Taizé - Carnet de voyage - Samedi 27 août 2011
Par Tigreek le mercredi 07 septembre 2011, 22:48 - Oecuménisme au quotidien - Lien permanent
Sécheresse. Vide. Les chants, toujours, que j'apprécie, que je chante mais qui me semblent si lointains. Le temps de silence me paraît dramatiquement vide, autant que mon esprit. J'aime être là, j'aime beaucoup ce lieu mais ne ressens plus rien. Désarroi qui s'ajoute lors de la distribution de la communion, inattendue. Je sais que du pain est aussi proposé pour ceux qui ne prennent pas l'eucharistie. Hésitation, mais finalement sans communier.
Révélation. Temps d'échange, de partage, d'écoute... Enseignement d'un frère sur la Résurrection (comme tous les samedis à Taizé, apprends-je).
"Dieu nous aime, non pas pour ce que nous sommes, mais parce que nous sommes."
Une intuition, une parole lue, mais ici répétée, donnée, dite avec une telle assurance que cela libère l'esprit... L'Amour de Dieu est premier, et cause de notre comportement chrétien... ou en tout cas, devrait l'être.
Partage. Petit groupe, avec un prêtre drômois et quelques lycéens. Echange sur les difficultés de témoigner, d'affirmer être chrétien dans un monde athée.
Rencontre. Avec un frère, surprenant échange. Pendant quelques instants, être proche, discuter de questions théologiques profondes. Découvrir un peu plus la communauté, s'entendre confirmer des intuitions, se rassurer tout en remettant en cause des propos que je trouvais choquants... Me sentir, une fois de plus, chez moi à Taizé, avoir la confirmation d'une démarche sensiblement équivalente à la mienne. Lire, entendre les frères m'aide à mieux me comprendre moi-même !
Surprise. Après hésitations, j'assiste à mon premier office luthérien... en allemand. Je n'ai pas compris un traître mot de la prédication. Mais l'office est intéressant, à mi-chemin entre réformé et catholique. Et comme l'Eglise Réformée est en pleine communion avec l'Eglise Luthérienne, je sais que je peux communier. Grande première pour moi : ils utilisent des hosties, et communient sous les deux espèces, par intinction[1] ! Le Christ est parfois surprenant dans ses appels...
Prière du soir. Samedi soir à Taizé. J'ai versé une larme lorsque les enfants, allumant leur cierge au cierge pascal[2], ont transmis à l'assemblée la lumière de la Résurrection. Les plus petits d'entre nous ont cette responsabilité de transmettre la lumière, celle du Christ vivant. L'église s'illumine de mille petites flammes, de proche en proche... Joie... Espoir... Envoi en mission.
Commentaires
Et en un instant, j'y étais...
Par contre, si tu peux en dire plus sur l'office luthérien, ça m'intéresse aussi !
J'aime tes mots qui font entendre les prières
@Anne-Claire : le culte luthérien, c'est un vrai mélange entre messe et culte réformé... Première surprise : voir une femme en aube (déjà pas courant chez les cathos), avec l'étole de couleur liturgique... il y avait deux pasteurs qui officiaient, un homme et une femme.
Une liturgie avec davantage de répons de l'assemblée que dans un culte, mais des lectures plus longues et pas forcément faites par les pasteurs. Je ne peux pas dire grand-chose de la prédication, car je n'en ai rien saisi (à part le fait qu'on était tous sauvés). La Cène est célébrée comme chez les réformés, l'ensemble de l'assemblée disposée tout autour du lieu de célébration ; mais avec des hosties... La communion s'est faite sous les deux espèces, comme chez les réformés, mais par intinction, pratique plutôt catholique...
A la sortie de la célébration, j'ai dit en souriant à ma pasteur : "ça fait vraiment mélange... Je devrais peut-être m'orienter vers les luthériens ?"
@Corine : merci
L'intinction, trempage de l'hostie dans le calice... En fait, dans l'Eglise luthérienne, on peut pratiquer ainsi ou boire au calice. Un ami se trouvant un jour dans une liturgie luthérienne, tout à sa prière, reçut l'hostie et la consomma. Un instant plus tard arrivait le calice. Il observa ses voisin qui trempaient l'hostie avant de la consommer et - n'ayant donc plus d'hostie à tremper - dans un geste un peu désespéré trempa ses doigts dans le calice avant de les porter à sa bouche. Il s'aperçut juste après qu'il aurait pu boire au calice, comme il le fait dans son Eglise...
Ici, il n'était pas question de boire au calice. Certains n'avaient pas prêté attention et avaient consommé l'hostie, ils n'ont pas pu boire à la coupe...
pour ces mots:
"Dieu nous aime, non pas pour ce que nous sommes, mais parce que nous sommes."
Merci
Ca m'a fait du bien aussi, je peux te l'assurer !