vendredi 18 mars 2011

Feu et eau

Nous sommes trois. Tous trois étudiants en théologie. D'âges, de parcours, de milieux, de sensibilités, de métiers différents ; mais unis par nos études, que nous suivons à distance, comme un complément indispensable à nos vies déjà bien chargées... Les liens créés en sont particuliers : nous ne nous côtoyons pas tous les jours comme les étudiants en présence, et lorsque nous nous rencontrons, nous devons aller à l'essentiel. Nous ne pouvons pas nous permettre d'approche "classique", nos échanges sont directs, au fond des choses : ça passe ou ça casse.

Entrer en théologie ne laisse pas indemne. Les cours donnent à réfléchir sur ce que l'on sait (ou pas), ce que l'on croit, sur les idées que nous avions de notre propre foi, des textes, des contextes, de l'Histoire et des histoires... C'est parfois difficile, violent, car cela touche au plus profond de nous. Il faut accepter, se laisser mettre à nu par les enseignements qui nous sont proposés. C'est un vrai travail d'humilité, une prise de risque. D'autant plus risquée que nous sommes plongés dans la vie active, avec son lot d'inattendus, au travail, en famille...

C'est aussi la découverte d'un Tout Autre, les multiples approches d'un Dieu qui s'exprime par autant de formes qu'il existe d'êtres... Il nous surprend, nous accueille là où nous ne pensions pas le trouver, nous attire dans la prière et parfois nous y laisse seuls[1], se dévoile dans un mot, une traduction, un verset, une exégèse... Dans la vie paroissiale et ecclésiale également, les regards changent, des mains se tendent, des portes s'ouvrent, peut-être trop vite à notre goût.

Chacun de nous chemine "comme le Seigneur l'a donné à chacun"[2]. Tour à tour brûlant au feu de l'Esprit, emporté dans un torrent de perceptions nouvelles, guidé par les signes qui jalonnent nos quotidiens et que l'on apprend à voir. Tremblant de peur aussi, devant l'ampleur de ce qui nous est demandé, et la faiblesse de ce que nous sommes, l'évidence que nous ne sommes rien... sans Lui.

Aujourd'hui, nous sommes tous les trois rassemblés au pied de la croix. Pleinement conscients de ce qui nous attend, de notre faiblesse, remplis de peur, et en appelant à la grâce de Dieu.

Notes

[1] en apparence...

[2] 1 Corinthiens 3, 5 : ἑκάστῳ ὡς ὁ κύριος ἔδωκεν ; justement traduit hier au soir pour préparer l'examen final de NT...

lundi 12 avril 2010

C'est trop facile...

C'est trop facile d'entrer aux églises, de déverser toute sa saleté, face au curé qui dans la lumière grise, ferme les yeux pour mieux nous pardonner...

C'est ainsi que chantait Brel dans Grand Jacques... C'est aussi l'impression que me laissent un grand nombre de personnes, dont je dirais volontiers qu'elles "hurlent avec les loups". Ouh, les vilains curés, qui sont tous des pédophiles en puissance ! Ouh, la vilaine Eglise, qui protège tous ces affreux bonshommes ! Ouh, l'horrible pape, à la tête de tout de ramassis de clercs malfaisants, et qui a sans doute été lui-même impliqué, il n'y a pas de fumée sans feu, après tout, hein ?! Et de toute façon, tout ça, c'est parce que les prêtres sont obligés d'être célibataires, on les autoriserait à se marier, ça n'arriverait pas... Ces discours sont tenus par des gens bien-pensants, qui estiment être "réalistes", qui finissent par penser réellement ce qu'ils disent. Jusqu'à des blogueurs habituellement mesurés comme Authueil, que j'admire pour sa capacité à démêler pour des "mékeskidis" comme moi les noeuds de l'Assemblée, mais qui dès qu'il s'agit de catho-bashing, est particulièrement violent...

Brel dans sa chanson, continuait ainsi :
Tais-toi donc, grand Jacques, que connais-tu du bon Dieu ? Un cantique, une image, tu n'en connais rien de mieux...

