Aujourd'hui encore, de belles rencontres, même si je n'ai pas vraiment eu le temps de profiter des activités du rassemblement. En venant ici, je ne m'attendais pas à vivre la fête à plein temps, mais je ne pensais pas non plus que je n'aurais même pas le loisir de participer au culte de la journée... Heureusement que d'autres ont pu y assister, et me raconter la prédication sur le texte du jour : avoir les armes pour proclamer la Bonne Nouvelle (Ephésiens 6, 10-18). J'ai hérité, sur les petites cartes illustrées qui nous étaient distribuées, du casque du salut...
Le thème du jour était "le monde est à nous", avec le point d'orgue sur les deux thèmes de la solidarité et de l'écologie. Deux villages étaient organisés : le village des solidarités, qui regroupait beaucoup d'associations confessionnelles ; et le village de la Terre, où étaient invités un certain nombre de professionnels de l'écologie et du développement durable.
Le village des solidarités permettait de se sensibiliser à différents types de vulnérabilités, de publics en souffrance : handicapés, prisonniers d'opinion (religieuse), personnes âgées, malades du SIDA ou séropositifs, milieux pauvres, personnes exilées et/ou demandant asile... Toutes les associations présentes ont mis l'accent sur la valeur des relations humaines, l'importance de considérer l'autre comme son égal. "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".
Le village de la Terre, organisé par les scouts unionistes, mettait l'accent sur l'écologie et la nécessité d'adapter nos activités pour éviter de mettre en péril la création que Dieu nous a donnée... Camps écolos, maison durable, promotion du tramway suspendu, recyclage des déchets, autant de preuves d'imagination de ce qu'il est possible de développer pour maintenir notre habitat, notre maison, le don qui nous a été fait.
La vie d'organisateur n'est pas chose facile... En début d'après-midi, après avoir passé la matinée à gérer des soucis d'hébergement et de clés (retrouver les portes de trois clés orphelines, par exemple), la toubib m'a trouvé un air fatigué, et m'a ordonné de faire une sieste... Puis c'était reparti sur les chapeaux de roues : organiser le retour des clés pour le départ de demain, trouver des renforts, afficher les consignes, s'assurer que tout le monde sera à l'heure à son poste...
Lorsqu'enfin j'ai pu souffler, c'est pour sentir les questions revenir en force dans ma tête... Je fais des lapsus révélateurs : "Pasteur, pourquoi pas ?" devient "Pourquoi pas moi ?" et le sous-titre des clips diffusés dans le rassemblement, "Pasteur, un métier qui a du sens" est devenu dans mes pensées "donner du sens à ma vie"...
Cet après-midi, avant de m'endormir, j'ai voulu entrer en prière. J'ai demandé à Dieu "Montre-moi le chemin... C'est vraiment ce que tu attends de moi ?" puis j'ai pensé "A quoi ça sert que tu me montres le chemin, si je persiste à ne pas ouvrir les yeux ?". Comment savoir si je suis dans une impasse ou si j'ai juste mis mes mains devant mes yeux pour éviter de voir quelque chose qui m'effraie ?
Demain, c'est déjà la fin du rassemblement. C'est passé très vite, c'était très fort, très vivant... Je crois que j'aurai quelques regrets. Mais ils passeront sûrement vite : il faudra tout ranger avant de partir nous-mêmes !