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mardi 21 février 2012

Laissez moi croire !

Y'en a marre. Ok, dans nos contrées au catholicisme culturel à défaut d'être cultuel, nous ne risquons pas notre vie. N'en déplaise à certains qui aimeraient peut-être figurer en ce martyrologe, en d'autres lieux, d'autres temps, être chrétien signifiait prendre de gros risques. Plus maintenant, soit.

Est-ce que pour autant, je devrais sacrifier à l'athéisme d'Etat ? Sous prétexte que je veux vivre ma foi, dois-je subir sans rien dire les sarcasmes, les rires de mes proches, qui disent volontiers par ailleurs qu'ils "respectent" mes croyances ? Je veux préserver le temps que je consacre à ma pratique religieuse. Faire des concessions sur le partage biblique du jeudi soir, l'adoration du vendredi, le culte du dimanche... Ca finit par peser.

Oui, j'ai envie d'entrer dans une église, même cinq ou dix minutes, pour contempler les vitraux, prier, savourer le silence. Découvrir une histoire, fermer les yeux et se laisser habiter...

A la veille de l'entrée en Carême, je rêve d'une retraite, quelques jours. Pas une fuite[1] mais une plongée dans une source d'eau fraîche. Comme par immersion, laisser les bruits de l'extérieur parvenir étouffés, un murmure qui laisse la place aux chants, à la nature, au rythme des saisons... à la Parole.

Comme le père désespéré de cet enfant, dans l'évangile d'hier[2], je voudrais crier "Je crois, viens au secours de mon manque de foi !"

PS : Voilà trois ans que je vous abreuve de mes incertitudes, mes pas balbutiants en théologie, ma fierté d'avoir choisi le Christ pour modèle... Un peu de lassitude ? Il est possible que cela se voie...

PPS : J'ai validé le second module d'Ancien Testament... La suite commence ce vendredi. Pour la psycho... Rendez-vous en mai.

Notes

[1] Zabou l'a si bien dit...

[2] Marc 9, 14-29

lundi 07 novembre 2011

Y'a plus de saisons !!

Ce matin, en arrivant à l'entrée de la tour de bureaux où je travaille, ma première pensée fut de me questionner sur la structure de métal et de verre posée devant la porte. Puis de visualiser la forme de sapin stylisée, et d'esquisser un sourire : quoi que de très normal de préparer les décorations lumineuses, les entreprises qui s'en occupent vont avoir fort à faire dans le mois qui arrive... Dans ma ville, les décos sont déjà en place, comme des témoins de la fête qui va arriver, discrètes car restant éteintes pour l'instant.

Je passe la porte et mon sourire se fige, mes yeux s'agrandissent de stupeur. Machinalement je me remémore la date d'aujourd'hui, oui, on est bien le sept novembre, soit sept semaines avant Noël... Et le hall est rempli de lumières scintillantes, comme si Noël était demain !! Alors je repense aux catalogues de jouets et aux tracts publicitaires qui prédisent déjà "les fêtes" et s'accumulent depuis une semaine ou deux dans ma boîte aux lettres... Aux trois personnes qui m'ont déjà demandé "mes listes" pour pouvoir acheter les cadeaux "pas trop au dernier moment, tu comprends"...

Il y a quinze ans, on se moquait de ma grand-mère qui s'y prenait deux mois à l'avance pour les cadeaux de Noël, mais il semblerait que tout le monde soit devenu fou. L'Avent, c'est quatre semaines de veille, de préparation matérielle mais surtout spirituelle. Quel est le but de tout ce remue-ménage ? Faire acheter plus que d'habitude ? Annoncer deux fois plus à l'avance fera-t-il acheter deux fois plus aux consommateurs ? Faut-il faire oublier la crise avec les paillettes et les lumières ?

Mais, plus que l'appât du gain, c'est la déconnexion avec les valeurs de base de Noël dans notre société aux origines judéo-chrétiennes qui m'inquiète. Il y a vingt ans, le grand déballage publicitaire de Noël débutait à la première semaine de l'Avent. Cela avait un sens, quelque part, on associait les préparatifs matériels au chemin de prière qui menait à la venue du Sauveur. Aujourd'hui, les images populaires de Noël sont le sapin, les cadeaux et l'orgie de nourriture qui va avec. Plus de crèche, aussi kitsch puisse-t-elle être[1], le petit Jésus est passé aux oubliettes...

Quel sens, nous chrétiens, allons-nous donner à Noël cette année ? "Veillez, car vous ne connaissez ni le jour, ni l'heure" disait l'évangile d'hier. Notre heure est-elle venue de mettre un peu d'espérance, mais aussi de patience dans le coeur de nos frères ?[2]

Notes

[1] La "foi du charbonnier", vous savez ?

[2] Du coup, j'ai aussi pensé à une carte d'Israël en guise de calendrier de l'Avent, avec deux petits ânes pour mes deux filles, un portant Jésus, l'autre Marie, en route de Nazareth vers Bethléem...

vendredi 29 octobre 2010

Ras le bol

Ca arrive, sans prévenir. Comme un mauvais rêve dont on aimerait bien pouvoir se réveiller en sursaut, et pousser un soupir de soulagement. Comme une impression de déjà vu, un malaise déjà vécu qu'on sent poindre, sans y croire encore.

Et pourtant, la seconde d'après, se rendre à l'évidence : ben non, il n'est plus là, le vélo sagement attaché, m'attendant avec siège enfant et casques, pour me ramener à la maison, la puce sur le porte-bagage. Plus rien, aucune trace, comme s'il n'avait jamais été là.

Alors, mon esprit oscille entre "Ducon !" et "que vienne ton règne"... Ce n'est que du matériel, et déjà je planifie les étapes : rentrer à pied d'abord (et faire subir à ma puce un trajet un peu long pour des petites jambes de quatre ans), puis porter plainte même si c'est juste pour la forme, et puis racheter... Il faudra trouver le temps dans mes journées chargées, pour ça aussi. Je n'en avais pas besoin !

Mais ce n'est pas "que" des objets. C'est mon moyen de transport, le plus efficace et simple en agglomération, c'est mon moyen d'évasion, mon défouloir et mon loisir aussi. C'est surtout le deuxième qu'on me vole, ajouté au cambriolage il y a quelques mois... Et tout cela, c'est un peu usant.

Ca touche, au fond, là, même si je voudrais bien faire semblant de ne pas le voir, de passer l'éponge aussi vite que je remplacerai ce vélo... Plus que l'objet auquel je ne m'attache pas tant que ça, c'est l'intention qui compte. Il y a le Mal, celui qui fait les grandes tragédies, qui ne se guérit que sur plusieurs années, voire jamais. Et puis il y a le mal du quotidien, celui qu'on voudrait faire paraître insignifiant, celui dont on dit que ce n'est pas grave, que plaie d'argent n'est pas mortelle... Pas mortelle, non. Juste fatigant, psychologiquement.