lundi 07 novembre 2011

Y'a plus de saisons !!

Ce matin, en arrivant à l'entrée de la tour de bureaux où je travaille, ma première pensée fut de me questionner sur la structure de métal et de verre posée devant la porte. Puis de visualiser la forme de sapin stylisée, et d'esquisser un sourire : quoi que de très normal de préparer les décorations lumineuses, les entreprises qui s'en occupent vont avoir fort à faire dans le mois qui arrive... Dans ma ville, les décos sont déjà en place, comme des témoins de la fête qui va arriver, discrètes car restant éteintes pour l'instant.

Je passe la porte et mon sourire se fige, mes yeux s'agrandissent de stupeur. Machinalement je me remémore la date d'aujourd'hui, oui, on est bien le sept novembre, soit sept semaines avant Noël... Et le hall est rempli de lumières scintillantes, comme si Noël était demain !! Alors je repense aux catalogues de jouets et aux tracts publicitaires qui prédisent déjà "les fêtes" et s'accumulent depuis une semaine ou deux dans ma boîte aux lettres... Aux trois personnes qui m'ont déjà demandé "mes listes" pour pouvoir acheter les cadeaux "pas trop au dernier moment, tu comprends"...

Il y a quinze ans, on se moquait de ma grand-mère qui s'y prenait deux mois à l'avance pour les cadeaux de Noël, mais il semblerait que tout le monde soit devenu fou. L'Avent, c'est quatre semaines de veille, de préparation matérielle mais surtout spirituelle. Quel est le but de tout ce remue-ménage ? Faire acheter plus que d'habitude ? Annoncer deux fois plus à l'avance fera-t-il acheter deux fois plus aux consommateurs ? Faut-il faire oublier la crise avec les paillettes et les lumières ?

Mais, plus que l'appât du gain, c'est la déconnexion avec les valeurs de base de Noël dans notre société aux origines judéo-chrétiennes qui m'inquiète. Il y a vingt ans, le grand déballage publicitaire de Noël débutait à la première semaine de l'Avent. Cela avait un sens, quelque part, on associait les préparatifs matériels au chemin de prière qui menait à la venue du Sauveur. Aujourd'hui, les images populaires de Noël sont le sapin, les cadeaux et l'orgie de nourriture qui va avec. Plus de crèche, aussi kitsch puisse-t-elle être[1], le petit Jésus est passé aux oubliettes...

Quel sens, nous chrétiens, allons-nous donner à Noël cette année ? "Veillez, car vous ne connaissez ni le jour, ni l'heure" disait l'évangile d'hier. Notre heure est-elle venue de mettre un peu d'espérance, mais aussi de patience dans le coeur de nos frères ?[2]

Notes

[1] La "foi du charbonnier", vous savez ?

[2] Du coup, j'ai aussi pensé à une carte d'Israël en guise de calendrier de l'Avent, avec deux petits ânes pour mes deux filles, un portant Jésus, l'autre Marie, en route de Nazareth vers Bethléem...

dimanche 26 décembre 2010

En famille

Noël est déjà hier, des morceaux de papier cadeau et des chocolats traînent encore çà et là... Et c'est déjà dimanche... Retour dans le temps (presque) ordinaire, fête de la Sainte Famille... Ou comment partager ensemble la grâce de l'Incarnation...

Crèche

Temps de grâce, temps de méditation, temps d'humilité... Qui sommes-nous, pour que Dieu prenne ainsi soin de nous ? "Qu'est l'homme, pour que tu penses à lui ?"[1]

Temps de louange, de reconnaissance, de joie, d'amour partagé, de chaleur intérieure quand les températures extérieures tombent sous zéro...

Temps de calme et d'adoration... finalement, sil "n'y avait plus de place à l'auberge", c'était peut-être pas plus mal ? Une famille naissante, qui se construit, loin de l'agitation et du bruit d'un hébergement comble...

