Bulle de campagne
Par Tigreek le mardi 12 avril 2011, 21:07 - Tranches de vie - Lien permanent
J'avais le même âge que ma fille aujourd'hui, lorsque mes parents ont emménagé dans la ferme où j'ai grandi. De notre maison d'avant je n'ai que quelques images, quelques scènes qui marquent un esprit d'enfant : le pavage carré et rouge brique de la pièce principale, la maison de la grand tante au fond du jardin, la petite passerelle au dessus du ruisseau d'où on pouvait jeter des feuilles-bateau et les voir suivre le courant, un matin de Noël où ma soeur et moi allions, en robe de chambre, voir le "petit Jésus" né à l'étable pendant la nuit...
Vingt-cinq ans déjà... J'avais à peine cinq ans et mes parents investissaient dans ce corps de ferme. Deux maisons, deux longs bâtiments pour l'exploitation, le tout fermant une cour qui allait devenir mon terrain de jeu de prédilection. Une éducation marquée par un rapport à la nature direct, impensable aujourd'hui dans la plupart des familles. Des animaux, il y en avait pléthore à la maison : les vaches bien sûr, car on ne fait pas fonctionner une exploitation basée sur quatre cent bêtes sans que cela se voie, se sente, s'entende ; les moutons aussi, tant que mon oncle a été là ; et les volailles, en complément de revenus, autant que de nourriture familiale ; les chats, autant utilitaires, chassant les nuisibles, qu'animaux de compagnie...
Aujourd'hui, rien n'a changé, tout a changé...
La plus petite des deux maisons ne sert plus que pour les gens de passage, les invités, pour les fêtes données par mes frères et pour entreposer divers objets. Le jardin de l'autre maison s'est enrichi d'arbres fruitiers, de fleurs en plates-bandes... Le poulailler s'est écroulé lors d'une tempête plus forte que les autres, et de volaille, il n'y a plus.
Les collines, elles, ne bougent pas[1], vivent toujours au rythme des saisons, le ciel flamboie toujours autant à la tombée du soir, les brumes envahissent encore les basses prairies au petit matin. Les bêtes sont toujours là, et ma fille désormais prend ses outils pour "aider" ses grands-parents au travail : donner à manger, nettoyer, faire téter les veaux orphelins...
Une génération, le printemps, égal à lui-même, un peu en avance peut-être. Et la vie va.
Notes
[1] Ca se saurait...
Commentaires
Qu'elle fait du bien cette bulle de campagne, cette bouffée d'air frais, ce printemps déjà bien là...tu me donnes envie de retourner plus vite que prévu faire un petit tour là-bas, là où une belle abbaye habille aussi les paysages...
Bonnes vacances
Elle est belle, ta campagne là-bas ! Bonnes vacances !
ça fait du bien ces retours à la nature, retours aux source... Profitez-bien de ces vacances en famille !
ps : on a donc le même âge
@Corine : oui je sais que pour toi, cette campagne-là veut dire une autre présence, aussi
@Anne-Claire : de quoi se ressourcer, rêver un peu d'espace pour changer de notre air parisien...
@Marie-Anne : oui je sais que nous avons le même âge Et à peu de choses près nos bambins aussi. Juste à quelques centaines de kilomètres :P
Merci à toutes ! Et les vacances qui approchent, en même temps que Pâques...
ça donne envie d'aller à la campagne, tes photos...
ça me rappelle mon enfance, quand j'allais chercher les œufs dans le poulailler
@Caroline : toi aussi tu faisais ça ? Les oeufs encore tièdes, et ne pas oublier d'en laisser un pour que la poule concède à y pondre encore...
@Tigreek : il y avait des faux œufs pour ça...
Bulles de campagne... mais que veut-elle bien vouloir dire avec ce titre ?... Bulles de campagne... mais ça veut rien dire, ce titre !... Bulles de campagne...
Et là, ce soir, en passant pour voir s'il se passait quelque chose ici... *tilt* Ah ben oui ! Bulles de campagne ! Évidemment ! :D
@Vianney : c'est malin :D
Non, ça ne voulait rien dire, c'était pour s'échapper un peu de la cloche de pollution parisienne ! Et non, 'ma' campagne est bourguignonne, pas champenoise...