C'est trop facile de céder à la critique sans connaître. Ca n'est pas mieux de laisser libre cours à sa colère. Voilà pourquoi j'ai mis un certain temps avant de réagir. Même si je savais que je le ferais. C'est trop. Trop monté en épingle, trop de souffrances, trop de rancoeurs accumulées, trop de mots utilisés comme des armes sans qu'ils veulent dire la même chose pour l'un et pour l'autre, trop d'amalgames. Alors je vais essayer de résumer ce que je pense des scandales de pédophilie dont on parle à propos des prêtres :

  • Détruire un enfant en utilisant sa sexualité en devenir, c'est immonde. C'est irréparable. La seule chose qu'on peut faire, c'est prier pour eux et elles. Parce qu'aucune condamnation, aucune compensation financière ne peut rendre ce qui a été perdu dans un tel gâchis.
  • Utiliser un "statut", une position d'autorité, c'est un facteur aggravant.
  • Généraliser le cas de certaines exceptions à toute une catégorie, c'est du grand n'importe quoi. Pour les prêtres comme pour les professeurs, les boulangers, les animateurs de centres de vacances ou je ne sais quelle autre "catégorie" de personnes en contact avec des enfants.
  • Utiliser une cible comme une religion déjà battue en brèche par une sécularisation avançant à vitesse grand V depuis un demi-siècle, c'est l'assurance d'avoir "l'opinion publique" avec soi. Peu importe à quel prix, y compris celui de l'approximation...

Certains l'ont déjà dit mieux que moi, avec force arguments autrement plus fouillés : Koz et Armagilus chez les Sacristains, Natalia, Bashô chez le Chafouin... D'autres, au fil des jours, des articles et des attaques, ont dit leur souffrance, en plein coeur d'un Carême qui s'est révélé particulièrement éprouvant : David, Emmanuel, un ami chez Zabou...

Et puis, finalement, un manifeste de tous ceux qui refusent cet acharnement, est là, prêt à être signé : l'appel à la vérité. Parce que le Christ est venu pour tous. Pour nous sauver.

lundi 21 septembre 2009

Le Grand Kiff à la télé !

Ce dimanche 20 septembre, l'émission Présence protestante, sur France 2, a présenté un reportage sur le Grand Kiff.

Le Grand Kiff ? 1200 jeunes protestants, de tous horizons, réunis pendant cinq jours à Lyon, au mois de juillet, pour fêter l'Amour de Dieu pour le monde ! Ce fut cinq jours de fête, de chant, de louange, de réflexion, de jeu... autour de trois thèmes : Il te cherche, vis ta vie, le monde est à nous.

Le reportage est visible en ligne sur le site de France 2 (27 minutes), et il sera également possible de commander le DVD de l'émission.

dimanche 02 août 2009

Journal Kiff (8) - l'après kiff' - dimanche 26 juillet

J'ai profité de mon jour complémentaire de congé, vendredi, pour faire mon "rapport" à Françoise, ma pasteur. J'ai aussi abordé la question d'une possible vocation de pasteur, avec le principal frein qui se présente à moi : l'aspect financier, perdre ma situation d'ingénieur et le salaire qui va avec, pour reprendre des cours puis, si je suis pasteur, gagner une indemnité qui ne compensera pas mon train de vie actuel... Le chemin reste à explorer. J'ai peur, très peur. Mais plus j'avance et plus je me dis que c'est ce que je souhaite.

Ma tête et mon coeur sont encore au Grand Kiff... Ma tête s'obstine à répéter "donne-moi l'amour et la folie", "il attend que je réponde 'en toi je choisis la vie !'"... Mon coeur cherche l'apaisement de la prière, et comment trouver les paroles pour présenter cette certitude qui naît en moi : c'est servir que je veux, et pas comme bénévole pendant quelques jours, mais servir Dieu et les autres, à plein temps !

Ces quelques jours de week-end m'ont permis de reprendre, peu à peu, pied dans la réalité. Cependant je sais que la reprise du boulot, même pour une semaine, va être difficile. Comme lors de mon voyage au Cameroun il y a quelques années, j'ai l'impression d'avoir touché du doigt des valeurs essentielles. La sensation d'avoir ouvert une porte sur des mystères devenus indispensables à ma vie spirituelle, et un sentiment d'urgence à réorganiser les priorités de ma vie...

La priorité immédiate, c'est le baptême de ma fille, le 2 août. J'espère pouvoir lui transmettre l'importance de Dieu dans ma vie, et lui dire l'Amour incomparable qu'il nous porte... Même si elle ne le comprend pas tout de suite, elle sera accueillie parmi les Enfants de Dieu, et ça, ça compte beaucoup pour moi.

samedi 01 août 2009

Journal Kiff (7) - jeudi 23 juillet

"Toutes les bonnes choses ont une fin" : ce sera mon impression pour aujourd'hui. Dernier petit déjeuner en équipe ce matin, derniers retours de clés, derniers essais de retrouvailles des clés perdues, derniers paquetages incluant les restes de nourriture répartis entre les derniers membres de l'équipe... Derniers échanges de coordonnées, derniers bilans, dernier repas en décompressant au parc de la Tête d'Or de toute la course accumulée ces jours-ci...

