Quels sacrements ?
Par Tigreek le mercredi 03 novembre 2010, 10:38 - La théo pour les nuls - Lien permanent
Je vous livre une petite devinette, en attendant un prochain billet sur les sacrements : pouvez-vous citer[1] les sacrements des confessions chrétiennes (7 pour les catholiques et orthodoxes, 2 pour les réformés) ? Quel est le sacrement commun à toutes ?
Question subsidiaire : pour vous, un sacrement, c'est quoi ?
Notes
[1] de mémoire, cela va de soi
Commentaires
Oui, je peux répondre aux trois questions : les 7 sacrements catholiques et orthodoxes, les 2 pour les réformés, le seul pour pas mal de communautés ecclésiales "protestantes", commun à toutes les confessions chrétiennes.
J'ai bon ?
@ Vianney : Tu sais déjà que tu as bon
Tu sais aussi que tu es un cas particulier ; rares sont les prêtres/diacres/séminaristes aussi intéressés que toi par la question oecuménique, je pense...
Par contre, je veux bien que tu clarifies l'expression "pas mal de communautés ecclésiales "protestantes" ", parce que vu de l'Eglise catholique, le protestantisme est parfois un gigantesque fourre-tout, des Anglicans high church aux unitariens, en passant par les Amiches, alors...
Et tu n'as pas répondu à la question subsidiaire
Si, j'ai répondu à la question subsidiaire : "le seul (...pour pas mal de communautés ecclésiales "protestantes"...) , commun à toutes les confessions chrétiennes."
Bon, j'avoue que j'aurais pu être plus clair, mais la virgule marquait bien (mais elle est discrète, cette virgule) que "commun" se rapportait à "le seul"
Pour le sacrement en question proprement dit (que je ne nomme pas, pour laisser à d'autres la joie de le faire), il faut évidemment que la "communauté" en question soit chrétienne ! Les Témoins de Jéhovah ne sont pas chrétiens et pratiquent pourtant, me semble-t-il, un rite qui ressemble fort à ce sacrement... mais qui ne l'est pas.
Les réformés sont une communauté ecclésiale protestante, et ont deux sacrements, mais la plupart des communautés évangéliques, pourtant bien chrétiennes, ne reconnaissent pas le deuxième sacrement, mais juste le premier. (Et les luthériens ? Deux, ou trois sacrements ? J'avoue n'avoir jamais compris !)
L'expression est en fait volontairement floue, mais elle est celle utilisée par l'Église catholique pour désigner toutes ces communautés chrétiennes qui ne sont pas regroupées autour d'un évêque, ce qui est le propre d'une Église. "Communauté ecclésiale" parce qu'elles ne sont pas reconnues comme des Églises mais qu'elles participent, de quelque manière, à la réalité de l'Église qui dépasse les frontières de l'Église catholique.
Et m... En fait, j'ai laissé passé la question subsidiaire ! Quel c...imbécile !
) ?
Je peux donner une citation, que j'ai là tout de suite sous les yeux parce que je présente demain les 7 sacrements aux animateurs d'équipes de préparation au deuxième sacrement de l'initiation (non, je ne les nommerai pas
Je cite : "Les sacrements sont des signes sensibles et efficaces de la grâce, institués par le Christ et confiés à l’Église, par lesquels nous est donnée la vie divine." (Compendium du Catéchisme de l'Église Catholique, n°224 : http://www.vatican.va/archive/compe...)
Alors que je passe pour être très catholique "romain", j'ai du mal avec cette notion de "7 sacrements" : elle a eu tendance à placer tous les sacrements au même niveau, ce qui n'est bien sûr pas le cas. D'autre part la délimitation de 7 sacrements mettra du temps à s'imposer, au cours de l'histoire, on en définira 12... ou plus... ou moins... en fonction des théologiens et des époques :
Cf. (de mémoire
Ludwig Ott, Le sacrement de l'ordre, coll. Histoire des dogmes).
