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dimanche 28 mars 2010

Du rire aux larmes ?

L'an dernier, j'avais déjà fait un billet concernant le dimanche des Rameaux. Cette année, j'ai beau connaître les différences de célébration, je ne réussis pas à participer pleinement. Il y a trop de différence : joie de la montée triomphale de Jésus à Jérusalem, souffrance extrême de la Passion...

Tout cela éveille en moi des réflexions aussi diverses que contradictoires. Mais au cours de l'année écoulée, ma recherche personnelle, les contacts que ce blog m'ont permis d'établir, mes premiers pas en théologie, m'ont donné à discerner. Voir plus loin que les événements ponctuels. Chercher plus profond que dans la (pas toujours) simple actualité. Apprécier les contextes des célébrations, autant que de l'écriture des textes. Apprendre les subtilités historiques qui mettent les susceptibilités à fleur de peau. Fouiller les symboles chers à chacun, voir au-delà de ce qui peut paraître une superstition.

La différence de célébration du dimanche des Rameaux est le point le plus divergent de deux chemins qui se croisent, s'éloignent pour mieux se retrouver, de Noël à Pâques, puis à Pentecôte. Des sentiers qui se sont créés au fil du temps, des traditions, des antagonismes ou des rapprochements.

De tout coeur, j'espère que de multiples petits "raccourcis" relieront ces routes... Le premier pas n'est-il pas de profiter des occasions de se retrouver ? Rendez-vous dimanche prochain, à l'aube !

mercredi 24 février 2010

Les Sacristains font des émules...

Je ne sais si c'est l'air du temps ou une sympathique émulation fraternelle... Toujours est-il qu'un blog collectif, reprenant l'esprit des Sacristains, a vu le jour récemment, du côté protestant.

Il s'agit du blog de la paroisse parisienne de l'Oratoire du Louvre, judicieusement appelé Lab'Oratoire. Peuplé de nombreuses "pointures" du milieu protestant, mais aussi ouvert aux questions et aux participations de tous, sera-t-il une expérimentation concluante d'évangélisation par le blog ? Espérons-le !

Pour ma part, du peu que j'en ai vu pour l'instant, il est ouvert, simple d'accès, et représente assez bien à mes yeux "l'ambiance" réformée. Pour qui souhaite avoir une vue synthétique du monde protestant, cela peut donner un bon échantillon, pour rester dans le vocabulaire de laborantin...

Merci à Autheuil pour l'information !

lundi 26 octobre 2009

Ceci est ton sang...

J'aimerais rebondir (avec un peu de retard, il est vrai) sur un billet paru chez les Sacristains, Le pas sûr et paisible, le visage clair et pur…. Dans ce billet, Dove se disait choqué de voir qu'en anti-héros du film Thirst, passant au côté obscur et même franchement psychopathe assoiffé de sang (c'est un film d'horreur), le réalisateur avait spécifiquement choisi un prêtre, et pas un homme consacré de n'importe quelle autre religion.

Or, si je n'avais entendu parler de Thirst que par ce billet, il est un autre film que je voudrais mentionner, car j'en vois les affiches partout depuis une dizaine de jours : Jennifer's Body. Certes, on n'y parle pas vraiment d'Eglise. Mais on y parle de soif, de sexe et de sang... Et alors ? Alors, sous certains aspects, je trouve ce film (ou plutôt son marketing) bien plus choquant que Thirst...

D'abord, l'affiche est banale, ou plutôt banalisée, dirais-je. Ce qui frappe, c'est la beauté (1) de l'héroïne, en gros plan. Et son regard direct, son sourire frondeur, provocant. Puis on remarque "Tiens, mais... au coin de sa bouche, là, c'est... du sang ?!". Il y en a aussi dans le coin, en bas à droite de l'affiche, avec un bras sanguinolent. Deux éléments qui permettent de déduire l'élément principal du film : l'héroïne est une sorte de remake féminin du Dr Dracula, qui vit en plein jour et se révèle aussi terriblement séduisante que dangeureuse. Ok, c'est du fantastique, mais on voit bien que l'action se passe dans un milieu tout à fait réaliste, dans la société actuelle, et pas suite à une expérience abracadabrantesque. Le sang, la vengeance, la mort par assassinat sont banalisés. Dans le métro, les voyageurs passent devant l'affiche sans y faire plus attention que si c'était la pub pour les dernières soldes sur la literie... (2)