C'est l'heure du retour. La salle est vide, toutes les tables sont sagement rangées dans un coin, la salle du staff a elle aussi été vidée de son contenu "kiffesque", la cuisine a repris son air sage. C'est acté : le Grand Kiff a disparu, il reste en nous, juste en nous. Des images plein la tête, des émotions plein les tripes, de Dieu en plein coeur... Anne-Laure nous a dit hier soir que ce rassemblement n'était pas un objectif en soi, mais bien une étape dans un cheminement plus long. A nous de faire vivre les fruits de ces quelques jours ! A nous de perpétuer, réinventer, encourager le "voyage au pays de la foi" initié au Kiff Spirit... A nous de susciter et entretenir les talents musicaux, théâtraux, scéniques, de nos jeunes !

Bien sûr, nous sommes envoyés chacun en mission. C'est juste un peu dur de faire atterrir la fusée du Grand Kiff... Les moteurs sont coupés, l'envolée kiffesque est terminée, il est temps de revenir dans la vraie vie... Si on m'avait dit que je serais aussi triste de rentrer, alors que j'ai passé le plus clair de mon temps au service, je ne l'aurais pas cru...

Le TGV entre en gare à Paris, cette fois c'est vraiment le retour à la vraie vie. On quitte les compagnons de voyage, avec qui on a partagé nos impressions de kiff, nos joies, nos attentes déçues, nos bonnes surprises... On retrouve les visages fermés des Parisiens qui rentrent du boulot, fatigués. Chacun prend le RER, le métro, le train, rentre chez lui.

Ce qui atténue la peine de perdre de vue tous ces nouveaux visages amis, c'est de se dire "à bientôt, à Strabourg !". Protestants en fête, à la Toussaint, promet d'être aussi une très belle rencontre... Oui, retrouvons-nous plus nombreux que jamais à Strasbourg ! A bientôt... dans les paroisses !

vendredi 31 juillet 2009

Journal Kiff (6) - mercredi 22 juillet

Le thème de la demi-journée qui restait, a résumé l'ensemble du Grand Kiff : "Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle." (Jean 3, 16)

Ce verset a été repris par Samuel, le pasteur, pour sa prédication au culte magistral de ce matin. Certains diront que c'était plus un spectacle qu'un culte, d'autres que c'est une forme de célébration qui convient mieux à des jeunes, bref. Après nous avoir signifié que le monde souffrait de plusieurs grands maux, il nous a dit que pour autant, ce monde que Dieu nous laissait n'était pas pourri. Ne pas céder à la peur, ne pas se replier dans son Eglise mais s'ouvrir vers le monde. "Il te cherche" : Dieu n'est pas qu'au temple ou à l'église, mais présent à nos côtés, il veut notre coopération. "Vis ta vie" : sois toi-même, avec tes défauts, tes qualités, tes talents, tes compétences, et vis pleinement ta vie, n'essaie pas de rêver celle du voisin... "Le monde est à nous" : ce monde, Dieu l'a créé pour nous, pour que nous puissions y évoluer, nous y épanouir, à nous de savoir le gérer.

J'ai beaucoup apprécié ce culte, même si l'aspect spectacle était un peu trop présent à mon goût (mais je ne fais plus tout à fait partie de la cible...). J'ai particulièrement aimé que l'équipe d'organisation nous demande, à nous bénévoles, de distribuer la Sainte Cène. Pour moi, c'était un moment très fort, où chacun pouvait participer concrètement à l'Amour du Christ donné pour nous. Cela représentait vraiment la digne conclusion de ce rassemblement.

Après avoir fait partir tous les jeunes ou presque, et avoir appris que des clés de chambre se trouvaient maintenant à Montpellier, en Normandie ou ailleurs encore, nous avons vidé la salle de l'ensemble des installations du Grand Kiff... Rideaux, bureaux, tables, étagères, projecteurs, scènes ; tout avait disparu ce soir. Les fournitures de papeterie supplémentaires ont été réparties entre les paroisses des bénévoles (j'ai fait un paquet qui devrait être apprécié par les louveteaux et/ou les enfants de l'école biblique).

