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mardi 08 juin 2010

Double face

17h. C'est la sortie des classes, en particulier d'un collège voisin. En balade avec ma fille, je suis sur le chemin du retour. Moment un peu électrique, les ados sortent et ont tendance à s'exprimer plus librement que dans le collège. C'est aussi dangereux : les parents en voiture se garent où ils peuvent, les ados traversent où ils le souhaitent, débordent des trottoirs...

Je croise les jeunes par groupes, certains sont surpris de me voir porter ma fille, face au monde. Leurs réactions traduisent leur âge : encore l'innocence de l'enfance dans leur étonnement, et déjà le jugement de l'adulte dans les commentaires qu'ils en font. Marion, elle, est heureuse de voir autant d'activité...

De loin, je repère une silhouette familière. Les cheveux blonds tombant dans les yeux, le t-shirt un peu large, sombre de préférence, il ne dépare pas de son groupe. Lui aussi semble avoir reconnu ma démarche particulière, et son regard devient tout à coup un peu gêné. On se croise, échange un "bonjour" à mi-voix. Rien de plus.

Et, il y a deux semaines, il était fier de terminer son caté ! Avec les autres confirmands, il a exprimé sa foi, avant de s'entendre dire "baptisé dans la paroisse de ton père, tu es confirmé dans la paroisse de ta mère...". il a été accueilli comme un adulte dans la foi par toute la communauté, réunie ce jour-là en plein air car le temple était trop petit !

L'adolescence est un âge de paradoxes... Dur, dur d'être fils de pasteurs !

dimanche 20 septembre 2009

Schizophrénie ?

Après un été à la fois mouvementé et particulièrement chargé sur le plan théologique, spirituel et méditatif, j'ai décidé de prendre mon bâton de marche et d'emprunter deux chemins qui peuvent paraître opposés.

D'un côté, suite au Grand Kiff et aux vidéos diffusées par les étudiants de l'IPT (et visibles sur le site de l'ERF), la question "pasteur, pourquoi pas ?" s'est faite mienne. J'ai effectué mon inscription la semaine dernière, pour débuter les cours de licence de théologie par correspondance. Je sais que ce sera long, sans doute pas toujours aisé... Mais si je ressens l'appel vers cette forme de ministère, peut-être que cela se concrétisera dans les années à venir ?

D'un autre côté, le chemin que j'ai parcouru depuis quelques mois m'incite à avancer également dans ma foi catholique. Aussi, je demande la confirmation. Une confirmation d'adulte, pour terminer mon "initiation", et recevoir si Dieu et l'Eglise le veulent, la grâce de l'Esprit, qui me donnera peut-être de nouvelles missions ?

Même si ces deux démarches paraissent contradictoires, elles ne le sont pas pour moi. Simplement, j'ai eu l'occasion de naître au carrefour de deux routes. J'ai eu la chance qu'aucun de mes parents n'oublie le chemin parcouru, mais choisisse de me le faire découvrir. Depuis des années, je ne parviens pas à me résoudre à "faire un choix" entre deux points de vue qu'on me présente souvent comme contraires, alors que pour moi ils sont complémentaires...

Aujourd'hui, je choisis de suivre le Seigneur, car je sais qu'il ne veut que le meilleur pour moi. Il saura m'indiquer ce qu'il attend de moi...

mercredi 24 juin 2009

Confirmations

Ces derniers dimanches, il y a eu plusieurs confirmations dans la paroisse réformée. Moments forts, personnels, solennels. Oui, ça change, d'entendre des ados dire qu'ils / elles ont reçu la foi, que ça leur importe, que Dieu donne un sens à leur vie. Oui, ça fait plaisir d'entendre ces voix d'habitude plutôt timides... Oui, quelle joie d'être rassemblés pour les accueillir, pour confirmer notre foi avec eux / elles, pour communier dans l'Esprit à la bénédiction donnée par le pasteur !

Que d'émotions, pour les jeunes confirmés comme pour les paroissiens, de célébrer la première Sainte Cène ! Mes propres souvenirs de confirmation me reviennent : l'imposition des mains du pasteur, la Sainte Cène, éblouissante, le mot de nos catéchètes, pour chacun, et les souvenirs qui restent : le livre de chant personnalisé avec un verset biblique... Cette impression que Dieu m'appelait, m'appelle, moi, en même temps que ces ados qui vont fêter leur entrée dans l'Eglise !

Et puis samedi, dans la paroisse catholique, avait lieu aussi une cérémonie de confirmation. Autre lieu, autre cérémonie, autres proportions : ce n'était pas deux ou trois jeunes qui demandaient la confirmation, mais soixante-six ! Deux semaines après le grand rassemblement de Jambville, j'ai donc eu l'occasion de revoir l'évêque... Je pêche des arguments pour demander une entrevue, un jour ; j'ai le secret espoir de parvenir à parler d'oecuménisme, à partager avec lui sur l'Eucharistie, le(s) ministère(s), les vocations, autant de sujets qui me tiennent particulièrement à coeur.

