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mardi 13 janvier 2015

Au levant

Le ciel dégagé se pare de couleurs qu'on ne trouve nulle part ailleurs... Par étages... Tout en bas, c'est la ville encore plongée dans la nuit, qui s'éveille doucement (ou qui s'endort, pour certains...), les lueurs parfois tremblotantes des lampadaires qui répondent à la lumière du levant... Juste au dessus, l'horizon gris-bleu, qui uniformise les lignes de crête des bâtiments...

Puis un rosé doux, comme signe du feu qui va arriver mais n'est pas encore tout à fait là... Encore au dessus, quelques nuages flamboient, couleur de braise, et mettent déjà le feu au ciel, prélude à ce qui arrivera dans un instant... Le regard continue à monter et croise les lignes dorées des avions laissant leur traînée de vapeur dans leur sillage, dans l'azur immense... Et tout en haut, galopant au dessus de nos têtes, les nuages dont le volume apparaît tout en contrastes, dorés côté de l'Orient, rosés par dessous, gris perle pour l'ombre...

Quelques minutes plus tard, le haut de la boule de feu apparaît, surplombant tout juste les premiers toits. Et le temps d'écrire ces quelques lignes, c'est déjà la moitié d'une sphère de braise qui illumine l'espace ! Tout s'embrase, tout ce qu'elle touche s'illumine, l'ambiance change... Le feutré de l'aurore laisse place à la franche lumière matinale... L'azur se fait profond, les nuages blanchissent et deviennent éclatants... Bonjour ! :)

J'aime ces moments fugaces, ces instants de transformation, qui permettent de passer, paisiblement et sûrement, de la nuit à la journée, de retrouver l'énergie pour toutes nos activités... Ces derniers jours, c'est aussi de quoi prendre l'énergie pour contrer la peur, la lumière contre l'obscurantisme, l'humour et l'Amour contre toutes les bêtises dont nous sommes capables...

samedi 27 juillet 2013

Grand Kiff, 2ème édition - Teasing

Hier matin, des quatre coins de France et de Navarre, et même d'Angleterre et d'Allemagne, des bus ont convergé vers Grenoble, contribuant ainsi au caractère orange du trafic annoncé par la sécurité routière...

Mille cinq cent personnes, des jeunes de 15 à 25 ans et leurs animateurs, de toutes paroisses protestantes, sont réunies pour cinq jours de fête, de louange, de prière, d'ateliers bibliques, de créativité, de joie, de partage... Le thème ? Vous êtes lumières du monde !

Avec un petit groupe de notre paroisse, j'ai la chance d'y participer. Ces mômes sont incroyables ! Sketches, chants, danses, prières, ils savent tout faire, avec une énergie et une profondeur souvent étonnante et rafraîchissante... Je viendrai vous raconter, comme je le peux, comme je le sens... Quelques jours de patience !

dimanche 11 décembre 2011

Lumière

Bougies, guirlandes et décorations lumineuses, symbolique des lumières, histoire d'étoile(s)... Noël est une fête de la lumière ! Au coeur de l'hiver, à la période où les journées sont les plus courtes, mais où le cycle des jours reprend ses droits sur celui des nuits, c'est le moment choisi pour fêter le retour de la lumière pour dissiper les ténèbres, au propre comme au figuré.

Les chrétiens le fêtent, mais également les Juifs, avec Hannoukah, et son miracle de l'huile qui n'aurait dû alimenter les lampes qu'un seul jour et en a tenu huit ! Cette année, ces deux célébrations se tiendront en même temps, Hanoukkah (fête variable dans le calendrier grégorien) étant du 20 au 28 décembre... Pendant ces jours, la tradition juive est d'allumer la ménorah (chandelier à neuf branches) et de la placer à une fenêtre de sa maison.

Les hindous ont également leur fête de la lumière, commémorant la victoire du bien sur le mal, c'est Diwali, se déroulant fin octobre ou début novembre. A cette occasion, ils allument des lampes à huile traditionnelles dans toute leur maison, et dessinent des effigies et mandalas en sable coloré...

Syncrétisme ? Ou simplement une symbolique religieuse universelle ? Je trouve cela vraiment passionnant de découvrir des logiques pas si lointaines, pour des religions qu'on cherche plus communément à opposer !

mercredi 17 août 2011

Se laisser transformer par Dieu

Voici venu le moment de terminer l'icône. Comme à chaque étape, chacune des dernières touches que l'on va apporter porte son lot de symboles.

Les auréoles prennent leur couleur or définitive, symbole de la sainteté, lumière émise par ceux qui nous montrent le chemin vers Dieu. Encore une fois, ce n'est qu'une technique simple, j'ai utilisé de la gouache dorée. La technique à la feuille d'or, bien plus complexe, se fait différemment et parfois avant même de poser les ténèbres.

Puis tous les cadres (tour de l'icône, voire tour intérieur, auréoles) seront soulignés avec un liséré vermillon pur (rouge), toujours avec la symbolique du sang qui donne la vie. Et dans l'auréole du Christ, on tracera les signes qui lui sont propres : les trois branches de la croix, et les lettres grecques omicron - oméga - nu (οων), signifiant "celui qui est".

Les bâtons des anges, et les marques et noms des personnages sont également indiqués en rouge pur. L'iconographe donne ainsi vie aux différents saints ou modèles représentés sur l'icône. Chaque trait me fait penser aux veines du corps : si la planche était l'ossature, recouverte de la lumière dans laquelle Dieu nous a créés, les différentes couches de couleurs [1] forment la chair, et ces dernières lignes rouges sont les veines transportant la Vie !

