dimanche 11 décembre 2011

Lumière

Bougies, guirlandes et décorations lumineuses, symbolique des lumières, histoire d'étoile(s)... Noël est une fête de la lumière ! Au coeur de l'hiver, à la période où les journées sont les plus courtes, mais où le cycle des jours reprend ses droits sur celui des nuits, c'est le moment choisi pour fêter le retour de la lumière pour dissiper les ténèbres, au propre comme au figuré.

Les chrétiens le fêtent, mais également les Juifs, avec Hannoukah, et son miracle de l'huile qui n'aurait dû alimenter les lampes qu'un seul jour et en a tenu huit ! Cette année, ces deux célébrations se tiendront en même temps, Hanoukkah (fête variable dans le calendrier grégorien) étant du 20 au 28 décembre... Pendant ces jours, la tradition juive est d'allumer la ménorah (chandelier à neuf branches) et de la placer à une fenêtre de sa maison.

Les hindous ont également leur fête de la lumière, commémorant la victoire du bien sur le mal, c'est Diwali, se déroulant fin octobre ou début novembre. A cette occasion, ils allument des lampes à huile traditionnelles dans toute leur maison, et dessinent des effigies et mandalas en sable coloré...

Syncrétisme ? Ou simplement une symbolique religieuse universelle ? Je trouve cela vraiment passionnant de découvrir des logiques pas si lointaines, pour des religions qu'on cherche plus communément à opposer !

samedi 10 décembre 2011

Kérygme

Un mot théologique aujourd'hui... Il faut dire que les mots en K ne sont pas très courants en français ! Ma douce moitié a bien proposé kangourou ou krys, mais je ne voyais guère de rapport avec le mystère de Noël...

Le kérygme, ou confession de foi, joint, à mon sens, les deux mystères les plus importants de l'année liturgique : l'incarnation de Jésus et sa résurrection. Il peut y avoir un aspect mièvre aux célébrations de Noël, et à toutes les traditions qui gravitent autour. Mais avant d'être la fête des enfants, c'est d'abord la venue de Dieu en personne sur notre terre. Pourquoi le Seigneur a-t-il voulu nous faire ce cadeau ? Pourquoi choisir ce chemin si particulier ? Comment comprendre ce don ?

vendredi 09 décembre 2011

Jean

Ma vie a commencée d'une façon peu banale. Je n'étais plus espéré par mes parents, qui étaient déjà âgés... Mon père officiait au Temple. Il aurait été mal placé de ne pas croire ce que l'ange venait lui promettre. Pourtant, c'est ce qu'il a fait ! Du coup, il en a été puni, il a été incapable de prononcer un seul mot de ce jour jusqu'à ma naissance. D'ailleurs, à ce sujet, je ne m'en souviens pas, évidemment, mais Maman me l'a raconté : il paraît que j'ai fait un bond terrible lorsque Marie, une cousine de Maman, est venue la voir... Tout de suite on en a déduit mon premier haut fait !

Il faut dire que mon cousin Jésus, dès le départ il n'était pas franchement... comment dire... normal. Quand j'allais chez lui avec mes parents, et qu'on partait jouer ensemble, souvent les autres se moquaient de lui parce qu'il était tout maigre. Alors il faisait toujours des trucs bizarres, comme malaxer de la boue pour en faire des oiseaux... Sauf qu'une fois il leur a donné vie, et était tellement énervé par les autres gars qu'il leur a précipité les oiseaux dessus ! Ce jour-là, Joseph a poussé une sacrée colère...

Tout ça, ça m'a un peu chamboulé. Le coup des oiseaux, bon, c'était une blague, pas méchante, hein. Mais un peu plus tard, pendant un voyage de la Pâque, on l'a perdu. Je pensais qu'il était avec ses parents, et eux pensaient qu'il marchait avec nous. Bref. Joseph et Marie l'ont retrouvé au Temple... au Temple ! Avec les docteurs de la Loi ! Nos plus grands spécialistes... Et lui, il était aussi fort qu'eux... Alors que perso, toutes ces discussions théologiques, ça me dépasse un peu... On a beaucoup discuté ensemble. C'est vrai qu'il est très fort. Enfin, même plus que ça. Il transforme. Il donne une vraie Joie, une envie de lui ressembler. Quand je l'entends, j'ai envie de boire ses paroles ! De continuer à l'écouter, d'essayer de faire ce qu'il demande.

