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lundi 30 janvier 2012

Unité et unions

C'était une nouvelle semaine de prière pour l'Unité. Il y a eu des temps de célébration ensemble. Des prières, bien sûr, des textes, des réflexions. C'était beau, d'avoir préparé ensemble, d'alterner les interventions, d'écouter la façon de croire de nos voisins. C'est toujours une grande joie de pouvoir louer, chanter ensemble, prier avec les mêmes mots. Nous avons réellement des raisons de louer Dieu pour tout ce que nous avons vécu dans cette semaine. Et quoi de plus important pour des chrétiens que d'unir leurs voix vers le Seigneur ?

Pourtant... C'était chouette d'être ensemble dans cette petite église, un peu froide mais simple et propice au recueillement ; mais les larmes me sont montées aux yeux quand même. Pendant que chacun prenait la parole pour louer ces prières pendant la semaine, pour confier aux uns, aux autres et à Dieu tel ou telle amie, collègue, enfant, ma gorge s'est serrée. Il paraît qu'il est temps de passer d'un oecuménisme de courtoisie à un oecuménisme de dialogue... Mais on en est tellement loin !! Il est où, le dialogue, quand on va écouter les autres une fois par an pour se donner bonne conscience ? Où se cache-t-il, le dialogue, quand les familles qui souhaitent garder vivantes leurs traditions, plutôt que d'en laisser une prendre le pas sur l'autre, ne peuvent toujours le faire que dans la douleur d'une séparation ? Où est l'Unité lorsqu'on ne leur permet pas l'union dans ce que le christianisme a fondé de plus beau[1] ? J'ai réalisé que l'oecuménisme qui se passe dans les paroisses n'est pas celui auquel je peux participer. On ne nourrit pas de la même façon un affamé et quelqu'un qui mange plus qu'à satiété.

Et aussi... ces pépites d'espoir. Deux Eglises, déjà en communion sur certains points, et qui préparent pour 2013 une véritable Eglise Unie. Le processus est long, difficile. Il doit ménager les sensibilités de chacun. Il met à nu les souffrances, les craintes, les rancoeurs, les réactions vives jusque là enfouies, les incompréhensions. Face à tout cela il y a des gens qui y croient, et qui déploient des trésors de patience, de dialogue, d'explication, de débats... Pour que finalement chaque personne trouve sa place, avec sa foi, son parcours, son envie de prier, de faire le chemin vers Dieu, dans cette nouvelle Eglise, qui ne sera pas forcément meilleure, mais davantage une, sainte, catholique[2] et apostolique !

Notes

[1] Oui, je parle bien de la communion

[2] mais, hélas, pas encore romaine

lundi 29 août 2011

Taizé - Carnet de voyage - Teasing

Ce furent trois jours denses. Pleins. De joie, de soleil, de sécheresse, de prière, de larmes, de pluie, de déceptions, de chants, de clins Dieu, de nuages, de pas, de communion !

Au coeur de plus de deux mille cinq cents de mes frères et soeurs, j'ai vécu l'Eglise... Celle du Christ ressuscité. Dans un tel esprit d'union, de communion... Celui que j'y ai toujours retrouvé. Celui qui fait, qu'à Taizé plus qu'ailleurs, je me sens véritablement chez moi. Ce que frère Roger a déjà exprimé, bien avant moi :

Marqué par le témoignage de vie de ma grand-mère, j’ai trouvé à sa suite ma propre identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le Mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque.

Pas de conversion sinon celle du coeur, pas d'autre union que celle au Christ ressuscité.

mercredi 10 août 2011

Appel...

Ce soir, sur un "réseau social"[1] bien connu, une proposition, disons... peu courante !

Je propose un deal à qui veut, là maintenant : je lui offre la Sainte Messe, et on m'offre à dîner. Vous êtes grave gagnants, en plus !

Une petite voix dans ma tête me disait "c'est l'occasion ou jamais de parer à l'improviste à un agenda plus que chargé !"... S'ensuivirent quelques mots, un coup de téléphone, un rendez-vous.

