Comme je l'ai dit précédemment, écrire une icône est une démarche de prière, et tout dans cette démarche est symbole.

La première étape dans la prière de l'icône est de constituer le support de l'image qui va être représentée. Une icône ne s'écrit pas sur un bout de papier ou sur une simple toile, par exemple. On peut en trouver, de façon rare, sur des galets (mais il me semble qu'alors la technique utilisée s'apparente plus à celles des fresques, que je ne connais pas du tout).

Le support doit être adapté : la forme, la taille doivent correspondre à l'esquisse ou au modèle qui sera pris, pas question de prendre un petit format (A5, par exemple) pour représenter la Trinité. Cette réflexion paraît basique, mais elle peut parfois s'avérer ardue : un modèle ne "parle" pas forcément de suite à l'iconographe, même s'il a en tête la scène ou le personnage souhaité. Il est alors nécessaire de se poser la question, de travailler l'esquisse si l'on a des connaissances en dessin, de chercher des modèles si ce n'est pas le cas, de laisser l'Esprit travailler pour s'adapter à la future icône.

Je tiens à préciser que les techniques que je vais donner sur ce blog sont des techniques très simples, qui ne correspondent pas aux techniques traditionnelles. En effet, ces dernières nécessitent un matériel très spécifique, des matériaux ne se trouvant qu'en boutiques spécialisées, ainsi qu'un grand temps de préparation, ce qui les rend peu accessibles à l'iconographe très amateur que je suis.

Support

J'utilise pour ma part des matériaux moins nobles mais beaucoup plus accessibles et aisés à travailler : mes icônes sont réalisées à la gouache, sur planche de contreplaqué. L'idée de mes billets est de présenter davantage le chemin spirituel de l'iconographie, car la technique est déjà remarquablement documentée par ailleurs.

L'icône qui va naître peut être vue comme la naissance d'un être. En tant que représentation d'un saint ou d'une scène biblique, elle est recréée en passant par toutes les étapes qui définissent la création d'un individu. Si je le précise, c'est que je vais souvent utiliser des métaphores, des comparaisons qui vont utiliser le vocabulaire du corps...

Ainsi, la planche représente le squelette, l'ossature d'une personne. C'est sur cette planche, base de travail, que tout va se construire. Si elle a un défaut, un noeud, une courbure inhabituelle, il appartient de le gérer dès le départ, de le prendre en compte car cela va influencer toutes les étapes. C'est aussi l'élément le plus solide : sans squelette, nous ne tiendrions pas debout !

Planche

Sur la planche, on va créer le fond, qui servira de support pour le dessin et la mise en couleurs de l'icône. Même si l'aspect technique est beaucoup plus simple que dans la préparation traditionnelle (je passe seulement deux couches de gouache blanche, poncée à chaque fois), le symbole est le même : le blanc immaculé de la planche représente la lumière pure, l'état originel dans lequel Dieu nous a tous créés, chacun d'entre nous.

C'est ensuite que les choses vont changer...