Huit heures. Les nuages s'effilochent sous l'effet du vent. A l'est, le ciel flamboie. Le soleil n'est pas encore apparu au dessus de l'horizon, mais ça ne saurait tarder. Un panache de vapeur tente de rejoindre ses grands frères, mais à cette distance, on dirait que la course est perdue d'avance. Une grue bouge lentement, signe que la ville n'est pas si endormie, que d'autres aussi arrivent tôt à leur poste. En bas, les phares des voitures, petites lumières mouvantes, s'éteignent peu à peu.
Le silence est encore présent sur le plateau. La climatisation ronronne. C'est un bruit que l'on ne peut percevoir qu'à cette heure-ci, avant les conversations, les sonneries de téléphone. Moment parfait pour travailler tranquille. Ou prendre quelques minutes pour regarder le panorama. Café, mails, messagerie instantanée. Petit bonjour à mes collègues au bout du monde. On échange les nouvelles, je leur raconte les dernières anecdotes de mes filles, qu'ils ont vues l'été dernier. Ils partent déjeuner. Là-bas, c'est l'hiver aussi, ils trouvent qu'il fait froid. Quinze degrés de plus qu'ici, quand même.
Café terminé, mails dépilés. Les choses sérieuses s'amorçent, les priorités s'agencent. La journée peut commencer[1].
Note
[1] La journée de travail, s'entend. Parce qu'à la maison, la journée débute à six heures...