L'équipe de bénévoles a fini sa journée autour d'un bon repas préparé par nos soins, rassemblant toutes les provisions restantes dans les locaux du staff. Ce repas a fait office de bilan, où chacun a dit d'où il/elle venait, et a partagé sa vision du rassemblement, ses attentes pour le futur... Cela m'a permis de mieux comprendre les tenants et aboutissants de ces quelques jours, le rôle de chacun, les enjeux...

A la joie d'avoir vu l'heureuse conclusion d'un bel événement, se mêle la tristesse de quitter déjà les personnes que je commençais à connaître et apprécier. Cinq jours au service de plus d'un milliers de jeunes, ça laisse des traces...

jeudi 30 juillet 2009

Journal Kiff (5) - mardi 21 juillet

Aujourd'hui encore, de belles rencontres, même si je n'ai pas vraiment eu le temps de profiter des activités du rassemblement. En venant ici, je ne m'attendais pas à vivre la fête à plein temps, mais je ne pensais pas non plus que je n'aurais même pas le loisir de participer au culte de la journée... Heureusement que d'autres ont pu y assister, et me raconter la prédication sur le texte du jour : avoir les armes pour proclamer la Bonne Nouvelle (Ephésiens 6, 10-18). J'ai hérité, sur les petites cartes illustrées qui nous étaient distribuées, du casque du salut...

Le thème du jour était "le monde est à nous", avec le point d'orgue sur les deux thèmes de la solidarité et de l'écologie. Deux villages étaient organisés : le village des solidarités, qui regroupait beaucoup d'associations confessionnelles ; et le village de la Terre, où étaient invités un certain nombre de professionnels de l'écologie et du développement durable.

Le village des solidarités permettait de se sensibiliser à différents types de vulnérabilités, de publics en souffrance : handicapés, prisonniers d'opinion (religieuse), personnes âgées, malades du SIDA ou séropositifs, milieux pauvres, personnes exilées et/ou demandant asile... Toutes les associations présentes ont mis l'accent sur la valeur des relations humaines, l'importance de considérer l'autre comme son égal. "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".

Le village de la Terre, organisé par les scouts unionistes, mettait l'accent sur l'écologie et la nécessité d'adapter nos activités pour éviter de mettre en péril la création que Dieu nous a donnée... Camps écolos, maison durable, promotion du tramway suspendu, recyclage des déchets, autant de preuves d'imagination de ce qu'il est possible de développer pour maintenir notre habitat, notre maison, le don qui nous a été fait.

La vie d'organisateur n'est pas chose facile... En début d'après-midi, après avoir passé la matinée à gérer des soucis d'hébergement et de clés (retrouver les portes de trois clés orphelines, par exemple), la toubib m'a trouvé un air fatigué, et m'a ordonné de faire une sieste... Puis c'était reparti sur les chapeaux de roues : organiser le retour des clés pour le départ de demain, trouver des renforts, afficher les consignes, s'assurer que tout le monde sera à l'heure à son poste...

Lorsqu'enfin j'ai pu souffler, c'est pour sentir les questions revenir en force dans ma tête... Je fais des lapsus révélateurs : "Pasteur, pourquoi pas ?" devient "Pourquoi pas moi ?" et le sous-titre des clips diffusés dans le rassemblement, "Pasteur, un métier qui a du sens" est devenu dans mes pensées "donner du sens à ma vie"...

Cet après-midi, avant de m'endormir, j'ai voulu entrer en prière. J'ai demandé à Dieu "Montre-moi le chemin... C'est vraiment ce que tu attends de moi ?" puis j'ai pensé "A quoi ça sert que tu me montres le chemin, si je persiste à ne pas ouvrir les yeux ?". Comment savoir si je suis dans une impasse ou si j'ai juste mis mes mains devant mes yeux pour éviter de voir quelque chose qui m'effraie ?

Demain, c'est déjà la fin du rassemblement. C'est passé très vite, c'était très fort, très vivant... Je crois que j'aurai quelques regrets. Mais ils passeront sûrement vite : il faudra tout ranger avant de partir nous-mêmes !

mercredi 29 juillet 2009

Journal Kiff (4) - lundi 20 juillet

Comme recommandé par le toubib, qui a vu que je veillais au service jusqu'à plus d'une heure du matin, j'ai dormi plus tard ce matin, et je n'ai déjeuné que vers 9h. Cela m'a permis de voir une autre phase du petit déjeuner, et de constater l'état comateux d'une certain nombre de jeunes... La boîte de nuit ne sera pas reconduite ce soir, pour éviter d'aggraver l'état de fatigue des participants.