Le concile Vatican II a laissé la porte ouverte pour une compréhension de l'Église comme "sacrement universel du salut" (Lumen Gentium 48 ; cf. "quasi-sacrement " en LG 1), ce qui nous rapproche d'autant du monde orthodoxe qui avait du mal avec notre vision latine. Bien sûr, ici "sacrement" ne s'entend pas tout à fait de la même manière que pour un sacrement formel, mais il reste les notions essentielles de signe et d'efficacité.
alors, j'aime bien les devinettes...
les 2 pour les réformés, je sais
pour les catholiques, c'est la honte, j'en trouve que 6 :/
celui qui est commun à toutes, je sais aussi ! Youhou !
quant à la question subsidiaire, je ne m'y risquerais pas. Je vais me contenter de dire que je suis d'accord avec Vianney ^^
ps : maintenant que j'ai répondu, je suis allée voir la réponse, et le sacrement que j'ai oublié, c'est celui que je n'ai pas fait depuis longtemps... o:-)
Je reconnais bien dans tes mots, la précaution sémantique catholique à l'égard des autres communautés. Je n'ai peut-être pas ton niveau en grec, mais si je ne me trompe, ekklesia, ça veut dire "assemblée", non ? Alors pour moi, ça restera Eglise réformée et Eglise catholique. Au sein de l'Eglise universelle, celle qu'on forme tous, nous les croyants en Jésus Christ, fils de Dieu, sauveur (ce n'est pas pour rien que je porte l'ichtus).
Quant à la question subsidiaire, c'est de la triche d'avoir le catéchisme sous les yeux... Maintenant plus personne ne va oser répondre...
@ Olivier : oui, bien sûr, c'est une délimitation arbitraire, ces 7 sacrements. Je dois avouer que la justification des deux sacrements réformés a le mérite de "tenir la route", à mes yeux, d'une façon guère discutable.
Néanmoins, cette section de mon blog se veut didactique, et pour le plus grand nombre. La "classification" des sacrements a le mérite d'être claire aujourd'hui, et de répondre à un certain nombre de questions que j'entends dans l'oecuménisme de mon quotidien (pas plus tard que lundi, d'ailleurs)... Alors, je prie d'avance mes lecteurs les plus théologiens d'excuser mes propos qui seront nécessairement simples, et qui risquent de ne guère leur apporter qu'ils ne connaissent déjà.
@ Caroline : bravo
Oui, je reconnais qu'il est facile d'en oublier un sur les sept... Et celui-ci, c'est un mal-aimé... ou plutôt, mal-compris
Précision : ekklesia veut dire plus qu'assemblée, cela veut dire "assemblée convoquée"... et, dans le cas présent, assemblée convoquée par le Christ, qui a dit à Pierre : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et contre elle les portes de l'Hadès ne prévaudront pas !" Je cite de mémoire, hein.
Je sais qu'il est insuffisant de citer cela pour résoudre les discussions et les divergences, et je ne prétends pas résoudre quoi que ce soit ! Mais la foi dans les sacrements, et précisément dans les 7 sacrements discernés par l'Église au long des (longs) siècles, jusqu'à la définition du concile de Trente au XVIème siècle, est fondée sur la foi en l'Église, une, sainte, catholique (je sais ce que veut dire catholikos !) et apostolique... les quatre ensemble. Elle ne peut être comprise pleinement en-dehors, pas plus que le lent processus de discernement que l'Église continue à porter aujourd'hui, et jusqu'à la fin des temps : "je vous enverrai l'Esprit-Saint, et lui vous fera tout connaître" (toujours de mémoire, et sans doute imprécis)... il n'a pas dit quand le processus s'achèverait !
Pour l'Église comme sacrement, je cite Lumen Gentium 1 : "L’Église étant, dans le Christ, EN QUELQUE SORTE le sacrement (veluti sacramentum), c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain" ( http://www.vatican.va/archive/hist_... ). Le mot "sacrement" ici utilisé est analogique, et le sens qu'on a voulu lui donné est dit immédiatement après. Il n'est pas identique au sacrement au sens des 7 sacrements, même s'il s'y rapporte : analogique, disais-je...