Et nous voilà à trois, au pied du tabernacle, à célébrer la messe par ce soir de vacances[2]. Si je ne craignais pas à la fois de rendre confus mes lecteurs non anglophones et de faire de la publicité, je dirais bien "Priceless" ![3] Quel bonheur de pouvoir ainsi participer ! Première fois pour moi que je voyais le prêtre célébrer face au tabernacle, dos à nous donc... Et non, ça ne me choque même pas, contrairement à ce que j'aurais pu imaginer. Puisqu'on célèbre le mystère du Christ, ensemble, c'est juste une autre façon de faire. Même si c'est surprenant de ne pas voir la consécration, je l'ai ressentie en plein cœur... et reçu la bénédiction, vécu la communion fraternelle avec autant de désir qu'à chaque fois.

Nourritures partagées, offertes, échanges, rires, amitié... Oui, il valait vraiment le coup ce deal ! On remet ça quand tu veux ! ;)

Notes

[1] Non mais sérieusement, relisez l'expression... Tout le monde comprend mais ça ne veut rien dire, on est d'accord ?!

[2] ... et d'avant JMJ ; mais faut-il encore le préciser ?

[3] Cela n'a pas de prix !

vendredi 04 mars 2011

En express

Un très court billet pour vous dire que je ne vous oublie pas, chers lecteurs (sans oublier les lectrices), mais que les journées ne font que 24h et que je passe des moments sur des choses passionnantes :

  • trois jours de colloque sur le thème de la famille
  • une conférence du vicaire de ma paroisse, spécialiste en bioéthique, sur les dernières lois votées il y a quelques jours. Il se trouve que cela fait quelque temps que j'aimerais trouver une façon de m'exprimer sur la bioéthique mais que je crains de ne pas avoir suffisamment de sang-froid pour le faire objectivement...
  • une icône en cours dont j'ai promis de vous faire partager l'avancement !

Bref. Que de sujets, que j'aimerais partager avec vous mais où le temps me manque parfois...

dimanche 02 janvier 2011

Courte pause et quelques souhaits

Dans ce moment de passage d'une année à une autre[1], c'est l'heure des souhaits, et cette étape, qui peut paraître fastidieuse, permet aussi de penser à tous ceux qui ont marqué ma vie, de près ou de loin, et qui ont jalonné mon parcours d'autant d'étapes plus ou moins décisives.

Certaines de ces personnes sont très proches de moi, d'autres plus éloignées, par l'espace ou le temps, par les conditions de vie ou simplement le chemin de chacun vers des horizons différents.

En premier lieu je pense à ma famille. Ceux qui m'ont fait grandir et à qui je dois tant, aussi bien spirituellement et moralement que physiquement et pratiquement. Et aussi la famille que je construis : ma chère et tendre moitié qui me soutient sans faillir, dans tous les domaines, depuis plus de dix ans, et ce même dans les moments où je m'avère particulièrement insupportable ; et mes filles qui m'épuisent par leur énergie, et me donnent le sourire par leurs progrès incessants !

Je ne peux décemment pas passer sous silence celle qui est devenue ma mère spirituelle[2]. D'une discrétion et d'un soutien sans faille, m'accompagnant quotidiennement dans la prière et ne refusant jamais de répondre à mes questions, elle me replace continuellement sur les pas du Seigneur, sur le chemin où Il me guide. Elle vient à la suite de quelques autres, qui m'ont tant apporté et que j'ai si peu ou mal remerciées...

Il y a tous les amis, croyants ou non... Ceux que je côtoie tous les jours au bureau, à la paroisse, dont j'oublie parfois qu'ils sont là tellement leur présence est évidente ; ceux dont je reçois des nouvelles de temps en temps, que je vois progresser dans leur vie, et ceux que j'ai perdu de vue ; ceux que j'ai gardés et ceux que mes choix de vie ont laissé sur le côté ; ceux qui reparaissent et ceux dont le nom me parvient une dernière fois... trop tard.