Après avoir passé une bonne heure à l'accueil, à résoudre les différents problèmes survenus pendant la nuit ou au petit matin, j'ai (enfin !) eu l'occasion d'embarquer pour le "voyage au pays de la foi". C'est une très belle possibilité de cheminer aux côtés de Dieu, d'explorer différentes facettes de sa foi. Le parcours propose douze étapes, et autant d'occasions de prier, réfléchir, ouvrir son esprit. Un ou plusieurs gestes symboliques sont associés à chaque étape, et cela m'a vraiment permis d'entrer dans la démarche décrite à chaque pas... Cette plongée dans la prière est vraiment très réussie. D'ailleurs, j'ai entendu plusieurs pasteurs ou "apprentis" parler de copier ou faire venir cet atelier dans leur paroisse...

Et puis, il y a cette question qui revient, toujours. Elle est inscrite en gros sur le panneau, sous la télé qui passe en boucle des témoignages de pasteurs et étudiants en théologie : "Pasteur, pourquoi pas ?". Ce n'est sûrement pas un hasard si je veux écouter ces témoignages chaque fois que je passe devant. Ce n'est sûrement pas une coïncidence si j'ai accueilli à l'hébergement une des représentantes de l'Institut Protestant de Théologie (IPT)... Et ce ne doit pas être par hasard si j'ai pu suivre l'intégralité du culte ce matin, avec les interventions d'une chanteuse et d'un pasteur qui témoignaient de leur parcours, dans le thème "Vis ta vie !". Alors ? Je n'ai pas encore de réponse à donner. Sans doute faudrait-il que je prenne un temps, une pause, pour discerner, prier, réfléchir. J'aimerais rencontrer d'autres pasteurs, qui auraient eu une vocation "sur le tard".

Cet après-midi, les jeunes ont travaillé à la création d'oeuvres, autour du thème du Grand Kiff ("Dieu aime le monde") et de "Vis ta vie". Ces oeuvres pouvaient être plastiques : fresques, sculptures, modelages, affiches ; ou bien audiovisuelles : chants, danses, comédies musicales, mimes... Et ce soir, ils ont exposé, de façon "musée" ou sur scène, l'ensemble de leurs talents.

Pendant ce temps, je réglais des problèmes de... papier toilette, de chambres pour les nouveaux arrivants... Et en fin de soirée, nous avons dû intervenir en urgence sur un groupe de jeunes qui avaient décidé de faire la fête dans leurs chambres plutôt que dans la salle, avec des boissons alcoolisées plutôt qu'avec de la musique et des chants... J'en profite pour remercier mes compagnons des équipes de service, qui font vraiment tout pour que ce rassemblement se passe bien, que les soucis qui se posent soient réglés au plus vite, et que les débordements pénalisent le rassemblement le moins possible.

Sur ce, demain, "le monde est à nous" ! Oui, mais d'ici là, il faut dormir pour être en forme. Je termine ma journée comme je l'ai commencée, en me mettant en communion avec le Seigneur par le biais du chapelet. Oui, je sais, ça paraît peut-être contradictoire, mais pour moi c'est juste une complémentarité... Bonne nuit !

mardi 28 juillet 2009

Journal Kiff (3) - dimanche 19 juillet

"Il te cherche", premier thème d'approfondissement du rassemblement... Cette thématique sera exploitée toute la journée, depuis les ateliers bibliques du matin au rallye dans Lyon de l'après midi, en passant par le culte en séance plénière. C'est un thème qui me rend perplexe : pour moi, la phrase est "inversée"... Je suppose que c'est volontairement dérangeant : pourquoi Dieu nous chercherait-il, alors qu'il est infiniment plus puissant, plus grand, fort, miséricordieux que nous ? Aurait-il besoin de nous ? Quel intérêt pourrait-il avoir à nous chercher ?

En fait, le but est atteint, lorsqu'on se rend compte (et j'espère que cela aura été le cas de nombreux jeunes) que c'est là un des mystères de l'immense Amour de Dieu : Dieu n'a pas besoin de nous. S'il nous cherche, c'est pour notre bien à nous ! C'est parce qu'il nous aime tellement qu'il ne veut que notre bien... Alors, oui. Dieu me cherche, chaque fois que je m'éloigne de lui. Et c'est ça qui peut me donner une force incroyable ; c'est cet amour inconditionnel qui fait la force des chrétiens !!

