C'est un rendez-vous que je ne voudrais pas rater. Une fois par an, chaque fois dans un lieu différent, ce sont au bas mot quatre communautés différentes qui se retrouvent : baptistes, anglicans, réformés et catholiques de plusieurs paroisses... Sourires, accueil, (re)découverte, clin d'oeil : "Tiens, mais on se connaît, nous !"... Au fil des ans, les liens se créent, doucement mais sûrement.
Il ne s'agit pas d'une messe ou d'un culte. Pas de sacrement, pas de liturgie habituelle, tout est permis... ou presque. La prière est axée sur nos villes et tous ses habitants. Du bébé le plus jeune jusqu'au maire, en passant par les travailleurs, les parents, les retraités, l'Esprit est venu pour tous ! Toutes les communautés ont participé à la préparation, de la louange à l'intercession. C'est une occasion inespérée pour découvrir d'autres expressions possibles de la foi.
Je suis à l'aise. Certains parleraient sans doute avec dédain de relativisme. Oui, j'aime le silence d'une adoration ou les méditations d'un monastère. Ici, je me régale des multiples manières de s'approcher de Dieu. J'apprécie la ferveur qui se dégage de la prière spontanée. J'aime chanter à pleine voix avec le groupe de louange. Je crie vers Dieu avec le groupe d'action catholique ouvrière, dénonçant la folie du monde du travail, cherchant les pépites d'espoir. Je fredonne "jamais tout seul" avec une jeune haïtienne vibrante de foi dans une situation de dénuement. Je prie avec les disciples d'Emmaüs, pour avoir le feu au coeur et savoir reconnaître le Christ dans ceux qui sont isolés au milieu de nos jungles urbaines. Je prie encore pour que le Seigneur donne la sagesse à ceux qui nous gouvernent, de près ou de loin... Je frappe des mains en chantant avec mes frères et soeurs pour garder au coeur ce moment de partage.
La soirée se termine sur une touche conviviale, autour d'un verre et de quelques biscuits. Discussions, sourires, échanges, surprises, présentations... Et à l'année prochaine pour une autre prière, ensemble, pour nos villes.