Préparer Pâques
Par Tigreek le mercredi 25 février 2009, 23:32 - La théo pour les nuls - Lien permanent
Aujourd'hui, nous sommes le mercredi des Cendres, et pour les catholiques, c'est le début du Carême. Par curiosité, des catholiques m'ont demandé ce que faisaient les protestants pour le Carême. Réponse bien embarrassée de ma part, cherchant dans mes souvenirs : impossible de trouver quelque rite particulier, chez les réformés, pour l'entrée en Carême ou pendant la période pré-pascale... Et pour cause : historiquement, les protestants se sont élevés contre le Carême. Je me propose de faire ici un résumé comparatif de la période de préparation pascale pour les différentes confessions.
Chez les catholiques
Le Carême, autrefois aussi appelé "sainte quarantaine", est une période de 40 jours précédant Pâques. Il commence le mercredi des Cendres et se termine le samedi saint (veille de Pâques), mais ne comprend pas les dimanches. Historiquement, le Carême est un jeûne : un seul repas par jour. Le jeûne a disparu, mais le principe de privations est resté, pour aider une réflexion spirituelle qui doit amener le fidèle à se rapprocher du Christ.
Pour en savoir plus : portail de la liturgie catholique
Le Carême débute avec la cérémonie des Cendres, qui a donné son nom au premier jour du Carême, le mercredi des Cendres. C’est le début du Carême ; un jour particulièrement pénitentiel, dans lequel on manifeste notre désir personnel de conversion à Dieu. En recevant l’imposition des Cendres dans les églises, on exprime avec humilité et sincérité de coeur que nous voulons nous convertir et croire vraiment à l’Evangile. L’origine de l’imposition des cendres appartient à la structure de la pénitence canonique. Elle commence à être obligatoire pour toute la communauté chrétienne à partir du Xème siècle. La liturgie actuelle conserve les éléments traditionnels : imposition des cendres et jeûne rigoureux. Les cendres viennent des rameaux bénis pendant le Dimanche des rameaux de l’année précédente, suivant une tradition qui remonte au XIIème siècle. La formule de bénédiction rappelle la condition de pécheur de qui la reçoit.
On appelle Carême la période de quarante jours réservée à la préparation de Pâques, et marquée par l’ultime préparation des catéchumènes (grands enfants ou adultes demandant le baptême) qui doivent être baptisés le jour de Pâques. C’est comme une retraite collective de quarante jours pendant lesquels l’Eglise propose à ses fidèles l’exemple du Christ pendant sa période au désert, se prépare à la célébration des solennités pascales, dans la purification du coeur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence.
La pénitence, traduction latine du mot grec metanoia qui signifie « conversion » (littéralement « changement d’esprit ») du pécheur, désigne tout un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs en vue de la réparation du péché commis, et l’état de fait qui en résulte pour le pécheur. Littéralement « changement de vie » se dit de l’acte du pécheur qui revient vers Dieu après s’être éloigné de lui, ou de l’incroyant qui reçoit la foi...
La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. « L’Ecriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière et l’aumône, qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres. A côté de la purification radicale opérée par le Baptême ou par le martyr, ils citent comme moyen d’obtenir le pardon des péchés, les efforts accomplis pour se réconcilier avec son prochain, les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain, l’intercession des saints et la pratique de la charité "qui couvre une multitude de péchés" (1 P 4, 8) » (Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 1434)
L’Eglise nous invite à faire du Carême un temps de retraite spirituelle dans lequel l’effort de méditation et de prière doit être soutenu d’un effort de mortification personnelle, laissée à la libre générosité de chacun. Si on vit bien le Carême, on doit obtenir une authentique et profonde conversion personnelle, et nous préparer de cette manière à la plus grande fête de l’année : le dimanche de la Résurrection du Seigneur. Se convertir veut dire se réconcilier avec Dieu, s’éloigner du mal, pour établir une relation d’amitié avec le Créateur. Cela suppose de se laisser aller au repentir et à la Confession de tous et chacun de nos péchés. Une fois rétablis dans la grâce (sans conscience de péché mortel), nous devons prendre la résolution de changer de l’intérieur (dans les attitudes) tout ce qui ne plaît pas à Dieu.
Source : La Bonne Nouvelle
Chez les orthodoxes
Le Carême pascal est appelé "Grand carême" ou "sainte quarantaine", par opposition aux jeûnes précédant Noël, l'Assomption, la fête des saints Pierre et Paul. Il dure six semaines, du Lundi Pur au Samedi de Lazare, précédant le dimanche des Rameaux, lui-même précédant la semaine sainte. Comme chez les catholiques, le jeûne est un prétexte et/ou une aide à une réflexion spirituelle pour préparer son esprit à la fête de Pâques.
Pour en savoir plus : Wikipedia
Chez les protestants
Historiquement, le Carême a été contesté par les protestants, du fait de l'absence de fondement biblique, et parce qu'il n'est pas besoin de période particulière pour se préparer à la grâce que Dieu nous fait. Plus précisément, l'importance du Carême pour la spiritualité n'a pas été remise en cause, mais bien la pratique de la pénitence.
Actuellement, chaque fidèle se prépare à Pâques comme il le souhaite. Des prédications spécifiques sont proposées les 6 dimanches précédant Pâques, diffusées à la radio pour ceux qui le souhaitent.
Pour en savoir plus : Wiki-protestants
Commentaires
Une théologie comparée intéressante. Merci pour vos précisions.
@Annie : Ce billet est une ébauche et a vocation à s'étoffer, au fur et à mesure de mes recherches et de mes découvertes...