Unité, diversité, prière et tensions
Par Tigreek le dimanche 23 janvier 2011, 22:54 - Oecuménisme au quotidien - Lien permanent
Une semaine... Une petite semaine dans l'année pour éveiller les consciences, huit jours pour prier ensemble, pour se découvrir mutuellement. Pour moi, c'est aussi un temps d'exposition, de vulnérabilité. Parce que ces jours-ci peut-être davantage que les autres, je donne tout ce que j'ai... Parce que je me trouve en présence de deux communautés qui se retrouvent, discutent ensemble, se heurtent... Et veulent forcément me classer quelque part.
Conférence donnée par la pasteur, jeudi soir, avec pour thème "les protestants dans la société actuelle". J'y suis, autant dans le public que pour témoigner. Et les gens de se poser des questions : "C'est pas vous qu'on voit à la messe avec un bébé en écharpe ?". Et moi d'acquiescer en souriant, car ils se rendent compte à ce moment que je participe autant à la vie des paroisses catholique que protestante... Un autre couple "mixte" est là également. Expériences différentes, choix différents, vie de foi différente aussi... Idem pour l'éducation des enfants, l'équilibre à trouver, sans saturation.
Vendredi, adoration, ou comment vivre intensément un cœur à cœur avec Dieu... Un irrésistible besoin de me mettre à genoux devant mon Seigneur. Se laisser accompagner, ouvrir son cœur, son esprit à l'Esprit, partager ces moments, ces chants avec les enfants, les animatrices de l'aumônerie. Et les larmes, impossibles à retenir, roulent. Pourquoi ? Difficile à dire, seulement un mélange de tristesse, de fatigue, d'incompréhension...
Communion des saints, quelle que soit la confession ; une amie m'écrit :
Tu es en cet instant en prière et mon cœur loue le Seigneur à l'unisson.
Moment, comme à chaque fois que ma pensée se tourne vers Lui, où mon cœur en un instant se retourne, comme touché profondément par la profondeur de cette pensée, par la grâce. Ce retournement quasi physique et quasi systématique serait comme se jeter à ses genoux (ce geste si décrié chez nous et si plein de reconnaissance de sa majesté) pour l'adorer.
Ce geste que je ne fais pas, mon cœur lui l'ose et se prosterne.
Le cœur à cœur peut alors commencer. Nous sommes alors sur le même créneau de communication quelque soit le lieu, quelque soit le moment.
Maintenant !
Mon Seigneur et mon Dieu ! Alleluia !
Commentaires
Continue à nous dire et redire combien l'unité peut être belle et riche de promesses, quand nos prières se rejoignent en une seule et même voix vers ce Dieu qui nous relie.
Comme Anne-Claire... tu es un tellement bel exemple d'unité possible, même si difficile parfois...
Tout pareil Tigreek: c'est par cette voix que tu fais entendre que tout est possible, par ce chemin que tu empruntes au-delà de toutes les difficultés que l'unité peut prendre tout son sens. L'homélie de notre prêtre dimanche portait sur la richesse des différences: oui, c'est une vraie richesse!!! Et je veux y croire avec lui, avec toi, avec tous.
@Corine : merci à toi, merci à tous pour votre soutien, votre prière...
L'unité se fait dans les cœurs d'abord, je commence à le comprendre. Il y a quelques années je pensais qu'une semaine de prière c'était inutile, qu'il y avait mieux à faire pour faire avancer l'œcuménisme... Aujourd'hui je prends, un peu, la mesure de l'importance de la prière pour unir les enfants de Dieu.
Quelle joie de lire ce blog, régulièrement, moi qui ne suis "que" catholique. Ces lectures m'enrichissent et me donnent à aimer encore plus Celui qui nous rassemble.
Et il me vient parfois à penser, à rêver que cette semaine pour l'unité des chrétiens n'existe plus, qu'elle n'est plus utile car ils sont tous, toute l'année, un seul peuple qui chemine à côté du Christ, tous ensemble vers le Père, unis par son Esprit.
Et ce rêve devient prière, non pas pour que les uns phagocytent les autres mais plutôt pour que chacun s'enrichisse de la pensée et de la découverte de l'autre. Et pour qu'enfin on puisse prier et regarder notre Dieu autrement qu'à travers le trou étroit de la serrure de notre origine, car enfin, les verrous de la peur et de l'ignorance auront sauté.
En attendant, on va prier, non seulement une semaine mais toute l'année pour tous soient Un.
@Firenze : je rêve aussi qu'un jour il ne soit plus utile de prier pour l'unité ! En attendant, voir fleurir de belles initiatives comme j'en ai vu cette semaine, ça fait du bien...