Mais il a dit que "son heure n'était pas venue". Sur le coup, j'ai pas tout saisi. Ce qui est sûr, c'est que je suis vraiment changé. J'ai pris un temps de réflexion dans le désert. Ca aide, quand il n'y a rien, que le sable, le soleil et le vent, à méditer sur ses actes, sur le sens de sa vie. Je crois que Jésus est exceptionnel. Et je meurs d'envie de le dire à tout le monde !!

jeudi 08 décembre 2011

Impossible

Marie dit à l'ange : "Comment cela se fera-t-il puisque je n'ai pas de relations conjugales ?" (Luc 1, 34)

Créer dans nos vies de petits bouts d'impossible, rendre réel certains de nos rêves les plus fous, voici ce que Dieu peut nous donner. Le peuple d'Israël est, si l'on peut dire, coutumier du fait : impossible de fuir l'Egypte, et pourtant... Impossible de battre un géant comme Goliath, et pourtant... Impossible de voir naître le Fils de Dieu, et pourtant !

Et aujourd'hui ? Impossible de vivre chrétiennement ? Impossible de mettre de l'éthique dans la politique, la finance ? Impossible de réduire notre train de vie pour préserver la Création ? A nous de voir, d'espérer, d'imaginer, de construire... J'ai entendu un jour "ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" (Mark Twain)... A nous de jouer ;)

mercredi 07 décembre 2011

Humilité

C'est dans les Béatitudes : "heureux les humbles"... Et aussi dans le Magnificat : "il élève les humbles"...

Le matin lorsque je me rends à mon bureau, souvent je passe devant un homme, recroquevillé, cherchant à garder sa chaleur, assis sur son sac pour se protéger un peu du froid de la dalle au sol. Autant que possible, j'essaie de m'arrêter. Mettre un genou à terre, glisser une pièce dans la casquette posée devant lui, lui dire "bonjour"... Croiser son regard et attraper son sourire, avant de me relever et entrer dans la tour. Ce n'est que quelques secondes, mais cela suffit pour illuminer ma journée :)

Les proches de personnes handicapées le disent : même si le handicap est lourd à vivre, même si le regard de pitié ou de gêne est parfois pesant, il y a des moments qui sont de véritables trésors à vivre... Chaque progrès est savouré, encouragé, accompagné. La complicité, la tendresse dont elles peuvent faire preuve sont touchantes. C'est vrai, franc, un peu trop quelquefois... La joie pure est dans l'humilité.

mardi 06 décembre 2011

Gloire

"A toi la gloire, ô Ressuscité..." Ce sont les mots, la mélodie qui me viennent en tête immédiatement. Et puisque ce calendrier est une sorte de brainstorming alphabétique, voilà ce que ma culture protestante me donne : un chant universellement connu parmi les réformés, également parmi les catholiques mais avec d'autres paroles peut-être.

Certains objecteront que c'est davantage un chant pascal que de Noël... A première vue, peut-être, mais "Gloire ! Gloria !", n'est ce pas d'abord la devise des anges ? C'est ainsi que s'annoncent ces messagers, qui viendront délivrer la Bonne Nouvelle aux bergers, et les guider vers la crèche. Un peu comme un signe de reconnaissance, une annonce d'un maître en commun, de Dieu bien plus haut que n'importe quel humain, aussi comblé de pouvoir fût-il.

Soli Deo gloria, à Dieu seul la gloire ; c'est une des six affirmations constituant une possible profession de foi réformée. Finalement, nous sommes tous d'accord, anges et hommes : gloire à Dieu ! Et paix sur la terre...

Gloire à Toi !
Guide, espoir, préparant nos coeurs
à recevoir ce bonheur...

Gloire à Toi !
Guérisseur de nos plaies les plus profondes,
consolateur infatigable...

Gloire à Toi !
Grand Dieu, puissions-nous devenir tes messagers
et chanter, encore, Tes louanges !

lundi 05 décembre 2011

Feu

En écrivant ce soir, je pense au feu qui nous réchauffe à l'intérieur de nos maisons, en ces nuits qui deviennent plutôt éprouvantes de froid, d'humidité... Particulièrement lorsque, comme aujourd'hui, un vent glaçant nous fait apprécier la chaleur d'un foyer. Ce feu rassemble les bergers veillant leurs bêtes, la famille autour de la cheminée, les scouts munis de leurs guitares et chants pour la veillée, les pèlerins pour le repas... Et nous, autour de quel feu apprécions-nous de nous tenir ? Celui de la foi ? De l'amitié, la complicité ? De l'entraide ? De la fête ?

