lundi 14 novembre 2011

Pour la Paix

Un dimanche matin précédant le 11 novembre. De l'avis de tous, ce fut une belle cérémonie. Une messe pour appeler à la paix, une célébration œcuménique, autant que faire se peut.

Était-ce la présence des drapeaux qui la rendait plus solennelle ? Et l'aplomb des anciens combattants, qui tenaient droit comme jamais leur fierté, leur responsabilité mais dans les yeux desquels brille aussi "plus jamais ça". A leurs côtés, portant également drapeaux, une écharpe blanche remplaçant les médailles, trois lycéens marquaient la transmission, la mémoire d'un temps qu'ils n'ont pas connu mais dont ils prennent ainsi conscience.

Juste devant le chœur, sur quelques rangs réservés, se tenaient les fidèles de la paroisse réformée. Pas de culte ce dimanche-ci : pour rendre la cérémonie la plus œcuménique possible, tous les protestants étaient invités à se joindre à la messe. Geste fort, engageant pour la paroisse, difficile pour certains : la paix est parfois au bout d'un chemin escarpé.

Et la messe fut un agréable et émouvant ballet. Liturgie, chants, témoignages, autant de moments partagés, mis en commun, alternés, passant sans cesse d'un état d'esprit à un autre. C'est impressionnant de sentir les motivations qui sous-tendent les propos des uns et des autres. Si différents et pourtant unis dans un même élan !


Autre lieu, autre ambiance... Onze novembre, au temple. Je suis avec une amie, nous avons rejoint quatre permanents de Taizé qui préparent les rencontres du Nouvel An à Berlin. Prêtre et pasteur ont orienté volontairement l'hommage autour de Taizé. Raconter la volonté de Frère Roger de passer outre les absurdités, de prendre soin de son prochain, tant en aidant des juifs à passer en zone libre qu'en hébergeant des prisonniers allemands après la guerre...

Dire la paix, cette paix, cette joie internationale, communicatrice, universelle, que l'on retrouve là-bas, qui se dit dans les chants, la méditation, la prière. Et en même temps tellement difficile à raconter... Reprendre les chants, en français, en allemand, en latin. Un drapeau européen a été ajouté aux drapeaux des régiments français. Un bon début ?

dimanche 30 octobre 2011

La paix... à sa porte !

Je n'avais que cinq ans lors de la rencontre de 1986 à Assise, initiée par Jean-Paul II[1], et je n'en ai eu que des échos, par la suite. Appréciée ou non, cette rencontre interreligieuse, cette prière pour la paix n'était pas passé inaperçue.

C

Et depuis, l'idée que toutes les religions ont au moins un but, une action, une oeuvre en commun, la PAIX, a fait son chemin. Le comité mondial des Religions pour la Paix existait déjà, il s'y est ajouté une dimension régionale européenne... Et puis d'autres aussi, je ne peux pas citer ici toutes les idées et actions, organisations, mais mes lecteurs connaissent déjà Ren' et Dialogue-Abraham (où l'on peut aussi retrouver Tiqun, Aâya, Ahouva et bien d'autres !), et ceux qui me suivent également sur Facebook ont pu entendre parler aussi de l'association Coexister...

Les "grandes" rencontres, les temps forts comme celui d'Assise en 1986 ou ceux organisés cette année pour le quart de siècle, sont autant d'occasions de mettre en valeur ce qui se vit à côté de chez soi. Parce que toutes les personnes que j'ai citées ci-dessus vivent d'abord l'interreligieux au quotidien. C'est du "vivre ensemble", mais tellement plus ! Parce que la paix se construit d'abord à sa porte, parce qu'une paix durable est bien plus que l'absence de guerre ! C'est une ouverture, c'est, je crois, avant toute chose refuser la peur de l'autre. Et passer outre la peur, ce n'est pas au niveau d'une religion, d'une nation que cela peut se faire... C'est chacun, dans son existence, qui peut faire un pas puis l'autre, jour après jour.

Puissions-nous, chacun dans nos prières, porter ce voeu, cette volonté, de pouvoir partager un jour la paix ! Shalom... Salam... Shanti !

Notes

[1] ce pape d'une génération... Mais c'est une autre histoire !