Invitation à la prière

Un élan, quelques mots, une lumière, une photo... pour s'adresser au Seigneur.

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mercredi 09 mars 2016

Marche

"Marche, marche et tu verras !"

Ce sont les mots de Vincenot, "l'enfant du pays", de ma Bourgogne natale, qui raconte l'apprentissage d'un compagnon, de ceux qui travaillaient sur les chantiers des cathédrales, et son chemin jusqu'à Compostelle... Ceux qui ont déjà vécu profondément des pélerinages, courts ou longs, des chemin de croix l'auront ressenti : on peut prier par les pieds ! Marcher, mettre un pas devant l'autre, puis encore un, et ainsi de suite... Peu à peu le rythme se fait, la régularité s'impose, on prend son pas et on peut laisser vagabonder son esprit un peu plus haut que ses pieds... Parfois il s'envole directement à Dieu !

Il y a eu ce mini-camp, pendant les vacances de février, il y a des années... Une école de prière, beaucoup de partages, d'humilité, de temps d'échanges aussi... Apprendre à vivre seulement pour Dieu pendant quelques jours... Et cette marche aux flambeaux, dans la nuit, avec la neige qui était tombée. Je faisais partie des plus jeunes. A ma gauche, un des prêtres animateurs du camp, à droite une animatrice d'aumônerie. Je m'endormais presque... Pas après pas j'ai avancé, entre eux, avec ma petite flamme, guidée et poussée par d'autres petites flammes. Encore aujourd'hui je me souviens de ces pas et des prières endormies qui allaient avec... "Marche, marche, et tu verras !"

Et puis la marche ce n'est pas juste pour les pieds. C'est un verbe, c'est un nom, c'est un mot qui "marche" pour plein de choses, pour les sabots ou les bottes, les voitures, le jouet en Lego qu'on vient de construire, l'hélico en Meccano qu'on a réussi à assembler "tout seul, hein, comme les grands, même pas besoin de toi ! Ou alors juste un tout petit peu"... C'est l'effort à fournir pour avancer, même quand on tombe, même quand ça plante, quand les mots ne viennent pas, que le blog ne marche plus, que la journée n'est pas bonne, que... Et puis, à force de persévérer, enfin le sourire se dessine, on lève les bras au ciel, c'est à peine si on croit à ce qu'on voit : ça marche !!

Et encore, la marche ce n'est pas seulement à l'horizontale. C'est aussi l'obstacle à franchir, matériel ou non... D'ailleurs dans mon entreprise, quand on évoque un changement on entend souvent parler de "hauteur de marche"... Il faut lever le pied, faire un geste supplémentaire, peu naturel. Ce n'est pas un pas ordinaire, c'est une marche à monter, un niveau à passer. Plus la marche est haute et plus elle est infranchissable... Chacun son niveau... Oui mais celui qui est en haut peut donner la main à celui du dessous, et quand on met le petit sur une marche, il devient grand... Jeu de l'égalité, un peu jeu de triche pour faire un pied de nez à ce qui n'est pas très juste...

Dans nos vies, on en connaît un autre dont on sait qu'il a beaucoup marché... Il a tellement usé ses sandales sur les chemins d'Israël qu'il nous a dit : "Je suis le chemin, la vérité, la vie" (Jean 14, 6). Alors, ma soeur, mon frère, donne-moi ta main, prenons sa suite !

Marche, marche, et trouve ton chemin ! ;)

Et merci à mon amie Corine qui m'héberge aujourd'hui... C'est un peu à cause de sa provocation que j'ai écrit ce texte :)

lundi 29 avril 2013

Tristesse

Seigneur, qu'a-t-il donc fait ?

Qu'était-il pour mériter cela ? Enfant, presque orphelin, il reçut ton enseignement.
Il ne pouvait recevoir le baptême : trop jeune pour décider par lui-même, il se heurta au refus de son responsable légal.
Il y eut ce prêtre, qui refusa de l'emmener avec les autres enfants, car il n'était pas catholique.
Oh Seigneur, comment peut-on faire cela en ton nom à un enfant ?
Il en fut mortifié. La sensibilité des enfants est un trésor tellement fragile !

Mon ami, que t'a-t-on fait ?
Des années après, quelle est cette défense que tu t'es bâtie ? Quelle est cette rancoeur que tu exprimes si violemment ?
Est-ce vraiment celle de cet épisode que tu as évoqué douloureusement devant moi ?
Mon ami, mon frère, comme j'ai mal pour toi !
Ton hurlement me stupéfait.
Comme elle doit être grande, cette douleur, qui sourde, qui bouillonne, qui fuse finalement, si fulgurante, transformée en colère immense contre une institution que tu rends responsable !

