vendredi 15 décembre 2017

Promesses

Malachie 2, 15-16

Est-ce que le SEIGNEUR n'a pas fait de vous une seule personne avec elle, un seul corps animé du même souffle de vie ? Et qu'est-ce que cette personne unique veut ? Avoir les enfants que Dieu donne, n'est-ce pas ? Faites attention à vous-mêmes ! Ne trahissez pas la femme que vous avez choisie pendant votre jeunesse !
En effet, voici ce que dit le SEIGNEUR, Dieu d'Israël : « Si quelqu'un renvoie sa femme parce qu'il la déteste, il est coupable de violence. » C'est le SEIGNEUR de l'univers qui parle. Faites donc attention à vous-mêmes ! Ne trahissez pas vos promesses !

Passage ô combien douloureux lorsqu'on a vécu un divorce, qui nous rappelle toutes les promesses que nous n'avons pas tenues. Qu'il s'agisse de promesses faite à l'autre, à Dieu, à soi-même, elles ne l'ont pas été à la légère, ou pas ressenties comme telles... Et pourtant, la séparation est arrivée. Un ami m'a dit : "toi comme moi, nous savons bien que nous n'avons pas assez bossé notre couple !" ; et je le trouve assez vrai.

Car qu'est-ce qu'un mariage ? Le débat ouvert au moment de la réflexion sur l'ouverture du mariage en France aux couples de même sexe, m'a fait poser la seule question qui comptait à mes yeux : pourquoi un mariage ? Qu'est-ce que je mets sous ce nom ? Qu'est-ce que ce contrat, cette relation peut avoir de plus qu'un PACS, une union libre ? L'arsenal juridique permet de protéger les enfants, le-la conjoint-e, sans forcément passer par la case mariage. Alors ? Qu'apporte-t-il de plus ? La réponse est arrivée ensuite, et sans doute trop tard pour moi : le mariage, ça se travaille, ça se construit, c'est un projet de vie à inventer à deux, et pas deux vies à juxtaposer. Ça suppose de la communication, de l'ouverture, de l'envie de devenir heureux ensemble, de la volonté de grandir et laisser grandir l'autre, l'accompagner même.

Ne trahissons pas nos promesses ! Je dirais bien "essayons de ne pas trahir", mais Dieu dans ce texte n'a pas ma tiédeur...

lundi 30 janvier 2012

Unité et unions

C'était une nouvelle semaine de prière pour l'Unité. Il y a eu des temps de célébration ensemble. Des prières, bien sûr, des textes, des réflexions. C'était beau, d'avoir préparé ensemble, d'alterner les interventions, d'écouter la façon de croire de nos voisins. C'est toujours une grande joie de pouvoir louer, chanter ensemble, prier avec les mêmes mots. Nous avons réellement des raisons de louer Dieu pour tout ce que nous avons vécu dans cette semaine. Et quoi de plus important pour des chrétiens que d'unir leurs voix vers le Seigneur ?

Pourtant... C'était chouette d'être ensemble dans cette petite église, un peu froide mais simple et propice au recueillement ; mais les larmes me sont montées aux yeux quand même. Pendant que chacun prenait la parole pour louer ces prières pendant la semaine, pour confier aux uns, aux autres et à Dieu tel ou telle amie, collègue, enfant, ma gorge s'est serrée. Il paraît qu'il est temps de passer d'un oecuménisme de courtoisie à un oecuménisme de dialogue... Mais on en est tellement loin !! Il est où, le dialogue, quand on va écouter les autres une fois par an pour se donner bonne conscience ? Où se cache-t-il, le dialogue, quand les familles qui souhaitent garder vivantes leurs traditions, plutôt que d'en laisser une prendre le pas sur l'autre, ne peuvent toujours le faire que dans la douleur d'une séparation ? Où est l'Unité lorsqu'on ne leur permet pas l'union dans ce que le christianisme a fondé de plus beau[1] ? J'ai réalisé que l'oecuménisme qui se passe dans les paroisses n'est pas celui auquel je peux participer. On ne nourrit pas de la même façon un affamé et quelqu'un qui mange plus qu'à satiété.

Et aussi... ces pépites d'espoir. Deux Eglises, déjà en communion sur certains points, et qui préparent pour 2013 une véritable Eglise Unie. Le processus est long, difficile. Il doit ménager les sensibilités de chacun. Il met à nu les souffrances, les craintes, les rancoeurs, les réactions vives jusque là enfouies, les incompréhensions. Face à tout cela il y a des gens qui y croient, et qui déploient des trésors de patience, de dialogue, d'explication, de débats... Pour que finalement chaque personne trouve sa place, avec sa foi, son parcours, son envie de prier, de faire le chemin vers Dieu, dans cette nouvelle Eglise, qui ne sera pas forcément meilleure, mais davantage une, sainte, catholique[2] et apostolique !

Notes

[1] Oui, je parle bien de la communion

[2] mais, hélas, pas encore romaine