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vendredi 15 juillet 2011

Dans l'eau et dans l'Esprit

Je n'en ai guère parlé dans ces pages, peut-être parce que je n'ai plus les mêmes motivations que pour notre aînée... Ou peut-être parce que cela m'est finalement plus simple. Mais passons. Dans quelques jours, c'est notre seconde fille, Marion, qui recevra le baptême.

Si Nathalie avait été baptisée à l'église, après la messe, c'est pendant un culte dominical, et avec[1] une présence conséquente des deux communautés, que Marion va recevoir le premier des sacrements. Nonobstant le commentaire entendu à plusieurs reprises[2], nous avons maintenu le choix du temple pour différentes raisons.

Aujourd'hui, la préparation d'un baptême, en particulier d'un baptême d'enfant, doit grandement gérer les sensibilités de chacun. Croyant, un peu, beaucoup ou pas du tout, les parents ont leurs raisons de demander ce sacrement pour leur enfant. Aux Eglises de savoir réexpliquer la valeur du sacrement, la grâce infinie de Dieu, l'entrée dans une communauté qui s'efforcera d'être accueillante, toujours... Mais les prêtres et pasteurs, et les membres des équipes de préparation qui passent par ici pourraient en témoigner bien mieux que moi.

Quand se rajoute la composante oecuménique, ça se corse encore un petit peu. Non seulement il faut arriver à dire ce qu'on souhaite, nous les parents, mais en plus il faut l'expliquer à au moins deux interlocuteurs (un prêtre et un pasteur), avec nos mots maladroits, dire notre symbolique du sacrement, tous les espoirs que l'on y place, la valeur que ce geste prend pour nous, pourquoi notre foi, nos engagements nous poussent à demander le baptême pour notre fille.

Alors, c'est peut-être un peu compliqué, tout ça. Et oui, je sais, ça fait beaucoup de "peut-être" en quelques lignes. Une chose est sûre... C'est que plus que jamais je veux dire, chanter, crier, argumenter, et redire encore : je crois en Dieu, Père, Fils et Esprit, un Dieu unique, universel, amour pour tous et chacun... et c'est cette foi que je veux transmettre à mes filles !

Et dans quelques jours, j'espère que la fête sera au rendez-vous, que vous vous unirez à nous, à la grande joie de voir Marion accueillie elle aussi dans la maison de notre Père !

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Notes

[1] Je l'espère !

[2] "Et si un troisième naît un jour, vous le ferez baptiser à l'église orthodoxe ?"

mercredi 06 juillet 2011

Dialogue interreligieux ou relativisme ?

Je crois que parfois, je frise l'indécence. Si, si. D'abord j'ai des discussions à propos de Dieu au boulot. Ah, vous voyez bien, que je pousse aux bornes des limites ! Ensuite, c'est en anglais. Ben oui, parce que pour faire communiquer des indiens et des français, il faut bien trouver une langue commune...

Mais le plus gros de tout ça, c'est que... Je vais plus loin dans la discussion à propos de Dieu, de la prière, du ressenti dans les lieux sacrés, avec ces collègues indiens, leur autre culture, leur vue différente sur la nôtre, notre communication en langue étrangère, qu'avec des amis bien français, pétris de préjugés, de mauvaises expériences, rejetant en bloc toute idée de spiritualité quelle qu'elle soit...

Alors, quelle(s) conclusion(s) en tirer ?

C'est d'abord un constat un peu désabusé. Oui, il faut faire un effort, ça peut faire peur... Il faut prendre le risque d'aimer véritablement son prochain. Oser se mettre à nu, accepter de laisser tomber un peu de ses apparences pour accueillir l'autre, ça chamboule, ça déstabilise, ça peut même faire mal parce qu'il peut y avoir des maladresses... Oui mais... Ca veut aussi dire qu'on est plus ouvert à toutes les perles qui peuvent briller, comme ça, d'un coup, sans crier gare !

C'est aussi le regret que des personnes, plus proches de moi, en termes de culture, de foi, de pratique religieuse, de langue, restent bloquées dans une peur terrible de l'autre, à tel point qu'il est impossible de tenter une idée d'acceptation. Un "c'est vraiment n'importe quoi", rageur, marmonné en pleine homélie, alors que le prêtre parlait de l'islam comme d'un possible autre chemin pour parvenir à Dieu, m'a bien fait comprendre que mes relations riches autant que renversantes avec mes amis indiens font encore figure d'exception. Ces personnes me taxeraient sans doute de relativisme, de faiblesse à vouloir explorer les chemins du divin entre croyants, fussent-ils de différentes sensibilités...

Finalement, il reste quelques regrets, mêlés à une grande joie... Un lien qui s'affirme, confirmant ce que j'avais pressenti il y a déjà une quinzaine d'années : les différentes religions ont énormément de similitudes, et les rapprochements peuvent parfois prendre des voies bien surprenantes...