Ensuite, le titre du film : "Jennifer's Body", que l'on n'a même pas pris la peine de traduire en français. Peut-être qu'en français, les gens se seraient rendus compte que c'est un peu dérangeant : "(Pour) le corps de Jennifer", un peu matérialiste... Ca me fait penser aux slogans soit-disant féministes "c'est mon corps, je fais ce que je veux", comme prétexte pour faire tout et surtout n'importe quoi... Ce titre provocateur (3) joue sur la fibre rebelle des ados : "allez-y, faites ce que vous voulez, lâchez-vous, c'est permis !"... Je pense que ces derniers ont suffisamment d'incitations pour ne pas en rajouter. C'est quand même un comble : sous prétexte d'humour, d'ouverture d'esprit, progrès de la société (!), on montre n'importe quoi ; puis lorsque des enfants ou ados "s'amusent" à reproduire ce qu'ils voient dans les films, en prenant les scénarii au pied de la lettre, on crie haro sur le baudet, on reproche aux parents un manque d'éducation pour leurs enfants, on s'indigne sur la cruauté dont "ceux qui étaient des élèves sans problèmes" font montre...

Comme Thirst, Jennifer's Body est interdit aux moins de 12 ans en France. Alors, pourquoi une telle différence de pub' ? L'humour permet-il de rendre plus acceptable des "conduites à risques", comme le dit l'expression politiquement correcte ?

(1) Photoshopée ou maquillée ? Cétait pour la touche 'geek' du billet...
(2) Idem avec la pub pour le jeu vidéo "Dragon rising : la guerre comme si vous y étiez", qui ne choque pas davantage, mais là n'est pas le sujet...
(3) Je ne suis pas contre la provocation, j'en fais moi-même, à l'occasion...

dimanche 18 octobre 2009

De l'équipe des sonneurs de cloches

Voilà un mois que le blog des sacristains a ouvert ses portes, apportant son lot de réjouissances, questions, observations, sujets houleux, mais aussi trolls et autres débordements. Qu'en dire ?

En premier lieu, le buzz avant même le lancement du site fut efficace. Une semaine avant la date officielle (14 septembre, fête de la Croix Glorieuse), la plupart des blogs personnels à tendance catholique parlaient déjà de "sacristains" qui se préparaient à "sonner les cloches"... Sans forcément savoir ce qui allait se passer : célébration particulière ? Rassemblement à ne pas rater ? Aucune idée mais j'avais bien l'intention de suivre ça de près ! Et manifestement, beaucoup d'autres n'étaient pas en reste, à tel point que La Croix en a fait un article, dévoilant un peu en avance le but des fondateurs : "donner un peu plus de visibilité aux cathos 'mainstream'". Mon impatience d'entendre les cloches virtuelles sonner n'en a été que plus grande : comment allaient-ils se présenter ? Par quel sujet entameraient-ils leur voyage ?

De voyage, il en fut question. Les métaphores allèrent bon train, la sacristie s'est transformée pour l'inauguration en radeau pour les plus humbles, en trois-mâts pour les plus optimistes ou les plus ambitieux... En tout cas, l'équipage était radieux, heureux de travailler en groupe, de mener leur embarcation dans le même sens, et comptant bien garder sereinement le cap, que ce soit en cabotage ou en haute mer.

En parlant d'équipage, même s'il était exclusivement masculin au début, pour moi il ne faisait aucun doute qu'il s'élargirait avec quelques personnalités féminines. Ce fut rapidement le cas, d'autant que Jean-Baptiste Balleyguier a très vite mis les pieds dans le plat, avec son article "Où sont les feeeeemmes…", suite auquel la polémique a dépassé toutes les espérances de l'auteur en termes de commentaires, je pense ! Quelques jours plus tard, ce sont Anne-Claire et Zabou qui obtenaient leur admission dans la sacristie, priant "les hommes" de faire un peu de ménage (Edmond, rassemble ces tasses que je ne saurais voir... David, cet objectif qui traîne entre ciboire et lectionnaire ne serait-il pas le tien ?).