Il y a cette amie très chère, qui m'a fait cet inestimable cadeau : elle m'a demandé de prendre son fils pour filleul, de l'accompagner dans sa future vie de chrétien... Quelle belle responsabilité, quelle joie ! Ce sera en mars prochain...

Cette autre amie, que mon cœur voyait mais dont ma raison peinait à croire l'amitié possible, m'a été révélée par quelques jours à Genève, aussi intenses dans les études que dans la foi et les émotions... Camarade d'études, mais surtout compagne de route, sœur dans la prière, magnifique découverte, trésor à partager !

Sans oublier ce réseau, aussi réel que virtuel, de blogs... Sacristains, Oratoire, diacres, prêtres, pasteurs, petits riens ou grands journalistes, jeunes enthousiastes ou parents patients, tous les amis que l'on rencontre au gré de la toile et que l'on finit par connaître sans les avoir vus ! Amis blogueurs, que j'aime à vous lire, à me nourrir de vos textes, de vos photos dans mes prières, de vos prédications, réflexions, de votre humour et de votre gravité...

Et bien sûr mes lecteurs... Ceux (et celles !) qui laissent quelques traces de leur passage, et ceux, bien plus nombreux et silencieux, qui je l'espère, tirent quelque chose de bon de leur yeux posés sur l'une de ces pages...

A toutes ces personnes, qui me liront peut-être, qui se reconnaîtront ou non, je voudrais dire un grand merci et souhaiter simplement une belle et sainte année 2011.

Notes

[1] même si les années civiles et liturgiques ne coïncident pas tout à fait

[2] si tant est que cette expression recouvre ce qu'elle représente pour moi

dimanche 26 décembre 2010

En famille

Noël est déjà hier, des morceaux de papier cadeau et des chocolats traînent encore çà et là... Et c'est déjà dimanche... Retour dans le temps (presque) ordinaire, fête de la Sainte Famille... Ou comment partager ensemble la grâce de l'Incarnation...

Crèche

Temps de grâce, temps de méditation, temps d'humilité... Qui sommes-nous, pour que Dieu prenne ainsi soin de nous ? "Qu'est l'homme, pour que tu penses à lui ?"[1]

Temps de louange, de reconnaissance, de joie, d'amour partagé, de chaleur intérieure quand les températures extérieures tombent sous zéro...

Temps de calme et d'adoration... finalement, sil "n'y avait plus de place à l'auberge", c'était peut-être pas plus mal ? Une famille naissante, qui se construit, loin de l'agitation et du bruit d'un hébergement comble...

Temps d'aujourd'hui, joies et peines des familles... Familles unies, mais aussi familles "monoparentales" comme on dit, familles recomposées où l'on essaie de bâtir du neuf par delà les déchirures... Prier pour que nous soyons toujours en mesure d'écouter l'Esprit, au cœur de nos familles ; apaiser les divisions, comprendre chacun ; accueillir la grâce d'un pardon ; partager, toujours, la joie des plus petits.

Notes

[1] Psaume 8, 5

jeudi 12 août 2010

Famille dé- puis re-composée

Plus de vingt-cinq ans de mariage. Et puis, un jour, la rupture. Celle que (presque) personne ne pressentait. De la souffrance, partout, de celle qui déchire et qu'on croit ne jamais pouvoir surmonter. Le tourbillon manque d'emporter avec lui les esquifs qui s'approchent d'un peu trop près, s'inquiétant pour les êtres qui surnagent au cœur du maelström.

La tempête s'apaise, peu à peu. On prend des nouvelles, régulièrement, en essayant de rester en douceur, ne pas retourner involontairement le couteau dans la plaie, pas encore cicatrisée. Et puis, un jour, timidement : "J'ai retrouvé quelqu'un".

Rencontre. La famille éclatée a changé de visage, est devenue famille "recomposée". Des inconnus sont devenus presque frères par la volonté de deux personnes. Comme dans une vraie fratrie, on ne choisit pas : il faut apprendre à se connaître, se côtoyer, et espérer s'apprécier. Étrangement, les épreuves et les joies se partagent presque aussi facilement, même si on s'attache à rester à distance, se dire qu'on n'a rien en commun avec cette nouvelle famille. Les attaches prennent, au fil des ans.

