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vendredi 29 octobre 2010

Ras le bol

Ca arrive, sans prévenir. Comme un mauvais rêve dont on aimerait bien pouvoir se réveiller en sursaut, et pousser un soupir de soulagement. Comme une impression de déjà vu, un malaise déjà vécu qu'on sent poindre, sans y croire encore.

Et pourtant, la seconde d'après, se rendre à l'évidence : ben non, il n'est plus là, le vélo sagement attaché, m'attendant avec siège enfant et casques, pour me ramener à la maison, la puce sur le porte-bagage. Plus rien, aucune trace, comme s'il n'avait jamais été là.

Alors, mon esprit oscille entre "Ducon !" et "que vienne ton règne"... Ce n'est que du matériel, et déjà je planifie les étapes : rentrer à pied d'abord (et faire subir à ma puce un trajet un peu long pour des petites jambes de quatre ans), puis porter plainte même si c'est juste pour la forme, et puis racheter... Il faudra trouver le temps dans mes journées chargées, pour ça aussi. Je n'en avais pas besoin !

Mais ce n'est pas "que" des objets. C'est mon moyen de transport, le plus efficace et simple en agglomération, c'est mon moyen d'évasion, mon défouloir et mon loisir aussi. C'est surtout le deuxième qu'on me vole, ajouté au cambriolage il y a quelques mois... Et tout cela, c'est un peu usant.

Ca touche, au fond, là, même si je voudrais bien faire semblant de ne pas le voir, de passer l'éponge aussi vite que je remplacerai ce vélo... Plus que l'objet auquel je ne m'attache pas tant que ça, c'est l'intention qui compte. Il y a le Mal, celui qui fait les grandes tragédies, qui ne se guérit que sur plusieurs années, voire jamais. Et puis il y a le mal du quotidien, celui qu'on voudrait faire paraître insignifiant, celui dont on dit que ce n'est pas grave, que plaie d'argent n'est pas mortelle... Pas mortelle, non. Juste fatigant, psychologiquement.

vendredi 09 octobre 2009

A bout de bras...

C'était il y a onze ans. Je venais de passer mon bac, elle était déjà en études supérieures. De formation plutôt littéraire, elle s'engageait dans une voie scientifique. Courageuse, opiniâtre, elle savait qu'elle débutait une longue route, semée d'embûches, et ce d'autant plus qu'elle n'est pas française. Je l'ai aidée, du mieux que je pouvais, pour combler son retard en maths.

Elle a tout affronté. La solitude, les moqueries, la méconnaissance de la langue, les paperasseries administratives infligées aux étrangers, l'éloignement de sa famille, le découragement. Vaille que vaille, elle a persévéré, a passé ses diplômes universitaires, cherché une thèse et la structure correspondante qui voudrait bien l'accueillir. Elle n'a pas pu vivre sa foi, les orthodoxes étant encore plus minoritaires que les protestants en France ; une foi qu'elle a reçue en cachette, car interdite dans l'ancien bloc soviétique... Elle a parfois eu des mots avec son frère, installé en Angleterre, a eu quelques moments de répit, en été, lorsqu'elle pouvait rentrer quelques semaines chez elle, au bord de la Méditerranée. Elle a enchaîné les familles d'accueil, des logements parfois vétustes, enduré un train de vie toujours limité par des ressources restreintes. Elle a accompagné le passage de sa mère "de l'autre côté", à quelques jours de son anniversaire. Elle a dénoncé les abus d'un système exploitant les thésards, sans se rendre compte que sa soif de justice lui vaudrait des pressions et des chantages.

Il y a un an, elle pensait voir le bout de ses peines. Nous sommes allés en famille à Strasbourg, pour l'encourager lors de sa soutenance de thèse, brillamment réussie : elle est maintenant docteur en biochimie moléculaire.

Mais ce n'était pas terminé. Il lui fallait courir de nouveau, après un poste de travail cette fois. Reprendre son bâton de pèlerin, se faire valoir auprès des employeurs potentiels, faire jouer ses précédentes expériences, ne pas se décourager après les entretiens ratés, l'absence de suite aux candidatures, les refus...

Lorsqu'elle a enfin trouvé un poste en Angleterre, il lui a fallu s'adapter à une autre langue étrangère au quotidien, entrer dans le monde du travail, rejoindre une nouvelle équipe, tenter de ne pas avoir d'a priori sur ses relations avec ses collègues. Aujourd'hui, elle est au bout du rouleau. Elle se sent dépassée, épuisée, isolée, faible, honteuse de ne plus avoir la pêche, de confier sa peine à des amis avec qui elle voudrait au contraire être joyeuse, n'avoir que de bonnes nouvelles à annoncer !

Alors, ce soir, en déposant ma semaine au pied de la croix, je sais qui je vais Lui demander de porter...

jeudi 18 juin 2009

Coup de barre

Un nouveau poste au boulot, avec de nouveaux coéquipiers, et beaucoup de nouvelles connaissances à acquérir. Dérouiller mon anglais n'est pas évident, après 6 ans de grève des neurones...

Des doutes sur mes capacités, sur moi, mon parcours. Sur ma foi, aussi : quel est mon appel ? Quel chemin je veux vraiment emprunter ? Faut-il que je continue à me battre, à essayer de dialoguer, d'être pédagogue ?

Une grosse fatigue physique, qui n'arrange rien. Mon dernier don du sang a révélé une anémie, je dois faire des analyses complémentaires...

Bref. Chers lecteurs, je vous prie de m'excuser si je peine à alimenter ce blog. J'espère vous revenir bientôt en meilleure forme !