17h. C'est la sortie des classes, en particulier d'un collège voisin. En balade avec ma fille, je suis sur le chemin du retour. Moment un peu électrique, les ados sortent et ont tendance à s'exprimer plus librement que dans le collège. C'est aussi dangereux : les parents en voiture se garent où ils peuvent, les ados traversent où ils le souhaitent, débordent des trottoirs...
Je croise les jeunes par groupes, certains sont surpris de me voir porter ma fille, face au monde. Leurs réactions traduisent leur âge : encore l'innocence de l'enfance dans leur étonnement, et déjà le jugement de l'adulte dans les commentaires qu'ils en font. Marion, elle, est heureuse de voir autant d'activité...
De loin, je repère une silhouette familière. Les cheveux blonds tombant dans les yeux, le t-shirt un peu large, sombre de préférence, il ne dépare pas de son groupe. Lui aussi semble avoir reconnu ma démarche particulière, et son regard devient tout à coup un peu gêné. On se croise, échange un "bonjour" à mi-voix. Rien de plus.
Et, il y a deux semaines, il était fier de terminer son caté ! Avec les autres confirmands, il a exprimé sa foi, avant de s'entendre dire "baptisé dans la paroisse de ton père, tu es confirmé dans la paroisse de ta mère...". il a été accueilli comme un adulte dans la foi par toute la communauté, réunie ce jour-là en plein air car le temple était trop petit !
L'adolescence est un âge de paradoxes... Dur, dur d'être fils de pasteurs !