Un jeu, chouette !
Pour les sept, je pense que ça doit être bon. Ouf !
Pour le reste, j'attends ton billet avec impatience
@ Vianney : Je remets les références de tes citations bibliques : Matthieu 16, 18 et Jean 14, 26.
Là, ça fait mal... Parce que pour moi, tu amalgames l'Eglise catholique romaine et l'Eglise universelle dans ta première phrase. Du coup, ta seconde phrase est lapidaire... Je ne sais pas si je peux transmettre ici, le malaise que ce genre de propos peut générer lorsque tu te trouves face à des gens que tu places de facto "en dehors"... Surtout quand ces gens confessent également le symbole de Nicée-Constantinople ("je crois en l'Eglise, une, sainte, à sa catholicité et son apostolicité").Ok pour ekklesia dans le sens d'assemblée "par convocation". Et convocation par le Christ.
@ Anne-Claire : merci ! Voilà qui me rappelle que mon billet pourra être utile
en tout cas, ce billet a toujours le mérite d'avoir battu le record du nombre de commentaires
@ Caroline : oui... Même si j'aimerais y compter quelques participants réformés !
je pense avoir tout bon aussi, en tout cas pour les 7 sacrements, pour les 2 de l'église réformée, et pour le commun.
du coup, j'attends la suite moi aussi !
Après, pour moi, un sacrement à un rapport avec l'Esprit Saint non ? mais je ne suis pas trop sûre... du tout même
@ Tigreek : Je ne sais pas non plus si tu peux transmettre ce malaise par Internet... mais, pour ma part, je le sens très bien, parce que j'ai déjà eu ce genre de discussion avec des étudiants en théologie réformée, et que j'ai vu leur réaction !
) disait que "la frontière de l'Église passe d'abord dans le cœur de chacun". Tout ce qui est péché et non-attachement au Christ en moi est hors de l'Église, et tout ce qui est attachement au Christ et à son Église en moi est dans l'Église.
Il faudrait pouvoir accompagner ce genre d'affirmation franchement directe de toute la douceur du geste, du regard, du cœur dont on est capable... et, sur Internet, eh bien... c'est aussi difficile à faire passer que ton malaise ! Par un écrit aussi impersonnel que peut l'être celui rédigé, pour être public, sur un clavier, on ne peut que faire passer des idées... ou presque.
Il reste donc l'affirmation tranchante. Aïe !
Oui, la foi dans les 7 sacrements reste liée à la foi en l'Église catholique comme Église du Christ, chose réaffirmée clairement dans le Concile Vatican II (et ce, quoi qu'on en dise !). Je cite Lumen Gentium 8 :
"C’est là l’unique Église du Christ, dont nous professons dans le symbole l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité, cette Église que notre Sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur (Jn 21, 17), qu’il lui confia, à lui et aux autres Apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Mt 28, 18, etc.) et dont il a fait pour toujours la « colonne et le fondement de la vérité » (1 Tm 3, 15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c’est dans l’Église catholique qu’elle subsiste, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec lui, bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique. " ( http://www.vatican.va/archive/hist_... )
Le terme "subsiste" a soulevé d'énormes controverses et continue à le faire... en latin, c'est "Haec Ecclesia (...) subsistit in Ecclesia catholica"... il faudrait peut-être plutôt traduire : "est présente" que "subsiste", mais bon.
Ce que nous dit ce texte, c'est que ce n'est pas une frontière tranchée entre des gens et d'autres gens : il existe "des éléments nombreux de sanctification et de vérité" en-dehors de la communion visible et pleine avec l'Église catholique. Tu n'es pas "en-dehors" (j'aurais même envie de dire que tu es sans doute plus "dedans" que beaucoup de catholiques, mais ce jugement n'appartient en fait qu'à Dieu !), mais tu n'es pas non plus pleinement "dedans"... et moi non plus : je-ne-sais-plus-qui (ça c'est de la référence !
Je suis parfaitement conscient qu'il y a des blessures causées et entretenues dans ces discussions sensibles.
