Pour un dimanche de grandes vacances, il y avait foule au temple... Nos familles ont presque fait doubler l'audience habituelle. Tout le monde est là, sur son trente et un ; mes frères ont même sorti la cravate pour l'occasion... Marion gigote, tout en blanc, sourit à l'un ou à l'autre, réclame les bras...
Pendant tout le culte, l'oecuménisme a eu la part belle. Bien sûr, c'est au temple, et non, il n'y a pas de diacre ou de prêtre, encore plus difficiles à trouver qu'à l'habitude en ces temps de voyages, camps, pèlerinages... Mais je n'ai pas oublié Marie dans la confession de foi... Nous chantons le Magnificat après les lectures bibliques... Et mon frère, le parrain de Marion, a parlé à son tour[1] de notre mélange de culture, d'Eglises et de foi.
Bien sûr, il y aura toujours ceux qui répèteront que je dois choisir ; que tel ou tel acte m'engagera davantage d'un côté ou de l'autre ; qui ironiseront sur le baptême d'un futur troisième enfant à l'Eglise orthodoxe, eh pourquoi pas ? Ceux qui ne comprennent pas, ne comprendront peut-être jamais que ma foi ne peut être dichotomique, qu'entre le blanc et le noir il y a non seulement toute une diversité de gris, mais aussi toutes les couleurs de l'arc en ciel...
Mais des célébrations comme celle de dimanche me confortent, me donnent de l'assurance, et une sérénité que je ne pourrais trouver ailleurs. Nous étions tous là, tous ensemble, et je ne saurais trop définir ce lien qui nous unissait, à part parler d'Esprit... Parce que c'était bien plus grand que nous, nos visions étriquées d'églises et de communautés. Parce que Dieu était véritablement parmi nous, parce que notre pasteur a été remarquable dans l'accueil tant que dans sa prédication, parce que je ne pouvais, à mes yeux, faire plus éclatant comme témoignage de foi...
Parler d'Amour, parce que c'est universel et que cela surpasse tout le reste. Du Christ ressuscité, parce que c'est notre identité de chrétiens. De Dieu qui sauve, parce que c'est notre espoir pour chaque jour. Et de l'Esprit qui habite en nous, parce que c'est le trésor qui se cache en chacun !
Et quelle richesse que celle de nos rites si différents et aux liturgies pourtant extrêmement similaires... Bien sûr qu'il faut garder tout cela... Que répondre à ceux qui ne comprennent pas mon chemin, sinon en continuant à aller à la messe, au culte, aux différents groupes, aux activités diverses de la paroisse ? Que dire sinon continuer à étudier, encore, pour chercher Dieu inlassablement ? Que répliquer sinon ouvrir mon coeur, écouter, prier, et donner autant que possible, cet Amour que Dieu me donne de vivre ?
Alors, oui, c'est un petit mélange de plus... On verra...
Notes
[1] sans que nous nous soyons concertés, hein