Mon Dieu, je t'en supplie, prends soin de cet enfant...
Qu'il puisse enfin trouver la paix.
Qu'il sache, un jour peut-être, pardonner.
Mon Dieu, toi qui sais guérir les plus grandes blessures, je t'en prie, garde-le près de toi.

lundi 17 décembre 2012

Deo gratias !

Parce que je ne passe plus beaucoup (pas assez ?) de temps sur cet espace public qu'est mon blog... Mais que je pense souvent à vous, oui, toi qui me lis derrière ton écran, et que je prie pour toi...
Parce que le week end, les dernières semaines, furent riches en rencontres, en discussions, en chamboulements de mes certitudes, en découvertes...
Parce que j'aurais bien chanté encore une fois l'Alleluia de cette messe de gaudete, mais que c'était pas prévu, et que j'ai fait sourire l'assemblée en reprenant à pleine voix les premières syllabes !
Parce que j'ai du Matt Maher dans les oreilles...
Parce que j'ai encore réussi à boucler mes devoirs de théo, alors qu'il y a quatre heures, c'était pas gagné...
Parce que c'est l'Avent et que je regrette de ne pas avoir pris le temps de le faire "comme il faut"... Mais que ma fille me rappelle à l'ordre et me pousse à l'humilité et à (m')expliquer...
Parce que deux enfants ont été baptisés aujourd'hui, alleluia !
Parce que c'est le dimanche de la joie !
Parce que ça fait du bien de partager des chants de Taizé et d'écouter de l'orgue...
Parce que les enfants, ça bouge, ça secoue, ça fait plein de bêtises et ça s'illumine d'un seul sourire...
Parce qu'au coeur de la nuit, ça fait juste du bien...

Béni sois-tu, Seigneur !
Gloire te soit rendue !
Alleluia !

lundi 13 février 2012

Te trouver

Quand un appel au secours vient perturber la routine du bureau... Trouver les mots pour écouter.
Quand la détresse amie glace coeur et esprit... Trouver malgré tout le chemin de la prière.
Quand la prière habituelle est bousculée par une demande pressante... Trouver le sourire pour répondre.

Quand l'obligation fait place à une rencontre étonnante... Trouver la disponibilité du coeur.
Quand le temps pris pour soi laisse le rire fuser entre amis... Trouver quelques minutes pour Te louer !
Quand le Corps exposé se fait douleur de l'absence... Trouver comment T'offrir cette souffrance.

Quand l'angoisse gagne devant la détresse de l'enfant malade... Trouver la force de confier le petit corps frissonnant.
Quand la honte de mon comportement me submerge face à mon frère dans le besoin... Trouver Ton pardon et apprendre à agir différemment.
Quand les félicitations récompensent le travail accompli... Trouver l'humilité de Te rendre cette grâce donnée.

A chaque moment, faire un pas vers Toi. Et vivre dans la paix.

samedi 30 avril 2011

Seigneur, donne-nous la prière

Ce soir, j'aimerais vous partager un texte de Soeur Myriam, diaconesse[1], qui a publié plusieurs livres de prières et méditations.

Seigneur, donne-nous la prière
comme on donne un verre d’eau au voyageur du désert

Seigneur, donne-nous la prière
comme on donne le feu au voyageur de la nuit

Seigneur, donne-nous la prière
comme on donne le chant au voyageur des abîmes

Seigneur, donne-nous la prière
comme on donne remède aux blessures ouvertes.

Seigneur, donne-nous la prière
comme on donne un baiser au temps des solitudes

Seigneur, donne-nous la prière
et nous partagerons
comme l’homme affamé qui reçoit ses amis

Seigneur, donne-nous la prière
et nous la danserons
comme danse l’enfant sous la pluie.

Sœur Myriam, Seigneur, donne-nous la prière, Olivétan, 2007

Notes

[1] Pour ceux qui ne connaissent pas, les diaconesses sont des soeurs protestantes, un ordre monastique ouvert sur le monde et ses faiblesses, avec la fondation éponyme.

mardi 29 mars 2011

Prière du soir

A la fin d'une journée mouvementée, peuplée, habitée, lorsqu'on n'aspire plus qu'à trouver la paix dans le sommeil, il arrive qu'un message, en quelques lignes, bouleverse.