J'ai remarqué que les quelques sujets qui ont été lancés au départ du blog provoquaient le débat sinon l'empoignade. Etait-ce volontaire ? J'ose imaginer que leurs auteurs avaient gardé en réserve certains articles pour ce nouveau media... Cela veut-il dire que l'activité du blog va s'atténuer ? Probablement pas. L'avantage d'un blog collectif, c'est que les différents auteurs peuvent se passer le relais suivant leurs activités annexes, en fonction des sujets sur lesquels ils sont plus ou moins aptes à réagir, plus ou moins sensibles.

De mon point d'observation, j'ai quand même eu à l'esprit quelques questions : pourquoi un tel blog collectif ? Pourquoi maintenant ? Et existe-t-il quelque chose de semblable dans la communauté réformée ?

La principale raison du blog collectif est celle de la visibilité. Oui, mais... les blogueurs qui se sont rassemblés chez les sacristains n'étaient-ils pas déjà visibles ? Effectivement, en se rassemblant ils peuvent faire entendre leurs voix à l'unisson sur certains sujets. Cela justifie-t-il seulement la création des Sacristains ? Pas vraiment : le Pape lui-même leur a donné sa bénédiction pour faire entendre leur son (de cloche !) sur Internet...

Pourquoi maintenant ? Ca, c'est une question que je me pose encore. Sans doute les fondateurs ont-ils pensé qu'une période d'accalmie dans l'actualité serait plus propice au lancement (nécessitant forcément un peu de réglages) d'un tel site. Et puis, l'équipe a le temps de se souder avant la prochaine tempête médiatique que, n'en doutons pas, une société de plus en plus laïque (voire athée) saura de nouveau lancer !

Enfin, cela m'a donné l'idée de voir ce qui se faisait du côté des blogs protestants. Par la force des choses, c'est un peu plus compliqué à trouver, les proportions étant en France d'environ un protestant pour trente catholiques (source Wikipedia). Les quelques résultats que j'ai obtenus reflètent bien l'organisation synodale des Eglises protestantes... Pour la plupart, il s'agit déjà de sites ou de blogs collectifs : paroisses, associations, événements... Les quelques blogs personnels sont souvent ceux de pasteurs relatant leur expérience personnelle (tel celui d'Eric George qui me fait parfois l'honneur de passer par ici) ou publiant leurs prédications, parfois à la demande de leurs paroissiens. J'exagère, il y a aussi des blogs de profs-chercheurs...

Bref, ma curiosité fut comblée, je dois avouer que j'apprécie le blog des Sacristains, qu'ils m'ont fait découvrir des blogueurs que je ne connaissais pas encore... Leur façon de voir les choses donne une ouverture certaine à des points de vue personnels, un échange qui n'existerait pas ou qui serait moins visible entre leurs blogs personnels. Bon voyage !

lundi 29 juin 2009

Préparation de baptême

C'est en couple, en ayant laissé notre fille aux bons soins de sa grand-mère, que nous avons participé à une réunion de parents, préparatoire au baptême prévu au mois d'août. Cette réunion était organisée par la paroisse catholique : le nombre de baptêmes qui y est célébré (plus de 300 par an) demande une organisation rigoureuse, sans faille, dans laquelle on est sensés se mouler, sous peine de ne pas pouvoir célébrer le baptême (ce qui s'est passé l'an dernier pour nous).

Notre ressenti de cette séance est mitigé. Moins négatif que l'an dernier toutefois, où mon désarroi était total : malgré mes demandes, le baptême de notre fille était pris comme un "classique" baptême catholique. Les laïques qui forment l'équipe de préparation au baptême ne sont manifestement pas formés à accueillir des foyers mixtes. Or pour nous, conscients de représenter une union particulière, il est vraiment important de transmettre l'ensemble de la culture chrétienne que nous avons reçue. Cela signifie que nous ne pouvons accepter que seul un prêtre officie lors du baptême de notre enfant.