Ce matin, je n'ai pas pu profiter des ateliers ZeBible, reliant textes bibliques et oeuvres d'art... J'ai complété l'équipe de l'accueil, pour continuer à donner des hébergements pour des arrivants retardataires... Frustration passagère ; mais après tout, je suis là pour servir ! J'ai quand même pris un moment pour moi, pour assister au culte. J'ai besoin de moments de calme, de méditation, de prière...

Cet après-midi, j'ai rejoint une équipe pour le grand jeu à la découverte de Lyon. J'ai bien aimé visiter un peu la ville, même de manière un peu atypique, ça donne envie de revenir y passer quelques jours...

Et ce soir, pendant que deux films sont diffusés (c'est la soirée "Nuit du cinéma"), je suis de service au centre d'accueil (le "central kiff"), de nouveau. Le nombre d'interventions du médecin me surprend : après une crise de spasmophilie pendant le dîner, c'est deux jeunes qui sont ramenés à l'infirmerie, inconscients... Ils repartent bien vite se coucher, après ce qui n'était qu'un malaise vagal... Mais l'état de fatigue physique est là : soleil, émotions, hypoglycémie, fatigue accumulée se conjuguent, et les corps craquent. Le programme organisé n'aide pas à se reposer : après les films, deux scènes restent ouvertes pour chanter, jouer de la musique, danser, jusqu'à plus d'une heure du matin. Même à bout, la plupart des jeunes souhaitent rester... On est un peu éloignés de la paix du Seigneur à ce moment-là...

lundi 27 juillet 2009

Journal Kiff (2) - samedi 18 juillet

Beaucoup de course, de soucis logistiques, et un peu de prière et de chant aujourd'hui. La matinée a été dédiée au "briefing" dans les équipes de service, ainsi qu'à la dernière préparation des détails de la salle et de l'accueil qui aura lieu dès l'après-midi.

Première déception vers midi : tous les bénévoles devaient se retrouver pour un temps de pause, un temps de réflexion, de prière en commun... En 24h, c'était le premier temps de prière prévu ! Comment accompagner et faire entrer des jeunes dans la réflexion, la foi, la prière, si on n'est pas capable de prendre soi-même un temps pour se mettre dans les mains de Dieu ? Le moment de silence en commun a été annulé, trop de travail en retard : nous avons été invités à nous restaurer, et nous retrouver ensuite, juste avant d'accueillir les premiers groupes, pour un petit temps d'apaisement et de prière (enfin !).

Puis nous avons enchaîné sur les chapeaux de roues... Enfin, nous aurions dû. Etant dans l'équipe gérant l'hébergement, je devais distribuer les clés des chambres arrivant dans le bâtiment dont j'étais responsable. Les premiers groupes devaient être à nos côtés vers 14h ; avec ma collègue du bâtiment d'en face, nous avons attendu plus de trois heures pour voir les premiers arrivants...

La cérémonie d'ouverture du rassemblement commençait à 21h. Après avoir dîné rapidement, nous avons rejoint les équipes d'accueil, récupéré les clés destinées aux retardataires (certains rejoindront le lieu à plus de minuit !), et avons pu rejoindre l'ensemble des participants pour les derniers instants de la célébration. Avec soulagement : personne ne devra dormir dehors ce soir...

Les pieds en feu d'avoir marché, piétiné, tenu debout pendant des heures, la gorge sèche d'avoir répété les consignes, le coeur un peu déçu de ne pas avoir trouvé l'apaisement dans la prière, je retrouve ma chambre. Avec une note de joie : c'est quand même chouette et je découvre des gens bien ! Sans oublier le bonheur de chaque appel, de chaque message reçu sur mon téléphone, de la part de toute ma famille et mes amis qui m'ont souhaité un joyeux anniversaire !

dimanche 26 juillet 2009

Journal Kiff (1) - vendredi 17 juillet 2009

8h - Je retrouve une de mes compagnes de voyage. RER, direction gare de Lyon la bien nommée, pour rejoindre la seconde personne et embarquer dans le TGV pour Lyon, et ce fameux rassemblement dont nous savons finalement si peu. Nous sommes bénévoles, volontaires, mais comme nous ne faisons pas partie de l'équipe "resserrée" de l'organisation, nous ne sommes pas vraiment au courant de ce qui se trame. Cela nous préoccupe un peu, voire inquiète mes voisines qui sont plutôt de nature angoissée.