Seigneur,

Dans nos turbulences, prends pitié de nous.
Dans nos désobéissances, prends pitié de nous.
Dans nos désespoirs, prends pitié de nous.
Dans nos égarements, prends pitié de nous.
Dans nos débordements, prends pitié de nous.

Relève nous, Seigneur.
Éclaire nos coins sombres pour y déceler ta présence.
Rends-nous dociles à ta Parole pour qu'elle nous transforme.
Ouvre nos oreilles pour entendre tes saints commandements.
Ouvre nos yeux pour contempler tes bénédictions.
Touche notre cœur pour le convertir à ton amour.
Donne-nous la force d'œuvrer pour ton royaume.

Nous te le demandons au nom de ton fils, Jésus-Christ, notre sauveur.

Amen.

mardi 22 mars 2011

Que vive mon âme à te louer !

Comme un écho en positif de mon parcours "au désert" pendant un mois, c'est maintenant un véritable état de grâce... Comment dire ? Une idée très nette que le monde est beau, que Dieu veut notre bien, quoi qu'il se passe. Pas un monde de bisounours, mais un monde où la foi soulève des montagnes !

Pourtant autour de nous, il y a de quoi faire peur : séisme au Japon, risque nucléaire, guerre engagée en Libye, troubles un peu partout en Afrique noire, au Maghreb, au Moyen-Orient, persécutions contre les chrétiens au Pakistan, en Chine, en Egypte...

Mais Dieu est là, l'Esprit est capable de libérer tout le bien en nous, et je veux louer, bénir Dieu pour cette grâce. Le temps de louange pour lequel j'étais "comme par hasard" à l'heure hier midi, alors que je ne l'avais pas prévu, était parfaitement ajusté à mon esprit à ce moment...

Je voudrais vous partager ce texte de Soeur Myriam, diaconesse récemment disparue :

De nature et de grâce

Il est des hommes qui sont paisibles de nature.
D’autres le sont par grâce.
Il est des hommes qui sont doux de nature.
D’autres le sont par grâce.
Il est des hommes confiants de nature.
D’autres le sont par grâce.
Il est des hommes au cœur simple et c’est par nature.
D’autres le sont par grâce.
Il est des hommes patients de nature.
D’autres le sont par grâce.

Mais
Il y a des hommes, il y a des femmes qui supportent la Passion de Jésus, et c’est toujours par grâce.
Il y a des hommes, il y a des femmes qui se mettent debout et ressuscitent, et c’est toujours par grâce.
Il y a des hommes, il y a des femmes qui sont comme un sourire de Dieu, et c’est encore, et c’est toujours par grâce.

Soeur Myriam, Prenez la paix, Desclée de Brouwer, 2002

vendredi 28 janvier 2011

Foi témoin

Je ne résiste pas à la joie de vous partager une perle, trouvée ce matin dans ma boîte mail...

Dire la foi.
Dire la foi qui éveille, réveille, comme à l'aube d'un jour nouveau.
Dire la foi qui relève et met debout lorsque nous trébuchons.
Dire la foi qui illumine, telle une lumière qui nous traverse.
Dire la foi qui nourrit, tel le pain et le vin partagés en sa présence.
Dire la foi qui nous touche, et fait tomber la parole dans le fond de nos coeurs.
Dire la foi qui fait vivre, dans la confiance d'une présence.
Dire la foi qui nous libère de nous-mêmes pour le service des autres
Dire la foi qui sauve en remerciant jour après jour.
Dire merci, simplement.

Amen.

dimanche 26 décembre 2010

En famille

Noël est déjà hier, des morceaux de papier cadeau et des chocolats traînent encore çà et là... Et c'est déjà dimanche... Retour dans le temps (presque) ordinaire, fête de la Sainte Famille... Ou comment partager ensemble la grâce de l'Incarnation...

Crèche

Temps de grâce, temps de méditation, temps d'humilité... Qui sommes-nous, pour que Dieu prenne ainsi soin de nous ? "Qu'est l'homme, pour que tu penses à lui ?"[1]

Temps de louange, de reconnaissance, de joie, d'amour partagé, de chaleur intérieure quand les températures extérieures tombent sous zéro...

Temps de calme et d'adoration... finalement, sil "n'y avait plus de place à l'auberge", c'était peut-être pas plus mal ? Une famille naissante, qui se construit, loin de l'agitation et du bruit d'un hébergement comble...

Temps d'aujourd'hui, joies et peines des familles... Familles unies, mais aussi familles "monoparentales" comme on dit, familles recomposées où l'on essaie de bâtir du neuf par delà les déchirures... Prier pour que nous soyons toujours en mesure d'écouter l'Esprit, au cœur de nos familles ; apaiser les divisions, comprendre chacun ; accueillir la grâce d'un pardon ; partager, toujours, la joie des plus petits.

