Un vendredi soir, un peu avant dix-neuf heures. Comme chaque fois que je le peux le vendredi, je me presse en direction de l'église de ma ville, car une messe est célébrée, suivie d'un temps d'adoration. Moment de silence, moment béni, moment de joie, d'écoute, d'introspection, de respiration, de paix retrouvée après l'agitation de la semaine.

Ce soir-là, je cours presque, car je vais être en retard, et je sais que l'horaire sera respecté. Sur une messe d'une demi-heure, quelques minutes peuvent me faire rater les lectures...

C'est au milieu d'une rue que je le croise. Lui aussi presse le pas, mais en sens inverse. Vendredi soir, djellaba blanche, je sais où il se rend : à la maison de prière, juste à côté du centre protestant. L'évidence me frappe, et je me dis que nous allons tous deux prier : deux endroits différents mais une même volonté de cheminer vers Dieu. Je résiste à le saluer et me contente de sourire.

Salam, mon frère. Que nos prières, à l'unisson, rejoignent Dieu...

(Et une pensée toute spéciale à Ren')