Je suis parfaitement conscient qu'un commentaire sur un blog n'est pas le lieu le plus adéquat pour faire parler son cœur en même temps que ses mots.
J'aimerais que tous soient parfaitement conscients (et moi le premier) que la blessure n'est pas seulement chez ceux qui sont "dehors", mais aussi chez ceux qui sont "dedans"... et, plus encore, chez Celui dont nous contemplons le Cœur transpercé sur la Croix. "Ut unum sint"...
Et, relisant ton commentaire : "je crois en l'Eglise, une, sainte, à sa catholicité et son apostolicité"...
Ce ne sont pas les termes du concile de Constantinople I (Denzinger 150) :
en grec : eis mian agian katholiken kai apostoliken ekklesian => que des adjectifs !
en latin : unam sanctam catholicam et apostolicam Ecclesiam => que des adjectifs ! La seule différence est dans le "in" absent, correspondant à "eis" en grec... mais c'est un autre sujet.
Traduit en français, c'est donc : "(je crois) (en) l'Église une, sainte, catholique et apostolique", avec que des adjectifs.
Je ne suis pas sûr que ce ne soit qu'un détail !
Après, je sais bien que "katholikos" veut dire "universel". C'est une autre question, et je ne saurais avancer cela, comme beaucoup le font par ignorance (et en toute bonne foi d'ailleurs), en disant que "tu vois, c'est l'Église CATHOLIQUE que tu confesses !"... c'est plus complexe que cela.
@ Marie-Anne : merci
La suite arrive bientôt !
@ Vianney : merci pour l'éclairage avec Lumen Gentium. Même si je ne connais pas tous les textes (dans Vatican II, pour le moment, je n'ai eu le temps de travailler que sur Unitatis Redintegratio, avec une certaine déception d'ailleurs), je crois que je connais bien les positions catholiques, et tous les points d'achoppement avec le(s) protestantisme(s). J'essaie simplement d'exprimer que l'Eglise catholique peut paraître bien rigide, lorsque le discours n'est qu'un discours, et comme tu le dis, pas porté avec l'esprit qui va avec... Disons, pour reprendre des termes chers aux catholiques, que si la vérité s'exprime par des mots, la charité ne le peut guère, et que l'une ne va pas sans l'autre !
Quant à la traduction, je sais bien que ce sont des adjectifs en grec. J'ai bossé sur le texte l'an dernier, et j'ai eu la surprise de découvrir que la traduction en français doit "broder" avec des mots de liaison pour pallier à des notions complexes dans les mots grec... Utiliser des noms permet de donner au français actuel une signification, à mon sens, plus proche de l'expression grecque, en sortant un peu des préjugés qu'il peut y avoir derrière ces adjectifs aujourd'hui (en particulier celui de catholique).
On est bien d'accord que katholikos signifie universel. Pas au sens de "mélange infâme de tout ce qui existe" mais au sens de "destiné à tous et chacun". C'est pour cela que lorsque je récite le credo (symbole des apôtres ou NC), je dis toujours "universelle" (et tant pis pour la "fausse note" au milieu de tous à la messe). C'est pour cela aussi que mon prof de théo oecuménique, l'an dernier, m'a dit avec un grand sourire "je suis catholique !" et devant mes yeux qui s'agrandissaient, il a ajouté "...mais pas catholique romain"
Juste une précision sur le mot καθολικὴν : celui-ci ne signifie pas seulement "universel". Si je dis cela ne ne décrit qu'une partie de la réalité qu'il recouvre. Ici le terme d'universalité se recoupe avec un principe unificateur, ce qui élimine de facto l'idée d'une Eglise diffuse nous dit De Lubac. J'en parle en note de ma traduction du Symbole de Nicée-Constantinople (d'ailleurs si certains veulent faire des remarques sur l'essai de traduction proposé, n'hésitez pas, je serais ravis de m'y pencher dessus) : http://christus-web.com/symbole-de-...
