Un dimanche matin précédant le 11 novembre. De l'avis de tous, ce fut une belle cérémonie. Une messe pour appeler à la paix, une célébration œcuménique, autant que faire se peut.

Était-ce la présence des drapeaux qui la rendait plus solennelle ? Et l'aplomb des anciens combattants, qui tenaient droit comme jamais leur fierté, leur responsabilité mais dans les yeux desquels brille aussi "plus jamais ça". A leurs côtés, portant également drapeaux, une écharpe blanche remplaçant les médailles, trois lycéens marquaient la transmission, la mémoire d'un temps qu'ils n'ont pas connu mais dont ils prennent ainsi conscience.

Juste devant le chœur, sur quelques rangs réservés, se tenaient les fidèles de la paroisse réformée. Pas de culte ce dimanche-ci : pour rendre la cérémonie la plus œcuménique possible, tous les protestants étaient invités à se joindre à la messe. Geste fort, engageant pour la paroisse, difficile pour certains : la paix est parfois au bout d'un chemin escarpé.

Et la messe fut un agréable et émouvant ballet. Liturgie, chants, témoignages, autant de moments partagés, mis en commun, alternés, passant sans cesse d'un état d'esprit à un autre. C'est impressionnant de sentir les motivations qui sous-tendent les propos des uns et des autres. Si différents et pourtant unis dans un même élan !


Autre lieu, autre ambiance... Onze novembre, au temple. Je suis avec une amie, nous avons rejoint quatre permanents de Taizé qui préparent les rencontres du Nouvel An à Berlin. Prêtre et pasteur ont orienté volontairement l'hommage autour de Taizé. Raconter la volonté de Frère Roger de passer outre les absurdités, de prendre soin de son prochain, tant en aidant des juifs à passer en zone libre qu'en hébergeant des prisonniers allemands après la guerre...

Dire la paix, cette paix, cette joie internationale, communicatrice, universelle, que l'on retrouve là-bas, qui se dit dans les chants, la méditation, la prière. Et en même temps tellement difficile à raconter... Reprendre les chants, en français, en allemand, en latin. Un drapeau européen a été ajouté aux drapeaux des régiments français. Un bon début ?