Notes

[1] Psaume 8, 5

jeudi 02 décembre 2010

Vivre et louer

Il y a des jours comme ça...

Où l'esprit est bien disposé dès le réveil, même quand sortir de sous la couette douillette est difficile
Où la prière coule naturellement, et me remplit de joie alors que le jour n'est pas encore levé
Où le sourire reste présent, même debout pendant une demi-heure dans un train coincé en souterrain
Où tout paraît plus léger, y compris le travail le plus lassant
Où le rire complice efface les craintes des changements à venir
Où le chant de louange et les câlins font passer toutes les bêtises
Où la prière fraternelle met du baume sur la souffrance des divisions
Où les progrès d'un fils font pleurer de joie épouse et mère

Oui, il y a des jours, où l'on se rend compte que rien ne vaut un baptême à vivre !

vendredi 01 octobre 2010

Tempête

Signes

Quand la tête est vide
ou qu'elle est trop pleine...

Quand le coeur s'emballe,
qu'il s'inquiète,
ou qu'il est si vide qu'on le croit sec...

Quand les questions se bousculent,
que les mots ne suffisent pas,
que les logiques se mélangent...

Quand on croit trouver la paix
mais qu'on devient fou à lier,
quand on ne sait plus
à quel saint se vouer...

... je t'en prie Seigneur, garde-moi près de toi.

mardi 28 septembre 2010

Prière du quotidien

Pour le bébé qui se réveille en pleine nuit... béni sois-tu Seigneur.
Pour les yeux qui se ferment au bureau... béni sois-tu Seigneur.
Pour l'espoir d'une longue nuit de sommeil, béni sois-tu !

Pour le sourire échangé dans le hall de l'immeuble... béni sois-tu Seigneur.
Pour la présence amie dans les bureaux déserts au petit matin... béni sois-tu Seigneur.
Pour l'odeur du café chaud avant de se mettre au travail, béni sois-tu !

Pour le bruit de la perceuse dans la cour... béni sois-tu Seigneur.
Pour les réunions à l'heure du déjeuner... béni sois-tu Seigneur.
Pour les attentions discrètes du personnel du restaurant, béni sois-tu !

Pour les bugs qu'on ne comprend pas... béni sois-tu Seigneur.
Pour le temps qui file et les délais qui s'amenuisent... béni sois-tu Seigneur.
Pour l'heure des enfants qu'on retrouve, béni sois-tu !

Pour le plaisir de l'humour partagé avec ceux qu'on aime... béni sois-tu, Seigneur.
Pour la joie de contempler un trésor en commun... béni sois-tu, Seigneur.
Pour la fatigue à la fin de la journée, béni sois-tu !

Pour ta présence à nos côtés... béni sois-tu, Seigneur.
Pour ton regard porté sur nous... béni sois-tu Seigneur.
Pour ton appel à te rejoindre, répété inlassablement, béni sois-tu !

(Merci à Edmond et Taizé pour l'inspiration)

lundi 30 août 2010

Notre Père

De retour de la campagne vallonnée, celle qui berça mon enfance, et dans les collines de laquelle est nichée Taizé, je vous livre ces quelques paroles :

Même si nous avons beaucoup reçu de nos parents, nous ne devons jamais perdre de vue qu'ils n'ont fait que relayer la paternité de Dieu. ils sont "procréateurs", c'est-à-dire créateurs en second, car Dieu seul est le Créateur. Ils sont aussi nos frères et soeurs dans le Christ, puisque nous n'avons ensemble qu'un seul Père. Dieu a voulu passer par eux pour nous donner la vie. Ils ont de la sorte une place unique à nos yeux ; c'est le sens du quatrième commandement : "Honore (ou glorifie) ton père et ta mère."
Philippe Barbarin, Le Notre Père, un chemin de vie spirituelle, Parole et Silence, 2007

mercredi 11 août 2010

Comme une invitation...

Porte ouverte

Une porte entrebâillée, comme pour pousser la curiosité du visiteur, inviter le fidèle à entrer...
Une porte entrouverte, comme pour dire que rien n'est jamais perdu, que le passage n'est jamais complètement fermé...
Une porte comme protection et espace à la fois, une promesse d'abri et un accueil offert : en ces jours de vacances, c'est un appel vers l'aventure du Christ, qui nous ouvre toujours grand ses bras !