Beaucoup de pédagogie, dans une longue homélie, sur l'évangile de la tempête apaisée (Marc 4, 35-41) ; envers les confirmands mais aussi envers nous, les adultes, pour nous rappeler nos engagements. Une de ses paroles m'est restée : "comme Jésus au fond du bateau, qui se repose en paix, quels que soient les événements autour de lui, un chrétien est en paix. Même dans les moments les plus durs, la paix donnée par le Seigneur est là". C'est quelque chose qui me parle particulièrement, à l'heure où des questions me viennent, où des doutes peuvent faire leur travail de sape, où j'ai peur de la transformation que Dieu donne à ma vie... Merci Monseigneur !

Alors, en sortant, oui, j'avais la paix. La certitude que Dieu était forcément là, dans tous ces sourires, toutes ces photos, toute cette joie... Lorsque le prêtre m'a dit en souriant "merci d'avoir supporté une demi-heure d'homélie", je n'ai pas eu le temps de lui glisser que chez les protestants, c'est courant, une demi-heure de prédication !!

La confirmation : sacrement ou pas ? Confirmant ou confirmand ? Chacun son point de vue. Ce qui est sûr, c'est que l'Esprit Saint parle à tous et fait chavirer les coeurs...

dimanche 07 juin 2009

Quinze mille personnes rassemblées pour la Trinité

C'était grand. C'était sympa. C'était beau. C'était émouvant aussi... Aujourd'hui, dans le diocèse de Versailles, plus de trois cents adultes recevaient la confirmation catholique, et pour certains, communiaient pour la première fois.

Un rassemblement autour de la Trinité : c'est important ! Dans les ateliers du matin, on a parlé du Père, du Fils, de l'Esprit sous différentes formes. Dans l'atelier de théologie (appelé "mystère de la Trinité" : le mot "théologie" fait peur ?), on a utilisé des noms savants, parlé de kérygme, de périchorèse... On a évoqué les points communs entre les différentes confessions chrétiennes : ça m'a fait chaud au coeur de voir que d'autres s'intéressent à la Trinité vue par les protestants ou les orthodoxes. Du coup, on a parlé baptême et credo, puisque ce sont deux manifestations de la foi chrétienne, communes à toutes les confessions.

A midi, repas rapide en retrouvant chacun sa paroisse. Echanges, enthousiasme des enfants qui revenaient de Triniland avec leurs bandeaux colorés et leurs ballons-visages... Rapidement, la logistique reprend le dessus : il faut plier les gaules, se rassembler pour le grand temps fort de la journée : la célébration !

Une partie de l'assemblée sous le chapiteau (le plus grand d'Europe, parait-il), l'autre dehors, une estrade dehors et un autel dedans... Pendant que les paroissiens trouvent leur place et commencent les chants de louange, les prêtres, diacres, séminaristes, servants d'autel, enfants de choeur s'habillent et s'organisent en procession. Ils défilent tous, dans le chapiteau d'abord, puis jusqu'à l'estrade dehors ; icône de la Trinité en tête, les diacres et prêtres embrassent l'autel puis s'assemblent à l'extérieur. Accueil, chants, lectures : pendant le psaume, de jeunes handicapés me donnent les larmes aux yeux en faisant de l'expression corporelle sur le refrain... Un très bel alléluia précédant la lecture de l'évangile, et c'est l'homélie. L'évêque insiste sur l'importance de vivre nos vies de baptisé(e)s, de laisser oeuvrer en nous l'Esprit : "la grâce nous précède".

Après l'homélie, les célébrants regagnent le chapiteau, suivis des confirmands. Moment fort de la chrismation, où chacun de ces adultes reçoit la marque du Christ, l'effusion de l'Esprit des mains de l'évêque ou d'un prêtre ! Les visages, retransmis sur écrans géants, traduisent l'émotion de cet instant. L'Eucharistie qui suit est également très belle, même si je souffre toujours de ne pouvoir y participer pleinement ; j'en souffre d'autant plus que cet évêque qui a consacré le pain et le vin est le même qui m'a exprimé son refus de me voir communier au Christ, y compris à l'occasion d'un baptême, sacrement pourtant commun et... trinitaire.

La bénédiction et le chant d'envoi se déroulent... sous la pluie, qui nous avait épargné jusque là. Les paroisses en extérieur sont évacuées le plus vite possible vers les bus, mais ont le temps d'être mouillées... Dans le chapiteau, à l'abri, nous attendons notre tour, en compagnie de chants et du commentaire de l'organisateur qui nous donne les nouvelles. Enfin, c'est à nous de rejoindre le portail d'entrée, puis le bus, qui nous ramènera à nos pénates.

Gloire au Père, au Fils, et au Saint Esprit ! Amen.