J'ai une amie qui se reconnaîtra, peut-être, et qui a la foi brûlante comme un feu au coeur. Tantôt avec de hautes flammes qui réchauffent tous ceux qui s'approchent, manquant même de les brûler ! Tantôt avec de petites flammes comme celles de bougies donnant juste assez de lumière pour se guider... Tantôt encore avec des braises, donnant cette impression de bien-être doucement mais longuement. Cette amitié m'est précieuse, car j'ai trop souvent l'impression que ma petite braise va s'éteindre...

dimanche 04 décembre 2011

Enfant

"Noël, c'est la fête des enfants !" dit un adage populaire... Fête des enfants, oui, fête où les enfants sont rois, où l'on s'intéresse tellement à eux qu'ils en sont couverts de cadeaux, fête que l'on essaie de faire belle "pour eux"... Pour les enfants que nous avons, ou pour ceux que nous avons été ?!

Mais c'est d'abord la fête d'un enfant. "Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort" disait Paul[1]... Il s'est fait tout petit, très dépendant... De nous, de notre 'oui', de notre capacité à l'accueillir. Il ne faut pas avoir peur, ne pas se trouver de fausses excuses : "chez moi c'est tout petit, pas bien rangé, un peu sale même, tout gris, les fenêtres sont petites"... Jésus est arrivé dans une étable, il s'est contenté d'une crèche pour ses premières nuits ! Lové dans la paille, il y faisait chaud...

Laisse-le entrer chez toi, laisse-toi envahir par l'Esprit, prépare-toi... à recevoir le message de l'étoile !

Note

[1] 2 Corinthiens 12, 10

samedi 03 décembre 2011

Désert

C'est un mot qui fait peur. Parce qu'il évoque la solitude, la mort, le danger, le dessèchement. Parce que cela signifie s'éloigner de tout, de ceux que l'on aime, des lieux que l'on connaît, de nos habitudes : prendre le risque de tout laisser pour trouver autre chose, mais on ne sait pas vraiment quoi !

Mais le désert, à l'époque de Jésus, en Israël, c'est courant, c'est un lieu qui fait partie de la vie : pour aller d'une ville à l'autre il arrive qu'on traverse une région désertique. Est-ce pour autant que l'on risque sa vie ? Généralement non. Mais cela signifie que c'est un passage obligé... Partir pour se retrouver soi-même, pour pouvoir se développer : "nul n'est prophète en son pays" a dit Jésus. Aller au désert pour écouter la voix de son coeur. Elle est un peu faible, vite étouffée par les bruits du quotidien, peu écoutée dans nos emplois du temps chargés. Elle a besoin d'un peu de silence pour trouver le chemin de notre conscience, de notre raison !

Prenons le temps du désert... D'une adoration... D'un temps de prière silencieuse, seul ou en famille... Pour se donner, Lui donner, un peu de temps, d'espace de coeur...

vendredi 02 décembre 2011

Chant

C'est le chant de la vie qui résonne comme un cadeau... C'est lorsqu'on perd certaines capacités qu'on en découvre les merveilles !

Intouchables... C'était le chant de ce soir, un hymne à l'amour vrai, à la reconnaissance de chacun. Donner à chacun sa juste place, ne pas s'arrêter au "pas possible", "pas convenable"... Etre vrai. N'avoir aucune pitié, disait le personnage dans le film. Pas de pitié, pas de gêne, pas de sentiment dégoulinant ; juste deux hommes qui se battent pour trouver une raison.

Chanter encore, de tout son coeur. De la soul, du chant grégorien, du rock, du gospel, du rap, de l'opéra, du slam... Faire donner cette voix pour s'exprimer. Rendre grâce pour ce que l'on est, au plus profond de soi. Recevoir la vie comme un chant, tantôt en ut majeur, tantôt en sol mineur ; élancé comme un allegro, ou doux comme un pianissimo. Faire vibrer ce que l'on a, pour ressentir cette Présence en soi. Donner encore, faire jaillir cette puissance, chanter de tout son corps ! Ou encore, chantonner, murmurer, fredonner, tout bas, en sourdine, en musique de fond, ce réponds de méditation, cette phrase qui nous a parlé et qui nous modèlera pour la journée.

Chantez la vie ! :)

jeudi 01 décembre 2011

Bergers

Ce sont, en quelque sorte, les "stars" de la crèche. Car finalement, l'étable vide, c'était bien grâce à eux, qui étaient partis mener leurs bêtes paître dans les pâturages[1]... L'accueil de Jésus, la toute première fête donnée en son honneur, ce sont bien les bergers qui en sont les principaux acteurs à Bethléem !

Quoi de plus précaire qu'un berger, en période de transhumance ? Changeant de lieu tous les jours ou presque, subissant les aléas de la météo, ne pouvant guère prévoir où il sera les jours qui suivent... C'est cette précarité qui lui donne aussi une attention accrue. Pas de routine, pas d'habitude qui assoupit la concentration ; le feu de la nuit à maintenir, à veiller... "Veillez !" nous disait l'évangile du premier dimanche de l'Avent... Veillons, observons, apprécions les mille et uns détails de notre quotidien, sous le regard de Dieu.

