur les apparences. Cela nous permettrait également de montrer au plus grand nombre l'accueil de nos frères d'autres confessions !

Je rêve d'un dimanche... où il y aurait une seule célébration, plutôt qu'une messe et un culte aux deux bouts de la rue. Une belle fête de l'unité. A la même heure. Tous ensemble. Pour chambouler un peu nos petites habitudes trop bien ancrées, chacun dans son lieu de culte familier. Pour montrer que nous pouvons faire autre chose que nous chamailler sur les points dogmatiques concernant la virginité de Marie, par exemple... Et si cette fête, c'était Pâques 2010 ?