Sécheresse. Vide. Les chants, toujours, que j'apprécie, que je chante mais qui me semblent si lointains. Le temps de silence me paraît dramatiquement vide, autant que mon esprit. J'aime être là, j'aime beaucoup ce lieu mais ne ressens plus rien. Désarroi qui s'ajoute lors de la distribution de la communion, inattendue. Je sais que du pain est aussi proposé pour ceux qui ne prennent pas l'eucharistie. Hésitation, mais finalement sans communier.
Révélation. Temps d'échange, de partage, d'écoute... Enseignement d'un frère sur la Résurrection (comme tous les samedis à Taizé, apprends-je).
"Dieu nous aime, non pas pour ce que nous sommes, mais parce que nous sommes."
Une intuition, une parole lue, mais ici répétée, donnée, dite avec une telle assurance que cela libère l'esprit... L'Amour de Dieu est premier, et cause de notre comportement chrétien... ou en tout cas, devrait l'être.
Partage. Petit groupe, avec un prêtre drômois et quelques lycéens. Echange sur les difficultés de témoigner, d'affirmer être chrétien dans un monde athée.
Rencontre. Avec un frère, surprenant échange. Pendant quelques instants, être proche, discuter de questions théologiques profondes. Découvrir un peu plus la communauté, s'entendre confirmer des intuitions, se rassurer tout en remettant en cause des propos que je trouvais choquants... Me sentir, une fois de plus, chez moi à Taizé, avoir la confirmation d'une démarche sensiblement équivalente à la mienne. Lire, entendre les frères m'aide à mieux me comprendre moi-même !
Surprise. Après hésitations, j'assiste à mon premier office luthérien... en allemand. Je n'ai pas compris un traître mot de la prédication. Mais l'office est intéressant, à mi-chemin entre réformé et catholique. Et comme l'Eglise Réformée est en pleine communion avec l'Eglise Luthérienne, je sais que je peux communier. Grande première pour moi : ils utilisent des hosties, et communient sous les deux espèces, par intinction[1] ! Le Christ est parfois surprenant dans ses appels...
Prière du soir. Samedi soir à Taizé. J'ai versé une larme lorsque les enfants, allumant leur cierge au cierge pascal[2], ont transmis à l'assemblée la lumière de la Résurrection. Les plus petits d'entre nous ont cette responsabilité de transmettre la lumière, celle du Christ vivant. L'église s'illumine de mille petites flammes, de proche en proche... Joie... Espoir... Envoi en mission.