Pour terminer, les dernières touches sont en blanc pur, signe de la lumière que nous avons reçue et que nous pouvons, que nous avons la mission de transmettre à tous ! Elles apparaissent sur les parties les plus claires des carnations : mains, pieds, visage, cou... En particulier, sur le cou, le blanc représente le souffle de l'Esprit, la force de la Parole de Dieu. Notre animatrice iconographe nous disait "C'est pour ça que souvent le Christ est représenté avec un cou de taureau !"...

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Et l'icône prend vie avec deux dernières touches : le blanc des yeux, toujours posé d'un seul côté de la pupille. L'icône est terminée lorsqu'elle regarde celui qui la regarde. Je dois toujours prendre un long temps de prière avant cette ultime étape, car toute l'orientation donnée à l'icône précédemment peut changer avec le regard donné à cet instant. Il peut être doux, un peu fuyant, dur, en échange[2]...

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Une fois terminée, l'icône est nommée au dos, toujours à l'encre rouge, pour prolonger le don symbolique de la vie par le nom.

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Et un moment très fort, pour l'iconographe comme pour le destinataire : lorsque celui-ci découvre pour la première fois "son" icône...

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... même à six mois, ça fait forte impression ! :)

Et bien sûr, la prière de l'iconographe ne s'arrête pas là... "Tu es responsable de ta rose" disait Saint-Exupéry dans le Petit Prince. J'ai écrit suffisamment peu d'icônes pour me souvenir de chaque, et continuer à prier pour chaque personne à qui je les ai offertes. Même si le souvenir s'efface, c'est un peu comme un fil, un lien particulier, une union de prière inaltérable qui m'unit à ceux qui les reçoivent...

Notes

[1] et chacune est importante, de la plus sombre à la plus claire !

[2] en particulier sur une Vierge à l'Enfant ou une scène biblique

lundi 11 juillet 2011

Monter les lumières

Voilà quelque temps que nous avions laissé notre icône bien sombre... Il est temps de remédier à cela !

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Puisque nous nous sommes éloignés de Dieu, avec les ténèbres, et que nous continuons à prier, il est temps de revenir vers lui. Tel le fils prodigue, qui vient demander pardon et sera revêtu d'habits somptueux ; ou plus prosaïquement, tel le fidèle qui vient demander le sacrement de réconciliation et se relève de nouveau revêtu de l'Esprit Saint, l'icône va recevoir de nouvelles couleurs, plus claires, qui vont peu à peu dessiner les différents détails du personnage ou de la scène représentée.

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Techniquement, c'est l'étape qui prend le plus de temps : après avoir redessiné en rouge les traits[1], l'iconographe applique successivement plusieurs couches de couleurs, d'abord la couleur de base choisie pour chaque vêtement, et de l'ocre jaune pour les parties chair, puis des couleurs de plus en plus claires, en ajoutant régulièrement du blanc. C'est aussi le moment où l'on ajoute les décors et la couleur de fond, quand elle n'est pas dorée. Le relief va ainsi apparaître, les détails prendre forme.

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C'est le symbole du retour vers Dieu, et du travail que fait Dieu en chacun, de la création du Père toujours à l’œuvre dans ceux qui l'acceptent en eux-mêmes. C'est la lumière de la création originelle, de notre nature divine, créée par Dieu à son image, qui transparaît dans chaque pépite de nos vies : un sourire, un geste d'amour, un service, une prière, un chant... Et bien sûr, c'est le grand mystère pascal que nous sommes invités à revivre : Jésus, mort pour nous, dans les ténèbres pendant trois jours, s'est relevé !

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Dans la prière, autant l'étape précédente était difficile, prenante, presque angoissante, autant cette montée des lumières me procure un véritable enthousiasme. La grâce est presque palpable, la concentration est à son comble... C'est l'étape la plus longue, mais où le temps n'a plus la même valeur... A chaque coup de pinceau c'est un peu de Dieu que l'on fait rejaillir, par delà tout ce qu'on l'on a pu faire de difficile, peu reluisant ; à chaque touche de couleur c'est un peu d'amour que l'on donne au destinataire de l'icône. Il n'est pas rare que je me relève au bout de plusieurs heures, le poignet et la nuque ankylosés, mais avec au cœur la joie que peut prodiguer cette montée.

L'icône prend forme, prend corps... Mais ce n'est pas fini...

Notes

[1] Dans la technique traditionnelle, l'icône est engravée, le dessin perdure donc même pendant les ténèbres

lundi 13 décembre 2010

Gaudete, lumière... et libération

Joie des chants,
sourire du célébrant,
à défaut de chasuble rose...

"Es-tu celui qui doit venir ?"
Question ancienne, défi actuel,
lancé à chacun en homélie :
"Que crois-tu ? Choisis !"

Doute au cœur,
geste de paix,
chemin incertain,
tristesse... difficile à expliquer.

Lumière des enfants,
conte d'espérance et d'attente
sur parole d'amour[1].

Télescopage des époques :
Esaïe[2], Marie, Jean Baptiste,
tous attendent, préparent...
Et nous ?

Accablement dans la sécheresse de la prière,
les mots qui ne viennent pas,
l'esprit qui ne se fixe pas
ou plutôt se fixe sur ce qu'il ne devrait pas.

Culpabilité, lâcher prise,
finalement faire confiance,
prier, encore, malgré le trouble...

Et se libérer, enfin.

Oser prier pour celui qui blesse,
permettre au Miséricordieux
de panser enfin
cette plaie douloureuse.

Notes

[1] 1 Corinthiens 13, 13 : Maintenant donc ces trois-là demeurent, la foi, l'espérance et l'amour, mais l'amour est le plus grand.

[2] Isaïe pour ceux qui préfèrent