dimanche 05 juin 2011

Enfin !

La chaleur, déjà présente depuis plusieurs mois, inhabituelle, s'est intensifiée. Plus pesante, plus humide, plus fatigante... Et l'absence d'air l'accentue encore. Toutes fenêtres ouvertes, impossible de faire un courant d'air, a fortiori d'aérer la maison. Les siestes sont peuplées de rêves étranges confinant au cauchemar...

Une soirée entre amis. Une ambiance sympathique, sans plus. La tension de l'air est également dans les esprits. Les enfants, en particulier, ont un comportement assez irrationnel, agressif. Les éclairs claquent, secs, durs, lointains, davantage porteurs de crainte que de soulagement.

Finalement, dans la nuit, les premières gouttes s'écrasent sur le sol grillé, asséché, poussiéreux. On y croit à peine, les premières gouttes depuis de longs mois. On met à l'abri ce qui doit l'être, et on reste dehors, sous la tonnelle, rassemblés autour des bougies et des photos de voyage. Chacun se détend, l'air s'est un peu rafraîchi, la tension est retombée.

Il est temps de rentrer. En espérant que la pluie continuera, un peu, permettra à cette terre assoiffée de respirer, donnera un répit dans une sécheresse s'annonçant déjà dramatique dans ses répercussions.

mercredi 21 juillet 2010

Orage

Le vent arrive le premier. Il amène les nuages, obscurcissant le ciel où régnait jusque là un soleil de plomb. Les portes claquent, le ligne s'agite sur son fil, des nuages de poussière se soulèvent de la cour de ferme habituellement parcourue par les tracteurs. C'est le signe de la mise aux abris : on rentre le linge, ferme les portes, débranche les appareils électriques sensibles, attache tout ce qui peut s'envoler. Dans les prés, les vaches se rassemblent et commencent à se diriger vers le couvert : le plus souvent, les arbres faisant la bordure de leur pâture.

La lumière baisse davantage. L'horizon noircit, se réduit : la grisaille masque les lointaines collines. Le vent s'intensifie, les éclairs déchirent le ciel, précédant le roulement fracassant du tonnerre. La foudre frappe, de plus en plus près : les roulements de tambour céleste se font plus intenses et rapprochés. De l'intérieur, on voit les constructions résister aux éléments, on croit qu'elles vont céder, mais il n'en est rien.

Puis les nuages craquent. L'eau tombe, à grosses gouttes. Mieux vaut être à l'abri ! D'ailleurs, ni homme ni bête ne reste dehors. Tiens, si, les hirondelles, même secouées par les bourrasques, se nourrissent des insectes ballottés par les masses d'air. Elles rejoindront leurs nids à la dernière minute.

Cela semble durer quelques minutes à chaque fois. En fait, les salves de pluie vont s'enchaîner pendant plusieurs heures. Entre deux, le calme revient. L'air s'est rafraîchi, le vent est tombé, les hirondelles ressortent, les rideaux de pluie qui voilaient le paysage s'estompent... Et Marion, cinq mois, qui n'a pas bronché pendant le raffut, paisible au coeur de sa sieste, se réveille dans le silence revenu.

Enfin les nuages s'affinent, le soleil refait son apparition. Les bourdonnements lointains des moteurs de voitures ont remplacé dans l'air les vrombissements des coups de tonnerre. L'horizon est clair, l'air comme plus pur, rempli de cette odeur d'herbe mouillée qui m'évoque la propreté, la fraîcheur... La journée peut recommencer.