Familles, je vous haime
Par Tigreek le mercredi 14 juillet 2010, 15:59 - Oecuménisme au quotidien - Lien permanent
Famille aimée, famille haïe...
Famille qui comprend trop bien... Famille qui ne comprend rien ?
Evolutions, amour, rejet, jalousies, dialogue de sourds, déchéance, faux procès et vrais pardons, quiproquos et guerres rangées... Une famille est un microcosme, une société en miniature où les lois ne sont écrites nulle part, où le prix de chaque chose, de chaque relation, de chaque souvenir se compte davantage en émotions qu'en argent comptant. Enfin, en apparence... La mémoire est l'outil essentiel, le temps est tantôt le meilleur ami, tantôt un ennemi...
Difficultés de familles dissemblables, réunies par un mariage... Cultures et milieux différents, coutumes différentes ; ce qui paraît évident n'est pas exprimé, mais n'est précisément pas si évident pour un interlocuteur étranger aux traditions familiales ! Et quand il s'agit de religion... Confessions différentes, l'histoire familiale rejoint l'Histoire. De génération en génération, les relations entre Eglises, entre fidèles, entre fidèles et leurs Eglises évoluent. Mais parfois les rancoeurs restent. Et les générations "mixtes" comme la mienne doivent lutter contre les préjugés. Comment expliquer à Mamie (catholique) que si l'on a fait une confirmation protestante, on ne croit pas pour autant que son pélerinage à Lourdes ne vaut rien ? Comment dire à Maman (protestante) que si, si, il y a encore aujourd'hui des hommes qui pensent à la prêtrise et que non, ce n'est pas forcément complètement facho, pas plus que le Pape ?
"Qui est ma mère, qui sont mes frères ?" disait Jésus (Marc 3, 33 ; Matthieu 12, 48). Parfois je dirais bien la même chose. En ce moment, la question à la mode, c'est "fais-tu des études de théologie pour être pasteur?". Comment répondre ? Je crois que j'aimerais bien, oui. Mais comment avoir l'assurance d'un appel ? Comment dire que cette question n'a pas de réponse, en tout cas pas de réponse précise pour l'instant ? Et puis, cela suscite de tels émois... Je comprends la solitude et l'hésitation de jeunes hommes qui souhaitent s'engager dans la prêtrise mais craignent la réaction de leur entourage... Amis, priez pour les vocations : pour que les familles aient le courage d'accepter les vocations parmi elles...
Commentaires
J'imagine que ça ne doit pas être évident d'expliquer au côté catholique de ta famille que tu envisages, éventuellement, de devenir pasteur ! Bon courage dans ta recherche en tout cas...
@ Marie-Anne : Pour tout te dire, le côté catho de ma famille est peu au fait de mes études de théologie... A part mon père, qui ne s'en réjouit pas vraiment... J'ai un peu d'appréhension de ce côté-là, surtout quand j'entends les préjugés existants ! C'est surtout difficile de dire quelque chose sans que ça soit diabolisé... C'est difficile à exprimer, cette ambiance de défi, et quelque part peut-être que cette forme de reniement, de la part de ceux qui devraient être les premiers à s'intéresser à un rapprochement entre nos confessions, me touche plus durement que tout ce que je peux entendre par ailleurs.
Oui j'imagine bien ! C'est toujours difficile quand quelque chose nous tient vraiment à coeur, ou même fait totalement partie de notre vie, voir même est au premier plan, de sentir une part de ceux qu'on aime le renier, voir le bafouer...
Pour Paray, je me souviens que dans ton tout premier commentaire sur mon blog, tu m'avais dit que ton mari n'est pas croyant lui non plus... tu sais, le mien chemine doucement, c'est la première fois qu'il venait à Paray sans rester au bar mais en participant un peu, il ne prend pas tout et n'est resté que le week-end, mais c'est déjà ça ! On est complètement libre de suivre ou non les enseignements, la louange, même la messe, rien n'est obligatoire !
Et puis, il y a beaucoup de célibataires ou de gens comme nous, venant sans leur conjoint pour différentes raisons, pas de vacances ou pas croyant...
On n'est pas obligé de venir en famille ! Et çA fait du bien de rencontrer des gens qui vivent la même chose...
@ Marie-Anne : Merci ! Peut-être l'année prochaine à Paray alors...