11h - Arrivée à Lyon sous la pluie alors que nous avons pris le départ de Paris avec un grand soleil... Léger coup de blues, avant de nous prendre en main et de rejoindre le lieu du rassemblement : le Double Mixte, sorte de point central de vie du campus, regroupant diverses salles, une cafétéria, une auto-école, un distributeur...

12h30 - Après un quiproquo nous rendant perplexes quelques instants, nous avons mis nos talents au service de la préparation des lieux. Chaque "petite main" compte, qui pour arranger des meubles, préparer des tracts ou des objets d'animation, préparer le décor... Chacun est important, découvre et s'approprie le lieu, le thème, le contenu du rassemblement.

Les heures passent sans que je m'en aperçoive. Je mets la main à la préparation du "parcours spi", qui me plaît beaucoup. L'idée ? Faire un voyage à la rencontre de Dieu, avec différentes escales proposant autant de points de réflexion. Cette réflexion, cette plongée dans la foi, au plus profond de ses convictions, me parle. Ici, pas de dogmes, un peu de théologie, d'explications bibliques, mais surtout un travail sur soi : qu'est ce que je suis ? Qu'est ce que je crois ? Où j'en suis ? Où je vais ? Cela rejoint particulièrement les questions que j'ai en tête... J'ai beaucoup apprécié participer à l'élaboration de ce parcours, et je pense que j'entreprendrai le "voyage", si j'en trouve le temps entre deux services.

Un collègue bénévole me sort de ma tâche en me signalant une réunion qui se tient à l'autre bout de la salle. Il est 18h, les bénévoles qui sont là sont réunis, et les organisateurs nous donnent le fonctionnement du rassemblement. Une forte impression de flou subsiste : tout n'est pas encore prêt pour nous, même si c'est presque le cas pour les jeunes. Bref. On est répartis en équipes de service (matériel, sécurité, restauration, accueil, hébergement) et on reçoit les clés de nos chambres, que l'on va visiter rapidement avant de dîner. Les chambres du CROUS se sont modernisées, mais pas agrandies depuis l'époque de mes études... ;)

Après le repas, certains donnent un dernier coup de main ou de pinceau pour la mise en place de la salle, pendant que d'autres rejoignent leur lit. Mes compagnes et moi rebondissons sur les différents jeux de mots consistant à placer "kiff" le plus grand nombre de fois possible. On parle de "boules kiff" (boules Quiès), on se souhaite une "kiff nuit" et de se retrouver en forme pour le "kiff 'tit déj'"... Il faut dire qu'entre "l'apérikiff" et le "kiffenpasbon", les organisateurs ont fait preuve d'une belle imagination !!

jeudi 04 juin 2009

Donne-moi l'amour et la folie !

Dieu aime le monde : c'est le thème du Grand Kiff, rassemblement de jeunes protestants qui aura lieu du 18 au 22 juillet 2009 à Lyon.

Voici le chant créé pour la rencontre ; il est librement téléchargeable sur le site du rassemblement.

Refrain :
Dieu a tant aimé le monde
Moi je veux l’aimer aussi
Son pardon, chaque seconde
Nourrit ma foi, mes envies

Il est venu dans le monde
moi je veux l’aimer ici
Il attend que je réponde :
« En toi je choisis la vie ».

1. Donne-moi l’amour et la folie
de tous ceux qui sont pardonnés
de tous ceux qui font de la vie
Une fête, une source à partager

Donne-moi l’amour et la folie
de tous ceux qui vivent apaisés
par toi je chante et dis merci
heureux les fous de liberté

2. Donne-moi l’amour et la folie
D’aimer l’étranger comme un frère
Je veux de pays en pays
Devenir passeur de frontières

Donne-moi l’amour et la folie,
La soif de justice et de paix
De tous ceux qui cherchent aujourd’hui
A embrasser l’humanité

3. Donne-moi l’amour et la folie
De ceux qui osent encore kiffer
Kiffer ça sonne pour toi aussi
Viens avec nous, reste éveillé

Donne-moi l’amour et la folie
De kiffer grave, de kiffer vrai
A l’aube du jour, après la nuit
C’est « Le Grand Kiff » à partager.