Bien sûr, nous dérangeons. Nous avons conscience de déranger. Mais nos interrogations, nos désirs d'unité, d'ouverture, ne peuvent pas rester muets. Et pour tous ces parents catholiques, nous nous devons de reprendre certaines assertions : non, baptiser un enfant ne veut pas dire "choisir la religion catholique" pour son enfant. Suite au concile et aux discussions oecuméniques, le baptême est le SEUL sacrement actuellement partagé par l'ensemble des Eglises chrétiennes. Un baptême n'est pas catholique, orthodoxe, protestant, anglican : il est chrétien. Certes, il sera célébré dans une des Eglises, si ce n'est par tradition parentale, ce sera par contingence pratique. Mais il est universel : un catholique ne sera pas rebaptisé s'il choisit de partager la confession protestante, ou inversement.

De notre côté, ce qui nous gêne, c'est (en apparence) l'imposition de dogmes, sans beaucoup de possibilité de débat. L'animateur nous invite à nous exprimer, mais il a toujours le dernier mot. Et le prêtre qui termine la réunion répond à des interrogations remontées par les animateurs, sans retour. Lors de notre rencontre avec la pasteur, nous avons expliqué pourquoi nous voulions faire baptiser notre fille, comment nous voyions le sacrement. Elle nous a donné la position communément admise dans l'Eglise réformée, a pris des textes de la Bible pour nous donner l'origine et la justification du baptême. Nous avons discuté de nos doutes, de notre foi, de ce que nous voulons transmettre, de l'engagement que nous avons pris à notre mariage...

Bref. Pour ma fille je ne voulais pas céder à la facilité, mais si un jour elle a un petit frère ou une petite soeur, il a des chances que cet enfant soit baptisé au temple... Ce sera plus facile d'inviter un prêtre au temple, que d'essayer d'imposer une ouverture dont l'Eglise catholique ne semble plus vouloir.

mercredi 24 juin 2009

Confirmations

Ces derniers dimanches, il y a eu plusieurs confirmations dans la paroisse réformée. Moments forts, personnels, solennels. Oui, ça change, d'entendre des ados dire qu'ils / elles ont reçu la foi, que ça leur importe, que Dieu donne un sens à leur vie. Oui, ça fait plaisir d'entendre ces voix d'habitude plutôt timides... Oui, quelle joie d'être rassemblés pour les accueillir, pour confirmer notre foi avec eux / elles, pour communier dans l'Esprit à la bénédiction donnée par le pasteur !

Que d'émotions, pour les jeunes confirmés comme pour les paroissiens, de célébrer la première Sainte Cène ! Mes propres souvenirs de confirmation me reviennent : l'imposition des mains du pasteur, la Sainte Cène, éblouissante, le mot de nos catéchètes, pour chacun, et les souvenirs qui restent : le livre de chant personnalisé avec un verset biblique... Cette impression que Dieu m'appelait, m'appelle, moi, en même temps que ces ados qui vont fêter leur entrée dans l'Eglise !

Et puis samedi, dans la paroisse catholique, avait lieu aussi une cérémonie de confirmation. Autre lieu, autre cérémonie, autres proportions : ce n'était pas deux ou trois jeunes qui demandaient la confirmation, mais soixante-six ! Deux semaines après le grand rassemblement de Jambville, j'ai donc eu l'occasion de revoir l'évêque... Je pêche des arguments pour demander une entrevue, un jour ; j'ai le secret espoir de parvenir à parler d'oecuménisme, à partager avec lui sur l'Eucharistie, le(s) ministère(s), les vocations, autant de sujets qui me tiennent particulièrement à coeur.

Beaucoup de pédagogie, dans une longue homélie, sur l'évangile de la tempête apaisée (Marc 4, 35-41) ; envers les confirmands mais aussi envers nous, les adultes, pour nous rappeler nos engagements. Une de ses paroles m'est restée : "comme Jésus au fond du bateau, qui se repose en paix, quels que soient les événements autour de lui, un chrétien est en paix. Même dans les moments les plus durs, la paix donnée par le Seigneur est là". C'est quelque chose qui me parle particulièrement, à l'heure où des questions me viennent, où des doutes peuvent faire leur travail de sape, où j'ai peur de la transformation que Dieu donne à ma vie... Merci Monseigneur !

