Déculturation ?
Par Tigreek le dimanche 31 juillet 2011, 23:30 - Témoignage - Lien permanent
Des tenues resplendissantes, une assistance attentive autant qu'émerveillée, une jeune femme reine du jour entrant au bras de son père... Des lectures, un échange de consentements, les jeunes mariés prenant la parole, un discours de l'officiant... Mariage "classique" à l'église ? Mariage, oui ; mais d'Eglise, point. Frustration, coquille vide, manque... J'ai du mal à exprimer mon malaise face à ce que j'ai vécu hier.
Certains diront que je suis peut-être "vieux jeu". Sans doute. Je ne sais pas, j'ai du mal à me réjouir, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse s'engager à ce point pour la vie, sans s'en remettre à quelque chose d'un peu plus solide que la simple parole humaine... Je peux comprendre une foi différente, des doutes, un questionnement... Mais qu'il n'y ait rien, sans que ce vide ne pose question, ça me dépasse. ou alors... Feront-ils comme l'un de mes amis, qui a demandé un "baptême républicain" pour sa fille ? Mais cet ami reconnaît au minimum une influence judéo-chrétienne sur les traditions qu'il reconnaît appliquer... Alors que là, rien, rien d'autre que "l'amour"... Mais quel amour ? Charnel ? Temporel ?
Par ailleurs, suite aux discussions avec mes amis indiens, dans lesquels le mariage prend une grande place car nos traditions et nos sociétés sont construites très différemment, viennent d'autres questions... Quelles sont les bases d'une telle union ? Qu'est ce qui la fera vivre à long terme ? En Inde, pour diverses raisons le divorce n'existe pas ; en France, statistiquement un mariage sur trois est touché par une séparation...
Cette union me fait également revenir sur celle de deux amis indiens, ou plutôt l'une indienne et l'autre français, naturalisé, de parents indiens. C'était il y a un an, et si les costumes des mariés étaient différents, correspondant aux costumes traditionnels indiens, le déroulement a été le même. Rien de plus, pas de traditions indiennes, pas plus de traditions françaises reprises, voire "arrangées" à l'indienne, comme ils l'ont fait dans beaucoup de gestes de leur vie de tous les jours... A l'époque je m'étais demandé si c'était volontaire ou non, dans quelle mesure il leur avait été possible, ou non, de faire une cérémonie religieuse. Avant de me rendre compte que mon amie ne m'avait jamais parlé d'une religion quelconque, et plus tard de réaliser qu'une communauté hindoue parisienne existe bien et est particulièrement vivante. Là aussi, le choix était donc volontaire de ne pas donner d'aspect religieux. Pourquoi ? Comment est-ce possible ?
Qu'on ne se méprenne pas... Je ressens aussi un malaise quand des mariés s'unissent à l'église "pour avoir un beau mariage" ou "parce que ça se fait comme ça dans la famille"... Je ne demande pas que chaque mariage soit forcément religieux. Je me demande simplement comment on en est arrivé là, comment est-ce possible de ne pas se poser plus de question sur les fondamentaux de la vie ? Est-on forcément fou quand on choisit de suivre une religion ?
Commentaires
Je n'ai aucune réponse Tigreek mais les mêmes questions...
Si, juste une: non , je ne suis pas folle quand je choisis de suivre les pas du Christ.
@Corine : je ne le crois pas non plus. Mais parfois, c'est l'impression que j'ai de mon entourage...
Oui, bien sûr beaucoup de questions peuvent se poser à l'issue de cérémonies de mariage! Je trouve néanmoins chez beaucoup de couples (ou au moins l'un des deux dans le couple), une recherche profonde de quelque chose qui les dépasse mais un but vers lequel ils veulent essayer d'aller. J'ai reçu le consentement de 150 couples (environ) depuis 16 ans que je suis diacre permanent : J'ai été affecté par des echecs que j'ai constaté quelques années après, j'ai été emerveillé par des cheminements imprévus au départ. Je fais confiance à Dieu pour être là où il faut, quand il faut. Quant à moi, je ne suis qu'un serviteur inutile et j'essaie de suivre les pas du Christ.
Je vois que le mariage est décidément ton sujet du jour
"un serviteur inutile"?? surement pas!!!
Quant à tes questionnements, je les comprends. Fin juin, j'étais au mariage de l'un de mes neveux, une foi bien ancrée, un mariage devant Dieu parce que c'était évident pour eux deux... une croyance forte... Et je me posais la question de mes propres enfants. ma grande qui s'est pacsée... où est l'engagement? que veulent-ils? que souhaitent-ils? .... je ne sais........
@max : faire confiance à Dieu, c'est sans doute ce que nous ne faisons jamais assez... Quant au serviteur inutile, bien sûr, toujours... Comme Paul, Apollos, semeurs sur les pas du Christ
@Ren' : hé oui... Du jour, et même de ces jours... Mes questions sur la famille, les familles, qui reviennent en bloc avec toutes les rencontres que je peux faire en ce moment...
@Mahina : d'expérience, le pacs est vraiment vu comme détaché de tout engagement... D'ailleurs, en pratique, il ne protège pas les contractants, il n'y a aucune garantie, il se casse comme il se signe, au tribunal d'instance sans autre formalité. Ca peut être un peu comme un "coup d'essai", comme des fiançailles finalement...
A suivre, donc... Peut-être trouver quelque chose, nous chrétiens, pour entourer... autrement... ces couples qui se détachent de toute présence religieuse dans leur vie ?