L'Eglise est-elle comparable à une grande famille à l'histoire particulièrement houleuse ? Il y a eu les guerres de religions, dont les familles françaises portent encore parfois la trace dans leur généalogie... Aujourd'hui, nous convenons être frères entre confessions, mais nous ne voulons pas changer notre façon de nous comporter les uns par rapport aux autres. L'œcuménisme n'est pas se fonder tous dans le même moule : on ne demande pas à des frères de devenir des clones ! Mais ne serait-ce pas normal, pour une grande famille, de se retrouver à l'occasion autour d'un repas ?

lundi 02 août 2010

Communion familiale ?

Un déjeuner de famille est, chez moi, parfois l'occasion de débats plus ou moins houleux sur l'oecuménisme... Quatre générations de cohabitation catholico-protestante génèrent autant de heurts que de réconciliations, d'épisodes choquants ou déstabilisants que de bonnes surprises, d'incompréhension que d'explications... Dans les différents couples mixtes, et chez les enfants devenus "mélanges" (ma génération), une hypersensibilité s'est développée, nous sommes des écorchés vifs, réagissons au quart de tour sur toutes les questions épineuses, la plus symptomatique et symbolique étant (l'aurez-vous deviné, lecteurs de ce blogs ?) l'intercommunion. Qu'on l'appelle ainsi, qu'on lui préfère le nom d'accueil eucharistique, accueil à la Cène, la controverse est toujours la même et l'impression d'injustice et d'intolérance toujours dans le même sens...

Chacun y va de son anecdote[1], généralement des refus d'accueil eucharistique, ou de mariage oecuménique. Extraits :

Lors de la préparation à la première communion de sa fille, ma tante (protestante) va demander au prêtre de la paroisse si elle pourra communier, de façon exceptionnelle. Réponse du prêtre : "Ah ? Vous vous sentez donc davantage catholique que protestante ?". Interloquée, ma tante n'a pas poussé plus loin la tentative de dialogue.

Un couple mixte souhaite préparer et célébrer son mariage de manière oecuménique. Lors de la rencontre avec le prêtre, celui-ci leur dit "Il n'existe pas de mariage oecuménique. Soit vous faites un mariage catholique et le pasteur n'a pas son mot à dire, soit vous vous mariez au temple et j'y assisterai en civil[2]." Le couple, choqué par cette réaction, a laissé tomber l'idée d'un mariage oecuménique et s'est marié au temple.

Pour le baptême de Nathalie, le refus d'accueil eucharistique nous a été signifié, après maints rebonds, par le prêtre qui allait présider la cérémonie, en ces termes : "Je ne peux pas désobéir à mon évêque." Si la déception était au rendez-vous, c'était autant celle du refus du dialogue que celle de la réponse négative.

Les exemples pourraient être multipliés. L'Eglise catholique y apparaît toujours comme le "méchant" intolérant qui ferme systématiquement ses portes. En tant que "mélange", je souffre autant de voir les refus de l'Eglise catholique[3] que de la voir stigmatisée. Moi aussi, j'ai les nerfs à fleur de peau. Mais je voudrais tellement que tout le monde soit capable de passer par dessus ces réactions épidermiques ! Mon prof de théologie oecuménique ne s'y est pas trompé : lors de notre entretien pour valider le module, il a évoqué cette volonté de "passer par dessus". Non pas effacer, niveler, mais aller plus loin.

La théologie permet de percevoir différemment les points de divergence ; le cours de théologie oecuménique, en particulier[4], donne des bases pour comprendre chaque partie et construire quelque chose de plus fort que toutes nos oppositions, batailles, rancoeurs... Le chemin est probablement long, les explications nécessaires, les assouplissements difficiles. Mais je veux y croire.