Alors, en sortant, oui, j'avais la paix. La certitude que Dieu était forcément là, dans tous ces sourires, toutes ces photos, toute cette joie... Lorsque le prêtre m'a dit en souriant "merci d'avoir supporté une demi-heure d'homélie", je n'ai pas eu le temps de lui glisser que chez les protestants, c'est courant, une demi-heure de prédication !!

La confirmation : sacrement ou pas ? Confirmant ou confirmand ? Chacun son point de vue. Ce qui est sûr, c'est que l'Esprit Saint parle à tous et fait chavirer les coeurs...

dimanche 31 mai 2009

Energie, M. Spock !

J'ai vu le film Star Trek au cinéma (attention, billet à spoilers).

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dimanche 03 mai 2009

Quelles vocations ?

Aujourd'hui, dans l'Eglise catholique, c'est la journée de prière pour les vocations. L'évangile du jour correspond bien, c'est celui du bon pasteur (Jean 10, 11-18)... Ce qui correspond pile poil à la première idée qui vient à l'esprit quand on dit "vocation" à un(e) catholique : la vocation de prêtre, le bon Pasteur par excellence, le représentant de Jésus au sein de l'Eglise, chargé de veiller sur les brebis de la bergerie, et ramener les brebis égarées. Différents blogs relaient l'information (et la prière) : Edmond Prochain, Totus Tuus, entre autres.

J'aimerais m'attarder sur ce qu'on met sur le mot "vocation", car il n'a pas le même sens dans les différentes communautés.

Pour les catholiques, la vocation première, c'est celle de prêtre. Il est le ministre du culte par excellence, celui qui administre les sacrements, qui anime la vie des paroisses, qui participe à la formation des jeunes... Aujourd'hui, devant le manque criant de prêtres, la réorganisation se fait sentir, et les diacres sont appelés à prendre des fonctions plus importantes. Cependant, leur ministère est encore mal défini : super-laïcs ? sous-prêtres ? Quelle place leur donner ?

Davantage en marge du siècle, arrivent les religieux et religieuses. Différents ordres, avec des spiritualités et des pratiques très diverses, de la contemplation cloîtrée à la consécration au service dans le siècle... Tous sont consacrés et ont donné leur vie à Dieu. Leur vocation a-t-elle moins de valeur que celle d'un prêtre ?

Pour les protestants, qui historiquement ont réagi contre les excès de l'Eglise catholique du XVIe siècle, les vocations sont l'affaire de chacun. En effet, le pasteur, s'il a un ministère particulier, est surtout un croyant qui a reçu une formation particulière le rendant apte à former et guider les autres fidèles. Ainsi, parler de "prier pour les vocations" chez les protestants, serait simplement accentuer l'aspect particulier de l'Appel chez chacun... Tout croyant est appelé, selon ses compétences, sa Foi, sa disponibilité, sa formation, à un ministère au sein de l'Eglise... Assumer un ministère veut dire, en premier lieu, "rendre service". Chacun est appelé à se mettre au service de ses frères...

Alors, prions pour que tous les croyants entendent l'Appel qui leur est propre !

dimanche 05 avril 2009

Rameaux et/ou Passion ?

Aujourd'hui, c'est le dimanche des Rameaux. J'ai voulu, comme la proximité des lieux de culte me le permet depuis quelques mois, participer à la messe puis au culte, ce qui me donne l'occasion de partager des moments forts avec les deux communautés dans lesquelles je souhaite m'impliquer.

J'ai d'abord eu une surprise en allant à la messe, surprise de trouver dans la rue nombre de vendeurs à la sauvette qui fournissaient aux fidèles les rameaux à aller faire bénir à l'église... Je ne connaissais pas du tout ce genre de pratiques, venant d'un milieu rural où les gens qui venaient avec des rameaux de buis les prenaient dans leur jardin ou chez leur voisin... Ca m'a rappelé les vendeurs se trouvant autour du sanctuaire, à Lourdes ; curieuse cohabitation du sacré et du mercantilisme.