Note

[1] Avez-vous remarqué la concentration en accents circonflexes dans cette phrase ? ;)

mercredi 30 novembre 2011

Aventure

Enfant, c'était ainsi qu'une catéchiste nous avait expliqué pourquoi dans "Avent" c'était un 'e' et pas un 'a' : "c'est parce qu'on va commencer une belle aventure !". C'était une image que j'avais appréciée, qui me convenait, sur laquelle je pouvais rêver... D'autres la retrouvent, aujourd'hui. C'est amusant de faire ce pont avec plusieurs années d'écart !

Cette aventure, c'est celle d'une jeune fille, à qui l'on annonce qu'elle va devenir maman. Ça fait toujours peur, ce genre d'annonce, même si on s'y prépare, même si on le désire de tout son cœur, et a fortiori lorsque c'est totalement inattendu ; il y a un moment où l'appréhension le dispute à la joie...

Cette aventure, aujourd'hui c'est la nôtre, celle d'une impatience montant au fur et à mesure de l'attente, d'un amour grandissant avec les jours qui passent. Sentiment artificiel ? Peut-être. Mais comment expliquer que nous puissions trépigner comme des enfants, alors que cela fait des années que nous savons ce qui va arriver ?

Et puis l'aventure, c'est le plaisir de préparer son sac : partir en voyage, prendre ce qui sera utile, laisser le superflu. Se réjouir à l'avance des découvertes que l'on va faire, des souvenirs que l'on va ramener, les bagages alourdis et l'esprit enrichi. Savourer cette disposition que l'on prend, d'ouvrir son cœur pour se laisser toucher par ce qui, d'habitude, rebondit sur nos carapaces. Ne plus avoir peur de recevoir des coups et de ressentir des émotions... Obéir un peu à son instinct !

mardi 29 novembre 2011

Pour prendre le temps

Je disais hier que j'aimerais passer du temps, cet Avent, quelques moments pour m'arrêter, contempler, profiter, laisser mon coeur s'ouvrir pour pouvoir faire une jolie place au petit bonhomme qui va débarquer dans moins d'un mois. En plus, Anne-Claire m'a lancé un défi ! ;)

Alors, comme certains écrivent des psaumes alphabétiques, je voudrais proposer ici un calendrier de l'Avent alphabétique... L'idée n'est pas nouvelle, mais j'aimerais bien l'explorer avec vous cette année ! Je vous propose un ou plusieurs mots, et vous brodez en commentaires avec les vôtres... Qu'en dites-vous ?

Rendez-vous demain pour le 'A'.

lundi 28 novembre 2011

Déroute ?

Déroutant. C'est ainsi que j'ai qualifié ce matin ma première expérience de célébration de la Cène, hier au culte. Célébrer ce repas, appeler l'assemblée autour de moi, faire le lien entre tous, conseillers presbytéraux, nouveaux arrivants, catholiques, enfants, musiciens, compagnons d'étude ou paroissiens sur qui veiller... Quelle chance ! Quelle joie ! Quelle entrée en Avent...

Enchaîner l'après-midi avec une bande de joyeux drôles, de quatre à sept ans (et plus), un diaporama, une histoire, un peu de méditation et encore des surprises... Pour eux, mais aussi pour nous, d'entendre certaines réflexions venant directement de leur relation au divin... Des bricolages suivent, des jeux, des rires, quelques pleurs et un peu de fatigue aussi : une belle journée de dimanche qui se termine avec un goûter géant, et des sourires sur tous les visages avant la prière finale !

Cet Avent me laisse une drôle d'impression, déjà... Il vient de commencer, mais c'est un peu comme si tout était déjà prêt. Pas encore le temps de préparer son esprit, mais déjà toutes les stratégies commerciales. Je voudrais tellement mettre du spirituel dans cet Avent, prendre un peu le temps de méditer, me poser, réfléchir. Avoir le temps de m'émerveiller. Ne pas tout le temps râler, penser qu'il faut acheter les cadeaux avant telle date, faire les courses pour ceci, bricoler pour cela... Juste prendre le temps, faire une décoration... juste pour décorer, parce que c'est joli. Prier un peu, juste là, oui maintenant, parce qu'on a envie. Passer quelques minutes à admirer, à rêver... juste parce que ça fait du bien. Et avent-cer... vers Noël...

Alors voilà... L'Avent commence. Est-ce un détour ? Se préparer à accueillir un tout-petit, un tout faible, un autre que le "standard", est-ce se dérouter ? Ou bien reprendre le chemin qu'on a peu à peu quitté ? Se mettre en route... pour éviter la déroute... ;)

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