Notes

[1] y compris mon grand-père, qui nous raconte (rien à voir avec la communion, mais c'est tellement... pittoresque, voire anachronique !) qu'une catholique venue un jour assister au culte, demanda ensuite au pasteur de se déchausser... pour voir s'il n'avait pas des pieds de bouc !

[2] NDLR : sous-entendu, "même pas en clergyman", alors qu'il le porte habituellement

[3] même si j'en comprends la logique

[4] proposé justement cette année, hasard ou... ? ;)

mercredi 14 juillet 2010

Familles, je vous haime

Famille aimée, famille haïe...
Famille qui comprend trop bien... Famille qui ne comprend rien ?

Evolutions, amour, rejet, jalousies, dialogue de sourds, déchéance, faux procès et vrais pardons, quiproquos et guerres rangées... Une famille est un microcosme, une société en miniature où les lois ne sont écrites nulle part, où le prix de chaque chose, de chaque relation, de chaque souvenir se compte davantage en émotions qu'en argent comptant. Enfin, en apparence... La mémoire est l'outil essentiel, le temps est tantôt le meilleur ami, tantôt un ennemi...

Difficultés de familles dissemblables, réunies par un mariage... Cultures et milieux différents, coutumes différentes ; ce qui paraît évident n'est pas exprimé, mais n'est précisément pas si évident pour un interlocuteur étranger aux traditions familiales ! Et quand il s'agit de religion... Confessions différentes, l'histoire familiale rejoint l'Histoire. De génération en génération, les relations entre Eglises, entre fidèles, entre fidèles et leurs Eglises évoluent. Mais parfois les rancoeurs restent. Et les générations "mixtes" comme la mienne doivent lutter contre les préjugés. Comment expliquer à Mamie (catholique) que si l'on a fait une confirmation protestante, on ne croit pas pour autant que son pélerinage à Lourdes ne vaut rien ? Comment dire à Maman (protestante) que si, si, il y a encore aujourd'hui des hommes qui pensent à la prêtrise et que non, ce n'est pas forcément complètement facho, pas plus que le Pape ?

"Qui est ma mère, qui sont mes frères ?" disait Jésus (Marc 3, 33 ; Matthieu 12, 48). Parfois je dirais bien la même chose. En ce moment, la question à la mode, c'est "fais-tu des études de théologie pour être pasteur?". Comment répondre ? Je crois que j'aimerais bien, oui. Mais comment avoir l'assurance d'un appel ? Comment dire que cette question n'a pas de réponse, en tout cas pas de réponse précise pour l'instant ? Et puis, cela suscite de tels émois... Je comprends la solitude et l'hésitation de jeunes hommes qui souhaitent s'engager dans la prêtrise mais craignent la réaction de leur entourage... Amis, priez pour les vocations : pour que les familles aient le courage d'accepter les vocations parmi elles...

samedi 05 juin 2010

Comment vivre l'oecuménisme ?

Quand on parle d'oecuménisme, il y a plusieurs aspects (et autant de définitions que de personnes qui en parlent, mais c'est une autre histoire). La théologie d'abord, qui considère les tenants et les aboutissants de la situation actuelle, qui analyse les défis, les enjeux de notre temps, les progrès déjà faits, pour essayer d'aller de l'avant, de faire un pas de plus sur un chemin vers l'unité. C'est ce qui s'enseigne en fac de théo, mais qui est sans doute aussi ardu à enseigner qu'à apprendre...

Et puis il y a la pratique. La "vraie vie"... Hier soir, dans ma paroisse, se rassemblait un groupe oecuménique, au sein duquel se trouvaient des catholiques, des anglicans, des réformés. Un chant pour se mettre en condition (physique et spirituelle), la lecture d'un texte de la Bible (en l'occurrence le psaume 42), une discussion (souvent animée, parfois contradictoire mais toujours intéressante), puis un moment de partage autour d'un repas. J'apprécie beaucoup ce groupe et l'esprit qui y règne. C'est ouvert, chaleureux, on s'y sent un peu comme chez soi, d'où qu'on vienne, car les sourires et l'écoute sont présents en permanence. La parole y est libre, loin d'une morale qui pourrait paraître surannée ou des contraintes du quotidien, très loin des querelles de chapelle et encore plus loin des points d'achoppement théologiques.