Temps d'aujourd'hui, joies et peines des familles... Familles unies, mais aussi familles "monoparentales" comme on dit, familles recomposées où l'on essaie de bâtir du neuf par delà les déchirures... Prier pour que nous soyons toujours en mesure d'écouter l'Esprit, au cœur de nos familles ; apaiser les divisions, comprendre chacun ; accueillir la grâce d'un pardon ; partager, toujours, la joie des plus petits.

Notes

[1] Psaume 8, 5

vendredi 24 décembre 2010

La joie de l'Incarnation

Je viens de passer quatre jours particulièrement remplis, à suivre une session intensive d'hébreu qui a bien porté son nom...

Je portais jusqu'ici comme une tristesse un peu sourde, un sentiment étrange de ne pas percevoir cette attente dite par les quatre dimanches de l'Avent... Cette année, je ne sais pourquoi, le chemin était difficile, ardu, voire un peu effacé, comme un sentier qui se perd dans de hautes herbes ; du coup, impossible de voir où l'on va, et se réjouir à l'avance de ce tout-petit, et pourtant si grand, qui vient.

Et puis l'hébreu est fini, pour cette fois, en attendant le prochain devoir à remettre. Chacun est rentré chez soi, avec peut-être un petit pincement au cœur de laisser les copains et les lieux prestigieux de la fac de théo pour retourner à notre quotidien pas toujours fantasmagorique. Avec une amie, on a prolongé la rencontre en échangeant dans le train du retour. Partage sur les prochaines étapes de notre formation théologique, sur nos vies multiples, boulot, famille, théologie, à caser dans une seule existence...

Planification du travail pour mieux se motiver et réussir, découverte de la grâce que Dieu nous fait en permettant de nous connaître davantage. Échange sur nos doutes aussi, nos peurs, nos souffrances, et nos espoirs, nos joies, nos fois de mélanges chrétiens...

Un peu de place à la prière avec un chapelet... Et déguster la joie de l'attente, cette attente qui ne venait pas, accaparée par tous les soucis de ma routine chronophage... Enfin j'ai un peu de temps pour prêter l'oreille à ce murmure, à ce chant léger qui deviendra bientôt fête : demain, c'est Noël ! Et quelle grâce merveilleuse, pour les chrétiens, de réaliser que Dieu est venu parmi nous, Dieu nous a tellement aimé qu'il s'est fait homme, il a donné son fils unique pour notre salut...

Alors ce soir, malgré l'épuisement, j'ai envie de chanter, de louer... Merci mon Dieu pour cette immense grâce de l'Incarnation que tu nous donnes !

samedi 26 décembre 2009

Bonne nouvelle...

Noël... Avent... Achats, décoration, préparation, rangement, changement...

Noël... Offrir... Réflexion, idées, achats (bis), emballage, mise au pied du sapin...

Noël... Se rassembler... Discussion, organisation, achats (ter), disposition de la table, cuisson...

Tout ça a comme un goût d'amertume, chaque année un peu plus... De vide, spirituel comme dans le portefeuille... Même si... Même si chaque dimanche de l'Avent les prédicateurs nous exhortent, tels Jean Baptiste, à "préparer le chemin du Seigneur"... Un goût de solitude... Qu'ai-je fait ? Où sont mes amis, ma famille, ceux que j'aime vraiment ?

J'en viens à me dire... Noël, c'est pour les enfants. Pour l'étincelle qui brille dans leurs yeux quand on installe le sapin, la crèche... Le sourire qui éclaire leur visage quand on allume les bougies, les guirlandes lumineuses... L'excitation quand ils guettent dans les rues les apparitions des pères Noël sur les murs ou les toits...

Oui mais... Il me suffit d'être là pour l'eucharistie... Il me suffit de voir le sourire sur le visage du pasteur qui nous annonce "un enfant vous est né, un Fils vous est donné"... Et instantanément, mon coeur en berne se gonfle de joie. Oui, c'est Noël, et nous avons la chance d'avoir reçu cette Bonne Nouvelle !! Cette joie qui nous est donnée, gratuitement, sans attendre de retour, par les plus petits, elle est là, à portée de main, à portée de coeur !

Bonne Nouvelle... pour tous les peuples ! Et c'est à nous qu'il incombe de la propager...