Je sais, ça fait mal dans un dialogue œcuménique, mais nous ne pouvons pas mettre de côté les points litigieux si nous voulons discuter en vérité n'est-ce pas ?
Pour adoucir mon propos voici ma manière de comprendre la célèbre maxime "Hors de l'Eglise point de salut" : http://christus-web.com/hors-eglise...
Dans cet article je développe, en la citant expressément, la citation avancé par Vianney : "la frontière de l'Église passe d'abord dans le cœur de chacun" (mais moi non plus je ne connais pas l'origine de cette citation !).
Bien à vous
@ Olivier C : merci pour les liens vers tes articles. Je dirais que la difficulté n'est pas tant dans le choix des mots que dans la nécessité d'avoir un texte court et synthétique, donc de résumer plusieurs réalités en un seul mot, comme ici.
Comme je le disais plus haut, "universel" signifie "qui appelle chacun". Et, dans mon esprit, l'unité dont tu parles est également contenue dans ce mot, par le lien que Dieu met dans l'appel à chacun. Evidemment, de même qu'il est nécessaire d'expliquer le mot "catholique" dans les symboles pris à la messe, de même il faut expliquer le terme "universel", théologiquement parlant (qui n'a pas grand chose à voir avec le même terme dans l'expression "prise de courant universelle", par exemple...).
Je sais que je passe pour hérétique, mais pour moi l'Eglise universelle est tellement plus vaste que le concept que peut nous en donner notre représentation humaine... Oui l'Eglise catholique romaine se veut une, sainte, catholique (dans le sens sus-cité) et apostolique. Mais la frontière n'est peut-être pas où on l'entend de manière habituelle (et merci Vianney pour ta remarque).
"Je sais que je passe pour hérétique..."
Hou làààà !!! J'ai bien fait de revenir :
Je ne crois pas qu'il soit bon de mettre des considérations affectives dans ce genre de débat, l'important n'est pas de vouloir avoir raison ou tort, de "posséder" la vérité ou non : le tout est de savoir si nos concepts sont en adéquation avec le réel, et concrètement, pour le sujet que nous venons d'aborder, avec les Ecritures. C'est ma définition de la vérité : une adéquation au réel. Et c'est ce qui me motive dans une discussion :
Nous constatons bien des séparations entre chrétiens, et ces séparations ont des raisons d'être qu'il est bon de connaître. Si un grand élan de réconciliation me poussait à vouloir faire fit de ces problèmes, en quoi respecterais-je la réalité de ce qu'est l'autre jusque dans sa foi ? En quoi respecterais-je son identité ?
@ Olivier C : tu as raison... Et pourtant parfois les considérations affectives sont un véritable obstacle. Car qu'est-ce qui fait ma foi, sinon mon intime conviction, mon affect profond, ma rencontre avec Dieu ? Bien sûr, la foi est semée, arrosée, encouragée, redressée avec tout ce qui peut la faire grandir : éducation, culture, catéchisme, étude des textes, théologie... Et parfois, rencontrer un affect différent, fait vaciller ma foi. La vérité, une adéquation au réel ? Peut-être. Ce qui renchérit sur ce que je dis : chacun a l'adéquation au réel qui lui est la plus propice, à un moment donné, dans un contexte donné.
Respecter la réalité de ce qu'est l'autre, n'est-ce pas accepter de ne pas avoir raison, quelquefois ? De ne pas "posséder la vérité" ? La Vérité est, et ne devrions-nous pas être humbles devant cela, accepter que nous ne percevons peut-être pas tout, que nous ne voyons qu'à travers un filtre ?
"Respecter la réalité de ce qu'est l'autre, n'est-ce pas accepter de ne pas avoir raison, quelquefois ? De ne pas "posséder la vérité" ?"
Et bien je vois que sur ce point nous tombons d'accord, d'autant plus qu'une adéquation au réel - un principe de relation donc - ne se "possède" pas. Mais il ne s'agit pas de revendiquer quoi que se soit, il s'agit de dire les choses, bref : d'avoir une parole. Comme disait Thérèse d'Avila : "l'humilité c'est la vérité".