Mais... il y a un "mais". Ce groupe existe depuis plus de trente ans. Les mêmes habitués s'y retrouvent et se sont vus vieillir ensemble. La technique de partage autour d'un texte biblique a été éprouvée et approuvée. C'est sans doute ce qui en fait l'esprit "famille". Le seul bémol, c'est que les membres ont aujourd'hui pour la plupart plus de soixante ans. Ils ont vu, vécu Vatican II en direct, profité du vent d'oecuménisme et de fraternité qui a soufflé à ce moment. Ils se sont rendus compte que partager la Bible, discuter autour de ces textes fondateurs, c'était fonder les bases pour commencer un chemin côte à côte. Mais ce groupe est resté figé dans cette réalité. Aujourd'hui, il existe une autre situation : la mienne et celle de milliers d'autres couples mixtes ou d'enfants "mélanges". Les questions ne sont plus vraiment celle de partager un texte fondateur ; c'est désormais acquis. Les questions aujourd'hui dans les familles mixtes sont celles du mariage, du baptême, de l'éducation des enfants, et d'un accueil à la même communion, qu'on l'appelle eucharistie, sainte cène ou qu'on imagine un sacrement nouveau...

Les Eglises ne sont pas très "chaudes" pour répondre à ce genre de questionnement. Dixit le curé de ma paroisse : "on veut bien participer, pas proposer". Partager sur la Bible ensemble, c'est très bien. Pour le reste, à chacun de galérer, trouver ses réponses tout seul en fonction des discours des uns et des autres (pas forcément les mêmes d'un pasteur à l'autre, d'un prêtre à l'autre, d'un évêque à l'autre...). Oui, j'aime l'esprit de grande famille de ce groupe d'anciens très chaleureux. Mais parfois, j'aimerais bien qu'on débatte un peu sur d'autres questions, dont je sais qu'elles se posent aussi à d'autres familles de nos paroisses...

jeudi 03 septembre 2009

Rentrer, c'est...

Retrouver son environnement. Pour avoir la joie de revenir, rien de tel que de partir, s'évader, voir autre chose ! Changer d'univers pour changer de regard, puis se retourner et observer la vue nouvelle... Du coup, je vois le chemin parcouru, le travail qui reste à faire. Les bonnes résolutions se formulent toutes seules, sans que j'aie besoin d'y réfléchir. Bien mieux que les festivités du nouvel an, les vacances permettent de faire le ménage, mettre son esprit à neuf, faire le point sur ses priorités, les réordonner si besoin. Vous connaissez l'histoire des cailloux mis avant le sable pour remplir le seau ? C'est le moment rêvé pour vider le seau et le réorganiser, songer aux gros cailloux à loger au fond, en profiter pour vider des gravillons ou du sable pour faire un peu de place à la jolie pierre, là sur le côté, qui me tenait à coeur mais pour lequel il ne restait plus d'espace...

Réfréner l'angoisse, le stress... Les parisiens me comprendront sans doute ; depuis dix jours, on sent approcher la rentrée, par tous ses effets négatifs : moins de tongs, de shorts et de chemisettes dans les transports en commun, place aux costumes-cravattes, aux tailleurs... La mallette a remplacé le sac à dos et les places assises deviennent chères ; les sourires des touristes ont disparu pour les grises mines peu réveillées des travailleurs du matin. Et surtout, tout le monde s'est remis au travail, les délais se font plus pressants et les supérieurs exigeants.

Reprendre des habitudes. La routine a quelque chose de rassurant, elle permet d'avoir des repères, d'acquérir des automatismes qui nous rendent plus efficaces sur certains domaines. C'est un cadre sur lequel je peux improviser selon mon humeur ; c'est apaisant, même si je me rends compte que parfois cette routine me piège, ces gestes répétés me trahissent. Les habitudes, c'est bien, et changer de temps en temps, ça permet de garder l'esprit alerte. Je parle autant en termes de vie quotidienne au bureau, à la maison, qu'en approche spirituelle : les prières répétées, les chants aident à entrer en méditation. Mais la répétition peut me faire oublier ce pour quoi je prie : de temps en temps, j'aime changer de prière, de textes, pour me recentrer sur mon coeur à coeur avec Dieu, ne pas me laisser aller à la bonne conscience de la prière vide.

