Quatre générations. Quatre étapes mêlant histoire des Eglises et histoire familiale. Ou le témoignage des progrès dans l'unité chrétienne au cours des 60 dernières années...

1948, première génération. Un catholique épouse une protestante. La cérémonie se passe au temple, la future épouse ayant refusé de se marier à l'église, car elle savait qu'on lui demanderait d'élever ses enfants dans la foi catholique. L'époux, n'ayant pas le droit de se marier au temple, est excommunié. De fait, il devient protestant, accueilli dans la communauté de son épouse.

1980, deuxième génération. Bis repetita : une fille du premier couple épouse un catholique. La cérémonie se passe de nouveau au temple, mais le fiancé a demandé à l'évêque de son diocèse l'autorisation de se marier avec une conjointe non catholique. Les époux conservent chacun leur confession et peuvent la pratiquer librement.

Ce jeune couple se pose alors la question de tous les couples interconfessionnels : quelle éducation religieuse donner à leurs enfants ? Dans certaines familles, c'est la confession maternelle qui prime, dans d'autres, celle du père, pour des raisons diverses, ou en suivant des coutumes régionales... Dans le cas qui nous intéresse, les parents décident de faire suivre, autant que possible, les deux catéchismes à leurs enfants.

2004, troisième génération. Ter repetita : vous l'aurez compris, bien qu'ayant reçu les deux catéchismes, je suis officiellement de confession réformée, et ma tendre moitié est catholique. De nouveau, un mariage au temple ; les mariages interconfessionnels sont devenus monnaie courante, et la préparation de la cérémonie ne présente pas de difficulté particulière.

2009, quatrième génération. Elle se prépare à recevoir le baptême... Baptême oecuménique, la question ne se pose pas ! Mais notre interrogation n'a pas changé : dans quelle Eglise grandira-t-elle ?