La chaleur, déjà présente depuis plusieurs mois, inhabituelle, s'est intensifiée. Plus pesante, plus humide, plus fatigante... Et l'absence d'air l'accentue encore. Toutes fenêtres ouvertes, impossible de faire un courant d'air, a fortiori d'aérer la maison. Les siestes sont peuplées de rêves étranges confinant au cauchemar...

Une soirée entre amis. Une ambiance sympathique, sans plus. La tension de l'air est également dans les esprits. Les enfants, en particulier, ont un comportement assez irrationnel, agressif. Les éclairs claquent, secs, durs, lointains, davantage porteurs de crainte que de soulagement.

Finalement, dans la nuit, les premières gouttes s'écrasent sur le sol grillé, asséché, poussiéreux. On y croit à peine, les premières gouttes depuis de longs mois. On met à l'abri ce qui doit l'être, et on reste dehors, sous la tonnelle, rassemblés autour des bougies et des photos de voyage. Chacun se détend, l'air s'est un peu rafraîchi, la tension est retombée.

Il est temps de rentrer. En espérant que la pluie continuera, un peu, permettra à cette terre assoiffée de respirer, donnera un répit dans une sécheresse s'annonçant déjà dramatique dans ses répercussions.