Mot-clé - Chrétiens

Fil des billets - Fil des commentaires

mercredi 13 décembre 2017

Profanation

Malachie 2, 11-12

Les gens de Juda ont trahi leurs promesses. Ils ont fait des choses horribles à Jérusalem et dans tout le pays. En effet, ils ont traité avec mépris le lieu saint que le SEIGNEUR aime : ils se sont mariés avec des femmes qui adorent des dieux étrangers.
Si quelqu'un agit ainsi, que le SEIGNEUR supprime toute sa famille du peuple d'Israël ! Qu'il n'y ait plus personne pour présenter des offrandes en son nom au SEIGNEUR de l'univers !

Nous sommes ici devant des versets qui sont difficiles à prendre en compte. En effet, Dieu se met en colère, et nous avons du mal à comprendre qu'il puisse développer ce trait de caractère. Il nous faut ici nous replacer dans le contexte d'écriture : les peuples sont naturellement opposés les uns aux autres, chaque population alimentant la puissance de son dieu. Adorer un dieu étranger en terre d'Israël revient alors à diminuer la puissance de Dieu, saper son pouvoir face aux autres dieux de la région.

Dieu fait alors un raisonnement par l'absurde : si quelqu'un agit ainsi, il faut le supprimer, que personne n'adresse plus d'offrande au Seigneur... Dans sa colère, il ferait de l'auto-mutilation ? Il se priverait de la piété de son propre peuple ? Je ne pense pas que ce soit le cas.

Peut-être que le prophète, en exprimant ce raisonnement par l'absurde, veut nous secouer dans nos habitudes, en nous montrant qu'elles peuvent être néfastes ? Ne me comprenez pas mal : l'idée n'est pas de pousser à la xénophobie, ne me faites pas dire ce que je n'ai même pas pensé. Mais, si nous aimons le Seigneur, si nous sommes croyants, nous avons le droit de le dire ! Louons Dieu, chantons notre joie d'accueillir bientôt un Sauveur ! Personne n'est obligé de croire. Mais, si nous sommes chrétiens, nous nous préparons à recevoir une vraie jubilation, spirituelle et théologique... Et nous pouvons être heureux et fiers de fêter cela.

mardi 18 janvier 2011

Toi qui nous unis...

Aujourd'hui débute la semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

Qu'est-ce que c'est ?

Une semaine, du 18 au 25 janvier dans l'hémisphère nord, pendant laquelle les différentes confessions chrétiennes sont amenées à partager ensemble sur un thème précis. C'est l'occasion de (re)découvrir les autres, de prier ensemble, d'œuvrer de concert, de se rapprocher pour ne former "qu'un, comme nous sommes un" (Jean 17, 21).

Jérusalem

Cette année, le thème est l'origine des Eglises chrétiennes : Jérusalem, et les coutumes des premiers chrétiens. Nous sommes invités à partager autour du livre des Actes des Apôtres :

Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte gagnait tout le monde : beaucoup de prodiges et de signes s’accomplissaient par les apôtres. Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en communion. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun. Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au Temple ; ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture dans l’allégresse et la simplicité de coeur. Ils louaient Dieu et trouvaient un accueil favorable auprès du peuple tout entier. Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut.
Ac 2, 42-47, Traduction oecuménique de la Bible (TOB)

Quoi faire ?

Renseignez-vous : dans vos paroisses, il y a forcément quelque chose organisé pour cette semaine de prière. Échange de chaires, conférences œcuméniques, célébrations spécifiques, veillées de prière, concert de chorales chrétiennes... Vous pouvez également trouver les textes, des pistes de réflexion, des éléments liturgiques, sur le site Unité Chrétienne, en charge de l'organisation de cette semaine à retentissement mondial.

A l'heure où les chrétiens sont de nouveau persécutés pour leur foi, sous diverses formes, il me semble primordial de montrer que nous pouvons être unis dans la prière, pour que le règne de Dieu passe par nos mains... si nous le voulons.

mercredi 17 novembre 2010

Pour une vraie liberté de culte

J'ai beaucoup hésité avant d'écrire ce billet. Parce que je ne voulais pas l'écrire sous le coup de la colère, de la peur ou du désespoir ; parce que le sujet est éminemment délicat et que mes mots peuvent parfois dire ce que je ne pense pas ; parce que d'autres l'ont déjà exprimé, de maintes façons, mieux que moi... Mais le malaise persiste, plus largement et plus profondément que la disparition de dizaines de frères et soeurs, aussi tragique et aussi peu relayée fût-elle[1].

La nouvelle est tellement terrible que pendant un moment j'ai cru que je vivais encore dans les premiers siècles de notre ère, à l'époque où être chrétien était une gageure, un pari complètement fou, une manière ouverte de défier l'autorité (croyait-on) et de risquer sa vie. Mais non, on est bien en 2010, et c'est à l'arme automatique que des terroristes ont versé le sang d'innocents, juste parce qu'ils étaient chrétiens...

Ce carnage est inadmissible. Spectaculaire. Il attire (enfin ?) l'attention sur une communauté que l'on pourrait croire paisible et bien tranquille (en France, en tout cas, on peut croire cela). Mais si aujourd'hui, en France, la liberté de culte est réelle, il y a tellement d'autres points du globe où cela n'est qu'une utopie ! En Orient, et aussi au Pakistan où la loi anti-blasphème fait des ravages, en Chine où les chrétiens autochtones doivent se retrouver en cachette, en Corée où ils sont également pourchassés, et j'en oublie...

En ce jour de l'Aïd al Adha, la fête du Sacrifice, j'aimerais qu'une vraie paix, un véritable dialogue, une vraie recherche de Dieu soit possible. Sans arrière-pensée, et en toute liberté :

Tout ce que nous avons dit jusqu’ici montre combien sont non-fondées et injustifiables, du point de vue islamique orthodoxe, les actes de terreur et les meurtres gratuits qui continuent malheureusement d’être perpétrés contre des vies sacrées et innocentes par des franges extrémistes prétendant se réclamer de l’islam. Les massacres qui ont touché récemment la communauté chrétienne d’Irak sont, faut-il encore le rappeler, totalement contraires à l’esprit de l’islam comme à ses principes et ses lois. [...]
Au contraire, les paroles, les actes et même le visage des hommes vraiment religieux reflètent la sagesse, la sérénité, l’intégrité et la noblesse, qui sont, pour les croyants, un rappel de l’exemple lumineux de tous les prophètes et saints aux cœurs purs.
(Jean Abd-al-Wadoud Gouraud, L’Aïd al-Adha et le monothéisme abrahamique, sur Oumma.com)

Je voudrais qu'aucune violence ne persiste. Qu'on fasse la fête en célébrant l'Agneau, plutôt que pleurer sur les morts qui déchirent nos vies...

Et en attendant que l'utopie se réalise, plusieurs actions possibles : écrire aux chrétiens d'Orient ou signer l'appel du journal La Vie de façon immédiate.
Puis, peut-être, intervenir avec des associations comme l'Aide à l'Eglise en Détresse (AED), l'Action Chrétienne en Orient, l'Association des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT), Portes Ouvertes...

Notes

[1] Même si des quotidiens en ont fait un article et le Nouvel Obs un édito (relayé par Padreblog et Sébastien Fath)