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mercredi 30 novembre 2011

Aventure

Enfant, c'était ainsi qu'une catéchiste nous avait expliqué pourquoi dans "Avent" c'était un 'e' et pas un 'a' : "c'est parce qu'on va commencer une belle aventure !". C'était une image que j'avais appréciée, qui me convenait, sur laquelle je pouvais rêver... D'autres la retrouvent, aujourd'hui. C'est amusant de faire ce pont avec plusieurs années d'écart !

Cette aventure, c'est celle d'une jeune fille, à qui l'on annonce qu'elle va devenir maman. Ça fait toujours peur, ce genre d'annonce, même si on s'y prépare, même si on le désire de tout son cœur, et a fortiori lorsque c'est totalement inattendu ; il y a un moment où l'appréhension le dispute à la joie...

Cette aventure, aujourd'hui c'est la nôtre, celle d'une impatience montant au fur et à mesure de l'attente, d'un amour grandissant avec les jours qui passent. Sentiment artificiel ? Peut-être. Mais comment expliquer que nous puissions trépigner comme des enfants, alors que cela fait des années que nous savons ce qui va arriver ?

Et puis l'aventure, c'est le plaisir de préparer son sac : partir en voyage, prendre ce qui sera utile, laisser le superflu. Se réjouir à l'avance des découvertes que l'on va faire, des souvenirs que l'on va ramener, les bagages alourdis et l'esprit enrichi. Savourer cette disposition que l'on prend, d'ouvrir son cœur pour se laisser toucher par ce qui, d'habitude, rebondit sur nos carapaces. Ne plus avoir peur de recevoir des coups et de ressentir des émotions... Obéir un peu à son instinct !

mercredi 06 juillet 2011

Dialogue interreligieux ou relativisme ?

Je crois que parfois, je frise l'indécence. Si, si. D'abord j'ai des discussions à propos de Dieu au boulot. Ah, vous voyez bien, que je pousse aux bornes des limites ! Ensuite, c'est en anglais. Ben oui, parce que pour faire communiquer des indiens et des français, il faut bien trouver une langue commune...

Mais le plus gros de tout ça, c'est que... Je vais plus loin dans la discussion à propos de Dieu, de la prière, du ressenti dans les lieux sacrés, avec ces collègues indiens, leur autre culture, leur vue différente sur la nôtre, notre communication en langue étrangère, qu'avec des amis bien français, pétris de préjugés, de mauvaises expériences, rejetant en bloc toute idée de spiritualité quelle qu'elle soit...

Alors, quelle(s) conclusion(s) en tirer ?

C'est d'abord un constat un peu désabusé. Oui, il faut faire un effort, ça peut faire peur... Il faut prendre le risque d'aimer véritablement son prochain. Oser se mettre à nu, accepter de laisser tomber un peu de ses apparences pour accueillir l'autre, ça chamboule, ça déstabilise, ça peut même faire mal parce qu'il peut y avoir des maladresses... Oui mais... Ca veut aussi dire qu'on est plus ouvert à toutes les perles qui peuvent briller, comme ça, d'un coup, sans crier gare !

C'est aussi le regret que des personnes, plus proches de moi, en termes de culture, de foi, de pratique religieuse, de langue, restent bloquées dans une peur terrible de l'autre, à tel point qu'il est impossible de tenter une idée d'acceptation. Un "c'est vraiment n'importe quoi", rageur, marmonné en pleine homélie, alors que le prêtre parlait de l'islam comme d'un possible autre chemin pour parvenir à Dieu, m'a bien fait comprendre que mes relations riches autant que renversantes avec mes amis indiens font encore figure d'exception. Ces personnes me taxeraient sans doute de relativisme, de faiblesse à vouloir explorer les chemins du divin entre croyants, fussent-ils de différentes sensibilités...

Finalement, il reste quelques regrets, mêlés à une grande joie... Un lien qui s'affirme, confirmant ce que j'avais pressenti il y a déjà une quinzaine d'années : les différentes religions ont énormément de similitudes, et les rapprochements peuvent parfois prendre des voies bien surprenantes...