L'autre surprise, c'est que pour les catholiques, le dimanche des Rameaux est aussi celui de la Passion. Pourquoi ? Pourquoi passer en l'espace d'une célébration, de la joie de Jésus entrant dans Jérusalem à la souffrance de sa mise à mort ? Et surtout, pourquoi vouloir rapprocher ces deux événements, alors que la Semaine Sainte est là pour ça, pour nous faire méditer chaque jour en suivant Jésus dans Jérusalem, de la fête de son entrée triomphale, à la Sainte Cène le jeudi, et à sa Passion le vendredi ? Faisant quelques recherches, j'ai eu quelques éléments de réponse sur le site du Cybercuré.

Pour les protestants, les Rameaux sont avant tout une fête, celle de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, acclamé par la foule qui le salue avec des palmes, et porté par... un ânon. Et bien souvent, dans les cultes des Rameaux, la prédication et les diverses animations (les enfants du caté font ça très bien !) tournent autour de cet âne...

Ces différences donnent aux deux célébrations des ambiances singulièrement opposées : le ton est au recueillement et à la pénitence, la méditation chez les catholiques, tandis que chez les protestants, c'est plutôt la fête et la joie qui sont à l'honneur.

vendredi 13 mars 2009

Le point commun

Ou comment la diversité des religions mène au même chemin...

Etait-ce un intérêt général pour la théologie, au sens large ? Une recherche de sens ? Un besoin de découverte d'autres cultures ? Ou tout simplement une sensibilité aux autres religions exacerbée par ma double éducation ? Toujours est-il qu'à l'adolescence, j'ai effectué des recherches sur les différentes religions existant de par le monde.

J'ai assez vite établi une conviction personnelle : les religions ont été créées par les hommes, pour différentes raisons. La première est constituée par des besoins d'expliquer des éléments qui les dépassent (événements naturels incontrôlables ou inexplicables, par exemple), et de répondre à des questions insolubles sans la supposition d'éléments surnaturels.

La seconde est d'établir un cadre éthique, un ensemble de règles permettant de vivre en société, sans que celle-ci devienne à court terme un immense champ de bataille. Chaque religion dispose ainsi de dogmes allant contre la nature animale de l'être humain. Elle impose des interdits, permettant aux hommes de dépasser leurs instincts et former une collectivité.

Mes observations m'ont permis de constater que sous des formes très diverses, les religions amènent toutes à un objectif commun : fonder une éthique, distinguer le bien du mal, assagir le côté nuisible et développer l'aspect altruiste de chacun pour son voisin. Chaque religion peut alors être perçue comme bénéfique, et chaque fidèle digne de respect. Cela peut paraître évident, simplement écrit ainsi. Mais lorsque nous entendons s'exprimer - quotidiennement - toutes les peurs, tous les préjugés que nous sommes capables de projeter sur nos semblables, est-ce toujours aussi évident ?

Récemment, j'ai découvert que la conclusion de mon étude d'il y a quelques années, porte un nom : l'éthique de réciprocité. Il s'agit d'un principe fondateur de nombre de religions, sur lequel est également basée la déclaration des droits de l'homme, résumé par la phrase "Traite les autres comme tu aimerais être traité" ou par son pendant "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse".

Pour en savoir plus : résumé Wikipédia

mercredi 25 février 2009

Préparer Pâques

Aujourd'hui, nous sommes le mercredi des Cendres, et pour les catholiques, c'est le début du Carême. Par curiosité, des catholiques m'ont demandé ce que faisaient les protestants pour le Carême. Réponse bien embarrassée de ma part, cherchant dans mes souvenirs : impossible de trouver quelque rite particulier, chez les réformés, pour l'entrée en Carême ou pendant la période pré-pascale... Et pour cause : historiquement, les protestants se sont élevés contre le Carême. Je me propose de faire ici un résumé comparatif de la période de préparation pascale pour les différentes confessions.

Chez les catholiques

Le Carême, autrefois aussi appelé "sainte quarantaine", est une période de 40 jours précédant Pâques. Il commence le mercredi des Cendres et se termine le samedi saint (veille de Pâques), mais ne comprend pas les dimanches. Historiquement, le Carême est un jeûne : un seul repas par jour. Le jeûne a disparu, mais le principe de privations est resté, pour aider une réflexion spirituelle qui doit amener le fidèle à se rapprocher du Christ.

