Ce semestre, en plus d'un module d’exégèse de l’Ancien Testament, je suis également, dans mon cursus de théologie, un module de "psychologie des religions". Ca ne m'enchante guère, pour tout vous dire... L'idée de disséquer le sentiment religieux, de voir comment les religions utilisent la psychologie humaine pour manipuler les foules m'effraie. J'ai sans doute peur de perdre ma foi, ou en tout cas une partie des raisonnements que je pouvais tenir jusqu'à présent...

Un exemple avec le cours étudié cette quinzaine, parlant des neurosciences : des études ont prouvé que des expériences mystiques pouvaient être comparées avec des stimuli sur des zones bien précises du cerveau. Partant de ces constatations, différentes approches sont possibles, expliquant, rejetant ou intégrant les religions dans une psychologie plus complète de l'individu. Celle qui me choque le plus compare les expériences religieuses à des phénomènes connus, tels que l'épilepsie, ou à des hallucinations, telles que peuvent en avoir les alpinistes en très haute montagne, montant à plus de six mille mètres d'altitude sans oxygène.

Plus que les matières bibliques, qui ont déjà battu en brèche les préjugés et connaissances que je pouvais avoir sur la Bible et son écriture, la psychologie des religions sape mes raisons de croire, met à nu les mécanismes mentaux de mes croyances, de ma foi. Elle reprend les questions et les arguments des athées que j'entends régulièrement, qui me perturbent, et auxquels je n'ai pas vraiment de réponse : "tout ce que tu crois se base sur des phénomènes physiques, tout ça peut s'expliquer scientifiquement", "qu'est ce que ça t'apporte de croire ? Je peux avoir les mêmes valeurs sans avoir de dieu"...

Alors mon sentiment est sans doute biaisé, peut-être que je prends trop à coeur cet enseignement, que je devrais mieux m'en détacher... Mais j'ai l'impression que c'est comme un test : si l'on passe à travers ce module, et que l'on continue, soit on a résisté, soit on a évolué de façon à s'adapter à un mode de pensée plus... disons... libéral. Est-ce aussi ça, les études de théo ? Apprendre à forger sa foi en la soumettant à tous les tests et stress possibles et imaginables ?

Que l'on construise sur ces fondations avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou du chaume, l'œuvre de chacun deviendra manifeste, car le jour la mettra en évidence ; en effet, c'est dans le feu qu'il se révélera, et l'épreuve du feu montrera ce que vaut l'œuvre de chacun.
1 Corinthiens 3, 12-13