Rejoindre ses amis. J'aime partir, découvrir de nouvelles têtes, revoir des anciens, appréhender des caractères dans un contexte inhabituel. La rentrée, c'est aussi la reprise des activités, les retrouvailles. Redécouvrir ceux que l'on croyait connaître, discuter sur de nouveaux sujets, se raconter ses souvenirs, ses émotions... Voir aussi la transformation apportée par une expérience particulière, un visage qui s'éclaire rien qu'au souvenir de son séjour et aux idées qu'il / elle en a rapporté !

Risquer quelque chose de nouveau. C'est le moment ou jamais de commencer une nouvelle activité, une nouvelle méthode, une autre organisation familiale ; de proposer un autre style de vie, pour voir ; de se et Lui faire confiance ! Le mois de septembre me paraît ainsi charnière, un temps où je dois prendre garde de ne pas laisser retomber l'enthousiasme des nouvelles idées : porter un projet, le réfléchir, le mûrir, écouter...

Bonne rentrée à tous, et merci à Anne-Claire pour son entrée qui ne manque pas d'air !

lundi 24 août 2009

Retour de vacances

Les bagages sont presque rangés, les photos pas encore triées, le linge sale s'empile de nouveau dans la corbeille... Le réveil a repris son activité aussi matinale que bruyante, les gestes routiniers reviennent, comme par réflexe. C'est le retour du pincement au coeur du matin, quand il faut laisser le petit bout à d'autres bras que les siens ; mais aussi de la joie de voir ses progrès, chaque jour ou presque : ce matin c'était la première tartine, "'ga'de, j'ai mis plein 'fitu'e !"...

L'esprit a tout de même eu le temps de se reposer, à défaut du corps, piégé dans les bulles de chaleur aoûtienne. Le plaisir de vivre au rythme de la nature, pouvoir méditer plus paisiblement que d'habitude... Prendre le temps de dire son chapelet quotidien, de se recueillir plus intensément sur chaque mystère ! J'ai eu la chance de faire ainsi quelques nouvelles découvertes, des rapprochements, des points de vue qui ne m'avaient pas interpellé jusqu'à présent...

Et puis, j'ai trouvé une joie particulière dans un livre, que je n'ai pas terminé mais qui m'a permis d'entrer dans un nouveau monde, une nouvelle façon de dire le Christ ressuscité : la liturgie. Ce n'est qu'un essai, un ouvrage succinct, qui m'a été conseillé pour mieux comprendre l'organisation d'un culte réformé : Le culte à choeur ouvert, de Laurent Gagnebin. Autant que la méditation du chapelet, il m'a permis d'entrer en prière, d'ouvrir mon coeur à Dieu, en percevant la richesse spirituelle des différents moments du culte, et à quel point un culte ne peut être dissocié du reste de ma vie, de mes actions.

Ainsi, j'ai pu poser mon coeur et mon esprit, pendant ces congés, tourner et retourner en tous sens les questions que j'avais en tête, et qui prenaient soudain un tout autre éclairage ! La rentrée est là, j'ai repris le circuit de la course, après un arrêt aux stands ; avec la tête plus sereine et la certitude que décidément, Il m'accompagne, chaque jour.

Merci à Isabelle pour le bouquin et Bonhoeffer, pour les prolongations du Grand Kiff et les quelques mots d'hébreu ! Merci à Michèle et Marie-Noëlle, toujours présentes et bienveillantes... Merci à Luc pour son soutien et sa compréhension, et un grand merci spécial à mes deux "petits" frères pour le dorlottage spécial dont j'ai été l'objet pendant une semaine...

Bon retour et bonne rentrée à tous et toutes !