Pour en savoir plus : portail de la liturgie catholique

Le Carême débute avec la cérémonie des Cendres, qui a donné son nom au premier jour du Carême, le mercredi des Cendres. C’est le début du Carême ; un jour particulièrement pénitentiel, dans lequel on manifeste notre désir personnel de conversion à Dieu. En recevant l’imposition des Cendres dans les églises, on exprime avec humilité et sincérité de coeur que nous voulons nous convertir et croire vraiment à l’Evangile. L’origine de l’imposition des cendres appartient à la structure de la pénitence canonique. Elle commence à être obligatoire pour toute la communauté chrétienne à partir du Xème siècle. La liturgie actuelle conserve les éléments traditionnels : imposition des cendres et jeûne rigoureux. Les cendres viennent des rameaux bénis pendant le Dimanche des rameaux de l’année précédente, suivant une tradition qui remonte au XIIème siècle. La formule de bénédiction rappelle la condition de pécheur de qui la reçoit.

On appelle Carême la période de quarante jours réservée à la préparation de Pâques, et marquée par l’ultime préparation des catéchumènes (grands enfants ou adultes demandant le baptême) qui doivent être baptisés le jour de Pâques. C’est comme une retraite collective de quarante jours pendant lesquels l’Eglise propose à ses fidèles l’exemple du Christ pendant sa période au désert, se prépare à la célébration des solennités pascales, dans la purification du coeur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence.

La pénitence, traduction latine du mot grec metanoia qui signifie « conversion » (littéralement « changement d’esprit ») du pécheur, désigne tout un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs en vue de la réparation du péché commis, et l’état de fait qui en résulte pour le pécheur. Littéralement « changement de vie » se dit de l’acte du pécheur qui revient vers Dieu après s’être éloigné de lui, ou de l’incroyant qui reçoit la foi...

La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. « L’Ecriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière et l’aumône, qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres. A côté de la purification radicale opérée par le Baptême ou par le martyr, ils citent comme moyen d’obtenir le pardon des péchés, les efforts accomplis pour se réconcilier avec son prochain, les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain, l’intercession des saints et la pratique de la charité "qui couvre une multitude de péchés" (1 P 4, 8) » (Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 1434)

L’Eglise nous invite à faire du Carême un temps de retraite spirituelle dans lequel l’effort de méditation et de prière doit être soutenu d’un effort de mortification personnelle, laissée à la libre générosité de chacun. Si on vit bien le Carême, on doit obtenir une authentique et profonde conversion personnelle, et nous préparer de cette manière à la plus grande fête de l’année : le dimanche de la Résurrection du Seigneur. Se convertir veut dire se réconcilier avec Dieu, s’éloigner du mal, pour établir une relation d’amitié avec le Créateur. Cela suppose de se laisser aller au repentir et à la Confession de tous et chacun de nos péchés. Une fois rétablis dans la grâce (sans conscience de péché mortel), nous devons prendre la résolution de changer de l’intérieur (dans les attitudes) tout ce qui ne plaît pas à Dieu.

Source : La Bonne Nouvelle

Chez les orthodoxes

Le Carême pascal est appelé "Grand carême" ou "sainte quarantaine", par opposition aux jeûnes précédant Noël, l'Assomption, la fête des saints Pierre et Paul. Il dure six semaines, du Lundi Pur au Samedi de Lazare, précédant le dimanche des Rameaux, lui-même précédant la semaine sainte. Comme chez les catholiques, le jeûne est un prétexte et/ou une aide à une réflexion spirituelle pour préparer son esprit à la fête de Pâques.

Pour en savoir plus : Wikipedia

Chez les protestants

Historiquement, le Carême a été contesté par les protestants, du fait de l'absence de fondement biblique, et parce qu'il n'est pas besoin de période particulière pour se préparer à la grâce que Dieu nous fait. Plus précisément, l'importance du Carême pour la spiritualité n'a pas été remise en cause, mais bien la pratique de la pénitence.

Actuellement, chaque fidèle se prépare à Pâques comme il le souhaite. Des prédications spécifiques sont proposées les 6 dimanches précédant Pâques, diffusées à la radio pour ceux qui le souhaitent.

Pour en savoir plus : Wiki-protestants