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mercredi 15 février 2017

Et les mistrals gagnants

Du rire et des larmes...

Du rire quand ils utilisent le vocabulaire médical, précis, technique, et qu'ils le racontent avec leurs mots d'enfants.

Du rire encore quand ils font des bêtises avec leurs frères et soeurs, plus grands ou plus petits.

Des larmes quand on voit les grimaces lors des soins, la peur de la douleur, leurs larmes qui viennent, pas si souvent... Ils sont vaillants !

Du rire quand on les entend avec leurs perspectives d'avenir, quand ils se souhaitent "copains pour la vie !" du haut de leurs six ans... Et quand ils nous disent "Hakuna matata... Ca veut dire 'Pas de souci !'"...

Des larmes quand il est question de morphine, de traitements, quand les examens font mal, quand ils disent "va doucement, doucement", au médecin qui les examine... Quand ils disent "j'en ai marre" en jetant leur crayon, ou qu'ils s'endorment au milieu d'une histoire, épuisés par les médicaments, la maladie ou les deux...

Dur rire, aux larmes, quand un bonhomme de cinq ans - et demi ! - qui fait la taille d'un enfant de trois, explique en riant qu'il était malade depuis qu'il est tout tout tout bébé ! Et que quand il sera mort, là il ne sera plus malade...

Des larmes dans un sourire quand une philosophe en herbe nous dit que quand ça va pas, c'est pas grave, c'est ça la vie... On laisse tomber les choses qui nous tracassent et on vit avec...

Un rire franc quand le petit aristo de la bande discute avec Bonne Maman venue le voir à l'hôpital : "je crois que j'ai un peu la flemme... - ah oui et dites-moi, Tugdual, que fait-on quand on a la flemme ? - on fait un petit effort, je crois..."

Les larmes qui roulent dans le sourire, comme les roues des vélos, sur cette chanson de Renaud qui a donné son nom au film... D'un univers à l'autre, chacun le sien et toujours le plaisir de rouler, les cheveux au vent !

Du rire et des larmes, Ambre, Tugdual, Imad, Charles, Camille et le petit Jason nous en donnent à foison. Vous ne saurez plus si vous riez ou pleurez, si vous avez le coeur gonflé de joie ou serré de tristesse, ou simplement plein d'amour et de vie, en voyant ce documentaire. Ni à charge, ni à décharge. Pas d'argumentaire ou de démonstration. Juste une leçon de vie...

mardi 20 avril 2010

Etre et avoir

Loin de l'audience d'un certain docteur, de son mauvais caractère et de ses idées farfelues mais néanmoins parfois géniales, ils étaient là, relégués sur une chaîne documentaire de la TNT. Le maître et tous ses petits acolytes, de 4 à 11 ans...

Ce sont des temps et des lieux qui me paraissent lointains. Des temps où le principal souci était de savoir si ma mère serait à l'heure pour venir nous chercher, à quatre heures et demie... Des lieux où le trafic n'était pas embouteillé mais où avoir le permis était indispensable, où la principale inquiétude était la météo, non pour savoir comment s'habiller mais pour orienter les activités : semis, moisson, mise des bêtes au pré, vaccination, écornage... Des temps et des lieux où la Star Ac' n'avait pas sa place, et où le principal défi était de ramener la meilleure note possible, parce que le maître avait confiance en nous, s'occupait de nous si consciencieusement qu'on ne voulait pas le décevoir.

C'est aussi un lieu si particulier, une classe unique ! Un endroit où chaque personnalité a sa place, où chacun est pris tel qu'il est. Selon son niveau, son handicap, son âge, ses facilités... C'est un endroit d'intégration, bien davantage que des classes "aménagées" que l'on s'échine à mettre en place de manière artificielle, sans tenir compte de l'humain. Ici l'humain est primordial, qu'on le veuille ou non. La classe n'est pas qu'une classe, elle est un lieu de vie, une communauté, une société miniature où on fait tous les apprentissages, depuis la lecture jusqu'à l'honnêteté, en passant par la pâte à crêpes...

C'était un autre lieu, un autre temps. J'espère juste que, dans mon environnement parisien d'adoption, je saurai transmettre à mes enfants tout ce qu'il me touche de revoir dans ce documentaire.